Mystic Seaport et Sandwich
Par Alice, dimanche 5 août 2012 à 23:53 :: Etats-Unis 2012
Pancakes au sirop d'érable au petit déjeuner («— Qu'est-ce que c'est, des "texan toasts"? — C'est le moment de le savoir: tu en prends et tu verras.» Mais elle n'est pas aventureuse.)
Ce qui m'étonne le plus, c'est que la température ne chute pratiquement pas pendant la nuit. Pas de fraîcheur de l'aube.
Arrêt à Mystic Seaport, dont le nom dit quelque chose à H. Tout un ensemble de maisons sont consacrées à la pêche et aux bateaux du 19e siècle: dernier baleinier conservé (en fait il a été dégagé de la boue en 1973 dans laquelle il s'enfonçait depuis son abandon dans les années 20); les prospectus annoncent qu'on peut le visiter et c'est vrai — mais sur cale, il est en pleine réfection.
Un guide (un homme simplement posé là sur le pont supérieur du navire, très loup de mer d'extérieur (un nez en patate creusé de caverne, extraordinairement loup de mer, il ne lui manque que la pipe (mais ça ne plaisante pas, pas de cigarettes dans toute la zone, y compris dans les rues à l'entrée du site (ce qui fait que les abords sont généralement beaucoup plus propres qu'en France, sans mégot omniprésent))) et qui ne nous adresse la parole que si nous lui parlons) nous explique que le navire a été tiré de l'eau en 2008 pour quelques travaux qui devaient durer un an et demi, mais devant l'état de la coque qu'ils avaient alors découvert, les travaux duraient depuis trois ans et demi.
Mais au lieu de fermer le chantier au public, ils l'exposent et l'expliquent, c'est passionnant. Travail des charpentiers, des menuisiers, réalisation des voiles, des cordages, des clous, des tonneaux, explication du dépeçage de la baleine, et plus qu'à Melville que j'ai lu il y a trop longtemps, je songe à Chatwin et au ''slug'' et au Miroir de la mer de Conrad.
Ici se trouve également une école de voile, et un magnifique voilier, le ''Joseph Conrad'', se visite et sert de bateau école aux enfants de dix à quinze ans. (Dans les hangars, des barques et des voiliers historiques, dont celui qui a appartenu à Franklin Roosevelt dans lequel il fit sa dernière sortie la veille de son attaque de polio. C'est tout un imaginaire d'enfants dépeignés et souriants sous des voiles blanches qui remonte à la mémoire.)
Homard au déjeuner à la cafétéria (si si), nous prenons "soda à volonté" et j'en profite pour tout essayer ("Dr Pepper" sent à mon avis l'amande amère, mais à la réflexion ce doit être de la cerise, un type de cerise.)
Puis petit tour de barque avec O. et Déborah, on est toujours aussi bien sur l'eau, il y a du vent. Les Américains me font rire, ils comprennent gentiment les deux ou trois mots que vous baragouinez en oubliant toute syntaxe, et enchaînent en parlant ordinairement, sans ralentir ou vous faire grâce des mots complexes ou se demander si vous allez comprendre. A ma grande surprise, je me rends compte qu'ils ont raison, on s'en sort très bien, et sans doute mieux, ainsi. On s'habitue et on progresse.
La maison 54 est un "Hall of Fame" consacré à l'aviron. Si je comprends bien, ce serait ici que les premières compétitions, ou entraînements, d'aviron du continent américain auraient eu lieu ici (cela me semble étrange, Yale et Havard sont proches, certes, mais pas tant que cela. Enfin, je n'ai pas le temps de lire plus ou de comprendre mieux. Je remarque un livre consacré aux Kelly, et je me souviens avoir expliqué à mon kiné que le père de Grace Kelly avait été champion olympique (je suis en train de le convertir à l'aviron et il voulait savoir si c'était une discipline olympique). Je récupère une adresse de blog: hear-the-boat-sing.
Vers le soir nous rejoignons Sandwich sur Cape Cod. Le cap a été aménagé dans les années 30 par des jeunes hommes entre dix-huit et trente ans (à vérifier, j'écris de mémoire à partir d'un panneau trouvé sur une aire de repos) qui recevaient trente dollars par mois de l'Etat (mais ils ne touchaient que cinq dollars, le reste était envoyé à leur famille). (Je me dis que nous ne sommes pas si loin des camps de travail d'Hitler: aux mêmes maux les mêmes remèdes.)
Nous marchons le long du canal, voyons un homme remonter, écœuré, une raie («Mais qu'est-ce que je vais faire avec ça? Il n'y a rien à manger là -dedans» (En me retournant, j'ai la surprise de constater qu'un homme s'est arrêté pour fournir une recette de cuisine)), un chien genre loulou de Poméranie (beaucoup de poils) échapper à sa maîtresse et entrer dans l'eau sans une once d'hésitation, une barge passer poussée par un pousseur… Il fait plus doux de quelques degrés, nous avons tous des coups de soleil. On est bien.
Salade de cranberries et amandes pour moi (mais c'est terrible ces serveurs qui commencent par «Puis-je vous servir quelque chose à boire?» alors que vous avez à peine eu le temps de vous assoir et de reprendre vos esprits. Que faut-il répondre? Car ils ne prennent pas la commande mais disparaissent vingt minutes pour aller chercher sodas et verres d'eau)), délicieux, puis motel recommandé par le serveur : piscine inattendue pour un prix raisonnable, les enfants sont ravis.
Ce qui m'étonne le plus, c'est que la température ne chute pratiquement pas pendant la nuit. Pas de fraîcheur de l'aube.
Arrêt à Mystic Seaport, dont le nom dit quelque chose à H. Tout un ensemble de maisons sont consacrées à la pêche et aux bateaux du 19e siècle: dernier baleinier conservé (en fait il a été dégagé de la boue en 1973 dans laquelle il s'enfonçait depuis son abandon dans les années 20); les prospectus annoncent qu'on peut le visiter et c'est vrai — mais sur cale, il est en pleine réfection.
Un guide (un homme simplement posé là sur le pont supérieur du navire, très loup de mer d'extérieur (un nez en patate creusé de caverne, extraordinairement loup de mer, il ne lui manque que la pipe (mais ça ne plaisante pas, pas de cigarettes dans toute la zone, y compris dans les rues à l'entrée du site (ce qui fait que les abords sont généralement beaucoup plus propres qu'en France, sans mégot omniprésent))) et qui ne nous adresse la parole que si nous lui parlons) nous explique que le navire a été tiré de l'eau en 2008 pour quelques travaux qui devaient durer un an et demi, mais devant l'état de la coque qu'ils avaient alors découvert, les travaux duraient depuis trois ans et demi.
Mais au lieu de fermer le chantier au public, ils l'exposent et l'expliquent, c'est passionnant. Travail des charpentiers, des menuisiers, réalisation des voiles, des cordages, des clous, des tonneaux, explication du dépeçage de la baleine, et plus qu'à Melville que j'ai lu il y a trop longtemps, je songe à Chatwin et au ''slug'' et au Miroir de la mer de Conrad.
Ici se trouve également une école de voile, et un magnifique voilier, le ''Joseph Conrad'', se visite et sert de bateau école aux enfants de dix à quinze ans. (Dans les hangars, des barques et des voiliers historiques, dont celui qui a appartenu à Franklin Roosevelt dans lequel il fit sa dernière sortie la veille de son attaque de polio. C'est tout un imaginaire d'enfants dépeignés et souriants sous des voiles blanches qui remonte à la mémoire.)
Homard au déjeuner à la cafétéria (si si), nous prenons "soda à volonté" et j'en profite pour tout essayer ("Dr Pepper" sent à mon avis l'amande amère, mais à la réflexion ce doit être de la cerise, un type de cerise.)
Puis petit tour de barque avec O. et Déborah, on est toujours aussi bien sur l'eau, il y a du vent. Les Américains me font rire, ils comprennent gentiment les deux ou trois mots que vous baragouinez en oubliant toute syntaxe, et enchaînent en parlant ordinairement, sans ralentir ou vous faire grâce des mots complexes ou se demander si vous allez comprendre. A ma grande surprise, je me rends compte qu'ils ont raison, on s'en sort très bien, et sans doute mieux, ainsi. On s'habitue et on progresse.
La maison 54 est un "Hall of Fame" consacré à l'aviron. Si je comprends bien, ce serait ici que les premières compétitions, ou entraînements, d'aviron du continent américain auraient eu lieu ici (cela me semble étrange, Yale et Havard sont proches, certes, mais pas tant que cela. Enfin, je n'ai pas le temps de lire plus ou de comprendre mieux. Je remarque un livre consacré aux Kelly, et je me souviens avoir expliqué à mon kiné que le père de Grace Kelly avait été champion olympique (je suis en train de le convertir à l'aviron et il voulait savoir si c'était une discipline olympique). Je récupère une adresse de blog: hear-the-boat-sing.
Vers le soir nous rejoignons Sandwich sur Cape Cod. Le cap a été aménagé dans les années 30 par des jeunes hommes entre dix-huit et trente ans (à vérifier, j'écris de mémoire à partir d'un panneau trouvé sur une aire de repos) qui recevaient trente dollars par mois de l'Etat (mais ils ne touchaient que cinq dollars, le reste était envoyé à leur famille). (Je me dis que nous ne sommes pas si loin des camps de travail d'Hitler: aux mêmes maux les mêmes remèdes.)
Nous marchons le long du canal, voyons un homme remonter, écœuré, une raie («Mais qu'est-ce que je vais faire avec ça? Il n'y a rien à manger là -dedans» (En me retournant, j'ai la surprise de constater qu'un homme s'est arrêté pour fournir une recette de cuisine)), un chien genre loulou de Poméranie (beaucoup de poils) échapper à sa maîtresse et entrer dans l'eau sans une once d'hésitation, une barge passer poussée par un pousseur… Il fait plus doux de quelques degrés, nous avons tous des coups de soleil. On est bien.
Salade de cranberries et amandes pour moi (mais c'est terrible ces serveurs qui commencent par «Puis-je vous servir quelque chose à boire?» alors que vous avez à peine eu le temps de vous assoir et de reprendre vos esprits. Que faut-il répondre? Car ils ne prennent pas la commande mais disparaissent vingt minutes pour aller chercher sodas et verres d'eau)), délicieux, puis motel recommandé par le serveur : piscine inattendue pour un prix raisonnable, les enfants sont ravis.