Jeu de piste
Par Alice, jeudi 1 mai 1975 à 22:20 :: CE2
Et tandis que nous discutions du BAFA d'O. (de l'opportunité de faire son stage technique en revenant d'une semaine à Naples pour rentrer la veille de retourner en classe deux mois avant de passer le bac), je leur ai avoué un de mes meilleurs souvenirs d'enfance: durant l'année de catéchisme, nous avions fait un week-end de camping (dormir sous la tente, quelle aventure) avec un jeu de piste dans les dunes qui m'avait émerveillée (boussole, carte, mystère, le Club des Cinq enfin).
Et plus tard dans la grande tente lors de la réunion qui rassemblait les résultats des différentes équipes, j'avais osé poser la question qui me taraudait — et je n'avais pas eu de réponse mais tout le monde avait ri, donc j'en avais déduit que la réponse était sans doute non, mais sans en être tout à fait sûre (j'aurais tellement aimé que ce soit oui):
— Mais c'est vrai que les Martiens ont débarqué?
(et quarante-deux ans plus tard mes enfants ont ri eux aussi.)
Et plus tard, dans un moment de creux, j'étais repartie dans les dunes refaire le parcours du jeu de piste, et plus tard encore, une "grande" m'avait dit, stupéfaite: «Mais tu n'as pas eu peur toute seule?», et je n'avais pas compris: peur de quoi?
Et nous avions fait des déguisements en papier crépon et c'était facile et rien n'était grave et rien ne devait être parfait. Nous étions juste joyeux et heureux.
(Date imaginaire, bien sûr: je l'ai choisi avant ma communion et au printemps, mais peut-être était-ce pendant les vacances de Pâques ou plus tard en juin: comment savoir?)
Et plus tard dans la grande tente lors de la réunion qui rassemblait les résultats des différentes équipes, j'avais osé poser la question qui me taraudait — et je n'avais pas eu de réponse mais tout le monde avait ri, donc j'en avais déduit que la réponse était sans doute non, mais sans en être tout à fait sûre (j'aurais tellement aimé que ce soit oui):
— Mais c'est vrai que les Martiens ont débarqué?
(et quarante-deux ans plus tard mes enfants ont ri eux aussi.)
Et plus tard, dans un moment de creux, j'étais repartie dans les dunes refaire le parcours du jeu de piste, et plus tard encore, une "grande" m'avait dit, stupéfaite: «Mais tu n'as pas eu peur toute seule?», et je n'avais pas compris: peur de quoi?
Et nous avions fait des déguisements en papier crépon et c'était facile et rien n'était grave et rien ne devait être parfait. Nous étions juste joyeux et heureux.
(Date imaginaire, bien sûr: je l'ai choisi avant ma communion et au printemps, mais peut-être était-ce pendant les vacances de Pâques ou plus tard en juin: comment savoir?)