Billets qui ont 'transport' comme mot-clé.

Pagaille

Nous avons fini par monter dans l'avion avec un atterrisage prévu à 23h15. A mon effroi, notre voisin de siège a commenté benoîtement: «si nous arrivons après 23h30, nous serons déroutés sur Charles de Gaulle». Et moi de nous imaginer dormant à Roissy ou à Paris (car pas question de faire le trajet jusqu'à Moret pour dormir deux heures et repartir à 7 heures.
Mais tout s'est bien passé.

Nous récupérons la voiture, sortons du parking à 23h45. Il faut trouver de l'essence (nous avions voulu en prendre au départ vendredi matin mais les pompes à Moret étaient vides). Toutes les stations les plus proches ferment à minuit, une autre paraît inaccessible à cause de travaux… nous tournons un peu, trouvons de l'essence à plus de deux euros le litre, remplissons un demi-réservoir et prenons la N7 indiquée par Waze.
Las, au bout de quelques kilomètres la route que nous devons prendre est barrée, il nous faut poursuivre à l'aveugle car Waze ne réinitialise jamais ses trajets avant que la voiture soit assez loin du premier trajet qu'il avait proposé. Nous allons vers le sud, au hasard, et rentrons à une heure passée.

Le lendemain matin (donc ce matin), je sors de la maison une heure plus tard que d'habitude (j'avais décidé de ne pas me presser jusqu'à ce que je me souvienne que j'avais un rendez-vous). Il fait jour. Sur la route principale à cinquante mètres de chez moi, route qui passe sous une poterne médiévale (porte de Paris), traverse le village et ressort par une seconde poterne (porte de Bourgogne) avant de traverser le pont (qui a l'air si vieux qu'on y a tourné un épisode de The Walking Dead) est arrêté un semi-remorque, désemparé. Il ne peut pas s'engager sous la poterne, il ne peut pas aller vers le Loing car les routes sont minuscules, il ne peut pas prendre ma rue (du moins j'espère pour lui qu'il ne la prendra pas) car il ne pourra pas tourner sous le pont ferroviaire au bout. Peut-il prendre la rue des fossés? Peut-être, si aucun bus n'arrive en face… Je m'enfuis littéralement pour ne pas voir la suite, c'est un cauchemar. Sera-t-il encore là ce soir?
(La raison de ce bordel est la fermeture pour un mois du viaduc sur la RD206. Je ne sais pas qui a organisé cela, ni comment, mais il faut dérouter les camions beaucoup plus tôt, lors des (multiples) ronds-points précédents sur la voie rapide. Une fois engagé dans Moret, il n'y a plus de solution.

Rajoutons une couche à tout cela: hier à l'aéroport de Venise, H. a consulté le compte Twitter de la ligne R: déraillement d'un train de marchandise entre Nemours et Montargis vendredi dernier, plus de train pour Montargis pendant dix jours (soit la moitié de ceux qui passent à Moret), un trafic grandement désorganisé. (J'ai engueulé H.: les mauvaises nouvelles pouvaient attendre aujourd'hui).

J'écris tout cela dans le train que j'ai réussi à avoir.

Droit devant soi

En sortant du bureau je rencontre un homme que j'ai souvent croisé à la maternelle quand j'emmenais les enfants à l'école. Sa fillette était jolie (sa femme aussi), avec des taches de rousseur et des nattes. Il est prestataire dans une entreprise du groupe. Nous rentrons ensemble: à pied jusqu'à la Défense, ligne L pour St Lazare, ligne 14, RER D. Je me souviens de la grossesse pour sa dernière, sa femme avait été immobilisée dès le sixième mois et je me demandais comment il s'en sortait avec les deux grands. Ce bébé a aujourd'hui quatorze ans… (apprends-je durant le trajet du retour).

Il me fait rire car il sait où s'ouvrent les portes des trains sur le quai et se positionne en conséquence; il connaît les voitures et leurs particularités: «celle-là a le toit rond donc les portes sont décalées d'un mètre cinquante» dit-il en s'avançant sur le quai pour optimiser sa position (le genre de détails que je refuse d'apprendre). Il me déprime en m'apprenant qu'à partir de décembre (le neuf), notre train sera omnibus jusqu'à Paris. Depuis que j'habite Yerres nous aurons perdu régulièrement des minutes, d'un train s'arrêtant deux fois à un train s'arrêtant quatre et bientôt… combien?

A Nanterre préfecture il m'avait dit: «Parfois je rentre en courant».
Un instant je m'étais demandé s'il plaisantait. Non: «C'est tout droit. Je descends les Champs, c'est joli, puis je suis la Seine jusqu'à Villeneuve-St-Georges puis je passe par les coteaux.»
Oui oui. Trente-cinq kilomètres malgré tout, le soir après le boulot, dans la chaleur de cet été.
— Ça ne fait jamais que le double du temps qu'on met en train.
Evidemment, vu comme ça…

Journée interminable

Marché à Yerres. Peu de commerçants, peu de clients. Une part de bûche à la crème au beurre au café (je dois être la seule personne à aimer cela).

Tempête sur la France à partir des côtes, la deuxième (Eleanor) en deux jours (après Carmen). Nous avons convaincu A. de partir tard ce soir ou tôt demain car j'imagine mal sa voiture lutter contre des vents de cent dix kilomètres-heure.

Un convoyeur (un chauffeur payé pour cela) est venu chercher la Lexus le 29 décembre (c'était une voiture de société, H. aurait dû la rendre le 20 mais son hospitalisation l'en a empêché), nous n'avons donc plus qu'une voiture deux places à la maison. (Je n'aurai jamais autant parlé de voitures que depuis six mois. Regret de la Lexus, la meilleure voiture que nous ayons jamais eue, la plus luxueuse, la plus puissante, la plus silencieuse, la plus douce, la plus sécurisée ou sécurisante, aussi).
Dans l'après-midi, nous allons essayer et acheter une Citroën C4 d'occasion à Corbeil-Essonnes. C'est un achat raisonnable de personnes raisonnables, un achat qui me rassure en attendant de savoir ce que va donner l'entreprise d'H.

Préparation d'un repas sans gluten et sans lactose pour nos amis de Franche-Comté (c'est à cela qu'on mesure l'amitié !). Curry d'agneau, taillage de bâtonnets de légume, brocciu et roquefort pour l'apéritif.
Discussions tard dans la nuit (bien trop tard, interminable, deux heures du matin, je ne tiens plus assise, je me lève et marche de long en large, je suis la seule à travailler le lendemain) et deux bouteilles de rouge à trois, nous parlons hôpital (« ils ne communiquent pas du tout entre spécialisations ») et opérations et opération râtée et douleur (« la morphine c'est bien la première heure puis pendant trois heures tu dégustes ; ces pics deviennent intolérables ; à la fin je préférais ne pas en prendre du tout ») et consultation privée ou publique (« je lui ai demandé de m'expliquer la différence : gratuit et six mois d'attente ou cent cinquante euros dans deux semaines »). Pas de doute, nous vieillissons (« je lui ai dit "jusqu'à ce que vous m'opériez j'allais très bien", il n'a pas aimé. Mais c'était lui-même qui m'avait dit que j'étais en pleine forme »).
Architecture et aménagement du territoire, aussi : vingt millions de mètres cube de terre déblayés lors du creusement des tunnels de RER autour du grand Paris : qu'en faire ? et comment la déplacer, par camions (de vingt mètres cube), péniches, trains ?
Je propose de la donner (parce qu'ils sont pauvres) à la Biélorussie (Tchernobyl) s'ils viennent la chercher ou de la vendre (parce qu'ils sont riches) aux Pays-Bas contre la montée des eaux.

Programme de la semaine

Cette année, j'ai d'une part posé mes vacances pendant la fermeture du RER A, d'autre part demandé des places de parking à La Défense pour la semaine où je travaillais encore.
J'ai donc fait l'expérience ce matin d'aller travailler en voiture à La Défense. Conclusion: c'est loin et le trafic est chargé. Il faut dire que le RER C est en travaux à la même période. (Ça tombe bien, justement l'année où il y a moins de touristes à cause des attentats).



Skiff le midi, dix kilomètres. Par instant je "sens" quelque chose, le temps se suspend.
Yolette le soir, encadrement de débutants. Cette semaine, ce sera aviron midi et soir, au cas où il y ait besoin de moi: la crue a décalé dans la saison la formation des nouveaux et plus on s'enfonce dans l'été, moins il y a de confirmés pour l'encadrement.

Grégoire, Nicolas, Sandrine. Yolette de trois rameurs, pas assez de monde. Grégoire fait partie de ceux qui explique TOUT dès la première séance alors que plus le temps passe, plus je me contente de trois fondamentaux: les pelles à fond dans les colliers, verticales quand elles sont dans l'eau, le mouvement calé sur la nage. Le reste… ça viendra, et parfois il arrive même qu'on trouve des trucs tout seul.


Mort de Ricardou.

Ouibus

Encore du skiff le midi, j’ai les fesses scarifiées (au sens propre: les marques de la coulisse gravées au sang), il y a du courant et du vent, c’est dur. Dix kilomètres.

Le soir, je devais rejoindre Hervé à Tours pour passer un long week-end ensemble.
Au dernier moment, par curiosité, je n’ai pas pris un billet de TGV, mais un billet de bus parce que Captain Train (je ne chanterai jamais assez le bien que je pense de Captain train) le proposait. Trois heures de trajet avec du wifi, je me suis imaginée en train de traverser la Beauce profonde en rattrapant mon retard en blogage.

En réalité, je me suis retrouvée coincée sur un siège étroit à côté d'un charmante Canadienne qui lisait Le Maître et Marguerite, sans pouvoir m'étirer alors que tous les muscles me faisaient mal, avec un wifi pourri, bloquée par les embouteillages des départs en week-end.

Nous sommes partis en retard, arrivés en retard, et à ce prix-là personne ne vous aide à placer votre bagage en soute. Mais le conducteur était aimable et les deux rastas derrière moi, un jeune et un mature, tenaient une conversation édifiante (— Je t'ai trouvé un boulot à la Poste, je t'avais dit de pas dire que tu avais le bac, mais tu n'en fais qu'à ta tête. — Mais avec le bac, la formation était plus courte. — Oui, mais ils ne t'ont pas pris. L'important c'est d'avoir la place, quatre mois plus tard tu dis: "Ah au fait, j'ai mon bac", et tu progresses. Mais tu veux toujours en faire à ta tête.)

Bref, pas convaincue du tout par ce voyage en bus: quel est l'intérêt de prendre l'autoroute pour faire exactement le même trajet que le train? J'étais persuadée que le but, c'était de passer dans des endroits non desservis par la SNCF. Et c'était cela qui m'intéressait, la flânerie, le voyage, pas l'arrivée.

Autre solution

Aujourd'hui j'ai pris le 43 boulevard Haussmann, puis le 174 dans Neuilly (les bus se suivaient). Je perds une demi-heure par rapport à mon temps de transport normal.

Les petits hommes verts

La grande affaire qui commence cet été est la fermeture du RER A entre Auber et La Défense.
Comme j'avais vu des affiches dès le mois de février, je ne le prends pas comme une brimade personnelle. Cependant, lorsque j'ai découvert à la suite d'une communication interne à l'entreprise, que les travaux auraient lieu sept ans de suite, quelques réflexions sarcastiques me sont venues à l'esprit. Je déclarerais bien à ma collaboratrice que je suis prioritaire pour prendre mes vacances aux dates des travaux (elle n'est pas touchée puisqu'elle habite dans l'ouest) mais je ne peux pas faire cela six ans de suite! (pour cette année, c'est trop tard).


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DisneyParis a-t-il demandé un dédommagement? Quelle pagaille cela va être dans Paris pour les touristes… D'un autre côté, j'ai pu constater que des navettes les attendaient directement aux aéroports et qu'ils ne passaient jamais dans la capitale.
Bon, après tout, ce n'est pas mon problème.

Mon problème, c'est d'arriver à La Défense. Toute l'information distribuée l'a été dans le but de nous détourner de la ligne 1. En particulier, la ligne 14 suivie de la ligne SNCF à partir de Saint Lazare est chaudement recommandée.

Ce matin, j'ai pris un Vélib jusqu'au pont de Neuilly en suivant le chemin du bus 43. Ce n'est pas désagréable mais il y a beaucoup de pavés. Je mets trois quarts d'heure à faire le trajet.

Ce soir, comptant sur le fait que les gens avaient dû étaler leur retour (et surtout partir plus tôt en arrivant plus tôt car la plupart ont beaucoup plus d'auto-discipline que moi qui suis incapable de quitter un lieu, que ce soit la maison ou le bureau), j'ai essayé la ligne 1 (avec succès: debout mais rame non bondée).
En arrivant en haut de l'escalier "Esplanade de la Défense", j'ai aperçu cela:

2015-0727-ligne-1-hommes-verts.jpg


Oh non, ai-je soupiré intérieurement, ce n'est pas possible, ils continuent à nous prendre pour des demeurés, nous allons maintenant avoir des cours sur la façon de prendre le métro…
Plus rationnel, Hervé suggère que le personnel étant embauché, la RATP l'a simplement reporté du RER sur le métro.

De façon générale, reconnaissons que la RATP n'a pas lésiné sur les moyens humains: je n'ai jamais vu autant d'agents se tenir dans les couloirs et la rue dans l'attente de renseigner les voyageurs.

Tout va très mal, Madame la marquise

Je lis Satori à Paris que j'ai récupéré hier soir au bookcrossing (thème: Paris. J'ai présenté La marquise sortit à cinq heures).

Ce livre me fait tellement rire que je vais sans doute le recopier tout entier.

Ainsi donc, la Bibliothèque Nationale qui ne communique aucun livre, les avions bloqués en bout de piste, les trains bondés, c'était déjà vrai en 1965? Ce ne serait pas dû au fait que nous sommes devenus trop nombreux (comme le soutient Hervé)? Well, well, well.
(Hélas, pas de notation sur le métro, cela m'aurait intéressée.)

Cela me fait rire mais ce n'est pas drôle, car si c'est une donnée permanente du caractère français, cela veut dire que cela ne va pas changer.

Transports

Encore des problèmes, cette fois-ci sur la ligne 1.

Et donc je n'ai pas réussi à atteindre la bibliothèque Melville avant la fermeture. C'est ennuyant, parce que je devais rendre L'Eglise de Congar pour lequel j'ai un retard de plusieurs jours. J'ai oublié de le prolonger à temps (par internet), dérogeant à ma règle "faire tout de suite ce à quoi on pense", sans se dire "j'y penserai plus tard": la preuve, on n'y pense pas.
Bon, on verra mardi. Ou jeudi (oulipo). (TGB et Melville sont sur la même ligne, la 14 (pour les non-Parisiens)).

Même plus besoin du RER pour perdre mon temps dans les transports

Pour avoir confondu A86 (qui officiellement doit être la A186) et la Francilienne, j'ai fait un détour d'une quarantaine de kilomètres (pour faire bonne mesure, quand j'ai voulu sortir de ce guêpier, j'ai pris l'autoroute A10 dans le mauvais sens, vers Orléans: demi-tour au péage de Dourdan, 1,60 € pour quitter l'autoroute, 1,60 € pour la reprendre) pour aller de Yerres à Massy.
Nous avons avalé du riz cantonnais en courant (15 mn tout compris) au lieu de manger calmement une pizza.
Mais tout cela n'est pas grave, nous avons quand même assisté à Un Américain à Paris.


Ah oui, et puis j'ai commencé La Carte et le territoire. Je m'amuse. C'est reposant après les lectures des dernières semaines. (Le Dictionnaire critique de théologie c'est passionnant aussi, mais pas le même genre.)
Et j'ai fini la peinture de la yolette.


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Mise à jour le 10 juin 2015
(ajout de ce que j'avais laissé hors ligne, sans doute pour ne pas paraître passer mon temps à me plaindre).

Craqué parce que JPL [le consultant] présente comme un succès ce que nous faisions il y a cinq semaines, y compris mettre dans les FDCP ce qui était déjà déposé, ce qu'il nous avait interdit de faire en mars !!

Encore disputée avec MonBoss en réunion. Je sais que j'ai tort sur la forme, cela met en cause son autorité (mais enfin, ce sont des réunions de travail, entre nous, sans personne extérieure au projet), je devrais me taire, je devrais me taire, je devrais me taire. La prochaine fois je mets deux boules quiès et non une (c'est ce que j'ai trouvé pour que les conn*** m'affectent moins (c'est utile les cheveux longs)). Il me vient le soupçon que si tout le monde reste tout le temps si calme, c'est que personne n'écoute. Les gens ont une grande capacité à se perdre dans leurs pensées, à être ailleurs en paraissant présents. Il faut que j'apprenne cela. (Pris rendez-vous avec la RH, ça ne peut plus durer. Je pense à Matoo et à ma "souffrance au travail": il ne faut pas exagérer, ce n'est pas cela, mais la situation est stupide, je veux croire encore qu'il s'agit simplement d'un malheureux concours de circonstances et j'aimerais que nous en sortions tous deux avec un minimum de casse.)
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