Dîner à Ground Control, gare de Lyon à 19h36 pour un train qui part à 19h46. C'est un train de Bourgogne-Franche-Comté, à l'aspect extérieur sale et vieux et l'intérieur passé, le successeur des trains Corail. Ils ont l'avantage d'être confortables, on y dort bien.

Le train est déjà plein, mais nous trouvons deux places assises l'un en face de l'autre. Il fait chaud, nous nous installons, je sors La vingt-cinquième heure.

Le train se remplit, comme toujours à quelques minutes du départ. Il nous faut un moment pour nous rendre compte — «avancez dans le couloir, il y a encore de la place» — qu'il se passe quelque chose d'anormal. A écouter les gens, nous comprenons qu'un autre train n'est jamais parti — sans qu'aucune annonce ne soit faite — enfin si, une, au début, pour informer que le train de 19h21 partirait avec dix-huit minutes de retard — puis plus rien.
Et donc le train de 19h21 est en train de se déverser dans le nôtre, avec des passagers passablement énervés de n'avoir eu aucune information.

Notre train partira avec quelques minutes de retard et se refroidira avec le temps. Les gens debouts, très tassés, attendront plus ou moins patiemment. Heureusement pour eux, la plupart descendent au premier arrêt, à Melun.

En arrivant à Moret, tandis que nous parcourons la centaine de mètres qui nous sépare du parking, nous voyons arriver à quai le train de 19h21, finalement parti, et vide, absolument vide: je ne vois que deux ou trois têtes par les fenêtres.