Ce matin je suis partie ramer en sachant que le petit jardinier (c'est
son nom) passait tailler la glycine.
C'est
le jardinier de Yerres. A notre grand bonheur il a accepté de venir bien que ce soit loin de chez lui — à notre grand bonheur, parce qu'il a une imagination débordante et fait bien plus que planter et couper — or nous savons ce que nous voulons dans le jardin (moi des fleurs, H. une cabane pour ses outils et des herbes aromatiques) mais nous ne savons pas du tout comment nous y prendre.
En arrivant à midi, j'ai eu le souffle coupé: pour tailler, il a taillé! Côté rue, les glycines sont taillées à l'aplomb du mur et ne débordent plus (elles empiétaient de cinquante à soixante centimètres en une grosse masse joyeuse), la poutre au-dessus du portail a été dégagée alors que les glycines se rejoignaient dans un emmêlement de branches qui coinçait les vantaux et nous arrosait lorsque nous forçions l'entrée après une averse. Côté jardin, les troncs ont été dégagés et les feuilles constituent deux formes ovoïdes bien sages.
Il paraît que la poutre est si pourrie qu'il voulait l'enlever aussitôt: «elle tient par l'opération du Saint-Esprit». Il va la remplacer.
En toute modestie, j'avais laissé comme consigne une carte postale du jardin de Monet (devant sa maison) et l'instruction «je veux un jardin de curé».
H. et le petit jardinier ont étudié les possibilités — rosier rouge, chèvrefeuille, laurier sauce, érable du Japon. «La difficulté, ce sont les accès, entrer et sortir les poubelles, les vélos, tailler les fleurs…»
Nous allons nous débarrasser de l'abri à moto et de la balancelle hérités de l'ancien propriétaire.
Voici l'état de départ, avec son aspect crapouilleux de terrain vague, et l'objectif.
Commentaire d'H: «Ça va être difficile, la perspective.»
Vous aurez droit aux photos des évolutions.