Billets pour la catégorie 2025 :

MisaTango de Martin Palmieri

Exception ce dimanche: remontée à Paris pour aller écouter Philippe([s] de l'escalier, pour ceux qui se souviennent) qui chantait la Misa Tango dans la cathédrale des Arméniens.

Solistes et quintette à cordes en première partie (Julie Alcaraz, soprano; Lucas Belkhiri, pianiste; Andrea Terra, bandonéon; avec le chef et ténor Florian Pereira) pour des mélodies sud-américaines, puis la MisaTango (ici un teaser. Je changerai le lien le moment venu).
Belle messe, très entraînante. J'aime beaucoup le bandonéon, je regrette d'avoir été trop loin pour le voir. Le public retient son souffle dans l'ambiance surchauffée de l'église. Deux écoles, ceux qui applaudissent entre les morceaux de la messe et ceux qui s'abstienne. Je n'ai pas réussi à déterminer ce qu'attendait le chef.

Après le concert, pot rue place Patrice Chéreau (mort en 2013. Comme le temps passe), dans une conformation proche des Cruchons (moins Aline qui a quitté Paris: nous lui envoyons un selfie). Nous parlons trains, RER, boulot et harcèlement moral. J'évoque Le Bal de Sceaux et Laurent nous apprend drôlement qu'une plaque dans Sceaux affiche «Balzac, auteur du Bal de Sceaux». Patrick évoque le Puy du fou qu'il vient de visiter (et les bouchons à la sortie du Puy du fou). Bref, pressés par des horaires de trains, nous balayons le plus vite possible le champ de la vie de chacun en nous promettant de nous revoir.

Gare de Lyon. Le train a un quart d'heure de retard. J'apprends qu'il n'y a plus de train pour Montargis et que deux trains ont été supprimés.
Je serai assise, mais il y a énormément de monde, qui essaie de se rapprocher de Melun ou de Moret. Il paraît qu'à Melun il y a des bus pour Montargis.

Fast food africain

Très mal dormi — trop dormi hier — sans doute pas assez fatiguée. Journée maussade. Je suis triste sans cause.

A midi, Entrée des entrepreneurs rue des Francs-Bourgeois pour acheter un ruban destiné à remplacer la ceinture perdue mercredi dernier. Le Marais est décidément un beau quartier. Il faudra que je revienne ici cet hiver pour acheter les pulls qui me manquent.

Le soir, nous testons un Fast food africain que j'avais repéré il y a quelques semaines en face de la gare de Lyon: AfriCallFood. Je recommande pour les grosses faims: c'est bon et copieux.

Rétro

Dans la perspective de faire un cadeau d'anniversaire à mon père, je suis partie à la recherche d'une Fiat 124 coupé que j'avais autrefois (une dizaine d'années?) trouvée à louer dans le Loiret.
Je n'ai pas réussi à la retrouver, mais j'ai trouvé un site de location de voitures rétro qui me fait rêver.
Cela m'a permis aussi de constater que nous pourrions louer facilement une berline contemporaine pour un week-end en cas de besoin.

Ça va m'amuser de tester.

Sinon, à ma grande surprise, H. a évoqué la possibilité d'acheter un kangoo ou un berlingo d'occasion. Ça m'a étonnée car c'est le genre de voitures qui m'amuse (on enlève les sièges arrière, on met un matelas et je peux dormir en diagonale: un micro camping-car) mais qui n'est pas du tout son genre.
Ou n'était pas. Ou était et je ne le savais pas. Trente-huit ans ensemble et j'en découvre en permanence.

Transition écologique

Violents orages cette nuit, de ceux que je préfère : suffisamment loin pour ne pas s'inquiéter (trois kilomètres), suffisemment proches pour que chaque éclair éclaire comme en plein jour.

Lu une heure à la fraîche, vers six heures, rendormie, lever neuf heures, planeur onze heures. Atmosphère tropicale, chaude et humide, nuages bizarres, nous ne sommes que deux élèves, pas de pilotes (j'aurais dû me douter que ce n'était pas volable: les bons jours, dix pilotes sont inscrits), l'instructeur rechigne à déranger le pilote remorqueur pour deux vols: journée annulée, je ramène Mickaël et son vélo pliable à la gare, renseigne un touriste sur l'heure du dernier train («téléchargez CityMapper»), achète un pass et deux voyages pour un vieil homme qui panique devant l'automate et je rentre chez moi.

Ma-Su à Nemours puis shorts pour H. qui a perdu une ou deux tailles. Retour. Chaleur. Désœuvrement.

Je ne sais plus exactement comment l'idée a germé, mais nous sommes allés essayer des voitures, avec notre cahier des charges étrange, la jambe raide de madame mère (en reculant au maximum le siège passager, la jambe raide de la hanche au talon passe-t-elle la porte? la diagonale entre le fond du siège et la charnière de la porte est-elle assez longue?) et le poids qu'il est possible de tracter (au minimum une remorque de LS4) avec la voiture. Dans la mesure du possible, pas de SUV. Plus quelques babioles qui tiennent à cœur à H., comme le carplay et le régulateur de vitesse adaptatif.

Nous découvrons que le temps a passé. Ces deux dernières fonctionnalités qui étaient des options il y a dix ans sont désormais en série. Les avertissements/avertisseurs en tous genres (les bips quand vous roulez à 81 alors que la voiture vient de passer un panneau 80, par exemple) correspondent à de nouvelles normes depuis deux ou trois ans et sont inévitables: charge au conducteur qui le désire de tout désactiver chaque fois qu'il démarre. Il n'y a plus de pures essence (non je ne dirai pas thermiques), les voitures sont soit hybrides rechargeables, hybrides non rechargeables ou totalement électriques. C'est une chose de l'entendre à la radio, c'est autre chose d'en prendre réellement conscience dans une concession: quelle adaptation industrielle en quelques années. Nous sommes réellement en train de quitter le monde de nos grands-parents. Je suis impressionnée.
Dernier détail: il n'y a plus de plaquettes sur papier glacée, c'est désormais interdit. Toute la doc est en ligne. Peugeot nous l'imprime, Toyota nous en montre les grandes lignes à l'écran.

Peugeot 308 ou Toyota Corolla.
Je ne suis pas du tout pressée de me lancer dans cet achat. En réalité il me paraît inutile et dangereux pour l'équilibre de notre budget. Certes il est impossible d'aller chercher des amis à la gare avec notre voiture actuelle, mais cela demande simplement de s'organiser. Je peux facilement trouver quelqu'un pour échanger nos voitures le temps d'un week-end. Pour déplacer Madame mère, il nous suffit d'un taxi. J'espère réussir à retarder de trois ou quatre ans l'achat d'une seconde voiture.
Et alors tout sera à recommencer car les modèles auront changé.

Retraite

Déjeuner avec Z. Cela faisait un moment qu'on ne s'était vu.

Ce qui m'étonne, c'est qu'avec un an de moins que moi, il attend la retraite. «Carrière longue», me dit-il. Carrière longue, certes, mais pour moi, carrière longue, c'était ma tante avec un certificat d'études dans les années 60. C'est un terme que je confonds facilement avec «pénébilité», les personnes qui travaillent à l'extérieur ou en horaire décalée ou soulèvent des charges. Mais Z., partir pour carrière longue? Comme c'est bizarre.
En réalité, dès qu'on discute, on se rend compte qu'il s'agit bien de pénibilité au sens de démoralisation. Manque de motivation, collègues sans intérêt, boulot trop bien maîtrisé. Ennui.

Perso, je redoute le moment où je n'aurai plus rien d'autre à faire qu'à manger des Tuc dans mon canapé en regardant Netflix (oui, je sais, on est censé s'investir dans le bénévolat, aller au musée et parcourir la planète. L'idée d'aller promener ma tête blanche parmi les têtes blanches me déprime.)
Pourvu que j'ai mon diplôme de pilote, que je puisse voler un maximum avant soixante-dix ou soixante-quinze ans.

--------------------

Actualité : Cette nuit, Israël a bombardé l'Iran.

Un laps

— Ce qui me rend triste, c'est que du point de vue du photon, il meurt au moment de sa naissance. Il traverse l'univers, mais de son point de vue, sa durée de vie est nulle.
— Mais non, ne dis pas ça: c'est juste que le photon atteint le nirvana.

Le mari de la coiffeuse

— Je me suis séparée de mon mari.
— […]
— Maintenant je fais du coaching. J'ai suivi une formation de coach chamanique, ça m'a ouvert les yeux et en novembre, je lui ai dit, «je veux divorcer.»
— Le pauvre...
Ça m'a échappé, j'imagine le type qui ne s'attendait à rien, qui laissait sa femme suivre ses formations de coupe énergétique et de coaching chamanique en se disant que ça lui faisait plaisir et ne portait pas à conséquence.
— Au début ç'a été dur, mais mes cours de coaching m'ont beaucoup aidée à l'accompagner.


Commentaire de H.:
— Il est peut-être mieux sans cette folle.
— Oui, mais lui ne le sait pas.

Saute-nuages

J'arrive au terrain à onze heures moins le quart. La salle pilote est vide; il y a deux K21 et un duo devant le hangar; P. s'exclame: «voilà Alice!»

— Il n'y a personne?
— Ils sont déjà tous en piste, c'est une journée à faire un 500 (km).

Je comprends que je suis terriblement en retard.
Repas, en piste, VI (vol d'initiation) pour quatre personnes. Tenir les ailes pour «mettre en l'air», aller chercher les planeurs pour les ramener en piste en attendant mon tour.

Nous ne sommes que deux élèves. Etrange par une telle météo. Roland-Garros?

Comme le temps est prometteur, Manu a décidé de nous faire faire de la campagne, c'est-à-dire sortir du local (local en finesse 10 pour les élèves, soit 100 m de gain d'altitude pour s'éloigner d'un kilomètre. Comme nous sommes dans une zone où nous n'avons pas le droit de dépasser 2000 m à cause d'Orly (FL065, 6500 pieds, ça varie chaque jour en fonction de la pression), et qu'on compte 400 m pour le tour de piste (atterrissage), cela signifie qu'un élève ne peut s'éloigner de plus de seize kilomètres les très bons jours. En pratique, le plafond (le plancher des nuages ou le sommet des ascendances) est plutôt à 1200, 1400 mètres, ce qui fait donc dix kilomètres.

Faire de la campagne, c'est donc quitter le local de son terrain de départ. Le but était de faire Moret-Buno-Pithiviers, mais les conditions étant moins bonnes que prévu, nous sommes simplement partis pour Buno afin que je découvre le terrain (le but plus général est d'apprendre à repérer les pistes d'aérodrome: vu du ciel, ce sont des bandes jaunies, plus claires, difficiles à distinguer des champs environnants quand on ne sait pas où elles se trouvent).
Duo discus + instructeur = autorisation de finesse 20. Distance à parcourir 28 km, donc pour être en finesse d'un terrain ou l'autre, 14 km (soit Buno, soit Moret); avec un fort vent d'ouest, donc le cône des distance se déplace, mettons 12km Buno, 16 km Moret, soit une altitude nécessaire de 1200 mètre (800m + 400m de tour de piste) pour être en sécurité à mi-parcours et être sûrs d'atteindre l'un ou l'autre aérodrome.
Tout le planeur se résume à cela: atteindre le prochain nuage pour monter (ou ne pas descendre), conserver un terrain d'atterrissage à portée d'aile si on n'en trouve pas (de nuage), ce qui nécessite parfois d'être très haut en l'absence d'ascendance potentielle, au-dessus d'un col ou d'une forêt ou d'une étendue d'eau: pas de champ vachable) et de préférence atterrir sur un aérodrome plutôt que dans un champ, parce que c'est plus sûr pour le pilote et la machine et moins ennuyant pour les potes restés au club qui doivent venir vous chercher si les conditions ne permettent pas de vous remettre en l'air.

Nous avons joué à saute-nuages pendant trois heures et nous sommes rentrés les derniers.

Pas grand chose

Télétravail. Coiffeur (pour la couleur. La coupe, ce sera lundi). One Piece tome 24 parce que je ne me sens pas de lire Bréviaire de la haine chez le coiffeur. Visio. Instructive réunion. Repassage (l'avantage du télétravail) en regardant Red Notice. Mignon et creux. Puis La filature, gags longuets et là aussi, mignon et creux. Points communs inattendus entre les deux films: la Russie, une histoire de montre et deux personnages principaux qui ne se supportent pas. Je ne comprends pas comment je peux enchaîner aléatoirement deux films qui aient de tels poins communs (j'ai quitté la Russie et suis maintenant dans le désert de Gobi, en route (à pied) pour Hong-Kong).

Infrarouge

A midi, j'ai testé le sauna de la salle de sport, directement en venant du boulot, sans avoir fait de sport (c'est-à-dire à froid, sans rytme cardiaque élevé et processus de transpiration amorcé). C'est un sauna sans eau, sans pierre, sans vapeur, entièrement électrique. «Infrarouge», me dit la jeune fille qui me montre les installations. Cela ressemble plutôt aux résistances d'un grille-pain.

Vingt minutes environ. Je somnole sans parvenir à m'endormir, la banquette est trop étroite. J'aurai chaud toute l'après-midi.

C'est amusant, je recommencerai.
Ce soir je suis épuisée. Je ne sais pas si cela a un rapport.

Coup de maître

Dans la soirée, H. m'interpelle:
— Tu as vu ce qu'on fait les Ukrainiens?
— Euh non, pourquoi?
— Ils ont attaqué par drones des bases militaires à plus de 4000 km de l'Ukraine. Ils auraient détruit un tiers des avions, ce qui veut dire avec le turn-over (l'entretien et les vérifications) que la moitié de la flotte n'est plus opérationnelle. C'est énorme!

Cela me rappelle l'opération qui a fait exploser les mains du Hamas: même programmation à long terme et implacable, même précision dans les détails.

----------------------
Nous avons eu ensuite des précisions. Les drones ont été dissimulés dans le toit de chalets en bois et tranportés par camion jusqu'à être proches des bases militaires.

opération ukrainienne du 1er juin 2025 illustré par un cheval de Troie contenant des drones


SPAM

Il fait trop mauvais pour voler, mais les repas sont toujours intéressants : j'apprends que spam (pourriel) vient d'une marque de corned-beef anglais particulièrement mauvais, tourné en dérision par les Monty Python.
Un peu de ménage au club (il y a toujours quelque chose à faire) et je rentre tôt, ce qui nous permet d'aller voir Mission impossible.

Film longuet auquel je n'ai rien compris (le type après qui il court n'aurait-il pas dû souhaiter être rejoint?), dont le seul but paraît d'être de permettre à Tom Cruise de faire des cascades improbables. La suspension d'incrédulité est soumise à rude épreuve (se mettre à poil sous la banquise pour remonter des profondeurs de l'océan sans avoir les tympans qui explosent ni mourir de froid?)
Par instants j'ai l'impression d'être dans un Marvel, avec Thanos qui veut détruire le monde. Le plus dérangeant, c'est la façon de déifier Ethan Hunt.

Restaurant (negroni, black angus et frites). Le serveur nous explique qu'ils ont prévu d'arrêter le service plus tôt de façon à fermer avant la fin du match1: ils redoutent les troubles d'après-match.
Je n'en reviens pas que les violences soient devenues banales et prévisibles à ce point-là.



Note
1: Le PSG jouait contre Milan. Il a gagné par 5 à 0 et est devenu champion d'Europe.

Sport fusion

Cours de pilates aujourd'hui. A un moment le prof commente avec embarras, sous son souffle: «ce n'est pas vraiment du pilates, c'est du Pilates-Mézières». Je suis fière de moi car dès la première fois, j'avais reconnu les exercices avec la balle de tennis, popularisés par Thérèse Bertherat.
Plus tard, en réponse à une question concernant un autre exercice, des squats avec front et genoux touchant le miroir, il explique que c'est un exercice de médecine chinoise.
Donc si je comprends bien, l'inventivité des exercices est le fruit d'un mélange de traditions corporelles et de connaissances médicales contemporaines. C'est sans doute pour cela que c'est aussi fun et aussi douloureux à partir de mouvements en apparence inoffensifs.

Fail

Il me restait un demi-RTT (ils sont calés sur les congés, donc à prendre jusqu'au 31 mai). J'en ai profité pour poser mon après-midi pour déjeuner avec Josiane, mon adjointe dans ma boîte précédente.
Elle me paraît très en forme et moi aussi (la dernière fois que nous nous sommes vues, j'avais encore mon précédent patron. J'étais désabusée et je songeais à changer de boulot. Cette fois-ci je suis guillerette), nous papotons agréablement.

J'ai réservé une entrée à 16h30 pour l'exposition sur l'art dégénéré1 au musée Picasso. Comme je suis en avance, je passe un long temps dans la librairie Michèle Ignazi (La librairie a fêté ses 33 ans hier, dit-elle à un client).
J'aime bien, rien n'est indiqué sur les étagère, il faut déduire le classement soi-même.

Je repars avec
- Hannah Arendt, Eichman à Jérusalem, à cause de Marek Edelman
- Timothy Snyder, La reconstruction des nations : Pologne, Ukraine, Lituanie, Bélarus. Je connaissais son autre œuvre, Terres de sang. Celui-là, de 2003, contient des cartes stupéfiantes et des tables de traduction des noms de villes et pays en huit langues.
- Jacques Roubaud, La forme d'une ville change plus vite, hélas, que le cœur des humains. J'aime de plus en plus la poésie de Roubaud.

Musée.
Patatras, l'exposition attendue se terminait dimanche. C'est raté pour l'amélioration de l'organisation.
Je revisite la collection permanente et confirme mon impression: je n'aime pas Picasso (à la rigueur la période cubiste). Je ne reviendrai sans doute pas ici.
Je poste pour mémoire une photo de Brassaï qui m'a plu.

photo de Brassai. Picasso, Sartre, Camus, Beauvoir, Reverdy, Lacan-juin 1944


Dans le train du retour, coup de fil de mon boss: une de mes salariées a fait un malaise, sans doute une crise d'angoisse. Elle était déjà malade hier et avait posé une journée; ce matin elle m'avait dit être très fatiguée. Elle a été emmenée à l'hôpital par les pompiers. Je songe: «deux salariés en crise d'angoisse en une semaine, pas mal pour une boîte de vingt-cinq». Mais ce n'est qu'une coïncidence: cette fois, ce sont de mauvaises nouvelles concernant son frère qui auraient provoqué la crise.



Note
1 : En fait, j'espérais revoir l'ombre d'une exposition qui m'a beaucoup marquée, Les années 1930 en Europe : le temps menaçant (1929-1939) et que je regrette de n'être pas allée revoir après la première fois. Mais on n'a jamais le temps.

Marcel Ophüls

Mémoires du ghetto de Varsovie est préfacé par Pierre Vidal-Naquet qui évoque Le chagrin et la pitié, mais aussi The Memory of justice dont je n'avais jamais entendu parler.

Un tour sur Wikipedia plus tard, j'apprends que Marcel Ophüls est mort samedi.

Retours

Douche maquillage rasage vingt minutes; petit déj quarante minutes; valise quinze minutes. Direction la salle, démonter et ranger tables et chaises, laver les derniers couverts, les gros plats, organiser les caisses réfrigérées; à l'aller H. avait fait deux voyages, soit deux volumes de voiture, un le week-end précédent et un avant-hier; tout ce qui reste aujourd'hui doit tenir dans la voiture d'A. en un seul voyage. Quelques décisions plus tard tout est chargé. Retour chez Madame mère pour le déjeuner; retour à la salle pour effectuer l'état des lieux et rendre les clés; retour chez Madame qui avait émis le souhait d'aller sur la tombe de beau-papa (il faut en profiter quand nous avons une voiture suffisamment grande pour installer sa jambe raide). Mais finalement non, elle a eu froid hier, elle est enchifrenée, sans doute un peu déprimée en contrecoup de l'agitation de la veille qui a rompu son quotidien monotone, elle ira dans la semaine avec son frère.

Je monte à l'étage dormir vingt minutes; ça la surprend toujours que je puisse dormir ainsi sur commande dans à peu près toutes les situations.

Puis nous partons, autoroute, pluie, A. arrive quasi en même temps, déchargement des voitures, capharnaüm. Deuxième Tétris, tout tiendra-t-il dans le frigo, je vais acheter des sacs congélation chez l'arabe du coin.

Je fais la vaisselle en regardant Sugar sur Apple, série esthétique et lente. Préparation de mon sac et mes vêtements afin de partir vite demain matin. Cela paraît très loin et bien trop proche.

Cousinade

Ça s'est très bien passé et je ne me souviens rien. Sont-ce les rêves de la nuit à la recherche de clés disparues; ai-je bu trop de soupe champenoise, est-ce le récit de Marek Edelman lu par intermittence?

J'ai discuté, j'ai lu, j'ai eu froid, j'ai essuyé des assiettes, j'ai regardé des boulistes. Il y avait une tripotée de petites filles, quatre et deux sœurs, intrépides et trognons, dont une Heidi de carte postale et un bulldozer frisotté de trois ans.
A l'arrivée des cousins j'ai eu un blanc. Les autres années je révise mais cette fois-ci je l'avais négligé et je ne me souvenais plus des prénoms, Carole, Carine, mais qui est ce jeune homme? «le copain de Julie» «non, de Tiffany; moi c'est Christelle, Julie (sa fille) se marie dans trois semaines». Christelle est grand-mère depuis mars. C'est beau-papa qui me tenait au courant des naissances; maintenant je n'ai plus les infos.

Je m'endors sur le terrain de boules; je rentre discuter avec un oncle et une tante («vous n'êtes pas trop isolés?» «ça dépend, comment définis-tu isolés?» ils ont l'air bien dans leur peau dans leur village de cent cinquante âmes); les boulistes et la marmaille rentrent pour dîner; comment cela, ils ont encore faim? incroyable. Mais tant mieux, tant mieux, que va-t-on faire des restes? Distribution, de brioches, de salières, de cubis («j'ai une AG d'assoc la semaine prochaine» «ça tombe bien, tu ne veux pas les cubis?»), de pains, de terrines «attends je te trouve un contenant, il faut que je rende le plat au charcutier».

Les enfants épuisés commencent à pleurer de fatigue, les cousins débarrassent les tables, enlèvent les nappes, nettoient un peu. «Partez, vous avez de la route», mon surmoi d'assureur est vaguement inquiet. J'impose qu'on aille se coucher, nous avons mal partout; non, pas de dernière vaisselle, nous verrons cela demain.

Hôtel. la fête de la bière fait moins de bruit ou il est plus tard. Ce fut une bonne journée.

Une journée ordinaire

Matin: le salarié qui m'avait dit qu'il donnait sa dèm vendredi dernier pour finalement me dire lundi qu'il restait a donné sa lettre ce matin avant que j'arrive pour revenir faire une crise d'angoisse dans le bureau de la RH et reprendre sa dèm…
Nous l'aimons tous beaucoup et c'est un excellent professionnel: deux raisons pour souhaiter qu'il reste, mais ça va devenir compliqué. Il ne supporte pas la période d'incertitude dans laquelle nous sommes entrés pour deux ou trois ans.

Midi : conseil d'administration et coup de théâtre; revirement du président; je ne comprends pas ce qui vient de se passer (ou plutôt pourquoi et comment cela vient d'arriver) mais c'est parfait. Je murmure à mon chef: «vous venez de gagner une cape et un slip par-dessus votre pantalon».

Fin d'après-midi: pilates.

Soirée : H. a cuisiné toute la journée, A. est arrivée vingt minutes avant moi. Elle nous prête sa voiture pour emmener jusqu'en Marne le buffet préparé par notre charcutier local.

Culture

Ce matin, RTL décrivait le défilé de mode qu'est devenu Roland Garros, tant sur le court où les joueurs sont habillés par des couturiers que dans les tribunes où les désormais incontournables influenceurs exhibent différents placements de produits.
C'est donc la foire aux produits de luxe. Pourquoi pas, cela éclipse l'entraînement quotidien, la souffrance, l'exploit sportif qui me paraît être l'objectif premier d'un tournoi international; mais après tout, si tout le monde est d'accord… je m'en fiche, je ne regarde pas.
Imaginez cependant ma surprise en entendant la conclusion du journaliste: «Roland Garros ne veut plus être simplement un événement sportif, il veut devenir une référence culturelle».
Référence culturelle, cette apologie de la société de consommation qu'il vient de décrire?


Ce soir j'allais assister au Chevalier à la rose au TCE. Je l'avais vu à Bastille il y a une dizaine d'années dans une mise en scène plutôt classique de Wernicke, à base de miroirs. J'en avais aimé l'élégance et la mélancolie.
Ce soir, Krzystof Warlikowski met en scène une caricature de notre époque, paillettes, selfies, followers remplaçant la cour aristocratique. Toute cette agitation superficielle rend encore plus cruelle la solitude de La Maréchale.
Je n'ai pas supporté. Peut-être que si j'avais été joyeuse j'aurais apprécié cette ironie mordante qui souligne la foire contemporaine mais cela ne convenait pas ce soir à mon petit moral. Je suis partie au premier entracte.

Les impôts de Madame mère

Mon beau-frère devait s'occuper des impôts de sa mère. Mais finalement non, il ne peut pas, il est trop occupé, son fils passe les concours d'ingénieurs (il est si affairé qu'on dirait que c'est lui qui planche. Nous avons très envie de nous moquer (entre nous, pas devant lui, il se prend bien trop au sérieux, cela terminerait en drame), mais nous nous en abstenons, tenus par la conscience qu'il a peut-être raison: ses enfants ont réussi leurs études. Peut-être est-ce la méthode, leur coller aux basques sans les laisser respirer. Je sais que je suis bien trop paresseuse pour cela).
Bref, il a appelé samedi pour dire qu'il ne s'en occuperait pas, que nous devions nous débrouiller. J'ai demandé à H. de vérifier la date limite de dépôt: 20 mai. «Trop tard», ai-je pensé.
Ce n'est que ce soir que j'ai réalisé que nous étions le 19, et qu'il était encore temps.

Ragaillardie, j'ai passé ma soirée à remplir deux feuilles d'impôts: pointage des relevés de comptes pour vérifier les sommes effectivement touchées, téléchargement des attestations fiscales (le plus dur est de comprendre quels sites interroger (je me perds entre la retraite de base et les complémentaires) et de retrouver les mots de passe qui correspondent), rapprochements des données, rassemblement des justificatifs de dons et des factures de service à domicile, petit tableau Excel pour calculer les quotes-parts et affecter les sommes aux bonnes périodes.
Ça peut paraître étrange, mais j'aime bien, je trouve cela reposant. Es stimmt, comme disent les Allemands: enfin quelque chose qui sonne juste.

Mentionner les sommes payées pour les aides à domicile et le portage de repas me donne l'impression d'une déduction d'impôts sur des subventions reçues: c'est logique, ça?

Pour information: quand l'un des conjoints décède, les deux déclarations peuvent se faire en ligne, les deux à partir de l'identifiant du conjoint vivant.

Poe for ever

C'est la fête des artistes au village. Hier, la voisine d'en face (que nous n'apprécions pas plus que ça) est passée solliciter H.: elle expose, elle compte sur nous pour passer voir ses œuvres.

Au petit déjeuner nous nous regardons avec désenchantement. J'essaie d'alléger l'atmosphère:
— Qui sait? Ce sera peut-être bien. Elle sera peut-être célèbre dans vingt ans ou après notre mort.
— Ah oui, tu vises loin.
— C'est peut-être le nouveau Van Gogh.
— Je ne voudrais pas dire, mais pour cela, elle a une oreille de trop.


Finalement on y est passé, ça nous a plu, et H. a acheté un corbeau effrayant qui m'effraie. Voilà un étrange écho à mes dernières séries Netflix. La peintre paraissait très émue. Nous avons cru qu'elle allait se mettre à pleurer. Mais où allons-nous mettre cette toile?

Vol de pente

Dernier jour.
Je me suis vu attribuer un instructeur qui est également remorqueur. Nous partirons quand tous les planeurs seront en l'air. J'attends sur le terrain, à l'ombre d'une dérive. Au briefing, le chef pilote a commenté «la journée sera au moins aussi bonne qu'hier». Je me demande encore ce qu'il voulait dire car des pilotes commencent à atterrir avant même que j'ai décollé: rien pour tenir en l'air.

Sortie intense et agréable. Vol de pente pour la première fois cette semaine (les autres jours il n'y avait pas de vent), ondelette au-dessus de Sisteron. Nous restons en local car après un début prometteur, nous ne trouvons plus d'ascendance qui nous permettent de monter haut et nous éloigner. JF raconte des anecdotes et me fait rire. Nous tenons presque trois heures en l'air.
— Comment tu tiens ton bras?
— Le coude collé au corps.
— Pose ta main sur ta cuisse et tiens le manche comme un crayon. Tu feras moins de mayonnaise.

Check-list pour préparer l'atterrissage, moment de suspension:
— Tu as bien sorti et verrouillé le train d'atterrissage?
— Euh... j'ai bien tiré le levier, mais c'est étrange, je me retrouve sur le rouge. Je me demande s'il n'est pas resté sorti tout le vol.
— Mais si, on l'a rentré, on en a parlé.
— J'ai expliqué au sol que je vérifiais que ma main atteignait la poignée parce que j'avais eu des problèmes la première fois en Discus, mais je ne suis pas sûre qu'on l'a sorti une fois en vol.
Bref, j'ai ressorti car je venais de le rentrer au moment de l'atterrissage.

Atterrissage. Je suis moulue. Rentrer le planeur au hangar, le laver, le housser. Les autres sont rentrés depuis longtemps; ils ont mis les deux discus démontés dans les remorques. Demain il pleut, tout le monde regagne la région parisienne.
Je pars ranger mes affaires et démonter ma tente. P. remontera le sac des affaires de camping, je ne prends avec moi que les vêtements.

Dernier repas au gîte, j'ai une faim de loup. Transit en voiture jusqu'à Gap. Je n'ai pas osé prendre le bus qui arrivait à la gare avec dix minutes d'avance sur le train de nuit. L'année prochaine, peut-être.

François

L'amateur au cinéma en fin d'après-midi. Insipide et peu vraisemblable mais pas désagréable. Dîné de popcorn.

Tandis que je zone en ligne, H. explore Twitter:
— Ah tiens, t'as vu? Le pape est mort.
— C'est vrai? Non, personne n'en a parlé sur FB.

Je trouve remarquable qu'il ait attendu le lendemain de Pâques.
Attendons le suivant. Je crains le pire, un «effet Obama»: qu'après un pape plutôt progressiste, on se retrouve avec une sorte de Trump papal.

La salle

Sans doute parce que j'ai fait quelques recherches sur google, j'ai vu passer sur FB la semaine dernière des pubs pour une salle de sport. Les cours collectifs ont lieu en effectif réduit, sur réservation en ligne, sur site ou appli téléphonique. C'est moderne, c'est joli, c'est sur mon chemin entre le bureau et gare de Lyon. C'est cher.

Je suis passée ce soir. Grande salle, genre ancien atelier ou garage ou usine. On se déchausse à l'entrée car le sol après l'accueil est un immense tatami. Il y a un tapis persan à dominante rouge dans le minuscule vestiaire. J'ai suivi un cours, celui qui passait à ce moment-là: «Front split», ce qui veut dire, ai-je compris à l'usage, grand écart latéral.
Les mouvements sans amplitude jouent sur la répétition. C'est à la fois non violent et douloureux. Je suis épuisée.

Les autres élèves ont vingt ans de moins que moi et ont des profils de danseuses. Les cours tournent d'ailleurs autour de la danse, des danses très spécialisées: danse sur hauts-talons, pole dance, sensual workfloor (mais qu'est-ce que c'est?)

Une heure trois

Beau soleil, belle journée. Les pilotes étaient nombreux, les élèves moins.

Une heure trois en vol par vent du nord. Grâce au simulateur, je tiens mieux le nez de mon planeur. Atterrissage à parfaire, encore.
Je suis cuite. C'est fou ce que le vent fatigue.

Respiration

Et donc aujourd'hui, j'ai regardé/écouté une vidéo sur la respiration.

J'en retiens que je respire trop vite: quinze respirations (inspiration/expiration) par minute. Il faudrait mieux être en dessous de douze. J'ai cru comprendre qu'en respirant trop vite, on ne laissait pas le temps aux échanges gazeux d'avoir lieu (remplacement du gaz carbonique par l'oxygène); bref, on étouffait ses cellules.

Commentaire du présentateur: «on mange trop, mais aussi on respire trop».

J'ai repéré une appli qui me plaît beaucoup: Respirelax+. Très simple d'utilisation.
Un usage régulier pourrait-il faire baisser ma tension?

Fumer détent

Je ne sais plus comment et quand j'ai accédé pour la première fois au site webikeo. C'était dans le cadre professionnel, et c'est toujours le cas. Je reçois des invitations à des webinaires quasi tous les jours. C'est gratuit; leur espoir est d'appâter quelques clients. De temps en temps je m'inscris pour une vidéo que j'oublie de regarder en direct et que j'écoute parfois plus tard, en replay. Je fouille aussi dans les archives, surtout dans les «soft skills» et le «bien-être au travail», nouvel avatar du self-help que j'ai tant aimé dans mon adolescence.

C'est ainsi que je suis tombée sur le TOP, technique d'optimisation du potentiel. Cela a retenu mon attention car j'ai cru y reconnaître quelques techniques abordées en planeur (et c'est donc davantage pour le planeur que pour l'entreprise que j'ai regardé).

Une remarque m'a fait rire: presque tout le monde respire mal. Ceux qui respirent bien sont… les fumeurs: inspiration vigoureuse en tirant sur la clope, expiration longue de la fumée. Ils stimulent leur système parasympathique.
Il n'y a pas que la nicotine qui détend, il y a aussi la respiration.

Tension

En avril 2019, l'anesthésiste qui devait m'endormir pour mon opération du pied avait trouvé ma tension haute: 16 ou 17.
— L'opération vous inquiète?
Non, pas du tout. Je sais qu'elle ne m'avait pas crue. Moi, qui ai depuis l'adolescence une tension de l'ordre de l'hypotension (10, 11), avais mis cela sur l'exaspération due à une migration informatique bordélique et à l'apathie de la direction.

Mais en 2021, quand je suis allée à St Antoine pour le suivi des tests sur le vaccin Janssen, ma tension était encore haute.
Elle paraît ne jamais être redescendue depuis 2019.

Le médecin que j'ai vu en novembre pour le certificat médical du Parkour a tiqué (c'est attendrissant de les voir être inquiets sans vouloir être inquiétant). Il m'a conseillé de prendre ma tension trois fois d'affilée trois fois par jour pendant trois jours. Je l'ai fait en décembre. Les résultats étaient mauvais, surtout pour la diastole qui frôlait souvent les 10.

J'ai refait une série de mesure en mars. Que ce soit grâce à mon nouveau boss ou mon régime express, la systole était meilleure, vers 13, 14, redescendant parfois à 12. La diastole restait haute. J'étais plutôt satisfaite de ce résultat. Est-ce que le fait de lire et de moins regarder d'écran a joué? Comment savoir?

Bref, j'ai décidé d'être raisonnable, surtout avec ma mère qui atteint les 20 depuis Noël même après traitement (l'idée de rester hémiplégique et d'embarrasser H. me terrifie) et j'ai vu mon médecin traitant aujourd'hui (c'est toujours celui du temps de Yerres, cela suppose donc de poser une journée de congé).

Verdict : la diastole est ennuyante. Pas beaucoup de détente. Moins de sel et on verra comment ça évolue (j'aime bien ce médecin. Il n'est pas très médicament).

Cours de grec

Atimie : privation des droits civiques et politiques

à ne pas confondre avec ostracisme, qui est un bannissement.

L'inconcevable

Mon monde a basculé, celui dans lequel je vivais depuis mes quatre ou cinq ans (ma lecture de Paris-Match par bribes incompréhensibles, Margareth la sœur de la reine et son mari photographe, Claude François, le Liban en ruines, déjà, le Shah et son épouse) vient de se retourner comme une crêpe. Les Etats-Unis ne sont plus des alliés, bien pire, ou plus inconcevable, il semble qu'ils puissent s'allier à la Russie. Même Dr Strangelove n'avait pas prévu cela.

Je me souviens du service militaire de H. C'était pendant la guerre du Golfe, il travaillait au ministère boulevard St Germain sur les SIG (Système d'Information Géographique). Il me racontait le soir: «tout était prévu pour une attaque de l'URSS et de ses satellites. Rien n'est prévu pour aller se battre dans les sables. Les cartes ne sont pas à jour. Les canaux de communication ne peuvent pas être branchés de façon transverse avec des alliés qu'on considérait comme des ennemis il n'y a pas si longtemps. Rien n'est paramétrable.»

On le sait, pourtant, que quel que soit ce qu'on prévoit, c'est toujours autre chose qui survient.

Mais ça, tout de même… que les Etats-Unis désarment les avions fournis à l'Ukraine, ou pire, qu'ils transmettent des informations à la Russie… (information non confirmée, ce n'est peut-être que la trace de notre paranoïa. Mais qu'on puisse seulement l'envisager est déjà vertigineux).

Je me souviens du de Gaulle qu'on nous racontait au lycée: il était agaçant avec son obsession de «la France», mais on avait l'arme nucléaire et le Concorde et une autonomie énérgétique que n'avaient pas les autres. Et il avait combattu la souveraineté du dollar en achetant de l'or. En un mot, quand j'y songe, il était prémonitoire.

Ce que le 11 septembre ou le 7 janvier ou le 13 novembre n'étaient pas parvenus à faire, Trump l'a fait en quelques semaines : j'ai changé de monde de façon irréversible. Une confiance, une certitude, est détruite.
Je suis sous le choc, groggy.
Je me demande comment vont être réécrits les livres d'histoire des lycées et collèges.
Les billets et commentaires du blog Alice du fromage sont utilisables sous licence Creatives Commons : citation de la source, pas d'utilisation commerciale ni de modification.