L'anneau mystérieux

Ce soir, il y avait une petite enveloppe matelassée venue de Chine dans ma boîte aux lettres. Dedans, pas de papier, seulement une poche de velours rouge et un anneau.

anneau Cartier - sans doute contrefaçon


Pourquoi reçois-je ça? Y a-t-il eu erreur sur le destinataire? Est-ce un cadeau lié à ma commande d'un calendrier de l'avent Totoro? Ou m'a-t-on envoyé cela à la place du calendrier?

Que vais-je en faire?

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Fini Le Gars, de Tsvetaïeva. Ce n'est toujours pas le texte que j'ai entendu un soir des années 90 à la maison de la poésie. Mais c'est très impressionnant, très oulipien, vers monosyllabiques, bisyllabiques, beaucoup de noms et peu de verbes (tandis que j'entends dire que Tsvetaïeva a créé le «verbisme», beaucoup de verbes et peu de noms).

J'ai récupéré dans les casiers (lockers!) de la gare La Maison de feuilles dans l'édition Toussaint Louverture, épuisée (Rakuten). Il est superbe. Je ne me souvenais pas que la mise en page était si compliquée. Imprimé en Lettonie.

Vaisselle en regardant Meurtres zen, une série allemande originale (Netflix). Je tente la VO sous-titrée allemand, mais c'est trop ambitieux. Je repasse en sous-titrage français.

Télétravail

Les journées passent vite quand tout est urgent.
Je passe la journée sur l'ordinateur à voir un peu flou, un peu vague: il faut que je recule mon écran et remonte mes lunettes sur mon nez au maximum pour viser le point précis de netteté prévu par les verres. Cela a des conséquences sur le port de tête et les cervicales.

Comme j'ai une fois de plus repris du poids (dès que je ne fais pas attention, paf) et que couscous le midi, raclette le soir (c'est une erreur, nous avons oublié de manger la raclette à midi: notre âge avancé et notre métabolisme vieillissant nous ont amenés à la conclusion suivante: plus de fromage fondu le soir, sinon nous ne dormons pas de la nuit), je m'agite sur vingt minutes de Tabata. Cela fait dix-huit mois (comme le temps passe) que j'ai arrêté l'aviron, et même si je n'en ai pas conscience, il est très clair que j'ai perdu de la masse musculaire. Il faut que je m'y remette, mais quand? Le soir, je n'ai pas le courage, et surtout, cela ne favorise pas l'endormissement; le matin (tôt, vers 4h30, avant le boulot), je préfère faire du grec ou bloguer.

Et comme je n'en suis pas à une bêtise près, j'ai attendu qu'H. soit parti au ping pour descendre l'escalier du loft selon la méthode de lundi (à quatre pattes la tête la première).

C'est vertigineux.

Vitamine D et train surprise

En catastrophe (j'aurais dû le faire pendant les vacances), parce qu'il me fallait un certificat médical dû depuis un mois, j'ai pris rendez-vous chez le médecin où j'avais atterri il y a un an quand je souffrais d'infection urinaire.
Le cabinet est toujours aussi vieillot. J'ai été reçue par un remplaçant. J'imaginais un fringant jeune homme; c'était un autre médecin à quelques années de la retraite.
J'ai eu droit à de la vitamine D, un bilan sanguin (— De quand date votre dernier bilan? — Je ne sais pas... farfouillage dans mon ordi — De 2020. — C'est loin) et un protocole pour prendre ma tension vingt-sept fois en trois jours.
J'ai trop de tension, c'est évident. Pas besoin de protocole. Mais bon.

Parkour : rendez-vous cette fois gare de Lyon, place Pierre Fresnay. Cela m'arrange, je pourrai rentrer plus vite.

A force d'être en avance, j'arrive classiquement en retard, et les échauffements sont déjà bien avancés. Nous avons eu la dernière fois la recommandation d'éviter cela: l'échauffement ici est pris très au sérieux, bien plus que je ne l'ai jamais vu pratiqué dans ma vie d'adulte (il me semble vaguement me souvenir qu'on s'échauffait avant la gym quand j'étais enfant).
J'arrive au moment où il faut monter les marches trois à trois et les descendre... à quatre pattes, têtes la première. Non seulement c'est un peu dégueu pour les mains (la prochaine fois j'amènerai de la solution hydro-alcoolique), mais c'est flippant — à mi-hauteur les bras et le ventre cèdent et on a l'impression qu'on va dévaler la pente — heureusement l'instinct de survie joue.

Sauts d'impulsion (avec élan: trois marches, quatre marches à la fois, je ne sais plus si un ou deux pieds), sauts de précision (pieds serrés à la réception, contrôle en préférant tomber en arrière qu'en avant «imaginez qu'il y a le vide devant»), exercice pour grimper au mur, il paraît que mes chaussures sont trop lisses.
Je crois surtout que je n'ai pas de muscles mais ce bénéfice du doute est gentil.

Je m'apprête donc à prendre le train de 21h16.
Et là, catastrophe: le train s'arrête à Melun au lieu de Montargis, son habituelle destination. Pourquoi?
Et donc train pour Melun, bus à 21h50 (environ) à Melun, pataquès: la SNCF a eu la bonne idée de prévoir deux bus, un direct Montargis, ce qui fera gagner un temps considérable aux Montargois, et un omnibus pour les autres, dont moi.
Sauf que c'était très mal indiqué.
Au bout de quelques centaines de mètres, arrêt des deux bus dans une rue melunoise, palabres, transfert de passagers d'un bus à l'autre pour que chacun atteigne sa destination.
Et c'est alors que l'on s'est rendu compte que tous les Montargois ne tenaient pas dans le direct Montargis. Il fut alors pris une décision très française: pénaliser tout le monde plutôt qu'avantager quelques-uns: les deux bus furent rendus omnibus.
Cela n'a rien changé pour moi, j'ai juste perdu vingt minutes supplémentaires sur le trajet.

Toussaint

Voyage vers Châlons dans la brume. Temps de Toussaint. J'ai sommeil, je suis rentrée tard hier et j'ai encore regardé deux ou trois épisodes du Lincoln Lawyer avant de me coucher. Peut-être le changement d'heure.

H. avait dans l'idée d'emmener sa mère au cimetière dans la MX5, ce qui représentait une gageure vu que la voiture est petite, basse et que la jambe droite de madame est d'un seul tenant, raide, sans genou.
Au bout de plusieurs minutes, ils ont réussi à trouver à eux deux l'angle pour glisser la longue diagonale du pied à la hanche entre le siège et la portière. H. a conduit sa mère au cimetière puis est revenu me chercher puisque la voiture n'a que deux places.

Nous nous sommes trouvés un peu bêtes devant la tombe toujours sans plaque en nous rendant compte dans le cimetière fleuri que nous avions oublié de prendre des fleurs. Trois plaques (à mon frère, à mon oncle, à mon parrain) sur la terre brune. Trois personnes devant, les mains vides. Difficile de se reccueillir à plusieurs, quand on souhaiterait tenir une conversation seule à seul avec le mort.

Madame était ravie de son tour en voiture rouge, ce qui m'a fait penser qu'on oubliait trop souvent de le proposer.

Nous avons rencontré l'assistante de vie du soir, une jeune trentenaire qui nous a raconté de façon très naturelle des choses ahurissantes: deux jours plus tôt, elle a été empoisonnée par un homme dont elle s'occupe (je ne sais pas s'il faut dire client ou patient). Empoisonnée paraît un peu fort, mais elle nous a raconté que l'homme venait de détartrer sa cafetière avec un produit industriel, qu'il lui a dit en riant qu'il l'avait rincée et qu'elle pouvait se servir un café et que sa petite-fille lui a demandé «pourquoi tu ris, grand-père?»
Bref, elle a vomi une journée.

Le plus ahurissant est ce qu'elle nous a raconté ensuite: après la mère de H., elle passe chez une dame seule qui s'imagine entourée d'une foule. Alors elle prépare des cafés, en met sur la table, sort des assiettes. Elle vide le frigo et dispose les aliments dans la maison. Elle est étonnée que la jeune femme ne voit pas ses invités. Il lui est déjà arrivé de sortir nue dans la rue avec une simple culotte. Elle lui dit des choses du genre: «mon chien est malade, vous avez vu? Sa tête est séparée de son corps». Ledit chien n'est pas propre et pisse et défèque dans la maison.
La jeune femme nous raconte cela sur le ton de la conversation, comme si tout était normal dans un monde normal.
Quand j'y réfléchis, cela me fait peur: et si c'était elle qui avait raison? Si comme je le soupçonne je vivais dans un monde surprotégé?

Plus tôt je me suis endormie une vingtaine de minutes et je me sens étonnamment en forme. C'est moi qui conduis au retour, dans un brouillard moins épais que ce matin.

Quartier du corbeau

Journée encore folle au boulot, non pas au sens «beaucoup de travail», mais au sens «les gens sont fous» — ou tout au moins incompréhensibles — ou incompréhensibles par moi.

Je continue à aller à la Cinémathèque le jeudi quand je n'ai pas cours de grec.

Ce soir, Bo Widerberg, Quartier du corbeau. La salle (Georges Franju, la petite) est pleine.

Premières minutes. Noir et blanc lumineux, enfants, cour, couples. Famille, repas.
Lot de serviettes, blanches, pliées, bourgeoises, volées dans divers hôtels.
«La serviette est ce qui sépare l'homme du charognard. Les deux mangent des cadavres, seul l'homme s'essuie la bouche avec une serviette.»

Le père rêve et boit, la mère travaille et se réjouit d'aller au cirque, le fils écrit et espère. Scènes narratives coupées d'intermèdes. Le premier escalator, le cercueil blanc, le bureau de vote.
Le film donne des indices, des explications, le spectateur reconstitue le sens et tisse les liens. C'est un puzzle plutôt qu'un récit et c'est magnifique.

Réconciliation

Journée de télétravail, à faire du pointage et des rapprochements.
C'est difficile à expliquer et sans doute à croire, mais j'aime bien. C'est méticuleux, demande de l'attention mais pas d'effort intellectuel particulier, et j'éprouve une grande satisfaction au moment où tout coïncide, où tous les chiffres ont pris sens, où je sais exactement en quoi se décompose une somme.

Quarante Langelot

Encore essayé de trouver des baskets (cette fois-ci des reebooks) — en vain—, mais trouvé une petite librairie, les Champs magnétiques. J'en ai pourtant une immense à deux pas rue Daumesnil mais je préfère les petites qui reflètent le choix du libraire.
Elle n'a pas passé la plupart de mes tests (pas de Janis Jonevs (mais ç'aurait été miraculeux), pas de Roubaud, pas de Dany Laferrière (L'énigme du retour, un livre jaune et bleu, chaud et froid)) mais elle a un très beau rayon poésie.

Je suis repartie avec
- Résistance(s) - Huit poètes russes, des Russes contre la guerre en Ukraine, un mince livre
- Mandelstam, Pierre et Tristia, édition Harpo &
- Joseph Roth, La Montée du nazisme, édition fari, collection Théodore Balmoral (qui est-ce?)
- Rekacewicz et Vidal, Palestine Israël, une histoire visuelle au Seuil. Des cartes depuis 1880. J'ai hésité: un journaliste du Monde diplomatique doit être biaisé. Je n'ai pas résisté aux cartes.

En passant à la caisse, j'y ajoute Notre besoin de consolation est impossible à rassasier de Dagerman, une plaquette que j'ai perdue il y a longtemps.



Ce soir, j'ai récupéré les trois derniers Langelot reliés par Sophie de Listel Or. Quarante en huit ans.
Nous avons célébré ça au champagne avec deux de ses élèves («tire sur le fil, Paul») en racontant des souvenirs.

Sophie m'a dit que depuis la dissolution, elle avait peu de travail «on est tous dans le même cas; le tapissier de la rue n'a plus de clients. — Mais quel rapport? — Je ne sais pas, peut-être la peur de l'avenir.»
Donc si vous avez des livres à réparer, consolider, protéger (reliure dite «de travail») ou si vous voulez un ouvrage d'art (pas le même prix, mais elle fait des choses superbes, je me souviens d'une couverture de La Vie mode d'emploi avec une pièce de puzzle), c'est le moment.

40 Langelot reliés par Sophie Quentin de Listel Or



J'ai également récupéré le Péguy dédicacé par Barthes que je me suis finalement décidée à faire relier pour le protéger. Le papier était en si mauvais état que Sophie n'a pas directement cousu les cahiers mais les a consolidés.

Prières de Péguy relié par Sophie Quentin de Listel Or Prières de Péguy relié par Sophie Quentin de Listel Or


Lundi infernal

Lundi étrange, tout le monde à cran. J'arrive tôt au bureau afin d'accueillir une formation qui commence à huit heures (ce qui suppose de prendre le train à six heures et demie) et gère les ennuis au fur à mesure qu'ils pleuvent. Comme je le répète parfois, «s'il n'y avait pas d'emmerdes, je n'aurais pas de travail».

Pas de cours officiel de parkour puisque c'est encore les vacances. Celles qui le peuvent sont invitées à venir faire de l'escalade à Arkose Pantin à partir de 19h.
Donc j'y suis allée — puisqu'il s'agit à la fois de ne pas avoir peur du ridicule; travailler l'agilité, l'équilibre et la musculation; accepter d'être parmi les plus faibles.

C'est fun. Ce ne sera jamais une passion, mais je perçois le potentiel de tout ce que cela développe, en esprit de décision, élongation ou étirement des muscles, décision de lâcher une main ou un pied en comptant sur la vitesse et la puissance, apprentissage de prises telles qu'on n'y pense jamais (pousser et non aggripper pour tenir); bref, toute une physique pratique à apprendre ou réapprendre par le corps et le cerveau paresseux qui au quotidien agissent et réagissent toujours de la même façon. C'est aussi, et c'est peut-être le plus amusant, un casse-tête en 3D, un labyrinthe à plat le long de la paroi devant l'énigme des blocs: très bien, pour commencer je mets mes pieds ici, mes mains là, et mon but est de poser les mains sur le bloc marqué de deux flèches là-haut. Mais comment faire? Dans quel ordre déplacer mes quatre membres, pour les mettre où, afin de progresser le long de la voie? Comment couvrir ces deux mètres de vide, êtes-vous sûr que cela soit vraiment possible?

J'apprends la différence entre blocs et voie (nous faisons des blocs); le code de couleurs correspondant à la difficulté (ce n'est pas le même que celui du ski — ça commence par jaune). J'apprends à tomber («c'est très important. Surtout ne mets pas tes bras en arrière, tu risques de te déboiter l'épaule. Ramène tes bras pliés devant ta poitrine.»), les gros matelas sont très agréables, ils accueillent le dos comme un hamac.
Je parcours quatre cheminements et je suis épuisée. «C'est parce que tu n'es pas détendue». Détendue? On peut être détendue en escaladant alors que tout se joue dans l'articulation de la puissance à la vitesse de décision et d'exécution? (smiley incrédule).

Après la séance nous devons prendre un pot et dîner dans la salle du club, mais c'est à Pantin et je veux prendre le dernier train (22h46). Je pars donc à dix heures moins le quart après une bière, footing dans les rues, la 14 est fermée, la 7 jusqu'à Auber puis le RER A, j'arrive sur le quai à 30, un train s'apprête à partir pour Montereau.
Je monte en catastrophe, il est plein comme un œuf, dérange trois personnes pour grimper à l'étage, il y a des places assises pourquoi donc tous ces passagers campant en bas, me renseigne: «ce n'est pas l'horaire habituel, c'est un train en retard?»

Oui. Accident de voyageur à Melun. Le train part à dix heures et demie, il se traîne, je m'endors, me réveille en sursaut chaque fois que sent ma mâchoire pendre (ma terreur: baver), le train n'avance pas, j'aperçois la Seine miroiter à Villeneuve, me rendors, déchiffre «Viry-Châtillon», mais qu'est-ce qu'on fait là?
Je me rends à l'évidence: au lieu d'aller directement à Melun, le train parcourt les deux côtés du triangle Paris-Evry-Melun.
J'arrive à minuit.

Et de deux

Le métro est ma fenêtre sur le monde: j'apprends les expos, les concerts, les pièces de théâtre, sur les murs (il est important de varier ses trajets, car ce ne sont pas les mêmes qui sont présentés selon les lignes. Analyse sociologique et marketing). Je regarde les pubs qui oscillent entre nouveaux produits (alimentation et voyage) et classiques. J'apprécie les jeux de mots, en me demandant parfois qui va les comprendre.

Je regarde ce que lisent les gens, ce qu'ils portent. Je suis incapable d'estimer d'un coup d'œil la valeur d'un vêtement ou d'un téléphone (toujours éberluée par ceux qui font ça: vraiment, ils passent leur vie le nez dans les catalogues?) mais je sais ce qui me plaît.

C'est ainsi que j'ai remarqué un sweat oversize sur la ligne 8. J'avais vaguement reconstitué le nom, écrit en cursive sur un poignet. (C'est difficile quand on voit de moins en moins bien: comment lire sans fixer le regard?)
Google est mon ami, «Blakeley sweat» m'a donné Blakely. J'aurais préféré essayer, je cherche «Blakely Paris», je tombe sur blakelyfrance.fr.
N'y allez pas, c'est une arnaque. J'avais vu que c'était bizarre: impossible de trouver une adresse sur le site, des liens Twitter et FB qui ne mènent à rien, un "à propos" avec des majuscules aux noms (je pense que c'est allemand, j'ai vu apparaître de l'allemand).
Mais j'ai commandé quand même, malgré les bizarreries. Il a fallu une nuit pour que mon cerveau parvienne à me convaincre et au matin, conviction: c'était une arnaque.

J'ai donc recommandé sur le site officiel.

J'ai appelé ce billet «et de deux», car il me semble que j'avais fait exactement la même erreur il y a un an à la même époque, encore pour des fringues, mais cette fois-là à partir d'une publicité sur FB pour une marque connue.
Il faudra que je me méfie l'année prochaine à l'automne.

Lol.V.Stein

Ligne 6, 18h45.
voyageuse lisant Duras dans le métro


Trajet inhabituel, pour rejoindre Olympiades.
Parkour sur la dalle entre les tours. Je découvre un paysage et un univers, une ville dans la ville. Parkour: c'est toujours aussi joyeux.

Deux fils

Tempête Kirk. Il a beaucoup plu aujourd'hui.

Quand j'étais étudiante, un ami avait installé dans sa chambre une chaîne de trombones à la naissance d'une fuite au plafond et les gouttes courraient le long, supprimant le bruit qui rend fou et les éclaboussures.

J'ai repris l'idée pour nos deux fuites au plafond: deux aimants sur la poutre en acier pour tenir deux fils à gigot aboutissant dans deux saladiers.

rendre silencieuse une fuite au plafond rendre silencieuse une fuite au plafond


Soulagement : au premier étage, au-dessus de la poutre, j'ai dégagé le coin du dressing (valise, canoë, sacs de sport, sacs de voyage) et il n'y a pas de flaque, pas de drame, juste une infime humidité sous la plinthe.

Mais alors, d'où vient l'eau? Comment fait-elle pour apparaître directement au plafond du rez-de-chaussée, sans inonder le premier et le second étage?

Quelques réflexes de bon sens concernant les chiffres

Pas grand chose à raconter (ma boîte est très intéressante, les administrateurs rejouent l'auto-destruction de l'aristocratie à la fin de la Restauration, je suis dans Balzac — mais je ne peux pas raconter cela maintenant).

Je vais m'attaquer à autre chose, un peu ou très prétentieux ou présomptueux ou les deux, en réponse à la souris1 qui regrettait de ne pas avoir de notions d'économie et à Fredi M. qui lui est un expert en économie (et en diplomatie moyenne-orientale).

Je vais le faire en deux ou trois billets (selon l'intensité de mon impression d'être ridicule (mais après toutes ces années je résiste assez bien à cela)). Aujourd'hui je commence par quelques pistes et réflexes de bon sens concernant les chiffres.

1/ Les pourcentages.
Les gens sont totalement perdus avec les pourcentages, et les médias, volontairement ou pas (pas sûre que tous les journalistes les maîtrisent), balancent des pourcentages effrayants alors que deux secondes de réflexion montrent qu'ils sont simplement ridicules.

La première règle est qu'il faut faire attention à la base de référence (le "pour cent" dans "cent pour cent").
* J'ai une cafetière, elle est en panne: 100% des cafetières de la maison sont en panne. Mais en réalité, c'est une pour une. Cela ne veut rien dire. Il faudrait prendre toutes les cafetières du quartier pour avoir une idée du taux de panne. C'est une question de taille d'échantillon: c'est un métier de savoir combien de cafetières il faut prendre pour avoir un pourcentage qui ait un sens.
Donc quand on vous balance un pourcentage, ne pas réagir trop vite, bien le regarder, voir ce qui est compté, quand, où, par qui…

* Par exemple les accidents de la route en 2021: ils ont explosé par rapport à 2020. Normal: en 2020, on a passé trois à cinq mois sans conduire. Ce n'est pas 2021 l'extraordinaire, mais 2020, la base de référence.

* «80%2 des cancers du poumon surviennent chez des fumeurs» est très différent de «80% des fumeurs ont un cancer du poumon». Or les gens ont tendance à dire l'une ou l'autre phrase indifféremment en pensant dire la même chose.

* Une décomposition en pourcentage donne toujours… 100: donc se réjouir parce que le % de morts par accidents de la route a diminué en déplorant que le % de morts de crise cardiaque a augmenté (en imaginant que ce soit les deux seules causes pour simplifier) est juste stupide: au total il faut atteindre 100, tous les morts sont morts de quelque chose, 100% des morts sont morts.
Dit autrement, tous les pourcentages d'une décomposition ne peuvent pas descendre ensemble: si certains baissent, d'autres montent. Si l'on veut savoir s'il faut se réjouir ou se lamenter, il faut regarder les chiffres absolus, et non les pourcentages.

* Et dernier point: une décomposition en % ne peut pas dépasser 100. Je ne pensais pas écrire cela un jour, mais après tout, Maduro a annoncé début août des résultats d'élection qui dépassaient les 100% (fous rires sur Twitter), et je me demande si Trump n'a pas fait quelque chose d'approchant récemment.


2/ La différence entre moyenne et médiane
Dans des statistiques, deux notions sont associées (un peu comme le signifiant et le signifié en linguistique): un nombre d'occurrences (par exemple UNE cafetière) et la qualité ou valeur mesurée (par exemple être cassée ou pas).
La moyenne va s'intéresser à la valeur, la médiane à la distribution des occurrences.

*Pour faire une moyenne (non pondérée), on additionne toutes les valeurs et on divise par le nombre d'occurrences.
Exemple : neuf personnes ont 10 euros, une en a 1000; en moyenne chacune a 109 euros.
On voit tout de suite que ce chiffre n'a pas beaucoup d'intérêt. C'est ainsi qu'il y a quelques temps a circulé un chiffre sur le patrimoine moyen des Français. Ainsi que l'a fait remarquer un Twittos: si Bernard Arnauld entre dans n'importe quelle assemblée, tous deviennent en moyenne millionnaires.

*La médiane, elle, compte la répartition des occurrences. Ici il y a dix occurrences, la moitié atteint 10 euros et l'autre est au-dessus. La médiane est donc de 10 euros.
Si cette mesure n'est pas assez fine, on peut ajouter des quartiles (occurrences groupées par quart), des déciles (par dixième), etc.
Il faut simplement conserver à l'esprit que plus les écarts sont grands et les occurrences sont dispersées, moins la moyenne a une signification utile.

Vous trouverez ici une illustration de la différence moyenne/médiane concernant les salaires en France.

Le seuil de pauvreté est un montant calculé par rapport au niveau de vie médian de la population.


3/ Ecouter les médias d'une oreille critique.
Il y a deux jours, j'écoutais RTL peu après l'annonce du report de la prochaine augmentation des retraites (indexation sur l'inflation). Tôt le matin (avant sept heures), les auditeurs laissent des messages pour donner leur opinion sur un sujet ou un autre et bien sûr, tous les retraités levés tôt criaient au scandale, comme d'habitude on s'en prenait aux plus faibles, etc.

Peu après, pendant le journal, un court reportage nous annonçait que du fait de la météo pourrie, les résultats du secteur de l'habillement étaient bons. Il détaillait le panier moyen des actifs (environ 60 euros, de mémoire) et ajoutait que les retraités, du fait de leur pouvoir d'achat supérieur, avaient dépensé davantage (70 euros environ).
Personne n'a relevé (et je le comprends : le journaliste qui l'aurait fait aurait passé un sale quart d'heure).

Ce genre de distorsion, de truc bizarre, d'illogisme, arrive régulièrement. Nous ne sommes pas obligés de prendre parti, mais il faudrait au moins prendre l'habitude de le relever au passage, pour ne pas être dupe: il y a certes des retraités pauvres, et plus ils sont âgés plus c'est terrible, et certes une moyenne ne veut rien dire, mais tout de même, réussir à nous donner des informations aussi contradictoires sans une amorce d'hésitation, c'est remarquable.



Notes
1: voir certains commentaires en juin
2: chiffre approximatif, de mémoire

Tatami

J'ai posé ma matinée pour aller voir ce film car j'avais peur qu'il cesse d'être diffusé d'un moment à l'autre.

C'est un film à la construction sobre et efficace, qui raconte une histoire uniquement avec des combats de judo et des appels téléphoniques.
C'est l'histoire d'une championne iranienne que le gouvernement veut obliger à abandonner pour éviter qu'elle combatte contre une Israëlienne. Ils font pression sur elle en menaçant ses enfants et ses parents.

Le couple iranien m'a rappelé celui que j'ai rencontré à JRS en juillet 2020, toujours main dans la main et décrivant l'Iran avec enthousiasme («tout est à deux heures, la montagne, la mer, la nature est magnifique, notre histoire est millénaire»).

Et puis bien sûr, Le Shah de Kapuściński, qui se mélange à mes souvenirs des photos du Shah dans Paris Match avant 1975. L'Iran pour moi est une mythologie littéraire.

Ce genre d'histoires fait remonter un autre souvenir d'enfance: le petit-cousin de papa en visite chez ma grand-mère à Vierzon avec sa fille — mais sans son épouse et sans son fils qui restaient en otage en Pologne. J'étais perplexe mais aussi effrayée: quel était donc ce pays qui prenait des otages pour obliger ses citoyens à revenir? Quelle était donc la vie qu'il leur proposait pour qu'ils aient envie de fuir à ce point-là?
C'était mystérieux mais la conclusion était sans appel: jamais ça. Eviter à tout prix à se retrouver dans ce genre de pays.

Je commenterais volontiers la dernière image du film mais je ne veux pas spoiler car j'espère que vous irez le voir.

Terminator II

Pas pu résister à revoir Terminator II qui passait à la Cinémathèque. Le son était trop fort, la version était en 3D, ce qui était inutilement fatigant, mais ce fut vraiment un plaisir de revoir Schwarzy et Sarah Connor. Les effets spéciaux de ce film restent mes préférés, j'adore les cascades et je trouve l'idée de la cryogénisation géniale.

Découvert l'Anco, un restaurant juste en face de la Cinémathèque. Nous y reviendrons.

Planeur

J'y suis allée à vélo. Cela faisait trèèèès longtemps que je n'avais pas eu un vélo avec des vitesses qui fonctionnent parfaitement.
Le seul problème, c'est que la selle descend. Je me retrouve tassée à pédaler les jambes jamais tendues. Il va falloir arranger cela.

Très belle journée, bleue et blanche (ciel et cumulus). Cinquante minutes en l'air, un peu déçue par moi-même: je n'aurais pas été lâchée cette année. Je vois les autres avancer et je fais du sur-place.
Il faut juste persévérer. Tant que les instructeurs ne se découragent pas, moi non plus.

Je rentre le long du canal. C'est long mais c'est beau — c'est beau mais c'est long.

Je suis épuisée.

Overbooked

Madame, veuve, en fauteuil roulant, infirmière le matin pour la toilette, femme de charge le midi pour le repas. Passe l'essentiel de sa journée devant la télé et dans les livres. Une ambulancière vient la chercher deux fois par semaine pour l'emmener chez le kiné.

— Tu te rends compte, elle a utilisé tous mes bons de transport et elle ne m'a même pas prévenue!
— Mais maman, l'ambulancière ne s'occupe pas que de toi, elle a d'autres patients. C'est à toi de compter tes voyages et à aller voir le médecin à temps pour en avoir d'autres.
— Mais enfin, je n'ai pas que ça à faire!

Pour une Orestie africaine

J'avais repéré le titre dans le programme de la cinémathèque. C'était un Pasolini, l'idole des cinéphiles. Dans mon programme de rattrapage culturel tous azimuts, il fallait absolument que je vois ça.
J'avais convaincu H.
Le malheureux.

N'y allez pas, il ne faut pas. C'est bizarre, c'est tourné en noir et blanc tremblé, en 1960 ou en 1970 (pas bien compris), en Ouganda, Tanzanie et au Rwanda, avec des gros plans de visages, quelques images glaçantes de la guerre du Biafra, des questions étranges qu'on n'oserait sans doute plus poser aujourd'hui par peur de se faire traiter de colonialiste, avec candeur et une sur-utilisation du mot «néo-capitalisme».

Bande-son incompréhensible: Plaine, ma plaine (en russe: Poliouchko-Polie, Полюшко-поле1), jazz session interminable, avec une demoiselle qui chante faux sur un saxo qui miaule.

J'ai vu ce que je pensais ne jamais voir: des cinéphiles (pas un mais plusieurs, un à un, de minute en minute) quitter une salle où était projeté Paosilini.

Quand je pense que j'avais imaginé un Mes voyages avec Hérodote filmé.
Eh bien non.



Note
1: je tente les caractères cyrilliques puisque je suis désormais en UTF8.

Management à l'ancienne

— C'était le genre à penser qu'on ne décide qu'en réunion de nombre impair, et que trois est déjà un nombre trop grand.

Recette

La base de données a été basculée, les tables ont été testées les unes après les autres et rechargées une à une.
Je ne dois pas créer de catégorie de plus de deux cent cinquante caractères, ce qui me paraît une contrainte facile à respecter.

Il n'est pas sûr que ça fonctionne en modification.

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Ç ù & @ $ %

Ça paraît OK. Il reste des anomalies ça et là, mais pas dans le corps de texte.

Rhume

Je me suis levée, j'ai pris mon petit déjeuner, j'ai enfilé mes chaussures, j'ai envoyé un sms pour dire que j'étais malade et que je posais une journée et je me suis recouchée.

Dimanche

Planeur annulé à cause de la météo (ciel couvert et froidure).
Marché.
Restaurant mexicain.
After party, saisons 1 et presque 2 sur AppleTV.
Repassage.
Bref, pas grand chose.

Remerciements

Lors de la dernièe campagne, nous avons proposé au député LR sortant de soutenir sa candidature, pour éviter un RN ou un LFI (85 ans plus tard, nous sommes à nouveau en train de choisir entre les deux extrêmes, je n'arrive pas à y croire. Le piège se referme).
Il a gagné et a invité tous ceux qui avaient mené campagne pour lui à un buffet de remerciements en septembre.

C'était aujourd'hui. Il avait été nommé ministre délégué en charge des anciens combattants la veille.
La chance fait partie de la vie politique.

L'ambiance était très agréable, très old fashion, le discours très années 50 dans son rythme et son vocabulaire. Il a commencé par une grande vérité: «je crois que personne n'a compris pourquoi nous avons été dissous. Cela devait nous sortir d'une crise et nous a plongé ds une crise plus grave encore»; a continué par une remarque de bon sens: «sans majorité, nous devrons gouverner en-dessous du seuil législatif en utilisant le réglementaire»; avec une fin de cavalier: «En avant, calme, droit». J'avais l'impression d'être dans un Langelot (plus tard, je lui ai demandé s'il était un cavalier: réponse, non, il a été le seul de tous ses frères à choisir la Marine, «ce qui fait que ma grand-mère a payé leur épée à tous ses petits-fils, sauf à moi, parce que j'avais failli à la tradition familiale»).
C'était très agréable, mais je vise 2050 plutôt que 1950.



Par ailleurs, j'ai découvert que ce que je prenais pour un Kentia (palmes d'une île du Pacifique) était en réalité un Chamae dorea, un palmier nain d'Amérique du sud vivant à l'ombre des grands arbres (une fougère, quoi). Pas étonnant qu'il ait attrapé un coup de soleil quand je l'ai sorti en plein soleil en me trompant sur son origine. Certaines de ses feuilles ont brûlé comme du papier.
Pleine de remors, je l'ai donc déplacé dans la salle de bain, plus sombre et plus humide.

Et nous avons acheté un Kentia d'un mètre cinquante (je me demandais pourquoi mon palmier ne grandissait pas).

Acheté un vélo dans un vide-grenier. (Neuf: le vélo d'une ex, visiblement la nouvelle épouse ne voulait pas en entendre parler.) Cependant il faudra changer les chambres à air car il n'a pas servi depuis trop longtemps.

Il fait froid. Nous avons rentré le ficus. Il a pris trente centimètres pendant l'été.

Principe de raison

Attrapé le train de 8h05 de justesse après trois heures de sommeil.
Derrière mon siège, le passager lisait Heidegger. Je l'ai photographié rapidement avant de m'assoir.



Envoi de l'appel d'offres une demi-heure avant l'heure limite.



Le soir, apéro avec TD à la maison.

Les livres de l'Avesta

Mon voisin de train du matin.
Ma vue baisse, j'ai eu du mal à identifier le livre : photographie d'une page, agrandissement, recherche à partir du titre courant.

Les livres de l'Avesta - textes sacrés des Zoroastriens


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Pour mémoire : bureau de la mutuelle. Pour la première fois est évoquée la nécessité d'un rapprochement ("mariage") avec une autre mutuelle.

Ermengarde de Narbonne

Ligne 1, 8h51



Deuxième cours de parkour, cette fois-ci aux Halles. J'ai encore hésité jusqu'à la dernière seconde, jusqu'au dernier mètre avant d'entrer dans la salle, je me sens déplacée — mais ils sont adorables. Je suis empotée, empâtée, mais c'est drôle. Je me suis étirée l'abducteur de la cuisse droite (violente douleur) d'où obligation de faire le mouvement de base en étirant la jambe gauche. J'ai travaillé avec mes bras sans m'en rendre compte, jusqu'à avoir mal au point de ne plus pouvoir les lever, sans compter une violente brûlure circulaire dans les pectoraux.
Maintenant, je ne peux plus non plus poser mes coudes sur la table, j'ai trop de courbatures.
C'est définitivement diabolique et fun, fun et diabolique.

UTF8 ou le Suédois m'emmerde

Hier je me connecte : signes cabalistiques partout (plus exactement, signes diacritiques remplacés par des signes cabalistiques).

Apparemment il s'agit d'un problème de mise à jour de MySQL par OVH ou quelque chose du genre. Ce sera réparé dans quelques jours.

En attendant, pour ceux qui savent et se souviennent, vous pouvez aller lire Gvgvsse.

Ophtalmo

Mes lunettes actuelles sont si rayées que depuis la rentrée j’utilise une ancienne paire qui date de 2018. Ça n’a pas d’importance, car j'avais mis au rebut la paire fabriquée avec la correction de 2022 (dont je ne voulais pas — mais l'ophtalmo ne m'avait pas écouté) et la paire rayée reprenait une vieille ordonnance proche de la correction de 2018. Elles me servent pour l’écran.

Pour lire je prends une autre paire, elle aussi fabriquée contre mon gré: durant le premier confinement j’avais égarée mes lunettes (oui oui, dans la maison. Fun fact, je les ai retrouvées cet été) et lorsque j’avais voulu la remplacer à la sortie du confinement, l’opticien avait absolument tenu à ce que ma mutuelle intervienne. Il avait donc mesuré ma vue pour prouver qu’elle avait suffisamment baissé pour nécessiter une nouvelle paire (et pour cause: la paire précédente était conçue pour les écrans, elle ne corrigeait pas entièrement la vue de près, c’était volontaire — mais impossible de me faire entendre, l’opticien voulait absolument que je sois remboursée.
Et donc je me servais de celle-ci pour les livres et de l’autre pour les écrans. Je passe mon temps à les mettre et les enlever, je les glisse dans mes poches sans étui (d’où les rayures), ce sont des lunettes qui ont une dure vie de lunettes.

Cependant j’atteins les limites de l’exercice : par exemple, en cours de grec, je dois les enlever et les mettre entre la lecture au tableau (sans lunettes) et l’écriture sur la feuille; idem pour les visio(conférence)s en réunion avec projection sur grand écran. Surtout, cela devient problématique en planeur. Je porte des lunettes de soleil sans correction, je ne peux ni consulter une carte (même si pour l’instant je ne m’éloigne pas du terrain, «finesse 10», 1km d’éloignement pour 100 m d’altitude) et je devine plutôt que je ne lis les chiffres du tableau de bord.

H. est très satisfait des lunettes qu’il s’est fait faire à Moret (il a une grosse correction et une vision compliquée, un vrai casse-tête technique. C’est rare qu’il apprécie ses lunettes) et, ce qui m’intéresse surtout, il a adopté des montures aimantées sur lesquelles se clipent des sur-verres de soleil: «c’est génial, tu n’as pas à t’acclimater à de nouveaux centrages, ce sont les mêmes lunettes — mais de soleil».
Bref, j’ai décidé que c’était ce qu'il me fallait pour le planeur.

Restait à trouver un ophtalmo pour me faire l'ordonnance adaptée. L'oiseau rare fut déniché parmi les pongistes du club d'H.

J'avais rendez-vous aujourd'hui. Il m'a expliqué beaucoup de choses, et en particulier que c'était sans doute une erreur d'avoir autant attendu pour passer aux verres progressifs: il y aura aujourd'hui plus d'écart de correction entre les différentes zones du verre et l'adaptation des yeux et du cerveau sera plus compliquée.


Il m'a reçu entre deux clients. Il fallait que je sois très à l'heure, et donc, chose exceptionnelle, j'étais en avance. J'ai donc pris le temps d'aller voir l'épée de Jean sans Peur dans la collégiale.

Epée de Jean sans peur dans la collégiale de Montereau

Effroi

Je rentre dans la maison.

— Tu as vu ce qui s'est passé aujourd'hui?
— Euh non. Où ça, quoi?
— Israël a fait exploser les pagers du Hezbollahs. Tu sais, les boitiers qui bipent. On leur avait dit qu'ils pouvaient être repérés par leur téléphone, donc ils étaient revenus aux bipeurs, tu te souviens, ce truc des infirmières.

Il a l'air réjoui. Je sais que c'est le choc de la surprise et de l'admiration et de l'incompréhension devant un tel exploit: on dirait un film de science-fiction; comment les Israëliens ont-ils fait pour cibler spécifiquement ces pagers? Et pour les faire sauter? C'est extraordinaire.

Je suis pétrifiée. Quelle terreur absolue, un objet de tous les jours qui vous éclate soudain dans les mains, quel que soit l'endroit où vous êtes, les personnes qui vous entourent… C'est terrifiant.

Il me semble que c'est un point de non-retour. A ce point de soif de vengeance, quel espoir de paix est-il concevable?

Parkour

Il y a quelques jours était annoncée pour aujourd'hui la première séance de l'année à La Défense.
Je me suis inscrite.

Je me suis changée au bureau (leggings, tee-shirt, baskets), j'ai pris le métro en essayant de ne pas trop penser (trop vieille, trop lente, est-ce bien raisonnable, va-t-on me regarder de haut, me mépriser?), j'ai trouvé aussitôt le lieu de rendez-vous. Une quarantaine de jeunes filles sont là. Nous faisons un tour des prénoms, une jeune fille réclame qu'on y ajoute son âge (je n'ai pas dit le mien) et … son signe astrologique (ces jeunes du XXIe m'étonneront toujours).

On nous montre le passage de base. Ce n'est pas si difficile et très efficace pour passer par dessus les barrières. Je m'érafle les tibias à travers les leggins. J'ai peur de m'élancer pour les sauts. Elles sont toutes adorables, menues, bienveillantes. Je les aime.

Je me ridiculise peut-être, mais ce n'est même pas sûr, car elles sont encourageantes, ne portent pas de jugement — ou n'en laissent rien paraître.
Métro, train, je ne bouge plus qu'avec difficulté, j'ai mal absolument partout. Ce truc est diabolique. J'ai mal à des muscles dont j'ignorais l'existence jusqu'à aujourd'hui. Quel dommage de commencer aussi tard.

Mini-séries

Passage au manoir Bel Ebat pour préparer le week-end prochain.

J'ai fini la mini-série A Perfect Couple. C'est une série policière dans le pur Agatha Christie où tout le monde tour à tour a des raisons d'avoir tué la victime. Dans le dernier épisode, Nicole Kidman déclame un monologue à la Maria Pacôme dans La crise, mais en moins développé: pauvres Américains qui ne connaîtront jamais l'originale.

Eve Hewson (le personnage d'Amelia) a le même sourire que ma (quasi) belle-fille.

Regardé Chère petite (Dear Child). Glauque. A rapprocher je suppose des affaires Elisabeth Fritzl ou Natascha Kampusch.
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