Par Alice,
lundi 26 mai 2025 à 23:37 :: 2025
Mémoires du ghetto de Varsovie est préfacé par Pierre Vidal-Naquet qui évoque
Le chagrin et la pitié, mais aussi
The Memory of justice dont je n'avais jamais entendu parler.
Un tour sur Wikipedia plus tard, j'apprends que
Marcel Ophüls est mort samedi.
Par Alice,
dimanche 25 mai 2025 à 22:26 :: 2025
Douche maquillage rasage vingt minutes; petit déj quarante minutes; valise quinze minutes. Direction la salle, démonter et ranger tables et chaises, laver les derniers couverts, les gros plats, organiser les caisses réfrigérées; à l'aller H. avait fait deux voyages, soit deux volumes de voiture, un le week-end précédent et un avant-hier; tout ce qui reste aujourd'hui doit tenir dans la voiture d'A. en un seul voyage. Quelques décisions plus tard tout est chargé. Retour chez Madame mère pour le déjeuner; retour à la salle pour effectuer l'état des lieux et rendre les clés; retour chez Madame qui avait émis le souhait d'aller sur la tombe de beau-papa (il faut en profiter quand nous avons une voiture suffisamment grande pour installer sa jambe raide). Mais finalement non, elle a eu froid hier, elle est enchifrenée, sans doute un peu déprimée en contrecoup de l'agitation de la veille qui a rompu son quotidien monotone, elle ira dans la semaine avec son frère.
Je monte à l'étage dormir vingt minutes; ça la surprend toujours que je puisse dormir ainsi sur commande dans à peu près toutes les situations.
Puis nous partons, autoroute, pluie, A. arrive quasi en même temps, déchargement des voitures, capharnaüm. Deuxième Tétris, tout tiendra-t-il dans le frigo, je vais acheter des sacs congélation chez l'arabe du coin.
Je fais la vaisselle en regardant Sugar sur Apple, série esthétique et lente. Préparation de mon sac et mes vêtements afin de partir vite demain matin. Cela paraît très loin et bien trop proche.
Par Alice,
samedi 24 mai 2025 à 23:57 :: 2025
Ça s'est très bien passé et je ne me souviens rien. Sont-ce les rêves de la nuit à la recherche de clés disparues; ai-je bu trop de soupe champenoise, est-ce le récit de Marek Edelman lu par intermittence?
J'ai discuté, j'ai lu, j'ai eu froid, j'ai essuyé des assiettes, j'ai regardé des boulistes. Il y avait une tripotée de petites filles, quatre et deux sœurs, intrépides et trognons, dont une Heidi de carte postale et un bulldozer frisotté de trois ans.
A l'arrivée des cousins j'ai eu un blanc. Les autres années je révise mais cette fois-ci je l'avais négligé et je ne me souvenais plus des prénoms, Carole, Carine, mais qui est ce jeune homme? «le copain de Julie» «non, de Tiffany; moi c'est Christelle, Julie (sa fille) se marie dans trois semaines». Christelle est grand-mère depuis mars. C'est beau-papa qui me tenait au courant des naissances; maintenant je n'ai plus les infos.
Je m'endors sur le terrain de boules; je rentre discuter avec un oncle et une tante («vous n'êtes pas trop isolés?» «ça dépend, comment définis-tu isolés?» ils ont l'air bien dans leur peau dans leur village de cent cinquante âmes); les boulistes et la marmaille rentrent pour dîner; comment cela, ils ont encore faim? incroyable. Mais tant mieux, tant mieux, que va-t-on faire des restes? Distribution, de brioches, de salières, de cubis («j'ai une AG d'assoc la semaine prochaine» «ça tombe bien, tu ne veux pas les cubis?»), de pains, de terrines «attends je te trouve un contenant, il faut que je rende le plat au charcutier».
Les enfants épuisés commencent à pleurer de fatigue, les cousins débarrassent les tables, enlèvent les nappes, nettoient un peu. «Partez, vous avez de la route», mon surmoi d'assureur est vaguement inquiet. J'impose qu'on aille se coucher, nous avons mal partout; non, pas de dernière vaisselle, nous verrons cela demain.
Hôtel. la fête de la bière fait moins de bruit ou il est plus tard. Ce fut une bonne journée.
Par Alice,
vendredi 23 mai 2025 à 22:28 :: Douloureuse famille
Dans la matinée, je récupère
Mémoires du ghetto de Varsovie de Marek Edelman et Hanna Krall dans un casier Mondial Relay.
Violente engueulade avec A.
qui me reproche de lui reprocher de mettre soixante-dix ans d'efforts familiaux à la poubelle. Mais deux mois plus tard, elle n'a toujours pas de boulot. Nous ne posons plus de question.
— J'ai fait lire la conversation à mes amis pour voir si c'était moi qui étais anormale de trouver que tu exagérais.
— Ah, parce que non seulement tu m'insultes mais tu trouves normal de faire lire ça à tes amis?
— Tu m'as accusée de mettre soixante-dix ans d'efforts à la poubelle.
— Ce n'est pas de ma faute si c'est vrai.
— C'était à propos de soutifs je te rappelle.
— C'est faux.
— C'est vrai.
— C'est facile : c'est écrit. Descends (
elle est à l'étage), on va relire la conversation à deux, tu vas voir.
— J'ai autre chose à faire.
— Espèce de lâche. Tu m'insultes devant tes amis, mais tu es incapable de venir lire à côté de moi.
Elle n'est pas descendue. C'est bon, qu'elle se débrouille avec son père. Un fils et une fille en moins, je vais bientôt être tranquille.
On part à deux voitures. Je prends la petite rouge, H et A sont dans la Dacia avec les victuailles. J'écoute
les podcasts sur Bouveresse. Il me fait sourire, surtout quand il souligne l'épouvantable sérieux des philosophes français qui rejettent la science tout en en adoptant les tournures de langage pour faire sérieux. J'ai acheté plusieurs de ses livres au cours du temps; il faudrait que je les lise.
Nous récupérons la salle, installons tables et chaises, bourrons les chambres froides. H. a oublié d'emporter nos assiettes, nous en récupérerons chez sa mère, O. viendra avec une douzaine.
Carrefour, dernières courses, nous achetons des compotes déraisonnables (rhum ananas) et de quoi faire des spritz. Le soir, nous soûlons Madame d'un spritz miniature dans un petit verre à cognac.
Hôtel. Fête de la bière à Châlons. Nous sommes sur la cour, c'est bruyant malgré tout. Je lis Edelman. Je connais si bien tout cela; pourtant c'est comme si je le découvrais, comme si je n'avais jamais rien lu.
Par Alice,
jeudi 22 mai 2025 à 22:39 :: 2025
Matin: le salarié qui m'avait dit qu'il donnait sa dèm vendredi dernier pour finalement me dire lundi qu'il restait a donné sa lettre ce matin avant que j'arrive pour revenir faire une crise d'angoisse dans le bureau de la RH et reprendre sa dèm…
Nous l'aimons tous beaucoup et c'est un excellent professionnel: deux raisons pour souhaiter qu'il reste, mais ça va devenir compliqué. Il ne supporte pas la période d'incertitude dans laquelle nous sommes entrés pour deux ou trois ans.
Midi : conseil d'administration et coup de théâtre; revirement du président; je ne comprends pas ce qui vient de se passer (ou plutôt pourquoi et comment cela vient d'arriver) mais c'est parfait. Je murmure à mon chef: «vous venez de gagner une cape et un slip par-dessus votre pantalon».
Fin d'après-midi: pilates.
Soirée : H. a cuisiné toute la journée, A. est arrivée vingt minutes avant moi. Elle nous prête sa voiture pour emmener jusqu'en Marne le buffet préparé par notre charcutier local.
Par Alice,
mercredi 21 mai 2025 à 23:18 :: 2025
Ce matin, RTL décrivait le défilé de mode qu'est devenu Roland Garros, tant sur le court où les joueurs sont habillés par des couturiers que dans les tribunes où les désormais incontournables
influenceurs exhibent différents placements de produits.
C'est donc la foire aux produits de luxe. Pourquoi pas, cela éclipse l'entraînement quotidien, la souffrance, l'exploit sportif qui me paraît être l'objectif premier d'un tournoi international; mais après tout, si tout le monde est d'accord… je m'en fiche, je ne regarde pas.
Imaginez cependant ma surprise en entendant la conclusion du journaliste: «Roland Garros ne veut plus être simplement un événement sportif, il veut devenir une référence culturelle».
Référence culturelle, cette apologie de la société de consommation qu'il vient de décrire?
Ce soir j'allais assister au
Chevalier à la rose au TCE. Je l'avais vu à Bastille il y a une dizaine d'années dans une mise en scène plutôt classique de Wernicke, à base de miroirs. J'en avais aimé l'élégance et la mélancolie.
Ce soir, Krzystof Warlikowski met en scène une caricature de notre époque, paillettes, selfies, followers remplaçant la cour aristocratique. Toute cette agitation superficielle rend encore plus cruelle la solitude de La Maréchale.
Je n'ai pas supporté. Peut-être que si j'avais été joyeuse j'aurais apprécié cette ironie mordante qui souligne la foire contemporaine mais cela ne convenait pas ce soir à mon petit moral. Je suis partie au premier entracte.
Par Alice,
lundi 19 mai 2025 à 23:43 :: 2025
Mon beau-frère devait s'occuper des impôts de sa mère. Mais finalement non, il ne peut pas, il est trop occupé, son fils passe les concours d'ingénieurs (il est si affairé qu'on dirait que c'est lui qui planche. Nous avons très envie de nous moquer (entre nous, pas devant lui, il se prend bien trop au sérieux, cela terminerait en drame), mais nous nous en abstenons, tenus par la conscience qu'il a peut-être raison: ses enfants ont réussi leurs études. Peut-être est-ce la méthode, leur coller aux basques sans les laisser respirer. Je sais que je suis bien trop paresseuse pour cela).
Bref, il a appelé samedi pour dire qu'il ne s'en occuperait pas, que nous devions nous débrouiller. J'ai demandé à H. de vérifier la date limite de dépôt: 20 mai. «Trop tard», ai-je pensé.
Ce n'est que ce soir que j'ai réalisé que nous étions le 19, et qu'il était encore temps.
Ragaillardie, j'ai passé ma soirée à remplir deux feuilles d'impôts: pointage des relevés de comptes pour vérifier les sommes effectivement touchées, téléchargement des attestations fiscales (le plus dur est de comprendre quels sites interroger (je me perds entre la retraite de base et les complémentaires) et de retrouver les mots de passe qui correspondent), rapprochements des données, rassemblement des justificatifs de dons et des factures de service à domicile, petit tableau Excel pour calculer les quotes-parts et affecter les sommes aux bonnes périodes.
Ça peut paraître étrange, mais j'aime bien, je trouve cela reposant. Es stimmt, comme disent les Allemands: enfin quelque chose qui sonne juste.
Mentionner les sommes payées pour les aides à domicile et le portage de repas me donne l'impression d'une déduction d'impôts sur des subventions reçues: c'est logique, ça?
Pour information: quand l'un des conjoints décède, les deux déclarations peuvent se faire en ligne, les deux à partir de l'identifiant du conjoint vivant.
Par Alice,
dimanche 18 mai 2025 à 20:53 :: 2025
C'est la fête des artistes au village. Hier, la voisine d'en face (que nous n'apprécions pas plus que ça) est passée solliciter H.: elle expose, elle compte sur nous pour passer voir ses œuvres.
Au petit déjeuner nous nous regardons avec désenchantement. J'essaie d'alléger l'atmosphère:
— Qui sait? Ce sera peut-être bien. Elle sera peut-être célèbre dans vingt ans ou après notre mort.
— Ah oui, tu vises loin.
— C'est peut-être le nouveau Van Gogh.
— Je ne voudrais pas dire, mais pour cela, elle a une oreille de trop.
Finalement on y est passé, ça nous a plu, et H. a acheté un corbeau effrayant qui m'effraie. Voilà un étrange écho à mes dernières séries Netflix. La peintre paraissait très émue. Nous avons cru qu'elle allait se mettre à pleurer. Mais où allons-nous mettre cette toile?
Par Alice,
vendredi 2 mai 2025 à 21:47 :: 2025
Dernier jour.
Je me suis vu attribuer un instructeur qui est également remorqueur. Nous partirons quand tous les planeurs seront en l'air. J'attends sur le terrain, à l'ombre d'une dérive. Au briefing, le chef pilote a commenté «la journée sera au moins aussi bonne qu'hier». Je me demande encore ce qu'il voulait dire car des pilotes commencent à atterrir avant même que j'ai décollé: rien pour tenir en l'air.
Sortie intense et agréable. Vol de pente pour la première fois cette semaine (les autres jours il n'y avait pas de vent), ondelette au-dessus de Sisteron. Nous restons en local car après un début prometteur, nous ne trouvons plus d'ascendance qui nous permettent de monter haut et nous éloigner. JF raconte des anecdotes et me fait rire. Nous tenons presque trois heures en l'air.
— Comment tu tiens ton bras?
— Le coude collé au corps.
— Pose ta main sur ta cuisse et tiens le manche comme un crayon. Tu feras moins de mayonnaise.
Check-list pour préparer l'atterrissage, moment de suspension:
— Tu as bien sorti et verrouillé le train d'atterrissage?
— Euh... j'ai bien tiré le levier, mais c'est étrange, je me retrouve sur le rouge. Je me demande s'il n'est pas resté sorti tout le vol.
— Mais si, on l'a rentré, on en a parlé.
— J'ai expliqué au sol que je vérifiais que ma main atteignait la poignée parce que j'avais eu des problèmes la première fois en Discus, mais je ne suis pas sûre qu'on l'a sorti une fois en vol.
Bref, j'ai ressorti car je venais de le rentrer au moment de l'atterrissage.
Atterrissage. Je suis moulue. Rentrer le planeur au hangar, le laver, le housser. Les autres sont rentrés depuis longtemps; ils ont mis les deux discus démontés dans les remorques. Demain il pleut, tout le monde regagne la région parisienne.
Je pars ranger mes affaires et démonter ma tente. P. remontera le sac des affaires de camping, je ne prends avec moi que les vêtements.
Dernier repas au gîte, j'ai une faim de loup. Transit en voiture jusqu'à Gap. Je n'ai pas osé prendre le bus qui arrivait à la gare avec dix minutes d'avance sur le train de nuit. L'année prochaine, peut-être.
Par Alice,
lundi 21 avril 2025 à 22:54 :: 2025
L'amateur au cinéma en fin d'après-midi. Insipide et peu vraisemblable mais pas désagréable. Dîné de popcorn.
Tandis que je zone en ligne, H. explore Twitter:
— Ah tiens, t'as vu? Le pape est mort.
— C'est vrai? Non, personne n'en a parlé sur FB.
Je trouve remarquable qu'il ait attendu le lendemain de Pâques.
Attendons le suivant. Je crains le pire, un «effet Obama»: qu'après un pape plutôt progressiste, on se retrouve avec une sorte de Trump papal.
Par Alice,
samedi 29 mars 2025 à 22:15 :: 2025
Beau soleil, belle journée. Les pilotes étaient nombreux, les élèves moins.
Une heure trois en vol par vent du nord. Grâce au simulateur, je tiens mieux le nez de mon planeur. Atterrissage à parfaire, encore.
Je suis cuite. C'est fou ce que le vent fatigue.
Par Alice,
vendredi 28 mars 2025 à 23:07 :: 2025
Et donc aujourd'hui, j'ai regardé/écouté une vidéo sur
la respiration.
J'en retiens que je respire trop vite: quinze respirations (inspiration/expiration) par minute. Il faudrait mieux être en dessous de douze. J'ai cru comprendre qu'en respirant trop vite, on ne laissait pas le temps aux échanges gazeux d'avoir lieu (remplacement du gaz carbonique par l'oxygène); bref, on étouffait ses cellules.
Commentaire du présentateur: «on mange trop, mais aussi on respire trop».
J'ai repéré une appli qui me plaît beaucoup:
Respirelax+. Très simple d'utilisation.
Un usage régulier pourrait-il faire baisser ma tension?
Par Alice,
jeudi 27 mars 2025 à 23:41 :: 2025
Je ne sais plus comment et quand j'ai accédé pour la première fois au site
webikeo. C'était dans le cadre professionnel, et c'est toujours le cas. Je reçois des invitations à des webinaires quasi tous les jours. C'est gratuit; leur espoir est d'appâter quelques clients. De temps en temps je m'inscris pour une vidéo que j'oublie de regarder en direct et que j'écoute parfois plus tard, en replay. Je fouille aussi dans les archives, surtout dans les «soft skills» et le «bien-être au travail», nouvel avatar du self-help que j'ai tant aimé dans mon adolescence.
C'est ainsi que je suis tombée sur
le TOP, technique d'optimisation du potentiel. Cela a retenu mon attention car j'ai cru y reconnaître quelques techniques abordées en planeur (et c'est donc davantage pour le planeur que pour l'entreprise que j'ai regardé).
Une remarque m'a fait rire: presque tout le monde respire mal. Ceux qui respirent bien sont… les fumeurs: inspiration vigoureuse en tirant sur la clope, expiration longue de la fumée. Ils stimulent leur système parasympathique.
Il n'y a pas que la nicotine qui détend, il y a aussi la respiration.
Par Alice,
mercredi 26 mars 2025 à 23:28 :: 2025
En avril 2019, l'anesthésiste qui devait m'endormir pour mon opération du pied avait trouvé ma tension haute: 16 ou 17.
— L'opération vous inquiète?
Non, pas du tout. Je sais qu'elle ne m'avait pas crue. Moi, qui ai depuis l'adolescence une tension de l'ordre de l'hypotension (10, 11), avais mis cela sur l'exaspération due à une migration informatique bordélique et à l'apathie de la direction.
Mais en 2021, quand je suis allée à St Antoine pour le suivi des tests sur le vaccin Janssen,
ma tension était encore haute.
Elle paraît ne jamais être redescendue depuis 2019.
Le médecin que j'ai vu en novembre pour le certificat médical du Parkour a tiqué (c'est attendrissant de les voir être inquiets sans vouloir être inquiétant). Il m'a conseillé de prendre ma tension trois fois d'affilée trois fois par jour pendant trois jours. Je l'ai fait en décembre. Les résultats étaient mauvais, surtout pour la diastole qui frôlait souvent les 10.
J'ai refait une série de mesure en mars. Que ce soit grâce à mon nouveau boss ou mon régime express, la systole était meilleure, vers 13, 14, redescendant parfois à 12. La diastole restait haute. J'étais plutôt satisfaite de ce résultat. Est-ce que le fait de lire et de moins regarder d'écran a joué? Comment savoir?
Bref, j'ai décidé d'être raisonnable, surtout avec ma mère qui atteint les 20 depuis Noël même après traitement (l'idée de rester hémiplégique et d'embarrasser H. me terrifie) et j'ai vu mon médecin traitant aujourd'hui (c'est toujours celui du temps de Yerres, cela suppose donc de poser une journée de congé).
Verdict : la diastole est ennuyante. Pas beaucoup de détente. Moins de sel et on verra comment ça évolue (j'aime bien ce médecin. Il n'est pas très médicament).
Par Alice,
lundi 17 mars 2025 à 23:36 :: Lecteurs en transit
Pléonasme.
Ligne 8, 9 heures 9.

Dans la matinée, violente engueulade avec A. sur WhatsApp. Au moins j'ai réussi une chose: elle est sortie de son apathie.
Par Alice,
dimanche 16 mars 2025 à 23:00 :: Douloureuse famille
A. au téléphone me dit qu'elle n'a pas vu les deux semaines qui viennent de s'écouler. Apparemment elle ne sort plus de chez elle et s'installe dans un vide sans repère.
Ça m'inquiète mais je ne réagis pas aussitôt. Ce n'est qu'après avoir raccroché que je me dis qu'elle est en «menace de déprime», comme me l'avait dit un médecin il y a bien longtemps (aujourd'hui ils sont plus catégoriques et plus catastrophistes). Je prends la décision d'aller la voir vendredi plutôt que mes parents. Il s'agit de la secouer de son rêve éveillé, de lui redonner de l'énergie. Elle sort d'une formation, il faut qu'elle trouve du travail. Elle est affligeante et exaspérante: «tu comprends, maintenant que j'ai un diplôme, les agences (d'interim) ne peuvent plus me donner les petits boulots d'avant. C'est pour ça que je ne trouve pas.»
En réalité, elle ne trouve pas parce qu'elle ne cherche pas. Elle attend que Pôle emploi ou les agences d'interim lui trouvent un emploi à sa place. Elle est terrifiée à l'idée de «se vendre» (faire son auto-promotion), à l'idée qu'on lui dise non ou… que plusieurs lui disent oui et qu'elle doive dire non à certains (à quoi nous lui répondons que nous souhaitons que ce soit son seul problème…) Bref, elle a peur, ce qui est normal, mais ne prend pas la décision d'agir malgré la peur. Avoir peur mais l'ignorer et agir, c'est malgré tout la base dans de nombreuses situations. Ça m'agace. Que croit-elle? Que c'est facile pour tout le monde sauf elle?
L'autre solution pour trouver un emploi sans convaincre un recruteur, c'est de passer des concours. A condition de supporter l'oral.
Par Alice,
jeudi 13 mars 2025 à 23:12 :: 2025
Atimie : privation des droits civiques et politiques
à ne pas confondre avec ostracisme, qui est un bannissement.
Par Alice,
mercredi 12 mars 2025 à 23:15 :: 2025
Mon monde a basculé, celui dans lequel je vivais depuis mes quatre ou cinq ans (ma lecture de Paris-Match par bribes incompréhensibles, Margareth la sœur de la reine et son mari photographe, Claude François, le Liban en ruines, déjà, le Shah et son épouse) vient de se retourner comme une crêpe. Les Etats-Unis ne sont plus des alliés, bien pire, ou plus inconcevable, il semble qu'ils puissent s'allier à la Russie. Même Dr Strangelove n'avait pas prévu cela.
Je me souviens du service militaire de H. C'était pendant la guerre du Golfe, il travaillait au ministère boulevard St Germain sur les SIG (Système d'Information Géographique). Il me racontait le soir: «tout était prévu pour une attaque de l'URSS et de ses satellites. Rien n'est prévu pour aller se battre dans les sables. Les cartes ne sont pas à jour. Les canaux de communication ne peuvent pas être branchés de façon transverse avec des alliés qu'on considérait comme des ennemis il n'y a pas si longtemps. Rien n'est paramétrable.»
On le sait, pourtant, que quel que soit ce qu'on prévoit, c'est toujours autre chose qui survient.
Mais ça, tout de même… que les Etats-Unis désarment les avions fournis à l'Ukraine, ou pire, qu'ils transmettent des informations à la Russie… (information non confirmée, ce n'est peut-être que la trace de notre paranoïa. Mais qu'on puisse seulement l'envisager est déjà vertigineux).
Je me souviens du de Gaulle qu'on nous racontait au lycée: il était agaçant avec son obsession de «la France», mais on avait l'arme nucléaire et le Concorde et une autonomie énérgétique que n'avaient pas les autres. Et il avait combattu la souveraineté du dollar en achetant de l'or. En un mot, quand j'y songe, il était prémonitoire.
Ce que le 11 septembre ou le 7 janvier ou le 13 novembre n'étaient pas parvenus à faire, Trump l'a fait en quelques semaines : j'ai changé de monde de façon irréversible. Une confiance, une certitude, est détruite.
Je suis sous le choc, groggy.
Je me demande comment vont être réécrits les livres d'histoire des lycées et collèges.
Par Alice,
mercredi 5 mars 2025 à 22:09 :: 2025
Télétravail.
Notre boulangerie habituelle est fermée une semaine pour les vacances d'hiver, celle du centre est fermée le mercredi, celle de l'église fermée trois semaines pour aménagement d'un salon de thé. Je pars donc au-delà du Loing (en Bourgogne!) dans le soleil, tout au plaisir de ne pas avoir mal à la hanche.

Agenda :
Inscription pour Sisteron.
Début de quinze jour de diète assidue.
Visio planeur (organisation départementale).
Reçu mes
Bics Assassin's Creed.
Arcanes S2E3 et S2E4. Il y a au moins cinq personnages principaux, je m'y perds un peu. «Chacun a ses raisons» est le ressort de la série.
Par Alice,
mardi 4 mars 2025 à 23:58 :: Politique
Une heure et demie de conférence avec Pierre Helbronn sur l'Ukraine.
J'avais prévenu H. :«toi qui suis cela de près depuis le début, tu n'apprendras sans doute pas grand chose.»
En fait ce fut pire. Je me demande d'où sortaient les olibrius de la salle, pourtant triés sur le volet (invitation envoyée de façon sélective).
Les questions furent lunaires, entre ceux qui monopolisent le micro pour expliquer leur point de vue géostratégique et démontrer leur intelligence (et la salle de gronder, au bout de dix minutes: «quelle est votre question?»); les pacifistes («pourquoi envoyer des jeunes gens se faire tuer?»); la Chinoise qui voudrait savoir si la Chine va aider à la reconstruction (réponse: «Certains pays ont fait appel à la Chine, tous n'en ont pas été satisfaits»); l'Africain qui souhaite qu'on parle davantage de l'Afrique (réponse: «Il y a une semaine on nous reprochait de parler trop de l'Afrique et pas assez de l'Ukraine»).
Soudain, quelqu'un pense à mettre en route la ventilation dans la salle et aussitôt la tension baisse. Les questions redeviennent plus classiques: pourquoi l'Ukraine n'est-elle pas déjà admise dans l'Union Européenne (réponse: «Pour entrer dans l'UE il faut remplir certains critères. C'est un dossier à examiner, rien ne se fait dans la précipitation»); pourquoi ne confisque-t-on pas les avoirs russes (réponse: «C'est une question juridique complexe qui engage des actes de réciprocité. Pourquoi confisquer les avoirs alors que les niveaux de financements actuels sont suffisants? ce serait se priver d'un bras de levier dans les négociations.»)
Je retiens que la Turquie joue un rôle important (la fermeture des routes de la Mer noire la pénalise beaucoup) et que des usines de munitions sont d'ores et déjà opérationnelles en Ukraine. Quelles que soient les questions, Pierre Helbronn connaît ses dossiers et il en ressort que beaucoup d'actions sont en cours, depuis plusieurs semaines ou mois. Ces réponses sont apaisantes dans le climat hystérique actuel.
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Dîner au Chok Dee Cafe. Taxi de Pelletier à gare de Lyon, avec un défi: arriver à la gare pour que nous ayons notre train de 22h16.
Le taxi accomplira sa mission mais pas la SNCF : ce soir, pour cause de travaux, le 22h16 partait à 22h08.
Par Alice,
vendredi 28 février 2025 à 22:10 :: 2025
J'oublie de partir du bureau (tous les jours je me dis «je pars à six heures dernier carat», puis une chose en entraînant une autre, je prends une heure ou deux de retard), je rentre tard. La première chose que me dit H. quand je franchis la porte est «Tu as vu la dernière de Trump?»
Euh non. Je ne suis plus l'actualité politique qui me paraît dénuée de surprises: tout se déroule selon une logique inexorable.
Il y a quelques jours Trump avait accusé Zelensky d'être un dictateur responsable de la guerre (personne pour lui rappeler le Capitlole?); ensuite il avait dit ne pas se souvenir avoir dit ça. Aujourd'hui, Zelensky devait rencontrer Trump pour signer un accord sur les terres rares.
Durant un violent radotage qui a duré une heure, Trump l'a pris à parti devant les caméras dans le bureau ovale. Certains ont pris la peine d'écouter ce verbiage et voient une explication possible à cette attaque dans
le refus de Zelensky de mener une enquête contre Hunter Biden en 2019.
Perso je suis soulagée que l'accord n'ait pas été signé: je suis persuadée que les Américains, du moins sous la présidence de Trump, n'auraient pas tenu leur côté du marché.
Ce qui m'étonne le plus, c'est que les journaux titrent sur une humiliation de Zelensky.
Il me semble que c'est plutôt le peuple américain qui est humilié.
Je me demande ce qu'en pense les militaires. Je me demande s'ils auraient envahi le Panama sur ordre (sans doute que oui) ou le Canada (j'espère malgré tout que non). Préfèrent-ils un résistant de la trempe de Zelensky ou suivre l'ordre de soutenir Poutine?
Par Alice,
mardi 25 février 2025 à 21:36 :: 2025
Il a plu toute la journée, sans interruption.
Sinon rien. Le monde part en sucette. Depuis l'investiture de Trump le 20 janvier, c'est un festival d'idées farfelues auxquelles à ma grande surprise le monde se donne la peine de répondre sérieusement: acheter le Groenland, annexer le Mexique et le Canada, transformer la bande de Gaza en Côte d'Azur américaine.
Des agences entières sont vidées de leurs fonctionnaires pour être ou pas réembauchés (
des responsables nucléaires ont ainsi été virés il y a quelques jours, avant rétropédalage). H. qui suit cela de près m'apprend que la comptabilité de certaines (ou toutes?) n'est pas tenue en partie double, ce qui rend aisées la corruption et la fraude. Le pays réagit à son habitude, en contestant devant les tribunaux. Le système judiciaire sera-t-il assez solide?
Donc Trump et Poutine, deux chefs de gang, se partagent leurs territoires et leurs zones d'influence. Dans cette logique, l'Ukraine est abandonnée à elle-même, rançonnée par les deux.
Question : que fait la Chine pendant ce temps?
L'Europe fait le paon, mais ne compte pas.
Je ne suis pas inquiète mais fataliste. La suite des événements va se poursuivre jusqu'à une catastrophe quelconque, puis on reconstruira, comme d'habitude. Tant pis pour les morts.
Par Alice,
lundi 24 février 2025 à 22:09 :: Boulot
Lu le tome 2 de
Magus of the Library. C'est plutôt pour enfants (il faut que je me renseigne sur
les catégories shonen, etc : il est évident que j'aime un type particulier, mais je n'en connais pas le nom) et plutôt de la fantasy. Les dessins sont très beaux; l'un des thèmes en est la peur de l'étranger (et la conviction que la lecture fait reculer cette peur, ce qui depuis RC me paraît tout à fait illusoire).
Visite de contrôle chez le dentiste. Je commence à soupçonner la surfacturation, mais très intelligemment il ne me fait rien payer («c'est un contrôle, je ne vous prends rien») et me conseille de prendre rendez-vous mais sans me confier à sa secrétaire («prenez rendez-vous dans un mois sur Doctolib»). Je suis désarmée: est-il suprêmement malin (optique commerçante), pense-t-il que c'est à chacun de choisir sa santé (optique libertaire) ou ne pense-t-il rien du tout et se contente-t-il de faire son métier (optique je suis complètement paranoïaque)?
Il va falloir me méfier de mon nouveau patron (ou lui faire tout à fait confiance): il sent les
vibes (aura, émanations?). Il a détecté rien qu'à ma tête la déstabilisation subie ce week-end.
— Ça a l'air dur ce matin.
Je ne le connais pas, je ne vais pas lui raconter mes trois derniers jours. Je réponds la première chose qui me passe par la tête, en réalisant en même temps que je parle que je vais me décrédibiliser à tout jamais:
— C'est à cause de ce que je suis en train de lire, j'ai encore la tête ailleurs.
— Ah bon, qu'est-ce que vous lisez?
— Un manga (
réponds-je en me sentant parfaitement idiote. A ma grande surprise il paraît amusé et favorablement surpris.)
— Ah bon? Qu'est-ce que c'est ?
Je tire
Magus of the Library de mon sac, il regarde.
— Je ne connais pas (
ça m'aurait étonné, c'est tout de même très enfantin, plus que je ne l'avais perçu en le feuilletant).
Nous parlons SF. Nous parlons poésie. C'est un amoureux de Michaux.
Bon. Trop beau pour être vrai, que cela cache-t-il comme désillusion à venir?
Par Alice,
dimanche 23 février 2025 à 21:52 :: 2025
Croissants le matin, Casa Azul le midi (très bonne margarita, très bon restaurant mexicain de Fontainebleau). Ces derniers jours auront été à hautes calories (il faut que j'arrête l'alcool — mais c'est dur).
Comme nous sommes à deux pas d'un cinéma, je suggère d'aller voir un film. J'avais repéré la bande-annonce du Brutaliste. (Sur Facebook, je suis abonnée aux groupes "architecture brutaliste", "plaques d'égout à travers le monde" et "escaliers de la mort". Facebook ne sert plus qu'aux groupes — et à la pub, (presque) plus personne n'y écrit. C'est amusant, on assiste à un frémissement des blogs (Twitter et ses articles à rallonge, c'est très agaçant : pourquoi ne pas faire un blog?)).
Bref, je pensais voir un biopic d'un architecte inconnu (de moi. Pour info, ce n'est pas difficile, je ne connais que deux architectes, Le Corbusier et Jean Nouvel).
Ce n'est pas du tout cela. C'est l'histoire d'un architecte juif et hongrois qui arrive aux Etats-Unis après la guerre. J'ai cru à une success story («Regardez comme l'Amérique est grande et généreuse»), puis à une histoire de mea culpa américain («Regardez comme les riches sont avares et dépravés, incapables de vrai amour de l'art»), mais finalement la clé ou une clé founie à la fin est encore ailleurs, entre amour et camps d'extermination — mais de façon contradictoire, puiqu'on nous a fait miroiter un projet aux vastes dimensions pour finir par nous parler de la taille des cellules de Dachau ou Buchenwald.
Ou est-ce justement à cause de cette contradiction que le chantier se passe mal? N'aurais-je rien compris à ce qu'on nous a montré? C'est tout à fait possible.
Quoi qu'il en soit, c'est très long et l'image est très sombre, le tout très fatigant. C'était une mauvaise idée après la journée d'hier, nous aurions mieux fait de profiter de la très belle journée aux températures hors de saison.
Par Alice,
samedi 22 février 2025 à 22:27 :: Douloureuse famille
Passé le matin remplacer l'un des tomes 2 de
Magus of the Library. Tout s'explique: ils n'ont plus le tome 1 qui est en commande. J'ai pris le tome 3.
Marché sous une très belle halle. Ici se trouvent quelques commerçant qui doivent se demander où est passé l'homme jovial qui les faisait rire. En mai dernier, j'avais émis l'idée un peu folle (je veux dire décalée: personne ne fait ça) de passer voir les commerçants avec une photo de mon beau-père pour informer ceux qui le reconnaîtraient. (Prendre soin de
l'attachement des êtres — même ténu et sans conséquence — ou surtout ténu et sans conséquence — pure gratuité).
On m'avait dit non. Les idées zazous en période de deuil ne sont pas bienvenues.
Miel blanc, poulet rôti, radis.
L'après-midi, tandis que mon beauf et Madame vont à la recherche d'un déambulateur et de nouvelles chaussures, nous passons aux pompes funèbres. Cette année, la traditionnelle fête de famille aura lieu ici; H. aimerait que la dalle soit posée sur la tombe de son père pour cette date.
Patatras.
Je ne sais pas ce qui nous a le plus choqués: l'insensibilité de la vendeuse qui a feuilleté longuement le catalogue virtuel avec nous, utilisant son jargon professionnel sans prendre la peine de s'adapter (différences entre la
stèle, la semelle, le soubassement, le placage), le délai pour obtenir le monument (six à huit mois) ou le prix («il faut compter six mille euros», pour la gravure, «c'est seize euros la lettre»).
Nous sommes restés impassibles. Nous ne nous sommes pas levés, nous ne les avons pas traités de charognards, nous ne sommes pas partis en claquant la porte.
Nous avons continué à discuter très poliment, moi retenant mon envie de rire, un rire moqueur, sauvage, gargantuesque, que je sais pour l'avoir pratiqué parfois qu'il ravage très sûrement mes interlocuteurs — sans retour, il n'y a ensuite aucune réconciliation possible.
Nous avons continué à faire la conversation:
— Mais pourquoi c'est si long?
— Nous n'avons pas d'atelier ici. Selon le granit que vous choisissez, il vient du Tarn, du Brésil ou d'Inde. Le monument est taillé sur place puis vient par bateau. A moins que vous ne choisissiez un modèle en exposition.
— Vous voulez dire que lorsqu'on entre dans un cimetière, nous sommes entourés de pierres qui viennent du monde entier?
Nous quittons les lieux très déprimés et furieux. Impression d'être pris en otage et d'être rackettés. H. tient à sa pierre et c'est son père; pour ma part, à titre de résistance, je vais d'ores et déjà chercher une autre solution pour le moment où je serai concernée.
De ce point de vue, la crémation représente un avantage certain — même si ce n'est pas mon genre, pour des raisons d'inscription dans l'espace et le temps: un lieu fixe, un endroit où attacher ma mémoire, où une trace est offerte aux passants (lisant les pierres tombales et imaginant cette vie, souvenir imaginaire de personnes inconnues).
Sentiment de grande détresse et de désorientation durant le voyage de retour. Dans ces moments-là ça vaut la peine d'être deux.
Traditionnel arrêt au
mange-disque.
———————
Chez Madame, j'ai fouillé à l'étage et je reviens, le plus discrètement possible, avec des livres:
—
128 poèmes composés en langue françaises, anthologie de 1900 à 1968 rassemblée par Roubaud
—
Rashomon d'Akutagawa (à cause de
Ghostdog)
—
Histoire du diable qui prit femme de Machiavel (je ne savais pas que Machiavel avait écrit un ou des contes)
—
Pièces de Ponge (j'adore Ponge)
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Comprendre l'islam (ou plutôt: pourquoi on n'y comprend rien) d'Adrien Candiard (beaucoup de livres sur l'islam dans la bibliothèque, que je suppose avoir été achetés après 2015. Cabu est originaire de Châlons).
Par Alice,
vendredi 21 février 2025 à 22:57 :: Douloureuse famille
Journée chez madame Mère pour signer les papiers de la succession. En tant que pièce rapportée je ne vais pas chez le notaire: je reste à flâner dans la librairie Mau (j'apprends au dos d'une carte postale que c'est le nom de l'un des deux cours d'eau de la ville, le Nau et le Mau), j'achète les tomes 1 et 2 du manga
Magus of the Library (avoir traduit le titre en anglais, quel snobisme), des cartes postales, un stylo encre et je fais la sieste vingt minutes à l'hôtel (minuteur vingt-trois minutes).
Le soir nous fêtons les anniversaires de Madame et de mon beau-frère à la brasserie où elle avait ses habitudes avec mon beau-père. Elle reçoit un accueil de reine, ils étaient inquiets de sa longue absence (à quand remonte la dernière fois? cet été? nous l'amenions prendre une glace quand nous avions encore la voiture de mon beau-père, mais c'est bien sûr impossible dans le cabriolet (voilà qui ajoute un critère au choix d'une voiture: qu'elle soit de la bonne hauteur, ni trop haute ni trop basse, pour que Madame puisse
s'y asseoir facilement)). Je crois que cet accueil lui a fait plaisir. Je la soupçonne d'être complexée ou intimidée par la grande popularité de mon beau-père.
Nous passons une soirée agréable. La seule difficulté est de ne pas répondre trop vite aux rodomontades de mon beau-frère et ravaler notre humour acidulé. Nous avons fait de nets progrès en ce domaine, ce doit être l'âge.
Mon beauf raccompagne sa mère chez elle. En le voyant l'installer dans la voiture, je me demande comment faisait beau-papa, plus petit et plus frêle à quatre-vints ans passés. Ils venaient tous les jours boire un café, nous a dit le patron. Mon beau-père accomplissait ce travail de force tous les jours? Deux fois par jour? Cela devait être épuisant. Il était épuisé. Comment avons-nous fait pour ne pas le voir? Il nous l'avait dit, nous n'avons pas fait assez attention.
Au moment de me coucher, je découvre que j'ai acheté deux tomes 2 de
Magus of the Library.
Par Alice,
jeudi 20 février 2025 à 22:18 :: 2025
Télétravail.
D'un œil je suis le WhatsApp des pilotes qui organisent le stage de Sisteron. La question du jour sont les caractéristiques nécessaires d'une voiture pour tirer une remorque de planeur — sachant que tous les planeurs ne font pas le même poids.
Les échanges deviennent de plus en plus compliqués. Je retiens qu'il faut consulter les cases F2 et F3 de la carte grise et la plaque (des caractéristique) de la remorque. Un des pilotes fournit un tableau Excel. Un autre finit par trancher: «Arrêtez de vous prendre le chou il faut que la remorque soit moins lourde que la voiture et que l'ensemble pèse moins de trois tonnes cinq. A vérifier le poids tractable de la voiture uniquement», ce qui résumé par un autre donne «F3 - F2 du tracteur égal PTAC (F3) max de la remorque attelée».
En prévision de mes futures vaches (atterrissage dans un champ) il faudra que je vérifie le poids d'une remorque de LS4. Cela nous permettra de choisir la voiture adéquate (tout pilote qui se respecte doit avoir une voiture avec une boule pour tracter une remorque). J'ai un an devant moi, je ne pense pas partir en campagne avant l'été 2026.
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Suivant la suggestion de mon fils, j'utilise ChatGpt pour interroger Google: le projet de réduire l'indemnité des agents publics à 90% de leur rémunération les trois premiers mois de maladie a-t-il été voté?
Réponse oui, ainsi que le passage à trois jours de carence. Parution le 14 février, prise d'effet le 1er mars.
Par Alice,
mardi 18 février 2025 à 22:44 :: 2025
Passée à
Listel Or récupérer un volume de la NRF (n°98, premier novembre 1921, avec Gide, Larbaud, Crémieux, Thibaudet…) La revue tombait littéralement en poussière et ce fut une gageure de la relier. Quand je suis entrée dans la boutique, la première chose que m'a dite Sophie, c'est «j'espère que tu ne m'amènes pas un livre aussi abîmé que le précédent».
Non, cette fois-ci c'est un livre neuf qui a vrai dire n'a pas du tout besoin d'être relié:
The Making Of Homeric Verse de Milman Parry (encore un cadeau de mon défunt beau-père. Il se faisait un plaisir de choisir les plus étranges livres dans ma liste Amazon). Si je l'amène ici, c'est pour l'appareiller à deux autres livres, la thèse de Clémence Ramnoux et
Aperçu de la langue grecque d'
Antoine Meillet (dans mes cent choses à faire avant de devenir un zombie, il y a lire ces trois livres).
La particularité de ce livre, c'est que la plus grande partie est une traduction anglaise d'un travail écrit en français,
L'épithète traditionnelle dans Homère; essai sur un problème de style homérique. Il a été publié en 1928 et est à peu près introuvable. Durant mon trajet en métro, je découvre qu'il y en a un exemplaire à
la bibliothèque de Fels. Et en écrivant ici, je viens de découvrir que je peux contribuer à
sa numérisation.
Il y a beaucoup de monde dans la boutique, trois élèves et un "nez", ainsi que me la présente Sophie. C'est donc une spécialiste des parfums. Nous papotons un long moment. J'apprends qu'il existe un musée des odeurs à Versailles,
l'osmothèque. J'en profite pour poser ma question sur Ivoire de Balmain: est-ce réellement le parfum d'origine, celui des années 70? Non, probablement non: ils ont ressorti beaucoup de parfums en en changeant la composition.
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Ajout du 26 mai 2025.
L'épithète traditionnelle dans Homère est disponible en ligne ici.
Par Alice,
mardi 4 février 2025 à 21:55 :: Boulot
Ce matin, sans autre explication, m'attendait le mail suivant envoyé à 7h31 :
Communication du Président à l’ensemble du personnel
A compter du 4 février 2025 au soir, M. Trucmuche (le directeur, dirigeant opérationnel) est dispensé d’obligation de présence dans les locaux de MonEntreprise.
A compter du 5 février 2025, il est demandé que toutes les informations destinées au directeur me soient transmises par l’intermédiaire de M. Tartemuche, qui assumera la fonction de chargé de missions à mes côtés.
Je viens de changer de patron.
Je suis déjà en train d'oublier le précédent. Pour donner une idée du personnage, nous l'avions surnommé Pompon.
J'ai googlé le nouveau (qui sera donc surnommé le nouveau durant un certain temps). Il apparaît que c'est un coureur de trail et de triathlon. J'en déduis qu'il devrait avoir du courage. Ce ne sera pas inutile.
Par Alice,
lundi 3 février 2025 à 09:50 :: 2025
En parcourant les appels d'offres pour mon boulot, j'ai trouvé cela:
Titre du marché : Résorption des bidonvilles de la prairie de Mauves au titre de la mise en œuvre du projet d'intérêt métropolitain de Pôle d'Écologie Urbaine (P.E.U.) - Accompagnement social renforcé
Objet du marché : Dans le cadre de la résorption des bidonvilles situés sur l'ancienne décharge de la Prairie de Mauves, préalable à la mise en oeuvre du projet d'intérêt métropolitain de Pôle d'Écologie Urbaine (P.E.U.), la présente consultation a trait à l'accompagnement social renforcé des ménages présents sur les 7 « hameaux » de la Prairie de Mauves et s'inscrivant dans un parcours d'insertion. Le marché se présentera sous les traits d'un marché ordinaire à prix unitaires, dénué de tout montant minimum, mais assorti d'un montant maximum arrêté, sur la durée contractuelle globale (soit 4 ans) à 6 000 000 Euros HT. L'accompagnement social renforcé se déclinera simultanément sur les champs de l'insertion professionnelle, l'accès et le suivi de la scolarisation des enfants, soutien à la parentalité, l'accès aux droits à la santé et aux soins, l'accès à un habitat digne, en mobilisant prioritairement les dispositifs de droit commun.
Nantes va mal.
Il existe une application pour déterminer
les rues à emprunter pour rentrer chez soi en sécurité. Ça craint.