Dimanche

Fête des voisins (sous la pluie)
Révision du latin
Mad Max 2

Conseil en communication

— Il me demande si je veux être citée sous le nom de M**, S** ou vehesse.
— Réponds S**, comme ça tu pourras le montrer à ta mère.
(Pas con, je n'y aurais pas pensé.)

Enquête

Les questions sont ici.

1/ Une gifle? Oui.

2/ Parce que les parents d'une amie habitaient là, parce que cela permet d'aller dans ma famille et celle de mes beaux-parents sans traverser la région parisienne.

3/ Plutôt oui. Mais j'ai un mode d'attente très particulier, "sans forcer", sans attendre.

4/ Sans doute que oui, comme repoussoir.

5/ Des premières. Des dernières s'il était possible de savoir de façon certaine que c'était une dernière fois le jour où elle a eu lieu.

6/ Euh non. Je ne comprends pas ce que cela veut dire, en fait.

7/ Avec l'époque? Je ne sais pas si c'est avec l'époque. Je pense "avec 80% de mes contemporains". Est-ce la même chose? Je n'ai pas la télé depuis 1984 (année de mon bac), donc je ne connais aucun groupe, aucune musique, depuis cette époque. Un clip pour une chanson (les clips sont apparus à peu près avec Madonna et Mickael Jackson) est encore pour moi une nouveauté, à chaque fois il faut que je me souvienne que c'est devenu le mode "normal" d'écoute d'une chanson. De même, je n'arrive pas à me dire que le portable est devenu le mode "normal" de communication, quelque part au fond de moi je demeure persuadée que c'est une mode, que ça va passer, que c'est juste une parenthèse temporelle. Je n'arrive pas à me dire qu'en ces temps où l'on se dit écolo à grands cris, on trouve démodé une voiture sans clim (j'entendais l'autre jour une conversation hallucinante d'une jeune fille et d'un jeune homme: ce qu'elle était en train de lui expliquer, c'est que sa voiture avait une ventilation et non une climatisation, mais comme c'était inconcevable à ses yeux, elle n'avait pas de mot pour le dire et parlait "d'une climatisation qui ne refroidit pas"). Il m'arrive encore de dire franc pour euro. Et depuis 2014, j'écris 1914, 1915, sur mes chèques: 14, 15, c'est forcément la guerre.
Bref, je me souviens "d'avant". Ce n'était pas forcément mieux, mais il a existé. Parfois j'ai l'impression d'être la seule à me souvenir dans un océan de personnes qui flottent sur le présent. Un peu ce que raconte 1984, finalement.

8/ Dix-neuf ans (critère : ne plus y passer les vacances d'été).

9/ Aucun, je pense. Je suis retournée voir la liste ce que j'avais vu depuis le début de l'année et la réponse est aucun. Une grande empathie avec le personnage d'Une belle vie (Still Life).

10/ Je ne sais plus. Plus je réponds à ces enquêtes, moins je sais répondre. Tout se retourne. Il était entendu dans la mythologie familiale que j'étais maussade et renfermée. Mais finalement, je me trouve plutôt vivante! Ai-je changé, ou m'a-t-on tendu un faux portrait pendant des années? Mais dans ce cas-là, pourquoi?

Vendredi

Sortie en yolette de pointe. Jérôme barreur, moi à la nage, c'est-à-dire lui faisant face. Jérôme montre beaucoup d'inventivité dans les exercices. Il nous fait ramer pieds non attachés. Je commente:
— Jérôme est sadique.
— Mais non, j'ai appris ça d'un rameur déviant.
Et je me tais, méditant sur les déviances possibles qui ne sont pas du sadisme. Quand soudain la lumière se fait:
— Tu veux dire de la ville d'Evian?

Vu San Andréas. Il y a deux scénarios américains possibles pour ce genre de film: soit le père part sauver sa fille, soit il va être confronté au fait de devoir reconnaître que son fils a grandi et est devenu son égal, son alter ego (et un troisième scénario pour une autre catégorie de film : le fils qui se bat avec l'image du père disparu).
C'est tellement convenu qu'on regrette presque qu'il y ait un scénario: pourrions-nous avoir les images sans diégèse, please?
Le sauvetage des dix premières minutes coupe le souffle (non, je ne parle pas des manipulations cinématographiques, mais des véritables cas qui doivent se produire. Quel endroit inhospitalier, pourquoi être allé s'aglutiner là-bas?)
Tremblements de terre: pour une fois, la poussière n'est pas oubliée (impression de voir des dizaines de septembre 2001) et j'ai été impressionnée par le soin mis à la représentation des déchets.


Si fatiguée par la laideur que je la photographie : descente vers le RER A aux Halles



Flûte

Cours de flûte décalé du lundi au jeudi, d'Epinay à Quincy. Quand j'arrive à la maison, j'apprends également qu'il vient d'être déplacé de 20h15 à 19h15. Coup de bol monstrueux que je sois rentrée à temps (il est 18h50).
Nous serons quand même en retard: O. a négligé de se renseigner sur le lieu où nous devions nous rendre à Quincy (ça m'énerve).

Des livres

Retourné ramer pour la première fois depuis un mois. Double scull avec "une très bonne" rameuse. Pas trop tremblant. Les poissons heureux sautent hors de l'eau. L'un d'entre eux a tapé dans ma pelle.

Tellement accablée de fatigue et de chaleur que je m'endors à mon clavier.

Passé dans l'ancien appartement de Matoo. Je n'avais pas réalisé que c'était juste en face du bar où j'ai vu des matches de coupe du monde.
Matto déménage et a proposé à ses amis FB tous les livres qu'il n'emmenait pas avec lui (j'espère qu'il ne s'est fâché avec personne car il a froidement proposé en don des livres reçus en cadeau. Mais il me semble qu'on pardonne tout à Matoo, surtout quand c'est fait avec autant de franchise). Il a été très systématique, postant la liste des livres proposés, les réservant selon la logique premier arrivé, premier servi, et organisant le tout avec beaucoup de sérieux. Je découvre avec effarement des sacs soigneusement étiquetés avec le noms des preneurs et les livres laissés pour compte. Quel travail!
J'hésite devant un grand et gros livre de photos sur Hitchcock, mais personne ne le regardera à la maison. Inutile.

Je rentre chargée comme un baudet:
- Averroès, Discours décisif
- Anthologie de la poésie yiddish. Je ne comprends pas qu'il donne cela.
- Edmund White, Ecorché vif. C'est un pari, je ne connais White que de nom.
- Toni Morrison, Beloved. J'avais beaucoup aimé ce livre très dur, emprunté à la bibliothèque au moment de la naissance d'A., peut-être le seul livre "sérieux" (littéraire) lu entre 1992 et 2000. (Le seul qui me vienne spontanément à l'esprit en tout cas).
- Guide du Paris savant. Un livre que j'avais offert et que je suis très heureuse de récupérer car je ne l'avais pas! (emprunté à l'origine à la bibliothèque de Rhotull).
- Tristan Egolf, Le Seigneur des porcherie. L'auteur était un grand ami d'un couple américain rencontré chez R. en 2004. Je me souviens de R. me disant «Je ne m'étais pas rendu compte à quel point ils étaient proches».
- David Lodge, La chute du British Museum. Lu en anglais en 1991 ou 1992, à une époque où Lodge était peu connu en France. J'ai prêté et perdu ce livre.
- David Lodge, Un tout petit monde. Sans doute le plus connu de Lodge, que je n'ai jamais lu, par snobisme j'en ai peur.
- Norman Spirad, Rêve de fer. A cause d'Emmanuel Carrère.
- Isaac Asimov, Moi, Asimov. Pour H., évidemment.
- TS Eliot, La terre vaine. Incontournable, une bénédiction qu'il vienne ainsi à moi.
- Vladimir Nabokov, Invitation au supplice. Je prendrai tous les Nabokov qui passeront à ma portée.
- Antonio Lobo Antunes, La mort de Carlos Gardel. Idem.
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Le soir, mail de Michel : photo de Françoise Frenkel

Le mot du jour

est sédévacantisme (remarque : l'article se trompe, Mgr Lefevre n'est pas sédévacantiste).

(Jeudi dernier, c'était "hénothéisme".)

Haute mer : in altum. Profonde. "L'altitude" (la hauteur) n'est pas calculée au-dessus mais en-dessous du niveau de la mer.

Et sinon, est-il vraiment envisageable que "étant" vienne de sto, stas, stare ?
(C'est la remarque d'un élève en cours de latin: qu'"étant" viendrait du verbe se tenir debout. Un abîme s'ouvre devant mes pieds. Nous passons de l'essence à l'existence, il me semble. Est-ce vraiment possible?
La prof ne conteste pas mais nous fait remarquer que les mots latin commençant par "sc" ont pris un "e" en fançais, mais pas en anglais:
stella, étoile, star
scribo, écrire, scripture
scola, école, school )

Compta

Yves à la maison toute la journée pour reprendre la comptabilité de l'association, ce qui ne permet pas une rédaction de la dissert de théologie tout à fait sereine.

Les étymologies incertaines

H — Ça sent bien la citronnelle, hein ?
Moi — Oui, comment t'as fait, t'as trouvé de la fraîche?
H — Non, j'ai utilisé de la mousseline.
Moi — Ah, t'as fait une infusion.
O — ?? Pour moi, de la mousseline, c'était de la purée…
H — Mais non, c'est un tissu très léger, comme de la gaze, comme les sachets de thé, si tu veux.
Moi — Oui, c'est l'inverse, la purée s'appelle mousseline parce qu'elle est légère comme de la mousseline. Si tu trouves "une robe en mousseline" dans un roman, qu'est-ce que tu comprends?
O — …
Moi — Mais je pensais que mousseline, c'était synonyme de gaze.
H — Non, gaze vient de Gaza : il y a toujours eu la guerre là-bas, alors le tissu utilisé sur place pour soigner les blessés a pris le nom de la ville.
Moi — Incroyable, ça c'est de la poisse! Mais tu tires ça d'où, parce que les étymologies fantaisistes, ça court les rues.
H — Alain Rey le matin à la radio. D'habitude je ne retiens pas, mais pour celle-là, j'ai fait exception.

(Bon, au moment d'écrire ici je vérifie sur CNTRL qui n'a pas l'air d'accord, mais je laisse, ne serait-ce que pour la robe en purée mousseline.)


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Agenda
Et c'est reparti, H. veut de nouveau monter une boîte. Nom déposé, logo créé, excitation…
Je ne participe pas, je ne participe plus. Si ça marche, les enfants seront riches, si ça ne marche pas, j'hébergerai la famille dans la moitié de maison qui m'appartient… (Oui, nous sommes mariés en séparation de biens, il avait déjà l'idée de monter sa boîte à l'époque.)

Super héros

Je raconte à table la menace de A. pendant le séjour à Dessau (elle avait disparu dans la maison de Goethe, et comme c'est elle qui avait gardé la clé du casier où étaient toutes nos affaires, nous étions condamnés à l'attendre. Perte de temps et énervement. Au musée suivant, j'exige donc de prendre deux casiers, en lui expliquant que je ne la chercherai pas, rendez-vous à la voiture si elle nous perdait une fois encore.)

Moi — Elle m'a menacée, elle m'a dit que si je la laissais, elle me mettrait dans une maison de retraite sans livre gardée par des mégères, éloignée de tout, et qu'elle ne viendrait jamais me voir!
O. — Pas grave, Super Bâton de Vieilleeeesssssse ! dit O. en tendant le poing à la Superman (depuis ses premières années, on prédit qu'il sera mon (futur) bâton de vieillesse car il m'est très attaché.)
H. — SS, Super Stick? Fais gaffe, ça peut facilement devenir Super Sticky…
O. s'étouffe de rire. Je m'insurge:
Moi — Mais arrête, Baptiste n'a pas l'habitude !

(Effectivement, l'adolescent, invité pour le week-end, nous regarde avec effarement.)

Enquête

Les questions sont ici.

1/ Non, je ne crois pas. Ou si, peut-être, à Bordeaux, regarder du portail l'état du jardin. Je ne me souviens plus très bien, ça faisait de la peine, j'ai oublié.

2/ Rien. Mais la seule chose que je regrette, c'est de n'avoir pas lu davantage. Quand j'entends des amis dire (le plus souvent parce qu'ils ont eu des enfants tard) qu'ils «ne regrettent pas, parce qu'ils en ont bien profité avant», je m'abstiens de leur expliquer que leur notion de «bien profité» est proche de ma définition de l'enfer: des concerts, des boîtes, du bruit…

3/ Le livre. J'ai développé la théorie qu'il vaut mieux voir le film avant de lire le livre, ainsi on évite d'être dessus déçue. (Lire Autant en emporte le vent, absolument, mais après avoir vu le film.)

4/ Souvent. De plus en plus souvent, en fait.

5/ J'adore choisir des prénoms. Ce fut assez facile, et ce serait encore assez facile. Je crois qu'ils sont déjà choisis!

6/ Souvent. Mais non en terme bio/non bio (ça m'agace: le bon sens consiste à préférer les producteurs indépendants géographiquement proches, pour éviter le transport, la cueillette encore verte, etc. Je me fiche du logo bio), mais en terme d'équilibre global des grandes catégories: légumes et fruits, viande blanche ou rouge, sucre et graisse.

7/ Plus j'en visite, plus il y en a. Retourner à Blois, dominer la Loire (ou à La Chausse-Saint-Victor), habiter Venise dans les quartiers populaires derrière l'Arsenal. Quoi qu'il arrive, un endroit où je pourrais ramer.

8/ Je pense que oui, car il me semble me souvenir de «sept ans de malheur». Mais je ne sais plus.

9/ «Je jure de dire toute la vérité»? Ça existe, en France? quoi qu'il en soit, je ne pense pas l'avoir fait.

10/ Oui, je suis contente d'avoir atterri par hasard à cet endroit. Je ne sais pas si je vais y rester ni si ça durera, mais j'aime beaucoup la variété des tâches, de la plus humble à la plus prestigieuse, et j'admire l'humeur égale de ma collègue.

Gibert jeune

J'avais cu un instant (mardi dernier) que La Poste pro sauverait l'honneur de la Poste, mais finalement non, ils sont aussi pitoyables que la Poste pour les particuliers: mardi ils me disent que les délais sont trop courts pour qu'ils s'engagent sur le projet (et donc qu'ils me laissent me débrouiller) et qu'ils vont m'envoyer très vite, sous 24 ou 48 heures, le numéro d'autorisation dont j'ai besoin pour mes enveloppes T; jeudi après-midi quand j'appelle je découvre qu'ils n'ont rien fait mais qu'«ils le font tout de suite»; vendredi à 10 heures non seulement ils n'ont rien fait mais en plus la personne que j'avais eue la veille au téléphone est partie en week-end. Je râle même si je sais que c'est contre-productif; la personne au bout du fil se fiche de moi mais doit néanmoins se sentir mal à l'aise car j'ai le numéro une demi-heure après, et le bon à tirer en fin d'après-midi (elle ne saura pas que tout est parti à l'impression sans attendre le BAT).

Je passe chez Gibert jeune (plutôt désert, assez agréable par rapport à l'autre — c'était là qu'il y a trente ans j'achetais mes San-Antonio — il n'y en a plus) pour acheter une grammaire allemande dont j'ai trouvé la référence sur internet. Je vais vite, je dois rejoindre O., et plus tard je regretterai l'avoir achetée : trop technique, trop détaillée, elle ne correspond pas à mes besoins.
Je passe sur abebooks, tape "grammaire allemande", "entre 1950 et 1975" et en trouve une qui devrait convenir davantage.

Cette visite est l'occasion d'une photo colorée de petits carnets postée sur FB qui déclenchera demain une discussion auto-démonstrative de ce que sont ces petits carnets, c'est-à-dire l'illustration de beaucoup d'énergie gaspillée pour pas grand chose.

Dernier cours de grec (de l'année)

Traduction comparée de Daniel 7 dans la Septante et le Théodotion (choix motivé par le fait 1/ que le passage existe intégralement dans les deux versions qui semblent traduire le même texte massorétique et 2/ que c'est le texte qui parle du "Fils de l'homme").
Curiosité par exemple de rencontrer exousia (autorité) et glossola (langue) pour traduire sans doute le même mot hébreu (la langue ou l'autorité donnée à la bête).

La prof fait une remarque (toujours la même hésitation à donner son nom: je n'ai pas envie qu'elle remonte à ce blog, c'est trop flagorneur, c'est embarrassant (mais pourquoi souhaiter que les gens que l'on villipende viennent lire ce que l'on pense d'eux mais craindre que ceux que l'on encense s'en aperçoivent?)); d'un autre côté j'aimerais bien lui faire de la pub: c'est *nne-C*atherine B*udoin, l'organisatrice de ce colloque).

Elle fait une remarque que je ne comprends pas (je n'étais pas concentrée) mais un élève réagit:
— Je suis contente que vous réagissiez: c'est la thèse qui fait le buzz en ce moment dans le tout petit monde de la patristique. Les évangiles n'auraient été écrits qu'après Marcion, en réaction à Marcion, ce qui les repoussent après 130-140.
— Cette thèse est de qui ?
Markus Vinzent. Quand on essaie de refaire sa démonstration, on s'aperçoit qu'il tord les textes, qu'il cite en excluant une négation, etc. Avec ça, un thésard aurait été recalé. Mais lui organise le grand colloque patristique qui a lieu tous les quatre ans à Oxford, alors évidemment…
— Ce que vous décrivez ressemble à de la malhonnêteté intellectuelle.
— Oui, mais il est professeur, et pas moi.
— Ah, vous le serez un jour…
— Ah, ne me lancez pas là-dessus!

Nous passons au cours, mais je songe le cœur serré à cette réforme qui en supprimant le grec supprime aussi l'avenir de ces professeurs (même si je me demande combien d'élèves faisaient du grec au collège).
J'apprends avec stupeur et inquiétude que même nous, élèves de théologie et d'exégèse, allons être touchés par ce genre de restrictions : si nous ne sommes pas quinze à la rentrée (le cours ne donne lieu a aucune validation et est hors cursus, c'est un plus, un avantage collatéral), il risque d'être supprimé.
Alors s'il vous reste quelques notions (ce n'est pas un cours de débutants, il faut au moins avoir vu les verbes en -mi), renseignez-vous, venez, je suis persuadée qu'on peut s'inscrire en auditeur libre, comme à presque tous les cours.

Les chiffres et les lois

Hier soir, chiffonné un juriste en comparant le système de Madoff et celui des retraites françaises.

Absence

En une semaine, les roses ont eu le temps de fleurir, malgré le froid et la pluie qui les a abîmées. (Chaque année il pleut au moment où les rosiers fleurissent.)





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Agenda
Ce soir bookcrossing sur le thème de la littérature du Sud-Est asiatique (cela m'a été l'occasion de découvrir cet excellent blog).

Retour

Dessau - gare St Lazare d'une traite. P. a conduit tout du long dans un trafic dense. Nous lâchons A. qui part à Lisieux une demi-heure plus tard.
Trop tard pour voir la lecture de Benoît autour d'Unica Zürn. Je vais donc en cours.

Le lundi c'est théologie.
La phrase du jour : «Vatican II était aussi une réponse à la critique marxiste: «le christianime endort. Vous souffrez maintenant? Ce n'est pas grave, au paradis ça ira mieux.»

PS : jardin tondu (compliqué car cela consiste plutôt à "faire les foins"), écran d'appoint changé (d'un écran qui pixellise à une merveille), malle d'habits triée… je devrais m'absenter plus souvent.

Suite et fin

De nouveau messe à Orienbaum, avec un prêtre différent. Cette fois-ci il y a une quête, ce qui infirme notre supposion de jeudi: qu'il n'y aurait pas eu de quête parce que nous étions en Allemagne et que le culte était subventionné par l'Etat.
Apparemment l'église a été construite en 1957, ce qui bat en brêche quelques idées sur la religion en DDR. (Mais que comprendre? Et comment savoir?)

De nouveau à Wörlitz pour voir l'église. Montés en haut du clocher. Etrangement, les jardins ne donnent rien vus d'en haut, ils paraisent étriqués et plats. Ils ont vraiment été conçus pour être vus à hauteur d'homme.

Tentative de manger au Cornhause mais nous n'avons pas assez de temps. Crépuscule des dieux un peu brouillon mais meilleur d'acte en acte.

Pizzeria après la crêperie d'hier: «le service allemand, c'est comme ça: ils te servent, puis ils disparaisent. Si tu as besoin de quelque chose, il faut réussir à attirer leur attention.»

Weimar

Aller en décapotable par les petites routes soit trois heures pour faire 140 kilomètres; retour par l’autoroute soit une heure et demie pour 160 kilomètres. (A. a un peu exagéré).
Lire le guide vert en même que l’on roule est une tentation permanente: nous passons à trente ou quarante kilomètres du lieu de naissance et de mort de Luther, plus tard un panneau indique la ville de Gutemberg sans que nous sachions si cela a un rapport avec l’imprimeur.

Nous arrivons peu avant midi à Weimar et la première chose que nous repérons en arrivant sur la place devant la maison de Goethe est une citation de Jules Renard peinte en hauteur sur le mur d’une maison d’une rue adjacente (c’était en allemand, je ne m’en souviens plus (quelque chose du genre «si vous trouvez la vie, donnez-moi son adresse»)).

Trop de choses à voir en trop peu de temps (deux jours de visite, dit le guide, nous devons y passer une après-midi), d'où hésitations, d'où encore moins de temps.

Maison de Goethe, église St Pierre et Paul (la toiture est percée régulièrement de petites lucarnes, c’est très joli), retable de Cranach. Les stalles ont été décapées pour retrouver la couleur du bois sous la peinture grise.
Déambulations dans le cœur de la ville, paillasson «Ici Goethe n'est jamais entré».

Sur la façade du Stadtschloss une banderole proclame: «Cranach est chez Schiller» (comprendre: les Cranach sont en exposition à la maison de Schiller).
Le rez-de-chaussée expose des icônes russes et des peintures de la Renaissance (et des photos des tableaux de Cranach déplacés), le premier étage est magnifique, enfilade de pièces au parquet marqueté et lustres resplendissants, nous sommes seuls, de loin en loin un gardien nous regarde passer. Nous n’aurons pas le temps de visiter le deuxième étage dédié à l'impressionnisme (une cathédrale de Monet dit le guide), le château ferme.
Un tableau (Henrietta Stuart von Oranien, Henriette Stuart d'Orange, non pas la fille d'Henri IV comme nous l'avons pensé sans y croire (ce d'Orange, vraiment, était étrange), mais sa petite-fille) me fait comprendre qu’Oranienbaum à côté de Dessau doit faire référence à la maison d’Orange.

Pas vu le cimetière (les tombes de Goethe et Schiller), ni la cabane de Goethe, ni la chapelle orthodoxe d'une princesse russe épouse du duc du lieu.

Crêpe au roquefort dans une crêperie bretonne. Un peu de pluie.
J’ai acheté une peau de mouton sur la place du marché, destinée à la voiture.


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Bonus: histoire du poulet racontée par A.
Les Américains ont inventé un canon à poulets pour tester la résistance de leurs avions aux oiseaux.
Les Belges qui travaillaient à leur train à grande vitesse ont voulu utiliser ce canon pour des tests. Le poulet a explosé la vitre du train, traversé le fauteuil du mécano, défoncé la console d'instrument de bord avant de s'encastrer dans le panneau arrière de la cabine de pilotage. Les Belges ont alors demandé aux Américains si leur appareil était bien réglé.
Ceux-ci ont vérifié. La conclusion du rapport était: «il faut décongeler le poulet».

Enquête

Les questions sont ici.
Réponses apportées le 25 mai 2015.

1/ Aimez-vous passer du temps dans votre salle de bain ?
Non. Cette question me fait prendre conscience que je fuis la salle de bain: "en retard, en retard".

2/ Le stress vous a-t-il déjà fait perdre vos moyens ?
Oui. Une impression d'endormissement, une extinction de voix…

3/ Faites-vous appel à des professionnels quand vous déménagez ?
Cela n'est encore jamais arrivé. Trop cher. Mais la prochaine fois, j'espère.

4/ Si vous ne l'êtes pas, pourriez-vous être libraire ?
Peut-être. Le côté administratif me gonfle d'avance.

5/ Êtes-vous déjà parti en voyage seul ?
Oui. De façon générale, j'aime être seule (la vie en famille est une constante adaptation).

6/ Que faites-vous quand vous ne parvenez pas à dormir ?
Je lis. Mais généralement j'arrive à dormir.

7/ Possédez-vous des pièces de monnaie étrangères ?
Oui. J'ai même un début de collection de quaters de tous les Etats des Etats-Unis.

8/ Avez-vous déjà regretté de vous être séparé de quelque chose que vous aviez jeté ?
Oui, des vêtements, deux robes, un gilet rose qui fut ma seconde peau pendant quatre ou cinq ans autour de mes vingt ans.

9/ Êtes-vous d'un naturel curieux ?
Oui concernant ce qui m'entoure, non concernant la vie privée des autres (mais ce qui est du respect est parfois considéré comme de l'indifférence — la vie est compliquée).

10/ Vos amis habitent-ils majoritairement à proximité de chez vous ?
Non.

Wörlitz

«On me réveille, on m'emmène, on revient, je me douche, on part à l'opéra, on revient, je me couche, et le lendemain ça recommence.»

En chemin pour Wörlitz, nous nous promenons dans les jardins du château d’Oranienbaum. De grandes serres sont réservées à la culture des orangers et des citroniers. Ces serres sont des granges dont les parois sont composées de petits carreaux vitrés. De grands volets en bois permettent de protéger du froid ou d’un soleil trop fort.

Les jardins de Wörlitz sont des jardins à l’anglaise dont l’art consiste à dérober leurs surprises au promeneur pour les lui présenter au hasard de trouées habilement disposées dans la végétation.
C’est le printemps, il fait frais à l’ombre et chaud au soleil, les rhododendrons et les lilas sont en fleurs (toute la région est couverte de lilas), les couvées des cygnes sont écloses. Des barques passent avec huit ou dix passagers et un seul rameur, musclé. La table est mise, ils déjeunent sur l’eau (apparemment, les participants du colloque Wagner sont en goguette).
Ce paysage serein recélant des trésors est très apaisant, que l’on ait représenté le paradis sous forme de jardin devient une évidence.
(«— Qui eut cru que le paradis se trouvait en Allemagne? — Qui plus est en DDR.»)


Île Rousseau


P. est déçu: les dépliants indiquaient que l’exposition Cranach dans l’une des demeures du château (une demeure de brique ornée d’arêtes blanches soulignant des formes ogivales) commençait aujourd’hui; en fait, l’ouverture (avec cocktail, supposons-nous) a lieu à quatre heures: trop tard, Siegfried commence à cinq heures à trente kilomètres de là.
Nous profitons de la durée ainsi libérée pour déjeuner, le premier vrai repas depuis vingt-quatre heures. La serveuse a l'air enchantée que nous trouvions les plats excellents. Les gens sont généralement très gentils et prévenants, cherchant à comprendre notre sabir qui mélange inconsciemment anglais et allemand (l'allemand me revient plus spontanément que l'anglais, me semble-t-il).

Nous arrivons un peu plus tôt qu'hier pour un Siegfried qui boit des canettes et joue aux jeux vidéos (à Skyrim, nous dit A). Mime joue à Tetris («et il avait du mal», commentaire de la même A.).

Trois Lillets aux fruits des bois.
Nous avons enfin découvert comment dîner après le spectacle: il suffit de descendre sous le théâtre. Saucisse et salade de pommes de terre, un repas plaisant en forme de cliché.

Wittemberg

Le centre commercial à deux pas est fermé (ouverture à sept heures, proclame l'affiche), je parcours la ville à la recherche d'un magasin ouvert. Je trouve une boulangerie salon de thé et achète beurre, confiture, pain (ce sera notre nourriture de base de la semaine, avec les coktails aux entractes).

Nous décidons in extremis d'aller à la messe de l'Ascension à Oranienbaum. Le long de la forêt les pistes cyclables sont envahies de cyclistes avec enfants, fleurs, packs de bière (selon l'âge).
L'église est plutôt laide à l'extérieur, clocher en forme de tour carrée de béton sale, mais l'intérieur peint en jaune clair avec de grandes ouvertures vitrées en petits carreaux violets, roses et mauves est charmant. Nous sommes très peu nombreux, mais je m'étonne qu'il y ait des catholiques ici, sous la double hypothèque du protestantisme et du communisme. Pourtant la communauté semble vivante car les lieux de culte sont étonnamment nombreux, je dirais presque plus nombreux qu'en France en proportion de la population baptisée catholique (enfin, ce n'est qu'hypothèse de ma part).
Pendant toute la liturgie nous nous débattons avec le livre de chants (avec variations d'un land à l'autre, apparemment). Chantent-ils très faux, ai-je l'oreille peu entraînée? Bien qu'ayant compris le système de numérotation des chants, je ne reconnais les paroles qu'à quatre ou cinq syllables de la fin à chaque fois.
Le prêtre sort seul tandis que les paroissiens restent calmement assis pour se lever une fois qu'il est en place pour saluer chacun à la porte. Avec cette méthode, nous ne coupons pas aux explications. Le prêtre parle un peu, très peu, français, mais les phrases qu'ils prononcent sont fluides. Il parle très bien hollandais et polonais, nous dit-il; il a autrefois parcouru l'Ile-de-France à vélo en dormant à la belle étoile.
Il part faire une conférence à Wörlitz sur la Bible et voudrait bien nous y entraîner, mais «Meine Tochter wartet auf uns».

Sur la suggestion de JY nous passons l'après-midi à Wittemberg, lieu des 96 propositions de Luther. L'anniversaire (30 octobre 1517) aura lieu dans deux ans et tout ce qui concerne Luther, maison, église, université, est en travaux.
La ville est magnifiquement restaurée, pimpante et colorée. Nous découvrons tout d'abord une plaque nous apprenant que Lessing a fait ses études ici, mais bientôt, nous nous apercevrons qu'une maison sur dix ou sur huit a sa plaque, la plupart de théologiens inconnus, mais également des noms très connus, à croire que tout le monde est venu un jour à Wittemberg: le maréchal Ney et Napoléon, Gorky, Schiller, Pierre le grand, Giordano Bruno… Cranach y a sa pharmacie et une plaque affirme que Faust pourrait avoir habité telle maison.



Des Allemands nous arrêtent pour nous demander d'où nous venons, ce que nous pensons de la ville. Nous essayons de transmettre un peu de notre ravissement.

Au dos du retable de Cranach se trouve une étrange représentation de serpent sur la croix, représentation que je retrouve sur une autre tableau d'une présentation de Jésus au temple (une carte postale m'apprendra plus tard qu'il s'agit d'un tableau de Peter Spitzer, Darbringung im Tempel). J'interroge mes amis FB (pensant qu'ils ont plus de facilité à chercher que moi sur mon téléphone) et apprends qu'il s'agit de la représentation du serpent d'airain de Moïse préfigurant le rachat de l'humanité par le Christ ainsi que la continuité entre l'ancienne Loi et la nouvelle. Ce symbole aurait été couramment utilisé au Moyen-Âge, c'était la première fois que je le voyais. (Merci à ceux qui se reconnaîtront).

Parenthèse vétérinaire: pendant le déjeuner, et pour une raison que j'ai oubliée, A. nous a fait un cours sur les haras nationaux : le Percheron est le cheval de trait le plus exporté au monde tandis que le mulassier poitevin et le xx (j'ai oublié) sont en voie de disparition.
Les haras nationaux ont été créés sous Louis XIII, le but était d'élever des chevaux d'apparat ou de chasse français pour l'aristocratie (les paysans, ces rustres, ne se préoccupaient que de chevaux de trait et tous les beaux chevaux étaient importés d'Espagne, ce qui revenait extrêmement cher à l'économie nationale).
Les résultats en furent médiocres car la jumenterie était pauvre: «en Angleterre, on avait compris qu'il fallait de bonnes juments, mais en France, on considérait que cela n'avait aucune importance, que tous les caractères venaient de l'étalon. C'est Napoléon qui a changé cela.» Je commente à mi-voix qu'avec Joséphine et Marie-Louise, il savait à quoi s'en tenir sur l'importance de l'élément féminin dans la descendance…

Nous partons en retard, en retard.

Nous arrivons après la deuxième sonnerie pour écouter et voir une Walkyrie électrique et multicolore. Cette œuvre me navre profondément.
Lillet aux fruits des bois.
Errance vaine dans Dessau pour trouver un restaurant après le spectacle. Nous nous couchons sans manger — mais sans avoir faim.

De Sulzbach à Dessau

Nuremberg me déçoit. Rien sur Dürer. Je voudrais comprendre le détruit et le reconstruit (à peu près tout), il me faudrait du temps et nous n'en avons pas.
Nous passons à Bayreuth. Jardins, exposition en l'honneur des juifs chassés de l'orchestre durant le nazisme.

Dessau, un Rb&b, une jolie maison. A. et moi partageons la même chambre. Sur un rayon, des livres en allemand d'auteurs français (Balzac, Gide, etc).

Des filles du Rhin tout en blanc, personnages et décors — décors permettant ainsi de devenir des écrans de projection. Voix d'une très grande netteté, quelque chose de ludique dans la diction qui souligne les très nombreuses assonnances.

De Yerres à Sulzbach an der Mur

Nous partons ce matin, Patrick, A. et moi, pour Dessau. Nous allons rejoindre les Philippe pour assister à un Ring sur une semaine.
A. m'a fait mal au cœur, elle semblait croire que nous serions toutes les deux.

Nous passons à Sarre-Union (profanation du cimetière en février, antisémitisme croissant), Hagueneau, nous achetons un guide Michelin de l'Europe, détour à Baden-Baden: chaque fois que je mets une roue en Allemagne, je me heurte à des Umleitung.

Coincés dans un bouchon interminable, nous mettons une à deux heures à entrer dans Stuttgart. La chaleur est insupportable, nous recapotons la Coccinelle. Nous écoutons Antoine Compagnon, la naissance du livre de poche et l'opposition qu'elle suscita.

Notre but est de visiter la bibliothèque de Stuttgart. Elle est superbe.



Nous prenons un spritz et prenons la route pour Nuremberg.
Nous nous arrêtons dans un hôtel dans ce qui semble une ville thermale, après avoir vu le moment où nous ne trouverions pas de chambre.

Proverbe chinois

Dieu créa le monde.
Tout le reste vient de Chine.

Prédestination

— Enzo, c'est le nom du fils de Zidane. Quand Natacha m'a dit qu'elle voulait appeler son fils Enzo, je lui ai dit : «Fais pas ça!», parce que moi, je voyais bien que tous les gosses qui couraient partout dans le magasin, c'était des Enzo: «Enzo, viens ici; Enzo, reviens; Enzo, descends!».




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Fête de famille.
J'ai loupé les deux dernières (à Venise en 2013, au mariage d'AC en 2014) et je découvre une marmaille : huit enfants entre deux mois et cinq ans. C'est la génération des arrières-petits-enfants (les premiers sont nés en 1992).
Etaient présents quatorze petits-enfants sur dix-sept, un record, je crois (naissances entre 1966 à 2000) et les huit frères et sœurs à l'origine de la réunion (de 1942 à 1960).

Ces réunions me font beaucoup de bien, elles m'apaisent: il reste quelques éléments de stabilité dans le monde, des gens capables de se réunir même si tous ne s'entendent pas (il faut dire que plus on est nombreux, plus il est possible de s'éviter!), même s'il y a eu des brouilles tenaces dans le passé. Il y en aura sans doute d'autres, mais cela aide à croire qu'elles passeront aussi.

Enquête

Les questions sont ici.
Réponses apportées le 19 mai 2015.

1/ J'allais dire Au clair de la lune, mais en fait, je connais :
Mon père avait un p'tit champ d'pois
pandibidibus cum capitatibus
Mon père avait un p'tit champ d'pois
Capita, capitus pan pan dibidibus cum capitatibus

Etc.

J'envie les enfants de connaître des chansons entières de Boris Vian ou Renaud ou de nawak geek.

2/ Du bruit.

3/ Quatorze kilomètres matin et soir l'été de mes quinze ans.

4/ Non et non: un défaut de foi.

5/ Ce sont les mêmes questions que je me pose aujourd'hui, les questions sans réponse, la question de Job (pourquoi les guerres, la faim, les pauvres? (et encore, à l'époque je ne savais rien du sadisme)). Une question que je me posais souvent en regardant les mendiants (au Maroc) était : pourquoi moi je suis née ici et eux là? Une autre était la classique : suis-je en train de rêver?
Elles n'ont pas de réponse humaine.

6/ Des gâteaux secs au distributeur de l'entreprise.

7/ Depuis que je sais conduire, j'ai peur en voiture quand je ne conduis pas.

8/ Non! Je n'aimerais pas ça, cela me ferai honte (à moins bien sûr que ce soit un ami de longue date).

9/ Pas vraiment. C'est souvent de l'utopie politique catastrophiste, ça m'ennuie.

10/ Retour de Florence en septembre dernier, je pense.

Une génération nouvelle

Le Labyrinthe du silence: un film intéressant qui permet de comprendre qu'il a fallu attendre une nouvelle génération d'Allemands pour juger les actes allemands. Impossible de demander à ceux qui n'ont rien fait ou ont laissé faire de juger ceux qui ont été bourreaux.

Je devrais travailler à ma dissert d'ecclésiologie mais je perds beaucoup de temps.

Un film nul

Nos Femmes: vu à Boussy avec H. Un film ahurissant dans le contexte de DSK, trois amis dont l'un tue sa femme dans un moment de colère. Ça m'étonnerait que ce film passe longtemps, je suis même surprise qu'il passe tout court.
Puis MacDo, en attendant la fin du cours de musique.

Je voulais acheter des tongs, j'ai acheté un genre de santiangs basses, beiges.

Théâtre ce soir

Comme chaque année, théâtre de l'école alsacienne.
L'impromptu de Versailles (ce serait drôle de l'adapter avec les hommes politiques et les gens de la télé aujourd'hui);
Georges Dandin, pièce cruelle ;
L'école de femmes, magnifiquement jouée par des acteurs de toute beauté;
Critique de l'école des femmes, avec la surprise de découvrir ce qui choquait à l'époque : pas du tout le mariage forcé entre une très jeune fille tenue à l'écart par un homme mûr se la "réservant", mais les sous-entendus grivois.


Pensées pour RC :
GEORGE DANDIN.— Puisqu'il faut donc parler catégoriquement, je vous dirai, Monsieur de Sotenville, que j'ai lieu de…
MONSIEUR DE SOTENVILLE.— Doucement, mon gendre. Apprenez qu'il n'est pas respectueux d'appeler les gens par leur nom, et qu'à ceux qui sont au-dessus de nous il faut dire Monsieur tout court.
GEORGE DANDIN.— Hé bien, Monsieur tout court, et non plus Monsieur de Sotenville, j'ai à vous dire que ma femme me donne…
MONSIEUR DE SOTENVILLE.— Tout beau. Apprenez aussi que vous ne devez pas dire ma femme, quand vous parlez de notre fille.
GEORGE DANDIN.— J'enrage. Comment, ma femme n'est pas ma femme?
MADAME DE SOTENVILLE.— Oui, notre gendre, elle est votre femme, mais il ne vous est pas permis de l'appeler ainsi, et c'est tout ce que vous pourriez faire, si vous aviez épousé une de vos pareilles.
ou encore, dans L'école des femmes, devant Arnolphe se faisant appeler de la Souche : RC devrait en faire autant, peut-être.

Nous en serions déjà là ?

Le cours reprend la conclusion du colloque «Le Concile Vatican II, des ressources nouvelles pour le gouvernement de l'Église» pour synthétiser l'apport pour l'œcuménisme.


Je résume, en simplifiant beaucoup, les points de vue sur l'épiscopat :
- les protestants : nous acceptons que vous ayez des évêques mais il vous (les catholiques) faudra accepter que nous n'en ayons pas.
- les orthodoxes : nous ne pouvons concevoir des évêques sans diocèse, c'est insensé. Prégnance des Eglises locales.

C'est alors que le professeur (prêtre) fait une remarque qui me glace: le pape François, dans une rencontre avec l'Eglise anglicane, a fait remarquer que nous entrions dans une nouvelle ère de martyre, et que cela donnerait sans doute un nouveau sens à l'œcuménisme (sous-entendu: nous allons devoir nous soutenir les uns les autres pour notre survie et les disputes dogmatiques vont sans doute passer au second plan.).

Explosion

Pour une raison indéterminée, le lavabo des toilettes du rez-de-chaussée a explosé.





Le problème c'est que j'étais en train de ramasser quelque chose dessous (et c'est si étonnant cette coïncidence que j'essaie de comprendre ce que j'ai pu faire).
(Heureusement, plus de peur que de mal).



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Pluie et crue de la Seine. Pas de sortie (alors qu'on devait sortir le huit pour la première fois).

Menus détails

Clément est parti pour le Havre pour la dernière partie du BAFA. Particularité : pas de train jusqu'au Havre, à l'aller comme au retour : car entre Rouen et Le Havre.
Il pleut beaucoup, il va en baver.

Film Jamais de la vie : doucement désespérant.

Enquête

Les questions sont ici.
Réponses apportées le 3 janvier 2018.

1/ Quel est le vêtement le plus original que vous ayez porté ?
Un costume pakistanais, je n'en connais pas le nom, pantalon bouffant et tunique, jaune vif. Le plus original était le paquet et les timbres, il venait directement d'Islamabad, envoyé en remerciement à ma tante par un client.

2/ Avez-vous déjà assisté à une séance de cinéma en plein air ?
Oui. Je suis fan des séances de La Vilette, j'y allais le plus souvent possible quand nous habitions Aubervilliers. Aujourd'hui c'est plus difficile, quand la nuit se couche tard et que le film commence à la nuit, celui-ci se termine trop tard pour ensuite rentrer en métro.

3/ Vous arrive-t-il
souvent
rarement
jamais
d'inventer des mots ?
Parfois, pas bien souvent — et toujours je songe à Ségolène Royal.

4/ Quand avez-vous mangé des frites, la dernière fois ?
Après une séance d'aviron, en novembre ou décembre (2017), au Big Fernanc en face du bureau. J'en mange peu souvent.

5/ Avez-vous déjà vécu un dégât des eaux ?
Oui, dans notre appartement de Villecresnes, ce qui nous a obligé à refaire le papier des WC, hélas : le papier abîmé était extravagant, vert forêt tropicale avec des perroquets.

6/ Y a-t-il une question que l'on vous pose régulièrement ?
Si oui, laquelle ?
Sur mon âge, celui de mes enfants ? Ou encore « vous êtes scientifique ou littéraire ?»

7/ Buvez-vous
toujours
souvent
jamais
dans des verres adaptés à votre boisson ?
Rarement. Des verres à bière. Des verres à vin au restaurant ou les jours de fête. Sinon, un seul verre pour tout.

8/ Aim(i)ez-vous les jours de rentrée ? Non.

9/ La compagnie de jeunes enfants vous donne-t-elle le sentiment de rajeunir ou d'avoir vieilli ?
Vieilli.

10/ Avez-vous déjà poussé une brouette ?
Oui, encore cet été (remplie de bûches). Avec du foin, du fumier. Etc. C'est une belle invention, la brouette.

Malédiction

— Il est nul et feignant. Et pour des raisons historiques, son salaire est à un tel niveau qu'il ne peut pas s'en aller: nulle part il ne retrouve un salaire aussi haut. Et je ne peux pas le virer: il est élu au CE…
(A titre d'info, j'ai rencontré le loustic : même pour prendre l'apéro, il est désespérant.)
— Alors je ne vois qu'une solution…
— Ah ?
— La poupée vaudou.


Quelques jours plus tard :
— J'ai regardé sur internet la fabrication d'une poupée vaudou.
— Hein ??!!!
— Oui, il y a un wikihow sur le sujet.


Quelques heures plus tard :
— J'ai regardé ton site : ce n'est pas sérieux, nulle part il ne mentionne qu'il faut des cheveux ou des ongles de celui qu'on veut marabouter.


Pour ceux que le sujet intrigue, je recommande Rue des Maléfices de Jacques Yonnet et Blood Sympathy de Reginald Hill.

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Agenda
Steve McQueen, Hunger, 2008
déjeuner à l'Auberge de Marrackech avec Olivier.
Clint Eastwood, Mémoires de nos pères, 2006

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