Petit matin à La Défense

Derrière le bouquet de bambous où je me suis arrêtée lire quelques dernières lignes avant d'entrer au bureau, j'entends la conversation téléphonique d'un Arabe, grand, sec, mal rasé, la trentaine.

— Ah bon? C'est pas une fille du bled?
— …
— C'est pas une fille du bled? Elle est pas réservée depuis vingt-six ans?

Stachkou

Mon grand-père s'appelait Stanislas.

Quelle surprise de découvrir son surnom soudain transcrit, et son orthographe: «la femme de ce satanique Stanislas Przybyszewki, "Staczu"» (Demeures de l'esprit - Danemark Norvège, p.190).

«Stachhhkou!», c'était le cri de ma grand-mère à l'heure des repas, retentissant dans la cour de la ferme appelant mon grand-père en train de scier, découper, souder, dans son atelier, odeurs de fer chaud et de graisse de tracteur, étincelles jaillissantes, mon grand-père tenant devant lui son antique masque de soudeur (nous ne devions pas regarder, mais comment ne pas regarder des étincelles jaillissantes? feu d'artifice à portée de main).

(Et lorsque je pense à ce cri, je pense aussi à «Les enfants, où sont les enfants?», trouvé chez Colette, qui traduit si bien l'inquiétude perpétuelle que nous tombions dans le puits.)

Fascination

Je ne comprends pas la fascination (fascination-contemplation, non fascination-adhésion) de certains pour le spectacle de la méchanceté et de la bêtise à l'œuvre. Sadisme par procuration, masochisme de sentir le malfaisant appartenir à notre commune humanité, et donc nous lui ressembler, ou lui nous ressembler?

La traversée de Paris 2011

Sur l'eau à six heures et demi, il fait encore nuit. Je suis à la nage. Le parcours fait trente kilomètres, j'en ramerai vingt environ.

Il a fait un temps magnifique, nous ramons tranquillement, l'île Seguin et les usines taguées, l'immeuble de TF1, le pont du périphérique, pas beaucoup de voitures, très vite les monuments s'enchaînent sans interruption, je n'avais jamais pris conscience à quel point tout est proche. Le fait d'être sur l'eau change la perspective, droite et gauche se fondent, il y a toujours quelque chose à voir sur une rive.

Mirabeau, Grenelle, la statue de la Liberté, le pont de Bir Hakeim («le pont le plus souvent filmé au cinéma». Mes compagnons de galère paraissent bien connaître Paris, l'un d'entre eux avouera plus tard qu'il parcourt la capitale à la recherche des statues équestres («C'est la première statue équestre jamais commandé à une femme. Tout le monde n'a pas le goût de ce domaine artistique particulier et bien délaissé, mais, moi qui l'ai très fort, […]» (Demeures de l'esprit - Danemark Norvège, p.63))), la tour Eiffel, (je la verrai surtout au retour, s'éloignant contre le soleil levant), le palais de Tokyo, le zouave du pont de l'Alma a les pieds au sec, (mais finalement il n'y a pas beaucoup de place sous les ponts, comment font les péniches quand le niveau monte? (et je me souviens des bateaux extra-plats destinés à passer sous les ponts si bas de Zürich)), grand Palais, petit Palais, l'Assemblée nationale, on aperçoit la pointe dorée de l'obélisque, l'orangerie, le jardin des Tuileries, à quel niveau se situe Orsay, n'empêche on savait construire des gares à cette époque (mais alors à quoi servait la gare d'Austerlitz?), quelle est cette statue rive gauche qui paraît commander la passerelle, tout le reste m'est si connu que je vois à peine (au retour, le portrait sans visage de Marie-Antoinette qui couvre la Conciergerie, la cour de Cassation où je suis venue écouter Rémi en colloque), je vois s'éloigner le pont des Arts et ses cadenas brillants dans le soleil qui se lève (ne pas oublier que nous ramons en reculant, donc dos au soleil pendant la première partie du parcours), la vue de Notre-Dame est inoubliable, nous sommes dans une vallée encaissée, les remparts s'élèvent jusqu'à la statue de Charlemagne, les habitants des péniches sortent en pyjama nous regarder, il y a longtemps que les bateaux se sont égayés, les plus rapides dépassant les autres, puis les distances se sont équilibrées et stabilisées, nous sommes doublés à plusieurs reprises par une yolette de diablotins qui hurlent «Jambier» sous les ponts («En fait ils ne rament pas, ils font des essais accoustiques») et qui doivent s'arrêter souvent puisqu'ils nous doublent plusieurs fois (ils ont de très jolis ailes noires), l'hôtel de ville apparaît exactement dans la trouée entre les deux îles, nous faisons demi-tour après l'île de la Cité.

Non, la "traversée de Paris" ne traverse pas Paris.

Retour. Le soleil monte, Paris s'éveille, nous sommes bien. Les deux rameurs derrière moi font un faux mouvement, je reçois une pelle (rame) dans le dos, je perds l'équilibre, je suis à plat dos dans le bateau, la tête hors du plat bord, je sens la yolette basculer, un instant je me vois glisser à l'eau à plat dos tête la première, quelle situation étrange, allons-nous nous retourner, une yolette ne peut pas se retourner, on aurait l'air con, la situation se rétablit, je me redresse, je n'ai rien compris à ce qui c'était passé, ni le quoi ni le comment, mais je ne suis pas tombée à l'eau.

Dans le bateau, un homme travaille à l'organisation des transports maritimes (j'ai oublié le terme exact). Il m'apprend un peu de vocabulaire et des dictons, en particulier «fortune de mer», l'équivalent d'impondérable ou de force majeure sur terre, et que je trouve magnifique, et «en mer, le doute profite à la nature».

Je rentre à trois heures et je me couche.

Samedi doré

Vaisselle.
Lessive.
L'Iliade. Cette terreur des Atrides de voir leurs navires (leurs nefs creuses) brûler. Les Troyens ne cherchent pas à les repousser à l'eau, mais au contraire à les piéger sur place en détruisant leur flotte. Curieux.

Partie en retard donc en voiture. Arrivée en retard au club. Démontage des bateaux. Chargement.
Club de l'ACCBB aviron (incidemment, celui du calendrier («Ah oui, tu vas pouvoir leur dire: "Mais oui, je vous connais, vous êtes à poil dans ma cuisine"»)), pelouse douce aux pieds, montage des bateaux, temps splendide.

Périphérique, je dors, je m'endors au volant.

Les Liaisons dangereuses

Nouveau téléphone. Mauvaise lumière du RER B que les Parisiens connaissent: insuffisante et jaunâtre. J'ai un peu hésité à mettre la photo en ligne, mais la jeune fille avait l'air si concentrée, et le livre de poche si ancien? (Un instant j'ai cru qu'elle lisait La Princesse de Clèves, ce qui aurait été fantastique. Tant pis.)



(Ce matin un lecteur d'Une vie bouleversée, mais il se levait pour sortir quand j'ai découvert son livre en m'asseyant devant lui. Dommage.)

Troy Davis

Ce n'est pas parce qu'il y a doute sur sa culpabilité que Troy Davis ne doit pas être exécuté.

Il ne doit pas être exécuté parce que «Tu ne tueras point». Un État de droit doit être capable de dominer cette pulsion qui est finalement celle de la facilité, désarroi devant les monstres ou loi du talion, conception archaïque de la justice.

Bonne pour le service

Mon médecin a eu un accident. Je ne sais pas lequel, le répondeur indique un retour prévu en octobre. (J'espère que ce n'est pas grave. Bon exemple de ces attachements/inconnaissance: au bout de seize ans de visites régulières plus ou moins semestrielles, peut-on prétendre connaître son médecin?)

J'avais besoin d'un certificat médical pour l'aviron.
J'ai choisi un médecin 1/ sur son nom 2/ chez qui il soit simple d'aller à partir de mon bureau.

Conversation courtoise et brève qui se termine par:
— Vous ne me semblez pas très médecin, vous !
Large sourire: — Moins j'en vois, mieux je me porte, par définition.
— Deux entraînements par semaine… Vous êtes en pleine forme.
— Oui!



PS: dimanche, je serai sur l'eau à six heures du matin pour la traversée de Paris.

Bof

La collection des photos de lecteurs est gravement compromise: mon nouveau téléphone fait du bruit et active le flash sans me demander mon avis quand il prend une photo. Il me reste à trouver de la pâte à modeler pour boucher les hauts-parleurs.

Coup de blues ce soir: un relevé d'informations m'indiquant que H. a travaillé 64 trimestres sur les 166 nécessaires à sa retraite, et C. qui m'annonce que «il va s'ennuyer cette année». Et ce foutu téléphone… Bah.

Faire la vaisselle

Classiquement : deux bacs d'eau chaude autant qu'on peut la supporter, du liquide vaisselle dans l'un («si, c'est utile: ça dégraisse, chasse les odeurs, tue quelques bactéries»).
Laver les pièces une à une — d'abord les verres (le moins sale), puis les bols, les couverts et les assiettes, enfin les plats — les mettre dans le bac de rinçage en essayant de ne pas y mettre de mousse du même geste (je ne savais pas qu'il était possible de mettre autant de mousse dans un bac de rinçage simplement en y mettant des verres et des assiettes qu'on venait de laver («Non, on ne rince pas à l'eau courante. Mais arrête, on voit bien que tu n'as jamais fait la vaisselle sans eau courante. Si tu tirais ton eau du puits, tu serais plus économe.»))
Sortir les pièces au fur à mesure, et avec douceur, sans choquer la vaisselle, sinon des éclats de porcelaine ou de faïence se détachent des assiettes et des bols («et encore, l'évier est en plastique. Avec les éviers en grès, il faut faire attention, sinon tu exploses littéralement tes assiettes»).
Oui, c'est celui qui lave qui sort la vaisselle du bac de rinçage, celui qui essuie ne doit pas se mouiller les mains. Et oui, vers la fin, avant de passer aux grosses pièces, tu peux changer ton eau de lavage, ou vider ton bac de lavage et laver les casseroles et plats au fur à mesure en les remplissant d'eau avec une giclée de liquide vaisselle.

J'ai appris à R. à faire la vaisselle. Pour sa part, il a appris à H. qu'il ferait des ravages chez les bears (non mais lol). Et bien sûr, il a remarqué mon calendrier. («Mais non, il ne le verra pas…»).

On s'est bien amusé. ( «Il détestait le poisson, alors je choisissais toujours des restaurants à poissons…» «Je suis sorti avec un rugbyman qui s'appelait Momo…» «Le pompier m'a passé un joint et m'a dit: "à demain"» «Tu as peur d'une rupture de la chaîne du froid?» «En Suisse, si tu es juriste ou américain, ils ne t'opèrent pas, tu perds en espérance de survie», etc.)

Les mariés de mai

Il ne semble pas que la consécration du mois de mai à Marie (début XVIIIe siècle) ait été une initiative visant à christianiser les manifestations folkloriques de cette période de l'année. Mais elle fut peut-être une réaction contre la croyance assez répandue que ce mois est un temps néfaste — durant lequel on craignait par exemple de se marier sous peine de malheur[1].

Jean Delumeau, Monique Cottret, Le Catholicisme entre Luther et Voltaire, p.346

Je me suis mariée en avril. Lorsque j'avais évoqué une date en mai, ma mère avait paru scandalisée: «Tu ne trouveras jamais un prêtre pour te marier en mai! C'est le mois de Marie, et d'ailleurs, se marier en mai porte malheur.»
Et de m'énumérer, en sûre chroniqueuse du malheur, trois ou quatre mariages célébrés en mai, tous terminés par des divorces ou des veuvages prématurés. In petto je m'étais demandé si ses origines berrichonnes jouaient (la Mare au diable) dans ces superstitions qui choquaient mon esprit catholique tout en impressionnant cette partie de nous qui aimerait tant croire à la magie (après tout, il y a des exemples… on a beau savoir qu'ils ne sont qu'un prélèvement sur le réel, sans aucune valeur statistique… ce sont des cas avérés… et donc…)

Je trouve aujourd'hui une explication au tabou du mariage en mai: un tabou d'avant la consécration à Marie, maintenant imputée à cette consécration… Je ne suis pas sûre que l'Eglise ait gagné à cette assimilation. Et je me demande si les prêtres refusent réellement de marier en mai. (Il ne me semble pas. Il suffirait de regarder les registres.)

Il n'y a pas longtemps encore, quelqu'un m'ayant parlé d'un mariage en mai, je me suis demandée si ce mariage avait ou allait bien tourné/er (mais je me suis tue).

Notes

[1] M. Louis, Le floklore et la danse, Paris, 1963, p.143

Petit plaisir

J'avais repéré un imperméable il y a une semaine (bon d'accord: un trench (kaki, pas noir)).
Je l'ai acheté.
J'espère qu'il va pleuvoir.

Des nouvelles du front

J'ai (enfin) IE 8 au bureau, ce qui me permet de consulter et mettre à jour Google agenda (quel progrès).

Je repère quelques collègues: celle qui lit Le portrait de Dorian Gray en anglais, celui qui tient un livre Gallimard poésie (Jacottet) tandis qu'il discute dans le couloir (à croire que c'est son interlocuteur qui vient de lui passer, mais je n'ai pas eu le temps d'observer la scène), celui qui a la réputation d'être un puriste et ne supporte pas les anglicismes (week-end, interview...)

Je suis confrontée à l'homophobie ordinaire, celle des discussions de collègues. Quand je sens que c'est parti pour me déplaire (me faire de la peine), je proclame au milieu de la conversation «j'ai beaucoup d'amis homos, je les aime beaucoup», mais c'est surtout pour ne pas écouter la série de clichés que je sens poindre. Les homosexuels ont l'air de beaucoup choquer ma jeune collègue (condamnation morale), ce qui me surprend autant que du sexisme chez un jeune collègue: rien à faire, dans mon bisounoursisme, j'imagine toujours que ces attitudes sont celles des générations précédentes, qu'elles n'existent pas, n'ont jamais existé, chez les plus jeunes que moi.

Ça n'a rien à voir, je m'en rends compte régulièrement, mais mon préjugé (mon espoir) a la vie dure.

Dentifrice

La chatte miaule devant le frigo, feignant le désespoir:

— Mais enfin, tu ne vas pas donner de la pâtée à ce chat. Elle n'a pas faim, elle vient de manger une souris.
— Mais si, c'est pour avoir meilleure haleine.

Euh...

— Quelle heure il est… Juste 21 heures 03… Bon j'y vais, on peut faire naître une licorne à 21 heures 11 et 8 heures 11, à condition d'avoir deux parents licornes de la même race, et dans ce cas on a une chance sur six d'avoir une licorne (j'en ai déjà une).

des liens

De la musique :
- un blog anglais consacré aux compositeurs français (mais pas que) ;
- un Ring condensé (Saint-Quentin-en-Yveline, pourquoi ne pas faire simple pour une fois?).

Fabrication des sacs d'école Barbie.

Du pétrole :
- un blog
- un livre.

Du tricot :
- je l'ai sans doute déjà posté, mais c'est toujours une surprise ;
- plus sérieux, les points au tricot.


et les archives des télévision américaines du 11, 12, 13 septembre. La première vidéo (par exemple) de la liste nous montre les programmes habituels jusqu'à la vingtième minute, puis les images trop connus et le bavardage des journalistes, commentant sans rien savoir ni comprendre, obligés de meubler l'antenne de paroles qui n'expliquent rien.

Philosophie du temps

— C'était vraiment urgent de faire ça ?
— Parce qu'il faut qu'elle soit urgente pour qu'une chose soit faite ?

Chartres, troisième édition

Le noyau des fidèles et quelques nouveaux.

Le portail nord, raffiné, précis, méticuleux. Je reste abasourdie de la précision des allusions à l'Ancien Testament. J'ai oublié l'histoire de Saul (que je confonds avec Esaü) et celle de Gédéon. Je confonds Elie et Elisée et je ne connais pas vraiment la différence avec Isaïe. J'aime profondément les statuts colonnes et le songe des rois mages.

Nous avons fini de descendre (en fait nous avons fini en juin) dans les profondeurs du chapitre III, désormais nous remontons.

Laurent nous initie à l'art de la vision par les trouées lors des voyages en train.

Salomé

Bien folle.
Et il ne faut pas la regarder: elle rend fou.

Hérode et Pilate, deux types qui ont failli s'en sortir et qui ont manqué de courage (aller voir ça tandis qu'on lit des explications sur le jansénisme et l'augustinisme… Enfin bon.)


Deux charmants messieurs à mes côtés, un très vieux, allemand, très élégant, l'autre jeune, anglais, ravi d'être là avec son amie et le disant le plus naturellement du monde.

Incompréhension

Journée en réunion. Fébrilité.Ce qui me gêne, c'est de ne pas savoir ce que pensent réellement les autres. Si je pouvais être sûre que personne ne prend tout cela (trop) au sérieux, que nous sommes tous en train de jouer notre rôle avec plus ou moins d'habileté, je pourrais prendre beaucoup de plaisir à cela. Ce qui me tue (à petit feu), c'est de ne pas savoir si certains prennent vraiment tout cela au premier degré, et si oui… comment font-ils? Comment peut-on réellement prendre cela au sérieux, penser que cela a vraiment de l'importance, alors que cela n'apporte rien à personne, que cela ne fait que répondre à des exigences législatives? (exemple: «Nous ne ferons qu'un audit de conformité» signifie «nous vérifierons que la procédure existe, mais nous ne vérifierons pas qu'elle est adaptée, et encore moins qu'elle est appliquée». Mais à quoi, à qui, cela peut-il bien servir? Je les regarde, je songe à Lewis Carroll et Borgès, nous décrirons le monde jusque dans ses moindres détails, notre monde sera entièrement décrit dans nos tiroirs, dans nos armoires, et parce que nous l'aurons décrit et circonscrit, nous croirons le dominer et le maîtriser. Et je songe au Titanic. Décidément, j'ai du mal, cette rentrée ne passe pas. J'ai passé trop de temps au grand air.)

Efficace

Pas grand chose à écrire. A la maison je range et je jette. (Je fais de la place pour les futurs livres). Atmosphère de fin de règne au bureau, et ce n'est pas réjouissant. Je retourne ramer; en fait je ne pense plus qu'à ça. Cela libère beaucoup d'énergie, je ne tiens plus en place, j'ai du mal à rester assise une après-midi entière (d'ailleurs je ne reste pas assise).

Je fais des visites éclair à des blogs de self-help, parce que je m'ennuie ou que je n'ai pas envie de faire ce que j'ai à faire (je ne me leurre pas. Je sais bien que ce qui me manque, c'est le désir).
Je suis tombée sur ce billet, qui me réjouit (je traduis le billet, mais pas les liens, débrouillez-vous (de toute façon je doute que qui ce soit de "mes" lecteurs se lance là-dedans (dommage, ce serait drôle))).:

La liste de conseils la plus brève du monde

- Je veux perdre du poids. Mange moins et bouge plus.

- Je veux ausi être en forme. Mange moins de cochonneries et davantage d'aliments sains.

-Je veux des abdos. Mange TRÈS sainement et soulève de la fonte, comme Saint.

- Je veux prendre du muscle et du poids. Soulève de la fonte, mange suffisamment de protéines, et augmente ta prise de calories.

- Je veux des résultats. Note tout. "Ce qui est évalué s'améliore".

- Ai-je besoin de m'inscrire en salle de muscu? Nope.

- Je n'ai pas le temps de m'entraîner. Mais si, tu l'as.

- Je n'aime pas [tel aliment diététique]. N'en mange pas. Mange davantage d'un aliment diététique que TU AIMES.

- Je n'aime pas [tel exercice de muscu]. Alors ne le fais pas.

- J'aime beaucoup [tel exercice de muscu]. Parfait, répète-le davantage.

- Est-ce que je devrais prendre [tel complément alimentaire hors de prix]? Non, dépense l'argent économisé en choisissant des aliments plus sains.

- [Tel exercice de muscu] me fait mal. Revois ta position ou choisis un autre exercice qui fait travailler le même groupe de muscles.

- Je ne suis pas motivé aujourd'hui. Maintenant tu l'es.

Sous le signe de l'Amérique latine

Ce matin, les réductions dans Jean Delumeau (suite du Catholicisme entre Luther et Voltaire); à midi la Bolivie dans Blackthorn (n'importe quel film avec des (beaucoup de) paysages panoramiques réussira à me séduire, qu'importe le scénario); ce soir le Mexique sur France Musique.

A la déchetterie

Samedi neuf heures et demie. Je suis l'une des premières à la déchetterire, c'est la première fois que j'y viens. C'est assez propre, une décharge en plein air, mais triée. Bizarrement cela m'apaise; moi qui ne peux appuyer sur une touche de mon portable sans imaginer quel métal rare entre en jeu, de quelle mine il provient, exploitée par combien d'enfants, je me sens un peu consolée à l'idée que tout ce qui est ici va servir, resservir, échapper au moins marginalement au grand gaspillage.

Je me fais probablement des illusions. Mais que faire d'autre?

Tout cela n'est pas très catholique.

« Elle fait dans le spirituel, tendance bouddhiste Christian Bobin. Â»

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