Bon anniversaire, Matoo

J'ai découvert Matoo en janvier 2004 (le 25, sans doute), en faisant une recherche sur versatile (pour des problèmes de traduction et de faux-amis).

Je me fais un cadeau à moi toute seule : florilège de mes posts préférés (si j'en oublie, je les rajouterai plus tard), ce qui me permettra de les retrouver vite quand j'en ai besoin (car je les cite régulièrement, sur mes blogs ou IRL).

Dans les premiers billets, un qui m'avait marqué était celui sur les petits pains au chocolat. J'avais admiré la façon dont Matoo avait rendu son billet aussi entêtant que Joe Dassin. Et la trouvaille de "ZarbiGuy".

(Et là, c'est horrible, je pars à la recherche des posts qui m'ont marqués, je balaie les billets du regard, et je m'aperçois que je pourrais en linker des dizaines… Pas plus de dix, allons, pas plus de dix.)

Matoo et la famille : le figuier, le tonton installé depuis en Australie, la grand-tante, personnage mythique, morte il n'y a pas si longtemps (j'y pense parfois, surtout en ce moment), et le cousin mort. (En relisant ce dernier post, qui est en fait l'un des premiers que j'ai lus, puisqu'en janvier 2004 j'ai repris le blog dans l'ordre, je me dis qu'inconsciemment, la puissance de ce billet a dû jouer quand dans mon désarroi après la mort de Jacqueline (novembre 2004), j'ai acheté la saison 1 de SFU.)

Rebelle attitude: le coup du kilt.

Les expressions matoosiennes: Rantanplan des steppes (devenu célèbre à la maison à cause du premier commentaire: «Comment, ce n'est pas le vrai Tigrou?» et Gné (utilisé fréquemment à table, le poing levé, comme tenant la pancarte).

L'observation du quotidien: une petite maison", une tache, une plaque d'égoût, la barre de métro. (Vous avez compris le principe: Matoo réussit à la fois à regarder l'invisible et à dormir les yeux ouverts).

Le sexe: un fantasme (cela m'avait beaucoup fait rire, parce qu'au même moment sur un forum conduit par un homosexuel notoire se déclenchait une campagne de protestation contre l'insécurité dans les transports… Question de regards), une analyse (en passant) du sewisme ambiant (mais il y en a d'autres, en particulier ce fascinant billet autour d'une actrice porno des années 70), et pour ceux qui ont le cœur bien accroché, le moignoning (attention, je ne plaisante pas, cela peut choquer) (école des pdblogueurs, du moins ceux que je lis: la tolérance. Tant que cela ne fait de mal à personne et rend heureux, ne pas juger, ne pas condamner.)

Bon, il y a les vacances, les amis, les voyages (ça va souvent ensemble (ah oui, ce billet)), les souvenirs d'enfance (entre la première calculatrice et les dessins animés), Marc Aurèle, un peu le boulot, la drague et les mecs (et la recherche de l'ammûûûr que nous avons suivie toutes ces années (trois ans stables maintenant: c'est bôôô (mais non, je ne me moque pas, je suis contente))), les films, la musique, les comptes rendus de lecture. Je vous mets un billet "livres" en lien: je n'ai pas lu tous les livres cités, mais ceux que j'ai lus valent effectivement la peine.


Et si vous ne lisez qu'un billet, lisez celui-ci.

Aller-retour éclair en Beauce

Ouzouer, Saint-Sigismond, Sainte Péravy-la-Colombe,… Ciel gris pluie intermitente toits bleus, je sais qu'entre tous les palais du monde, je choisirais peut-être, sans doute, une école de Beauce ou de Sologne, ardoise, murs blancs-gris, fenêtres encadrées de briques rouges et blanches.
Peut-être, peut-être pas. Je songe souvent à «Heureux qui comme Ulysse», me demandant pourquoi l'on revient en France quand on a connu l'Italie. Entre la Possonnière et le Pincio… La différence est dans la sérénité. Si je ne finis pas à Venise je finirai à Blois.

Je suis calme. Parfois les choses sont simples, évidentes. Pour certaines personnes, dès qu'on sait, on vient, c'est tout.

Finalement les enterrements sont peut-être la meilleure des "fêtes" de famille, parce qu'ils ne sont pas réservés à la famille, parce qu'il n'y a pas d'invitation. On vient si on se sent concerné, par le mort ou les vivants. On vient pour être là, pour avoir mal ensemble, pour se tenir chaud tristement. Et ce n'est pas si triste car on évoque, on convoque, les bons souvenirs et les bons moments, les histoires un peu folles qu'on aurait sans doute dû éviter mais qu'on a eu bien raison de ne pas. Ce qu'on évoque, c'est la vie qui n'en finit pas de vibrer. On fait des projets. L'année prochaine, les 80 ans de René. Nous allons fêter cela tous ensemble. Nous allons sonner le ban et l'arrière-ban. Et nous viendrons. Seuls les morts seront excusés et encore, ils peuvent venir à l'état de fantômes. Ils seront bienvenus.

Souvenirs

Dans cette pièce, il y a très longtemps, j'ai appris à jouer à «La vache qui tache» (si, c'est un moment très important).
Aujourd'hui, j'y suis retournée pour la première fois après toutes ces années.


Fantasme

— Tu as déjà eu envie de me quitter… pour un autre homme ?
— Non, pas pour un autre homme, pour être seule… Parfois je rêve d'être seule dans une chambre d'hôtel, une chambre climatisée, de déjeuner sans que personne ne me bouscule, et de boire du Sprite Light.

Crazy night : un film à la fois convenu et gentiment déjanté, sans prétention mais amusant.

Anesthésie

C'est drôle, la situation au milieu de laquelle je me trouve aujourd'hui m'aurait totalement paniquée il y a vingt ans. Maintenant je ne ressens rien. Ni chaud, ni froid, ni peur, ni colère, à peine un léger agacement. Un peu de mal à respirer par instants.
Sinon, rien.


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Précisions cinq ans plus tard: Avis à tiers détenteur ce matin sur le Crédit Lyonnais. Je viens de donner un RIB pour que mon salaire n'arrive plus sur le compte joint.

Enquête

Les questions sont ici.

1/ Par coagulation de choses vues, lues, vécues, par imitation ou différenciation, par goût de la simplification ou de la beauté ou de la vérité.

2/ Ils s'enracinent essentiellement dans l'enfance. J'ai été très marquée par un ami de mon père, banquier, qui disait: «L'argent, ça sert à réaliser les rêves d'enfant.» C'est ce dont j'ai rêvé et ce que je regrette de ne pas avoir tenté parce que je ne savais pas qu'il était possible d'essayer. Rattrapper le temps perdu de l'ignorance. (Impossible, je sais. j'essaie quand même.)

3/ La crasse, la peinture jaunie par le temps !

4/ L'espoir de trouver une solution simple et définitive (sans espoir, hélas.)

5/ Les rognons, le foie de veau.

6/ Non. Je ne sais pas écrire cela (sauf à écrire quelque chose comme Dashiel Hammett. Celle-là, je pourrais l'écrire. Mais à qui envoyer ça que cela fasse rire? Je ne connais que des hommes abominablement romantiques: l'amour, c'est sérieux.)

7/ Cela peut arriver. Mais ce qui me décide à ouvrir un livre, c'est surtout un autre livre. Les filiations spirituelles.

8/ Rock ou valse. J'aurais tant aimé bien savoir danser !



Répondu le 31/12/2014.

Pas le temps

Je gère mes soirées comme un manche, je ne fais rien, rien d'utile, et je n'ai rien le temps de faire. Remords et courrier en retard.

Délation institutionnelle

Billet simplificateur (ou simplifié): je donne les principes:

La CNIL interdit à l'Etat de pouvoir identifier ses citoyens sous un numéro unique (comme le numéro de Sécurité sociale, par exemple. D'ailleurs ce numéro de SS est tabou, on se demande pourquoi. Ainsi les entreprises vous donnent un matricule, elles n'ont pas le droit d'utiliser le numéro de SS… indispensable par ailleurs pour gérer les relations avec les différents organismes sociaux).
C'est gentil, ça part d'un bon sentiment. On se demande à quoi cela peut bien servir (le jour où un dirigeant mal intentionné voudra rapprocher les différents fichiers, cela ne lui prendra pas beaucoup de temps, surtout aujourd'hui), mais c'est touchant, cette volonté "de ne pas reconduire les erreurs du passé" (sachant que les listes de juifs en 40 et 41 ont été constituées par appel à la population: obligation d'aller se faire enregistrer. Quelle différence avec déposer un dossier à la préfecture quand on est sans papier? On est dans le déclaratif, la démarche volontaire, pas besoin de fichier préalable pour cela.)

La lutte anti-blanchiment/anti-terrorisme (dite LAB-LAT) fonctionne à contre-courant de cette démarche. Elle impose aux entreprises opérant dans certains secteurs dits sensibles (la banque, l'assurance, etc) de s'informer sur l'origine des fonds déposés (héritage, gain au loto, vente immobilière, honoraires, contrat important, etc)1, mais plus encore, d'avoir une "vision globale" de leurs clients, c'est-à-dire de savoir regrouper les informations qu'elles détiennent sur chacun d'eux à travers leurs différents comptes, contrats et produits de placement, dans différents endroits de France ou de la planète. Ces entreprises doivent déclarer à Tracfin les fonds dont l'origine est inconnue (dont le client refuse de dévoiler la source), mais aussi les comportements louches (le plus souvent des opérations de placement dont le dénouement précipité fait penser à du blanchiment).

Auparavant, cette vigilance constante ne concernait que certains types d'opérations finalement assez rares dans une vie ordinaire de petite banque de province ou de mutuelle niortaise. Mais désormais doit être déclarée toute opération qui, si elle était frauduleuse, serait passible d'au moins un an de prison: cela étend le champ de la vigilance à la fraude fiscale, beaucoup plus courante que le financement du terrorisme…

Cela revient à attendre des banques et des assurances qu'elles se transforment en un vaste réseau de délation organisée.


Note
1 : Ce qui m'agace, c'est que l'Union européenne a refusé de mettre cette mesure en place au moment du passage à l'euro, alors que cela aurait été l'occasion rêvée de mettre la main sur les gros trafiquants… ou tout au moins d'assécher leurs capitaux en les empêchant de les convertir facilement.

Calme

La plus tranquille des journées depuis une éternité.

Gâteau aux noisettes.

Vaux, j'aime je n'aime pas

Je n'aime pas les jardins à la française, écrasés de soleil, sans ombre.
J'aime les croquis de Le Nôtre, son esprit géométriques et ses rêves. J'aime la bière locale (blonde: en 75 cl, elle n'existe que blonde) bue le long des haies en papotant.

Je n'aime pas le hall d'entrée, vide, disproportionné, humide, sans chaleur ni humaine, ni mobilière, ni immobilière.
J'aime la charpente, les outils et le vocabulaire des charpentiers. J'aime la vue du haut du clocheton. J'aimerais acheter une tuile (cinq euros) mais ce n'est pas prévu sur le site.

Je n'aime pas le destin de Fouquet, la trahison de ses pairs (quoi qu'il ait fait par ailleurs), l'enfermement durant 19 ans, le passage brutal des fastes au dénument. Je frémis d'horreur quand je tente de me représenter l'ennui de toutes ces heures à vivre inutiles et vides.
J'aime les photos de famille (dit-on Vogü-é ou Vogueuil?), le nom de duc de Praslins, la fidélité de Madame de Sévigné et de La Fontaine, et tous ceux qui furent fidèles alors que c'était dangereux.

J'aime le jeune homme qui n'a pas froid dans la cuisine (sa position contre le radiateur, les mains inoccupées, me rappelle Fouquet représenté dans son cachot), les chasubles des prêtres taillées dans les robes de mariées.

Je n'aime pas les réflexions des puristes, qui tordent le nez parce que les statues du jardin ne sont pas "d'époque" et que la bibliothèque a été reconstituée.
J'aime le kitsch de la boutique de souvenirs, si commercial, mais témoignant d'un attachement naïf de la part des acheteurs, d'une sorte de ''worship'ing'', d'un désir d'adoration ou d'esbrouffe qui m'émeut ou me fait rire.

La gloire c'est : signer une tuile de Vaux (de l'ardoise d'Angers) et qu'elle soit exposée sous vitrine plutôt que posée sur le toit.







Note en mai 2015.
Cette journée devait être une sortie cruchons mais finalement seuls Patrick et Aline sont venus. J'étais tellement en larmes que j'ai songé à annuler. Je m'en suis empêchée, me tenant à la conviction qu'il ne fallait annuler aucun engagement, que tout renoncement ne ferait que renforcer mon sentiment de vacuité et de ratage.
J'ai caché mes larmes comme je pouvais, et au fur à mesure de la journée c'est allé mieux, grâce à leur conversation.

Le manège de La Défense

Lorsque j'avais vu cet éléphant, je m'était dit «Tiens, on dirait La maison à vapeur» (sans doute mon Jules Verne préféré, parce que ce doit être le premier que j'ai lu).





Bingo, la décoration du manège est entièrement inspirée de thèmes julesverniens.


Déjeuné avec Matoo. Il a perdu des joues et porte bien le costard.


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Note le 23 mai 2015
Je lui ai raconté la situation. J'ai beaucoup parlé, j'ai un peu honte en y repensant. Il a été très gentil.

Je copie les notes que j'avais écrites dans la partie non publiée du blog. Je suppose que les "questions" étaient celles d'H. qui n'a pas compris pourquoi j'étais si bouleversée — plus tard, quand j'ai été capable de parler, il n'a jamais admis que j'ai pu avoir peur que les huissiers débarquent à la maison, jamais admis qu'il y avait quelques raisons de s'inquiéter, que cela aurait pu choquer les enfants.
Donc les mots de l'époque que je n'ai pas mis en ligne parce que je ne voulais pas qu'on m'en parle, qu'on me demande de mes nouvelles: «Un chose est sûre, je ne sais pas répondre aux questions. Je ne peux pas répondre. Pas le courage, pas la force, la rage qui monte, tout de suite, la colère ne pas réussir à s'expliquer. Je suis autiste.

Crise de larme.»

Identité régionale II

Ponton d'aviron. Mise à l'eau d'une yolette.

— Fais attention, tu vas tomber à l'eau ! Mais qu'est-ce que tu fais ?
— Je prends soin du matériel. J'ai été élevée dans l'idée que les hommes se remplaçaient plus facilement que le matériel.
— Tu es bretonne ?

Questions embarrassantes, il est vrai, mais qui ne sont pas situées au-delà de toute conjecture.

- Le remplissage (l'emplissage) de la Méditerranée par l'Océan atlantique s'est terminé un 14 janvier, mais j'ai oublié l'année.
- La mer est-elle haute partout en même temps sur la planète? (S'agit-il d'une translation d'une côte à l'autre ou d'une élévation de l'océan en son centre? (ce qui serait vraiment bizarre, mais bon)).
- Il n'y a pas de marée aux Antilles.
- J'aime beaucoup Joyce.
- Quel est le plus vieux manuscrit, la plus vieille version, de L'Odyssée qui nous soit parvenu? Et où se trouve-t-il?
- Tentative pour récupérer une affiche. Je progresse. Je sais maintenant qu'elle appartient au département des études cognitives (DEC).

29 rue d'Ulm. Demandez M. Fernigaud et vous pourrez errer librement dans les étages. Prenez des photos en noir et blanc et vendez-les comme datant de Marie Curie (mais faites vite, dans deux ou trois ans ce ne sera sans doute plus possible).






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Ajout en mai 2015 :
Commencé les démarches pour ouvrir un compte à part. Je pense à ma tante qui avait dit à ma mère quand elle avait recommencé à travailler: «Tout plutôt qu'attendre les huissiers à la maison.»

Matin blême

Tout le monde est réuni autour de la table du petit déjeuner un jour de semaine, ce qui est exceptionnel.
Tout le monde est silencieux, ce qui est également exceptionnel (six personnes, pas un bruit, même pas celui de la mastication.)
Question de ma fille (d'un ton accusateur et moralisant, exactement celui des enfants de la pub Bob l'éponge qui passe au cinéma («Maintenant les parents vous allez vous amuser!» (Qu'on m'amène le réalisateur, que je l'écorche vif. Et tous les adultes qui ont accepté de tourner dans ce truc))): «Mais pourquoi on passe sa vie à la gagner?» Dans un sens je suis soulagée: enfin une question normale. Je lui dis tout de suite qu'il n'y a pas de raison et que vivre est un choix? Je réponds: «A cause d'Adam et Eve.» (Heureusement qu'elle n'écoutait pas sinon je me serais fait engueuler). Et j'ajoute, parce que c'est plus fort que moi et que je pense toujours à cette scène des Sept Mercenaires, quand l'un des héros morigène un petit garçon qui méprise son père paysan et admire les tueurs: «De toute façon la vie c'est très humble, pas très flashy.» (Heureusement elle est déjà partie. Phrase ridicule à prononcer, scène ridicule à raconter, je dois être un peu maso (plonger la tête la première dans sa peur, conversation inattendue dimanche par chat avec une personne rencontrée une unique fois en 2008… Igitur, la peur du noir dont on se souvient le jour. Ahlala la littérature…))

Travaux dans la rue, circulation sur une seule file, le bus slalome. RER en retard, incident mécanique décelé à la sortie des garages, dans l'autre sens une personne est tombée en montant dans une wagon, il a fallu une "intervention", un train est supprimé à cause du retard pris.
Trajet debout, je descends de mes chaussures et fais discrètement le trajet pieds nus (afin d'être stable, de lire sans me tenir ni abîmer le livre (ne pas en casser le dos — ne pas me casser la figure)).
Finnegans Wake. «All the world's in want and is writing a letters». Is There Anybody Out There? Hey! It looks like You're writing a letter! (C'est si facile désormais que nous avons le principe et l'autorisation).

Dernière épreuve, l'ascenseur. Un sur six en panne, comme d'hab. Qui s'arrête à presque autant d'étages que de personnes ascendantes. Portes poussives, qui hésitent à se fermer, prennent leur élan pour accomplir leur jonction en accélérant sur la fin, comme fières d'y parvenir.
J'arrive dans mon bureau en me disant qu'Indiana Jones n'est qu'un petit joueur.

Un peu surprise

Soirée à l'opéra de Massy, selon une tradition désormais bien établie.

Hum. Faire reprendre en bis par des collègiens une chanson célébrant le droit de cuissage… On se réconforte en se disant (en espérant) que les enfants n'ont pas compris ce qu'ils chantaient.

Un rêve

Dans les "Postsecret" du jour, cette photo :






Cette nuit j'ai rêvé que je tenais la main de Paul Rivière pendant qu'il mourait (à la façon dont on meurt dans les films). Mais comme chaque fois que je rêve de mort, la mort est restée inatteignable, souffle suspendu, impossibilité de "rendre" le dernier souffle.

Plus tard je devais me cacher (puisque malgré tout Paul était mort) car il m'avait donné son livret A avant de mourir et ses héritiers me poursuivaient.

Je me suis réveillée, je me suis levée, et je me suis dit que tout était dit.

Rien

Jeudi 13 mai: Une lettre d'huissier. Vu Imogène. Catherine Frot est jolie et le film agréable, soigné dans les détails. Evidemment un peu vieux jeu, charmamment démodé.
Vendredi : Ma boîte fait le pont. Pour une fois c'est moi qui du fond de mon lit entends les autres partir.
Samedi : Est-ce qu'apprendre la belote à une Allemande, c'est trahir? Ménage. Kiwis.
Dimanche : A ma belle-mère qui me demande "Et vous?" pour prendre des nouvelles, je parle du froid de cet horrible mois de mai.





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Note cinq ans plus tard (mai 2015)
Je précise que le titre de ce billet reflétait une amertume et un désarroi profonds: nous venions de recevoir une lettre d'huissier avec menace de saisie des meubles. Hervé était en plein déni (il y est toujours); ce n'était pas de sa faute, le RSI s'était trompé, etc. (mais je retrouverai dans les semaines et les mois qui suivraient, au hasard des déplacements de papiers à classer, des lettres AR qu'il n'avait jamais ouvertes; nous étions en mai et la déclaration d'impôts pour sa société n'était toujours pas faite, etc).
Je me suis effondrée. Le soir même il me fallut un anti-spamodique, je n'arrivais plus à m'arrêter de pleureur, je suffoquais.
Dans les semaines qui ont suivi, j'ai compris, j'ai découvert, que toutes ces années où j'avais techniquement subvenu aux besoins du ménage, j'avais continué à croire aux promesses qu'il m'avait faites avant qu'on se marie: qu'il prendrait soin de moi. En réalité, c'était l'inverse, c'était moi qui prenais soin de lui, depuis tout ce temps. J'ai été aveugle toutes ces années, complice de ce grand mensonge.
Quelle importance? Eh bien une importance fondamentale dans ma vision de moi-même: finalement il ne valait pas mieux que moi, finalement il se trompait autant que moi, voire plus si on considérait les conséquences (je n'étais pas si nulle!). Et surtout, je ne devais pas croire ce qu'il disait. Je ne devais croire que ce que je voyais. L'amour n'était pas dans les mots mais dans les actes, et moi à qui il avait souvent reproché ma froideur, j'avais posé plus d'actes que lui. Toute ma vision du monde était à inverser, je me trompais, je m'étais trompée sur tout depuis très longtemps.

Pour le moment, je suis en larmes, dans la cuisine, dans la métro, sous la douche, au bureau, et il faut que je le cache devant Déborah et les enfants. C'est épouvantable. Le monde s'effondre devant moi, je découvre que H. met les enfants en danger et qu'il ne le reconnaît pas.

Cruchons III : une vraie question

toujours Sidoine

James Joyce considérait que son œuvre n'était pas immorale, mais celle de D.H. Lawrence, oui; Lawrence pensait exactement l'inverse.

Cruchons II : charade

due à Sidoine (Evidemment pour nous c'était un peu plus facile puisque cela venait dans le courant de la conversation. Indice: nous parlions du décorum des dîners à Sainte-Hélène) :

Mon premier est un mode d'éclairage;
mo second est une ville du sud de la France;
mon troisième est un gaz;

mon tout est un événement survenu en 1821.

Cruchons I : Ramsès II

Il manquera à ce billet la truculence de Laurent nous racontant l'anecdote vendredi dernier, au Petit Broc.

Tout humain, même à l'état de dépouille, de cadavre, de restes mortuaires, circulant sur le territoire français doit posséder un passeport. C'est ainsi qu'on établit un passeport égyptien à Ramsès II lorsque sa momie vint en France à des fins d'analyses scientifiques.
A la rubrique profession il fut noté : «Roi», et à ce titre il lui fut rendu les honneurs militaires à l'aéroport de Villacoublay à son arrivée comme à son départ.

A l'époque, Mme Desroches Noblecourt était encore conservatrice des musées, et elle avait dans l'idée que Ramsès devait absolument revoir "son" obélisque. Valéry Giscard d'Estaing décida donc que le convoi ramenant la momie à Villacoublay ferait une ou deux fois le tour de la Concorde.

Il est bien certain qu'avec de telles attentions nous sommes dans la délicatesse chère à Barthes.

Réconfortant

Allée ramer malgré le froid et mon tout petit moral.

Axiome de base que j'ai pu vérifier une fois encore : les gens gentils sont gentils.

L'attente me manque

Je m'aperçois que si depuis le début de l'année les midis me semblaient vides, c'est que j'attendais. Si je me résolvais le vendredi à aller ramer, c'est qu'il était trop tard cette semaine-là. Toutes les semaines avaient un goût de désert, d'étendue plate illimitée. Je ne comprenais pas pourquoi. Je ne comprends que maintenant qu'il leur manquait leur ponctuation.
Je n'ai plus à attendre et cela laisse un vide.

...

En fait je ne me remets pas de la mort de Paul.

La question du jour

Pourquoi ai-je un message en provenance du portable de Gvgvsse en date du 8 mai 12h34 me disant mot pour mot (ni plus, ni moins): «Ma chérie, reste au lit»?

Toutes les explications sont bienvenues.

Un point sur les réseaux sociaux (enfin, surtout sur FB)

Depuis quelques jours, les touitteux et blogueurs que je suis expliquent les derniers méfaits de FB et proposent des astuces pour s'en défendre.
Je mets dans ce billet un peu tout ce que j'ai vu dernièrement (tout est disponible en français, c'est exceptionnel et souligne sans doute que l'inquiétude gagne):

D'abord, pourquoi nous avons besoin de réseaux sociaux: un magnifique récapitulatif de l'évolution en cinq ans de la politique de Facebook concernant les données privées.

Ensuite, les derniers développements de FB :
- Comment FB partage ce qu'il sait de nous (un peu technique, mais cela amusera bien un ou deux lecteurs);
- comment bloquer le bouton "j'aime" dans les sites hors FB afin d'éviter qu'ils n'aient accès à vos données FB (l'autre solution est peut-être de ne jamais cliquer sur "j'aime", mais je n'en suis pas si sûre. Pas bien compris ce point); ou à l'inverse pourquoi ne pas l'installer ou pourquoi le désinstaller de son site;
- comment effacer son mur FB en quelques minutes (à mon avis, plus efficace que fermer ou demander une suppression de compte: on peut supposer que le dernier état de votre compte FB est celui qui finit par primer sur toutes les sauvegardes précédentes conservées dans les coulisses de FB. Si vous effacez votre mur, ce qui sera sauvegardé sera un mur vide (un peu comme lorsqu'on écrase un billet par un autre dans un blog: ce que conserve Google, c'est le dernier état du billet).

Enfin, il faut savoir qu'il existe des réseaux pour à peu près tout (même si je ne sais pas trop comment les trouver). Voici dix exemples, ceux-là en anglais (se faire pousser des moustaches, aimer les vampires ou lire l'avenir, se retrouver entre baby-boomers (comprendre "aînés" pour ne pas dire "retraités"), entre génies, entre futurs divorcés, etc).

Retour

Hotel Bugatti à Molsheim, pique-nique dans les jardins du château de Lunéville, bergamottes place Stanislas, kebab à Sézanne.

Identités régionales

A prononcer avec l'accent haut-marnais:

— Nous, dans ma boîte, on est pour ainsi dire espagnol; eh bien, y'a un gars qui m'expliquait, on dit toujours les Basques, mais tu peux avoir un chef d'atelier qui parle pas basque avec des ouvriers basques, mais tu peux pas avoir un chef d'atelier qui parle pas catalan avec des ouvriers catalans…
— Oh moi j'dis rien, j'chuis une balibeux, alors… D'ailleurs à Nogent on l'dit bien, sans les balibeux, y'aurait pas d'vie. Enfin, ma maison elle est balibeux, mais mon garage il est fouéroux, le propriétaire quand il a vendu il m'l'a dit tout de suite.


Une fois rentrée j'ai fait une recherche et je suis tombée sur le curieux blog d'un gendarme curieux.

Au boulot !

Retour à un peu de traduction de self-help blog (j'aime bien, ça me rajeunit. X. dans la panade à qui je demandais s'il voulait quelques liens vers ce genre de blogs me répondait mi-hautain mi-désabusé: «Mais je SAIS ce qu'il faut faire». Oui bien sûr. Mais ce que j'aime (pourquoi je préfère les blogs aux livres), c'est le côté "Non Jeff t'es pas tout seul": c'est pas possible qu'on en soit tous là… Ça me fait rire et ça me rassure.)
NB: c'est à peine une traduction, plutôt une adaptation (par extraits).
Mon conseil désormais : arrêtez de penser compliqué.

Etre efficace, tel que je le pratique aujourd'hui, est simple: je prends la tâche la plus importante que je veux accomplir dans la journée, j'éloigne les distractions, et je m'y mets.
Vous n'avez pas besoin de To-do-list, tout au plus d'une liste des choses à ne pas oublier. N'ayez qu'une liste, mais ne tournicotez pas autour. Choisissez une tâche, et commencez.

De même, quand j'ai voulu me désendetter, j'ai essayé différents logiciels, j'ai planifié mes remboursements, j'ai traqué mes dépenses, etc. C'était compliqué, croyez-moi.
Maintenant je sais que c'est simple: d'abord arrêter les dépenses inutiles. Ensuite se servir de tout ce qu'on arrive à économiser pour rembourser une dette à la fois (d'abord se constituer un fonds d'urgence d'au moins 500 euros), rembourser cette dette et s'attaquer à la la suivante.

Quand j'ai commencé à blogguer en janvier 2007, j'ai étudié des douzaines de plateformes et de logiciels, de thèmes, d'offres publicitaires associées, d'ebooks, d'articles sur tous les sujets blogables possibles. C'était normal, puisque je découvrais le domaine.
Mais aujourd'hui, je sais que c'est simple: choisir un sujet, écrire, publier. Il est ensuite possible de faire de la publicité sur twitter ou facebook, mais ça n'a pas beaucoup d'importance. Si vous écrivez intéressant ou utile, les gens vous trouveront. Ecrivez et publiez.

Trouvez la façon la plus simple d'agir, et commencez. Vous apprendrez en avançant.

Leo Babauta de Zen habits
PS : La même ici: commencez à partir du point où vous vous trouvez (ce qui me fait penser à la vieille blague de mon père: «D'ici on ne peut pas y aller»).
- un moteur qui semble agréger une liste de blogs de self help.

AG de l'association des amis de Cerisy

Je crois bien y être allée avant tout pour voir la bibliothèque de l'Arsenal (las, point de photo, plus de batterie, pas assez de lumière).
(Mais aussi, je m'en suis avisée mélancoliquement, parce que toujours j'attends et j'espère: je n'arrive pas à croire que je suis la seule à m'intéresser à Cerisy, Coutances, à Joyce, à Proust,… Que sont mes amis devenus, mes professeurs, mes camarades de classe… Vraiment, je ne croiserai jamais personne venu du passé? Et pourquoi attendre cela, alors que je m'entendais si mal avec eux? au nom de la littérature, au nom du désir, au nom du désir d'avoir la preuve que tout cela n'était pas qu'illusion, pas que snobisme et prétention, que pour quelques-uns, au moins, c'était sérieux, important, engageant… (C'est ridicule, quel pourcentage de chances de croiser au hasard des gens si longtemps après dans des lieux aussi spécialisés? — Mais justement, parce que ce sont des lieux spécialisés…)). Mais bon.

Je vous laisse découvrir le programme ici. Kafka m'intéresserait, mais hélas… ni temps ni argent. Une amie, blogueuse par ailleurs, intervient dans le colloque Poésie et politique au XXe siècle (et donc je vous le recommande chaleureusement).

Rapport moral, rapport financier. La Poste, la SNCF, la RATP ont regagné un ou deux points dans mon estime (ce qui ne les fait pas monter bien haut) car ils participent au financement de Cerisy via un "Cercle des Partenaires". (La BNP devrait bien en faire autant pour ses péchés.)

Histoire drôle pour terminer: impossible de mener des travaux à Cerisy sans avoir l'accord des Monuments historiques. Après des décennies d'expérience, cela se passe plutôt bien. Cette année est parue une nouvelle procédure dans le cadre de la simplification des rapports avec l'administration. Accord suspensif donc lorsque l'association demande l'autorisation de remplacer la porte des Escures (anciennes écuries transformées en chambres doubles (auxquelles je dois la connaissance d'Elisabeth)) par une porte identique: il faut… un permis de construire.
L'épais dossier est constitué. Réponse de l'administration: vous êtes une personne morale, il nous faut… un plan d'architecte. Qu'à cela ne tienne, Cerisy avait un architecte sous la main (en train de travailler au projet d'aménagement d'une salle accessible aux handicapés). L'architecte fit un beau dessin, le dossier retourna à l'administration concernée… où il attend encore.
La porte sera-t-elle remplacée avant l'été?

Saccharine

Finalement je découvre que le cinéma pourrait constituer un substitut de choix au fait de se bourrer la gueule.

Mammuth

Beaucoup aimé ce film, lent, tendre, absurde et sans ennui.
Il donne l'impression d'avoir été tourné avec une caméra familiale des année 70, peut-être est-ce le cas.
Yolande Moreau et Depardieu arrivent à donner avec rien, à partir des premières secondes où ils sont ensemble, une impalpable impression de tendresse.

Film qui va nulle part, film autour de dingues pas si dingues, qui m'a rappelé, en plus maladroit, les films d'errance à la Jarmush ou la Kaurismaki. (Habituellement quand je trouve qu'un film ou un livre ressemble à d'autres "plus grands", c'est mauvais signe: le film ou le livre était inutile, application pénible de recettes mises au point ailleurs. Mais là, s'agissant d'un film français, je me dis que c'est un début. J'attends avec curiosité et espoir le suivant.)

Quand j'y pense...

Je continue d'indexer Vehesse. Ce matin, je tombe sur ça. L'ami, c'était Paul. J'ai prêté Douglas Adams à Paul… Ma folie (comprendre: mon inconscience) ne m'apparaît jamais que rétrospectivement.

Cependant, s'il me l'a rendu en 2004, c'est que je lui ai prêté en 2003. Il m'est difficile de me représenter la vivacité de son esprit à cette époque. Les derniers souvenirs écrasent les impressions antérieures.

J'avais pris très au sérieux son désir de "lire" (découvrir la littérature) et je tâtonnais, cherchant ce qui lui plaisait, ce qui lui aurait plu, ce qui lui aurait permis de discuter avec ses petits-fils (son grand souci), mélangeant les genres, les degrés de difficulté. Ce n'est que lentement que j'ai admis qu'il ne "lirait" jamais, il était trop tard, cela ne l'intéressait pas assez, il ne pouvait aller à la fin des livres (il les abandonnait sans les terminer).

Je n'ai découvert/compris que très tard que sa passion littéraire aurait été les auteurs latins. Il en avait un souvenir vif, me confiant qu'à une époque il lisait La guerre des Gaules couramment dans le texte. Vers la fin, il avait souvent sur lui une mince plaquette bilingue de Cicéron ou de Lucrèce.

Et ces mots de Fumaroli m'ont touchée au moment où j'en avais la preuve devant les yeux:
C'est au cours de la brève vacance de l'enfance et de l'adolescence que sont semées (ou non) dans la jeunesse les futures ressources de l'esprit, de l'âme et du cœur, dont disposeront (ou non) l'âge adule et le grand âge. Je me retrouve maintenant, senex-puer, au temps des vendanges, lisant et relisant, mais aussi écrivant et réécrivant, étonné de trouver dans ces exercices un remède aussi efficace à la mélancolie de mon automne que l'avaient été, à celle de mon printemps, mes premières plongées dans la lecture.

Marc Fumaroli, préface à Exercices de lecture, p.8 et 9
(Et je m'inquiète, faisant le compte de ce que j'ai lu à l'adolescence: quelle pauvreté.)

La Pérouse

Je voyais Paul une fois par semaine mais je n'osais pas raconter nos rencontres ou ses souvenirs: j'avais peur qu'il ne découvre ce blog et qu'il me juge indiscrète. Ou qu'il le lise, m'obligeant dès lors à me censurer.
(Je lui prêtais sans doute bien plus d'habileté qu'il n'en eut jamais: il s'essaya à l'informatique deux ans trop tard, j'aurais dû insister pour qu'il s'y mette dès qu'il m'en parla. Je n'ai pas osé, plus exactement je ne me sentais pas le droit d'insister, et deux ans plus tard, c'était devenu trop déroutant pour lui, il s'énervait trop vite quand il ne comprenait pas. Il voulait comprendre son ordinateur comme il avait compris sa voiture («Ma première voiture, je l'ai démontée et remontée pour comprendre comment elle fonctionnait»), il ne pouvait accepter d'utiliser sans jamais accéder au coeur du système (quoique dans ma folie je lui eus ramené un ouvrage de vulgarisation sur les ordinateurs (micro-processeurs, carte-mère, etc): s'il voulait comprendre, je voulais l'aider).)
Aujourd'hui ce sont ses petits-enfants qui pourraient trouver ces lignes. J'ose imaginer qu'elles leur feraient plaisir, peut-être qu'ils y découvriraient des aspects inconnus de leur grand-père. Au pire il serait toujours possible de passer ces notes hors ligne.

Ainsi, ce billet avait été rédigé après la visite privée de l'exposition La Pérouse au musée de la Marine à laquelle j'avais été invitée par Paul. A l'époque sa femme allait très mal et il était déjà fatigué. Il n'y avait pas de quoi s'asseoir (conférences (assis) (avec la présence d'un descendant de La Pérouse, aujourd'hui installé aux Etats-Unis, et de chercheurs, animés de la conviction que La Pérouse, en savant qu'il était, avait forcément protégé ses notes, son travail, et qu'il avait dû les enterrer (et leur vie entière à imaginer, à tenter de déchiffrer un code dans les documents retrouvés, un code qui leur permettrait de retrouver la malle forcément cachée… Il me semblait écouter Tournesol dans Le secret de la Licorne)); visite (debout); l'inévitable cocktail (debout): Paul était épuisé mais voulait le cacher, il me fallait donc faire semblant de ne rien remarquer.)

Evidemment, depuis ce soir-là, le passage de Proust a acquis pour moi une nuance supplémentaire, illustrant ce point. (Proust parle donc de la deuxième expédition, celle de Dumont d'Urville qui trouva l'île (contrairement à d'Entrecasteaux) mais non les restes le La Pérouse).
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