Dernier jour.
Je me suis vu attribuer un instructeur qui est également remorqueur. Nous partirons quand tous les planeurs seront en l'air. J'attends sur le terrain, à l'ombre d'une dérive. Au briefing, le chef pilote a commenté «la journée sera au moins aussi bonne qu'hier». Je me demande encore ce qu'il voulait dire car des pilotes commencent à atterrir avant même que j'ai décollé: rien pour tenir en l'air.

Sortie intense et agréable. Vol de pente pour la première fois cette semaine (les autres jours il n'y avait pas de vent), ondelette au-dessus de Sisteron. Nous restons en local car après un début prometteur, nous ne trouvons plus d'ascendance qui nous permettent de monter haut et nous éloigner. JF raconte des anecdotes et me fait rire. Nous tenons presque trois heures en l'air.
— Comment tu tiens ton bras?
— Le coude collé au corps.
— Pose ta main sur ta cuisse et tiens le manche comme un crayon. Tu feras moins de mayonnaise.

Check-list pour préparer l'atterrissage, moment de suspension:
— Tu as bien sorti et verrouillé le train d'atterrissage?
— Euh... j'ai bien tiré le levier, mais c'est étrange, je me retrouve sur le rouge. Je me demande s'il n'est pas resté sorti tout le vol.
— Mais si, on l'a rentré, on en a parlé.
— J'ai expliqué au sol que je vérifiais que ma main atteignait la poignée parce que j'avais eu des problèmes la première fois en Discus, mais je ne suis pas sûre qu'on l'a sorti une fois en vol.
Bref, j'ai ressorti car je venais de le rentrer au moment de l'atterrissage.

Atterrissage. Je suis moulue. Rentrer le planeur au hangar, le laver, le housser. Les autres sont rentrés depuis longtemps; ils ont mis les deux discus démontés dans les remorques. Demain il pleut, tout le monde regagne la région parisienne.
Je pars ranger mes affaires et démonter ma tente. P. remontera le sac des affaires de camping, je ne prends avec moi que les vêtements.

Dernier repas au gîte, j'ai une faim de loup. Transit en voiture jusqu'à Gap. Je n'ai pas osé prendre le bus qui arrivait à la gare avec dix minutes d'avance sur le train de nuit. L'année prochaine, peut-être.