Billets qui ont '2025-11-22' comme date.

Enterrement

Voile de neige ce matin.

Télétravail jusqu'à dix heures, puis direction Mortagne pour un enterrement: le père d'Etienne, Etienne chez qui nous passions nos vacances à Virieu jusque qu'en 2006 (donc surtout avant le début de ce blog. Cette Saint Sylvestre, c'était chez Etienne). Dans les années 2010, H. a souvent travaillé avec cet homme qui avait monté un cabinet de consultant.
C'était un homme étrange, de mon point de vue plutôt désagréable, incapable de parler avec moi sans faire de la provocation mysogine (mais pourquoi? ça lui donnait juste l'air vieux con). J'ai dû le voir trois fois. Il avait beaucoup aidé H. quand celui-ci avait fermé sa première boîte en 2002 («important: laisse de l'argent sur ton compte pour le liquidateur judiciaire, qu'il puisse se servir»). Nous avions alors découvert que tous ceux qui avaient une boîte en avait planté au moins une… et que les liquidateurs judiciaires étaient des requins en eaux troubles. Une vraie mafia.

Enterrement civil, irréel, mauvaise musique (conseil très très sérieux: quelle que soit votre douleur, ne déléguez RIEN lors de l'enterrement de quelqu'un que vous aimez), et surtout cette chose étrange: un enterrement que l'on peut suivre en visio.

Témoignages, quelques enfants (de 60 ans) parlent, le non-dit est lourd car c'était vraiment un monsieur difficile. Je poserai une question à l'un des petits-fils pour savoir quelle est la composition de l'assemblée: un tiers de famille, deux tiers d'amis, me répondra-t-il.
— Ah bon? mais je croyais qu'Etienne avait une grande famille?
— Oui, mais mon grand-père était compliqué, beaucoup ne sont pas là.
— Et toi?
— Oh moi, je l'ai vu deux fois dans ma vie.
Je le sens exaspéré d'être là.
Ce jeune homme a environ 25 ans, son père (un frère d'Etienne) est mort en 2001. Que s'est-il passé? Il n'a donc jamais vu son grand-père? Ça s'est mal passé avec sa mère?

Puis pot au café du commerce («J'aime pas le café, j'aime pas le commerce, mais j'aime le café du commerce»). Buffet, chocolat ou vin chauds (il fait froid!), décompression, partage de nouvelles et mise à jour. («Ah? tu es à Lyon maintenant?») Le covid est passé par là, les vies ont divergé, nous ne nous sommes pas revus depuis longtemps.

Surprise: l'un des frères d'Etienne (jamais vu avant ce jour, mais bien connu car il maintenait les serveurs d'H. circa 2000) me félicite pour mon autre blog. Ça alors. Il loue aussi son aspect historique, son côté témoignage des origines d'internet. Coup de vieux, envie de rire, mais je sais qu'il a raison. Avec l'IA, nous sommes en train de basculer sur autre chose, les blogs d'origine sont des antiquités (et encore, les miens datent de 2006, c'était déjà des suiveurs par rapport aux premiers de 2001 ou 2002.)
Ça alors. Moi qui pensais le basculer sur O2switch et Wordpress (malgré l'avis négatif de Jean Ruaud).
Bon ben. Je vais tout laisser en place (on ne va détruire un témoin du passé!) et sans doute me remettre à y écrire. Il faut juste que je ne m'endorme pas le soir.

Une descente aux enfers toute en douceur

Tai chi. Sieste. Train pour Paris. La damnation de Faust de Berlioz au TCE.

La jeunesse et la beauté des chanteurs (Petr Nekoranec et Victoria Karkacheva) étaient revigorantes (leur amour tout à fait crédible), mais tout cela était quelque peu mou, trop joli et trop gentil. Donnez-moi de l'infernal!

Rien ne correspondait à mon souvenir de la lecture de la pièce (un contrat au début de la pièce signé par Faust pour accéder à la jeunesse, la richesse, le savoir): ici une damnation tardive pour sauver Marguerite, ce qui me paraît tout à fait louable (se vendre pour sauver quelqu'un, est-ce vraiment une raison d'être damné?)
Bref, je ne suis pas sûre d'avoir tout compris. Dommage pour un opéra chanté en français.

Pour ceux qui connaissent, je lis les tomes 58, 59 et 60 de One Piece. J'accuse le coup. (Dans le train, un Japonais de 25 ans est enchanté de ma lecture et me déclare qu'en tant que Japonais, il est très fier de One Piece. Je le comprends.)
Pour ceux qui ne connaissent pas, c'est l'équivalent de la fin des tomes 5 et 6 d'Harry Potter.
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