Un pianiste pressé
Par Alice, vendredi 6 juillet 2007 à 06:20 :: 2007
En découvrant ce billet de Zvezdo l'année dernière, je m'étais promis d'assister à au moins un concert du festival cette année (XVIe ou pas (il faut reconnaître que l'assistance est "marquée", j'ai même vu un col cassé et un nœud pap sur un jeune homme dont le plaisir était sans doute d'en faire un peu trop (en revanche, je suis sûre que la grande blonde devant moi n'imaginait pas que je verrais son Tupperware vide dans son sac à main))), j'aime les roses et Chopin, et j'aime ce nom de Bagatelle, trois raisons d'y assister.
Evidemment, c'était loin de ressembler à ce que j'aurais imaginé, le parfum des roses dans le soir d'été: il faisait froid (H. m'avait apporté un pull à col roulé), il s'est mis à pleuvoir de grosses gouttes glacées pendant l'entracte (écourtée) à la suite de laquelle l'auditoire se moucha et toussa un peu trop à mon goût.
Je fus ravie de constater que les Kreisleriana étaient au programme, un peu surprise par l'interprétation de Laurent Cabasso, extrêmement rapide, ne laissant pas le temps aux notes, dans les mouvements lents, d'atteindre leur plénitude. Je mis cela sur le compte d'une déformation de mon oreille, habituée à l'interprétation de Maurice Pollini. (Je réfléchissais en écoutant que j'étais une auditrice, une spectatrice, une lectrice, d'habitudes: qu'on me change l'instrument, l'interprète, l'acteur, la mise en scène, les voix d'un film, ou même la couverture ou le format d'un livre, et l'œuvre n'est plus la même, je ne la reconnais plus, j'ai perdu mes repères. Mon rapport aux œuvres est construit d'une accumulation de détails).
Je dus reconnaître en écoutant Chopin que j'avais été indulgente en cherchant ainsi des excuses à Cabasso: les Mazurkas furent exécutées au sens propre, je saisis à peine la ligne mélodique de ces morceaux qu'il me semblait pourtant connaître, et les pauvres Mazurkas finissaient par se confondre avec les mouvements rapides des Kreisleriana, tout ressemblant à tout… Très étonnant.
Bon, ce n'est pas grave, mon côté XVIe s'accomodera d'un autre concert, surtout s'il fait beau (et chaud). Cela donnera une seconde chance à H. (se raser) et à C. (ne pas mettre de baskett) de s'intégrer dans le décor. Et cela donnera une seconde chance à Chopin.
Evidemment, c'était loin de ressembler à ce que j'aurais imaginé, le parfum des roses dans le soir d'été: il faisait froid (H. m'avait apporté un pull à col roulé), il s'est mis à pleuvoir de grosses gouttes glacées pendant l'entracte (écourtée) à la suite de laquelle l'auditoire se moucha et toussa un peu trop à mon goût.
Je fus ravie de constater que les Kreisleriana étaient au programme, un peu surprise par l'interprétation de Laurent Cabasso, extrêmement rapide, ne laissant pas le temps aux notes, dans les mouvements lents, d'atteindre leur plénitude. Je mis cela sur le compte d'une déformation de mon oreille, habituée à l'interprétation de Maurice Pollini. (Je réfléchissais en écoutant que j'étais une auditrice, une spectatrice, une lectrice, d'habitudes: qu'on me change l'instrument, l'interprète, l'acteur, la mise en scène, les voix d'un film, ou même la couverture ou le format d'un livre, et l'œuvre n'est plus la même, je ne la reconnais plus, j'ai perdu mes repères. Mon rapport aux œuvres est construit d'une accumulation de détails).
Je dus reconnaître en écoutant Chopin que j'avais été indulgente en cherchant ainsi des excuses à Cabasso: les Mazurkas furent exécutées au sens propre, je saisis à peine la ligne mélodique de ces morceaux qu'il me semblait pourtant connaître, et les pauvres Mazurkas finissaient par se confondre avec les mouvements rapides des Kreisleriana, tout ressemblant à tout… Très étonnant.
Bon, ce n'est pas grave, mon côté XVIe s'accomodera d'un autre concert, surtout s'il fait beau (et chaud). Cela donnera une seconde chance à H. (se raser) et à C. (ne pas mettre de baskett) de s'intégrer dans le décor. Et cela donnera une seconde chance à Chopin.