Billets qui ont 'Caféine' comme nom propre.

Exprime la féminité qui est en toi.

Il y a deux ans, j'ai suivi une formation pour apprendre à interroger les bases SQL. Le formateur free-lance avait appris l'informatique avec grand-papa, ne cachait pas son mépris pour les utilisateurs (que nous étions) et ses clients (pour lesquels il travaillait par ailleurs et qu'il citait en exemple). Bref, un type désagréable.

Pour le déjeuner, nous nous sommes tous retrouvés à la même table, formateur et formés. Les conversations roulant bon train, nous nous retrouvâmes vite à parler Playstation, internet, blogs, WoW, etc., sauf une ou deux minettes larguées et le formateur, considérant ces jeux d'enfants avec le mépris qu'ils méritaient (mais en fait, largué aussi).
Comme à l'époque je faisais quelques expériences sur WoW, je demandais à mon vis-à-vis combien il avait d'avatars (personnages), et sous quelle forme. Il hésita un peu avant d'avouer qu'il avait deux personnages masculins et une elfe. Je compris son hésitation en voyant un sourire goguenard se dessiner sur les lèvres du formateur, prêt à se lancer dans diverses variations sur les tendances efféminées que révélait ce choix. Je coupai court d'une ou deux phrases le remettant gentiment à sa place.

Aujourd'hui, Caféine m'offre un nouveau point de vue sur la question (ce doit être ça, la pragmatique du discours): «Vous connaissez l'adage des joueurs de MMO non ? "Quitte à regarder un cul pendant des heures, autant qu'il soit sexy…"»
Voilà qui me fait regretter de ne plus avoir mon formateur sous la main.

Parents indignes

Dimanche soir. Plus rien à manger, frigo vide (évidemment, puisqu'au lieu de faire les courses hier après-midi nous avons réhabillé ce blog).

Parfois je me demande quelles séquelles va laisser sur les enfants le fait de vivre dans une maison pas rangée, sans ménage, le fait de se faire eux-mêmes des pâtes toutes les fois où nous préférons faire autre chose que la cuisine, de nous servir de banque (ie on leur taxe leur tirelire) chaque fois que nous avons un besoin urgent d'argent liquide (car nous avons été trop étourdis pour prévoir nos retraits d'argent...), dans une maison où seuls comptent les livres, les ordinateurs, le ping-pong...

Bon après tout, on n'en est pas encore là (quoique, finalement,...ça ne leur déplairait peut-être pas d'en être là.)

Back to basic, je vais aller faire une Floraline.

Quand vous vous taisez, votre mari lève le nez

Puisque cette note a été diversement interprétée, je vais donner l'arrière-plan personnel dans lequel s'inscrit ce minuscule incident.

Je me souviens très précisément d'un collègue avec lequel j'étais en train de plaisanter qui me dit : «En somme, quand vous arrêtez de parler, votre mari sort la tête de son journal pour voir ce qui se passe».
J'avais ri de bon cœur.

Rentrée à la maison, je racontai l'anecdote à H. qui à ma grande surprise se fâcha: ces clichés étaient insupportables, c'était inadmissible d'être aussi conventionnel, etc.
Je restai stupéfaite, à me demander si finalement mon collègue n'aurait pas eu au moins un peu raison (puisqu'il provoquait une telle colère), alors que j'avais pris ses mots comme une taquinerie destinée à se moquer de mon infatiguable bavardage.


PS : en recherchant le mot steampunk chez Caféine (l'endroit où je lai rencontré pour la première fois) pour savoir si je pouvais l'appliquer à Indiana Jones (non), j'avais trouvé ça, qui ne devrait pas plaire à Holly.

Un Otaku m'a interdit de devenir un Kévin

Depuis cette vidéo que j'écoute presque chaque jour (ça met de bonne humeur au petit déjeuner), j'ai un désir secret:

— J'aimerais bien jouer à WoW, pour voir ce que c'est.
— Ah non, tu ne vas pas devenir un Kévin!
— Gné ?[1]
C. m'explique, pas trop vite pour que je comprenne (les notes de bas de page représentent mes interruptions (j'ai ajouté des liens pour les quelques lecteurs qui en sauraient encore moins que moi)) :
— Un Kévin, c'est un joueur qui veut se faire passer pour un hard gamer[2] mais tandis que le hard gamer baigne dedans depuis toujours, le Kévin n'a que six mois d'ancienneté. Il parle en SMS, sur les forums il écrit sans arrêt «GG, mec»[3], il insulte les noobs[4] alors qu'il en est un et dit des trucs comme «Yo, j'ai upgradé de level en gagnant six PO et deux XP»[5]

J' ai ressenti une certaine fierté à l'idée de pouvoir passer pour un Kévin. GG, mec.



PS : Pour Matoo.

Notes

[1] cf. ici

[2] un fan de jeux de vidéo

[3] Good Game, mec

[4] nouveaux

[5] je suis monté de niveau en gagnant six pièces d'or et deux (points?) d'expérience.»

Battue, Madame Le Quesnoy

Là, ce n'est plus la rubrique "on s'en fout", mais la rubrique "nawak".

Dédié à Gvgvsse et Zvezdo, ceci est ma contribution au débat «Chantait-on mieux dans les églises de France avant Vatican II?» (Je dois avouer que la question m'a surprise, car je me suis rendue compte que j'étais en plein préjugé: à bien y réfléchir, je n'avais aucune idée de ce qu'on chantait dans les églises dans les années 50 ou 60.)

Merci aux commentateurs de Caféine.

Post incomposé

J'en ai marre de Safari, j'ai l'impression que Netvaïbes ("Netvibes", c'est plouc, m'a appris Matoo) le fait planter. Zou, sur Firefox. Il paraît, H. dixit, que c'est tout de même à l'usage (de programmeur) Opéra qui respecte le mieux les normes supposées être suivies (j'adore les posts simili-geek. À propos, ceux qui ont besoin d'être réveillés peuvent aller voir ça).

Je suis en train de mettre de la sauce tomate partout. H. me bourre le frigo de plats micro-ondes avant de partir, parce qu'il sait que dans le cas contraire je vais manger des céréales toute la semaine à tous les repas — c'est gentil à lui d'y penser. Et donc comme il n'y a personne pour me rappeler les règles de la vie en société (il faut beaucoup de formes quand on dîne seul), je peux enfin manger devant mon ordinateur.
Le problème, c'est que ça refroidit vite. Et puis ce n'est pas très pratique.

Enfin bon, ce serait le bonheur si je n'avais pas si mal à la nuque. C'est la faute à Bruce Willis, ses films sont vraiment fatigants. Il faut qu'il arrête de boire, ses yeux se pochent de plus en plus. Ou alors il utilise la chirurgie esthétique à l'envers: il se les fait pocher pour avoir l'air intéressant (au fait, il paraît qu'Indiana Jones IV est en préparation). J'ai changé de portable aujourd'hui (l'ancien, c'était ça, je l'aurais bien gardé encore un peu, j'aime les dinosaures, mais il commençait à bugguer trop souvent. Dommage), et je pense que si j'apprends à me servir du nouveau un jour, je devrais moi aussi pouvoir hacker la Maison blanche.
Je retiens que pour survivre, il faut dans la plupart des cas rester dans sa voiture, et qu'il ne faut pas jeter sa vieille CB. Sinon... rien à faire, les réalisateurs des Die Hard ne croient pas au terrorisme idéologique, la motivation des terroristes, in fine, c'est toujours l'argent.
Les cascades... Argh, quelle chorégraphie, ça me fait vraiment de la peine de me dire que la plupart des scènes avec l'avion de chasse doivent être virtuelles. Autre tristesse, les méchants parlent désormais français (je les préfère arabes ou allemands.)
Et puis, toujours, inévitablement, la fille du héros se fait enlever. Heureusement, celle-ci est moins nunuche que Kim Bauer (difficile de faire pire, remarquez).

A midi, j'ai déjeuné avec Paul. Roland de la Poype a sorti un livre, L'épopée du Normandie Niémen, que Paul m'a offert. Le livre regorge d'anecdotes, et ce n'était pas ses chaussettes que La Poype avait perdues lors d'une cérémonie soviétique officielle, mais sa médaille, 35 grammes d'or. Ce livre s'inscrit parfaitement dans la continuité de celui de Grossman. Paul a tenté de joindre La Poype au téléphone pour le féliciter, mais celui-ci était absent. Il faudrait peut-être que j'avoue à Paul que j'avais écrit (jamais eu de réponse)... Bah, on verra bien.

Hier soir, j'ai vu La Traversée du temps. Je n'y serais pas aller de mon propre chef, car je m'étais un peu ennuyée devavant Mon voisin Totoro et Nausicaa. Le grand soulagement, c'est que pour une fois les voyages dans le temps ne sont pas traités de façon tragique. Là encore, ce film est fatigant, l'héroïne passe son temps à courir et à tomber. Et à bien y regarder, sans voyage dans le temps, le film se terminerait de la même façon — à l'accident près.

Quand je suis trop fatiguée, le monde se dérobe, je passe mon temps à vérifier que lorsque je pose quelque chose sur une table, c'est bien sur la table que je le pose, et non à côté (je tâte la table avant de poser le verre). Je vois des ombres dans le coin de mes yeux, toute ligne verticale, arbre, poteau, montant de portière, devient un fantôme possible. Il faut que je regarde l'objet en face pour qu'il retrouve sa qualité d'objet. Le pire ce sont les reflets dans les vitrines des magasins, qui s'animent au fur à mesure que j'avance.
Le plus drôle (je dois passer pour un peu attardée), c'est le temps de latence entre une question posée et ma réponse: il faut que je réalise que c'est à moi que la question est posée (puis blanc) puis me souvenir, grâce à la mémoire immédiate, de ce qu'était cette question, puis la reformuler en moi-même, faire un effort de cadrage (de concentration) et enfin répondre.
Je vais me coucher. Un peu de coca, peut-être.
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