Billets qui ont 'Chopin, Frédéric' comme nom propre.

Oulipotes

Il y a tant de vent que j'hésite un moment à me rendre à la TGB. Avis de tempête sur la France. J'y arrive tard, trop tard pour la séance (il paraît que c'était très bien).

Pizzéria. J'interroge Sophie sur son voyage en Russie. Elle m'impressionne, elle a voyagé seule entre Moscou et Saint-Pétersbourg, prenant le train, se débrouillant dans un pays où quasi personne ne parle anglais, où l'alphabet est différent («on est content de s'être tapé le cyrillique!») Elle chante les louanges des outils modernes, le téléphone qui permet les traductions et les plans dynamiques.

Chocolat équitable dont la particularité est d'être fabriqué sur place, au Costa-Rica, et non en Europe.

Conversations de mélomanes. «Bellini, Bellini, je déteste Bellini. La seule chose qui me fait supporter Bellini, c'est d'avoir découvert son influence sur Chopin».
Etonnants amis mélomanes, qui ne méprisent rien, s'intéressent à tout, sont capables de parler du la bémol (est-ce un la bémol?) de la chanson "Libérée, délivrée" de La Reine des neiges: un vrai amour, une vraie curiosité qui ne se ferme aucune porte (cette remarque à titre de leçon générale pour moi-même).
En les écoutant, je me rends compte que mon seul vrai intérêt pour la musique contemporaine est pour la musique de film. J'évoque la bande originale de Fury Road et The grand hotel Budapest.
Dominique évoque Bob Dylan. Il fait les mêmes remarques que Guillaume sur la difficultés de ses textes. Il confirme que "How many roads must a man walk down" est de Dylan, ce qui était bien mon souvenir (on m'avait dit non); or il me semble que "42" était la réponse à cette question (car dans Le guide intergalactique, nous avons la réponse, mais pas la question).
En rentrant je recherche la page de cette réponse, en vain.

Une vie d'abondance sur une seule fesse

Master class avec Zander.
Si vous n'avez que quelques minutes, regardez les différentes façons de jouer du piano (au bout d'un an, deux ans, cinq ans,...) à 18 minutes de la fin: «La musique doit te pousser hors de ta chaise. Il faut jouer sur une seule fesse.»





Vers les deux minutes de la fin : WFP : Wealth, Fame, Power = richesse, célébrité, pouvoir.
Opposé à abondance.


Réveille-toi, c'est de la culture !

J'ai trouvé une vidéo sous-titrée en français dont le contenu est pratiquement identique (piano et Chopin contre violoncelle et Bach), le jeune homme en moins. (Ce qui est fascinant dans la première, c'est la façon dont le jeune homme paraît comprendre quelque chose.)

Un pianiste pressé

En découvrant ce billet de Zvezdo l'année dernière, je m'étais promis d'assister à au moins un concert du festival cette année (XVIe ou pas (il faut reconnaître que l'assistance est "marquée", j'ai même vu un col cassé et un nœud pap sur un jeune homme dont le plaisir était sans doute d'en faire un peu trop (en revanche, je suis sûre que la grande blonde devant moi n'imaginait pas que je verrais son Tupperware vide dans son sac à main))), j'aime les roses et Chopin, et j'aime ce nom de Bagatelle, trois raisons d'y assister.

Evidemment, c'était loin de ressembler à ce que j'aurais imaginé, le parfum des roses dans le soir d'été: il faisait froid (H. m'avait apporté un pull à col roulé), il s'est mis à pleuvoir de grosses gouttes glacées pendant l'entracte (écourtée) à la suite de laquelle l'auditoire se moucha et toussa un peu trop à mon goût.

Je fus ravie de constater que les Kreisleriana étaient au programme, un peu surprise par l'interprétation de Laurent Cabasso, extrêmement rapide, ne laissant pas le temps aux notes, dans les mouvements lents, d'atteindre leur plénitude. Je mis cela sur le compte d'une déformation de mon oreille, habituée à l'interprétation de Maurice Pollini. (Je réfléchissais en écoutant que j'étais une auditrice, une spectatrice, une lectrice, d'habitudes: qu'on me change l'instrument, l'interprète, l'acteur, la mise en scène, les voix d'un film, ou même la couverture ou le format d'un livre, et l'œuvre n'est plus la même, je ne la reconnais plus, j'ai perdu mes repères. Mon rapport aux œuvres est construit d'une accumulation de détails).

Je dus reconnaître en écoutant Chopin que j'avais été indulgente en cherchant ainsi des excuses à Cabasso: les Mazurkas furent exécutées au sens propre, je saisis à peine la ligne mélodique de ces morceaux qu'il me semblait pourtant connaître, et les pauvres Mazurkas finissaient par se confondre avec les mouvements rapides des Kreisleriana, tout ressemblant à tout… Très étonnant.

Bon, ce n'est pas grave, mon côté XVIe s'accomodera d'un autre concert, surtout s'il fait beau (et chaud). Cela donnera une seconde chance à H. (se raser) et à C. (ne pas mettre de baskett) de s'intégrer dans le décor. Et cela donnera une seconde chance à Chopin.
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