Billets qui ont 'Colette' comme nom propre.

Willy et Colette - Claudine à Paris

Matin, RER A vers la Défense.


Exégèse

Matinée en TG, à travailler sur la conversion de l'eunuque dans les Actes des apôtres. Il est sans doute temps de dire que je me suis inscrite en licence de théologie: plusieurs années à la catho, des cours le lundi soir et huit ou neuf demi-journées le samedi.
Depuis le temps a pris une autre dimension. Il est plein. Il ne déborde pas, mais il est plein. Soudain j'ai juste le temps de faire ce que je souhaite faire. J'ai assez de temps — à condition de ne pas me disperser, à condition de concentrer mes forces, à condition de faire des choix. Le temps a ralenti et devient solide.
Après un trimestre je me dis que c'est de la folie, comment réussir à lire vraiment ce qu'il y a à lire, j'aimerais tant pour une fois fournir un travail dont je puisse être satisfaite, qui ne soit ni de l'esbrouffe, ni une imposture.
On verra, on verra.
Je lis ce que je peux. Ce qui est désespérant, c'est qu'un livre en cours doit être abandonné quand le prochain sujet devient brûlant. On se dit qu'on le terminera pendant les (grandes) vacances, mais rien n'est moins sûr (j'ai déjà prévu Libera, la biographie d'Henry James et Gordon Wood sur la création des Etats-Unis).


En revenant de Chartrette, nous écoutons une belle émission sur Colette.

Stachkou

Mon grand-père s'appelait Stanislas.

Quelle surprise de découvrir son surnom soudain transcrit, et son orthographe: «la femme de ce satanique Stanislas Przybyszewki, "Staczu"» (Demeures de l'esprit - Danemark Norvège, p.190).

«Stachhhkou!», c'était le cri de ma grand-mère à l'heure des repas, retentissant dans la cour de la ferme appelant mon grand-père en train de scier, découper, souder, dans son atelier, odeurs de fer chaud et de graisse de tracteur, étincelles jaillissantes, mon grand-père tenant devant lui son antique masque de soudeur (nous ne devions pas regarder, mais comment ne pas regarder des étincelles jaillissantes? feu d'artifice à portée de main).

(Et lorsque je pense à ce cri, je pense aussi à «Les enfants, où sont les enfants?», trouvé chez Colette, qui traduit si bien l'inquiétude perpétuelle que nous tombions dans le puits.)

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