Billets qui ont 'Damon, Matt' comme nom propre.

Seul sur Mars

Beaucoup dormi. Pas ramé, non que je n'ai été levée à temps, mais j'ai eu peur de la semaine à venir si je ne récupérais pas suffisamment aujourd'hui.

Un peu honte de ne pas avoir profité davantage du temps hors de saison qui s'offre encore. Les fleurs de néflier attirent les papillons, leur parfum ressemble au jasmin.

Seul sur Mars au cinéma municipal. Encore de la pub pour devenir ingénieur: vous saurez faire pousser des patates, synthétiser de l'eau, fabriquer des bombes, utiliser un code hexadécimal pour dialoguer avec la terre quand tout le reste sera KO.
Point géopolitique intéressant : c'est la Chine qui propose son aide, pas la Russie.
Point mythologie et nostalgie (je songe toujours à Barthes quand je vois ce genre de film): comme dans Les gardiens de la galaxie, le disco est la musique de référence.

On passe un bon moment, c'est meilleur que Gravity.

Promised land

Pas un grand film, mais des questions mélancoliques.

L'agriculture peut-elle faire vivre une région, une région peut-elle vivre sans industrie?
Faut-il fuir la terre, la campagne, la brûler au nom des besoins en ressources naturelles? («Mais où irons-nous, tous?»)
«Nous savons pourquoi vous êtes là: parce que nous sommes pauvres.»
«Les temps ont changé.»

Matt Damon prend le bus. Je parcourrais bien les Etats-Unis en bus. Maintenant je sais que les films donnent une image fidèle des paysages américains.
Pensée pour les petites usines électriques ("plants") sur les bords de magnifiques petites criques bleues du Massachussets, ou pour la centrale nucléaire sur la crête.
Le rapport des Américains à l'environnement n'est pas le nôtre, mais le pays est si grand qu'on a l'impression qu'il en restera toujours des pans intouchés.


J'ai repris une carte UGC. C'est la seule chose qui me permet de me reposer.

Action !

mercredi: Fame
jeudi: Le Milliardaire => A. déteste et s'ennuie.
vendredi: Crocodile dundee => découvert que A. aimait les films d'action. Les films ont beaucoup changé depuis le 11 septembre 2001. Toujours ce tressaillement en voyant les tours.
samedi: Terminator 2
dimanche: Piège de cristal
lundi: 58 minutes pour vivre (heureusement qu'on a encore un magnétoscope).
mardi: Die hard 3.
mercredi: La mémoire dans la peau

Le reste du temps, classé des livres, trié des vêtements, écouté L'Iliade avec beaucoup de surprise. Quelle structure intéressante et inattendue.



Ma tante au téléphone:
— Oui, tes parents vont au Mans chez des amis, enfin non, des gens rencontrés en voyage et avec lesquels ils vont repartir.
— Si mes parents vont les voir deux jours et partent avec eux, je pense que tu peux les appeler des amis.
— Mais je ne sais pas qui c'est, je ne les ai jamais rencontrés, moi.

(Sur le coup, je l'avais trouvée vraiment bizarre, comme si elle était chargée de certifier l'honorabilité des rencontres de mes parents (Tout ce petit monde a plus de soixante ans). Mais en écrivant ces quelques lignes, je me dis qu'elle a peut-être craint que je pense que c'était des amis à elle. Mais même ça, c'est bizarre. (Flora et Céline, mes tantes me font penser à Flora et Céline).

Et je me suis fait une déchirure musculaire à la cuisse droite. Une pas grave, de celles qui empêchent d'enchaîner les marches d'un escalier. En peignant la clôture. Je ne comprends pas ce qui a pu provoquer ça.

Au-delà

Film lent mais rythmé, impressionnantes images du début (et vraissemblance de la bande-son, du grondement sourd de la terre ou de l'océan en colère), belles images de Mélanie (Bryce Dallas Howard) qui quelques secondes rappellent Audrey Hepburn... ou Carla Bruni..., cette idée géniale des confidences quand le regard est tu, etc.
Le sujet joue sur une corde trop sensible pour que j'ai envie d'en parler (Qui dans la salle n'a pas perdu un être cher? Prédominance des cheveux blancs à la séance de 16h30), mais il faut reconnaître une grande maîtrise, une immense maîtrise, qui évite tout sentimentalisme. Deux sujets se chevauchent, la question lancinante de la vie après la mort (y a-t-il oui ou non quelque chose après la mort, et si oui, quoi?), et celle plus quotidienne de la vie, comment vivre quand on est différent, ou seul, ou malheureux? Comment faire, vers qui se tourner?

Liste des références à Dickens.

Green zone

Film vide. Intéressant par sa portée politique. Chaque film de ce genre me ramène à Docteur Folamour.

Raisons d'Etat

Je réussis samedi matin à me lever plus tôt qu'en semaine avec pour objectif la séance de 9h10 aux Halles. Je laisse la voiture gare de Lyon, prend la rue Roland Barthes toujours aussi rêveuse (quelle douceur de savoir que cette rue n'est pas destinée aux voitures), tous les vélos sont au rouge, je vais à la station suivante (c'est facile, c'est ce que j'ai fait la veille), deux types de la maintenance sont perplexes devant la carte de la borne: visiblement ils ont pour mission de réparer une station de vélos, mais ils ne savent pas très bien laquelle, et ils ne savent pas lire une carte. J'essaie de leur indiquer comment aller rue Roland Barthes mais ça ne leur convient pas à cause des sens interdits, je leur fait remarquer qu'ils pourraient y aller à pied, cela semble les épouvanter.

Les Halles, une place pour rendre mon vélo presque en face de l'appartement de Zvezdo, le film, pas le temps de boire un café.

Raisons d'Etat est un beau film, un film long et lent, durant lequel on ne s'ennuie pas. Il couvre une durée de six à sept jours, du 19 au 26 avril 1961 (de mémoire, soit les jours qui suivent le débarquement de la Baie des Cochons : quelqu'un a trahi, qui est-ce?
C'est l'occasion de divers flash-back qui permettent de retracer la vie du héros Edward Wilson.
C'est un film mélancolique, sans pathos, très sobre. La question est classique, qu'est-ce qu'être loyal dans un monde de mensonges? Comment ne pas trahir son pays, comment ne pas se trahir?

Peut-être un peu trop de gros plans, peut-être un peu trop de violons par moments, mais des scènes magnifiques, comme celle du lacet, par exemple.
Ai-je rêvé, ou Matt Damon se tasse au fur à mesure du film?
C'est un film très WASP. Un vieil Italien demande à Edward Wilson: «Nous avons la famille et la religion, les juifs ont leurs traditions, même les niggers ont leur musique, qu'est-ce que vous avez, vous? — Nous, nous avons les Etats-Unis d'Amérique, les autres ne font que passer» (are only visitors), répond Wilson.

Je n'ai pas compris les quelques critiques que j'ai lues ça et là avant de voir le film, notamment que cela donnait une mauvaise image de la CIA — cela n'en donne qu'une image humaine — et que le héros se renfermait de plus en plus: il ne me semble pas qu'il soit davantage renfermé à la fin qu'au début. L'Histoire broie les individus, voilà tout.


En sortant, je reprends un vélo, je passe sous l'appartement de Zvezdo et je vais rejoindre Tlön pour continuer nos gender studies. (Il a ses habitudes dans un restaurant où la serveuse est très jolie et très souriante).
Tlön, très classe, a son propre vélo, et pas un vélo de prolétaire qu'on partage (non mais quelle horreur!).

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