Billets qui ont 'HVCAO' comme nom propre.

Dimanche

J'alterne déplacement/rangement/classement de livres et sieste, toute la journée. La fièvre tombe.

Cinéma à Yerres. Elle s'en va. La France que je connais et que j'aime. Les routes entre Lisieux et l'Aigle, entre Saint-Etienne et Bourg-en-Bresse.

Le soir, repas dont nous avons le secret, dans le genre souk sans logique, à la fois imprévisible et habituel.
A. rit tellement qu'elle s'assoit près du lave-vaisselle et n'arrive plus à se relever. Quant à moi, rire me fait mal aux poumons et je suis à la limite de m'étouffer.

Samedi

Matinée de TG sur les Targums, pseudo-Philon, les Antiquités bibliques. J'aime ça.

O. a cours de solfège à 13h30, ça nous plante tous les samedis, nous n'arrivons pas à caser un petit déjeuner et des courses dans la matinée. Moralité: quand j'arrive à la maison, H. et O. ont brunché, et je n'ai rien à manger. Je vais me coucher pour cuver ma fièvre.

Vers cinq heures je commence les opérations de réorganisation de la bibliothèque (deux étagères de moins tandis que nous avons récupéré les mangas et les BD des enfants ainsi que la SF et les policiers que H. avait emmenés à Mulhouse: je ne sais plus quoi faire des livres). Je planque l'Encyclopédie Britannica en haut d'un placard en attendant que tout le monde l'ait oubliée pour m'en débarrasser.

Cinquante ans d'un voisin, anniversaire surprise, j'ai tant de fièvre que je ne bois que de l'orangina. Nous ne connaissons personne, il fait plutôt froid sur la terrasse, je suis surprise par la jeunesse des enfants, de deux à douze ans, pour des gens qui ont plutôt cinq ou six ans de plus que nous. Beaucoup de familles recomposées, je n'ai pas l'habitude.

A. revient de Lisieux (bloquée une heure aux Halles dans le RER). Nous sommes cinq pour la première fois depuis le 4 septembre (c'est O. qui me le fera remarquer. Tout cela doit lui peser un peu, je suppose).

Rentrée (bis)

Rendez-vous chez le dentiste, pour moi et pour O. Je ne suis pas venue depuis au moins sept ans, date de l'informatisation du cabinet. Le dentiste sort des morceaux de tartre de mes gencives, j'ai l'impression d'être un vieux lavabo encrassé.

J'accompagne O. qui entre en seconde (mon dernier entre au lycée. Les années heureuses, le lycée, à venir). Nous déjeunons rituellement chez Wajda découvert il y a quelques années grâce à PZ. Je ne sais pas si c'est un effet de crise, mais c'est vide.

J'ai rendez-vous avec lui à la sortie des cours pour qu'il choisisse des lunettes et un chapeau. En attendant, je vais au cinéma, profiter du festival Lino Ventura au Despérado.

Et en attendant le début de la séance, j'explore l'étal du bouquiniste mitoyen.
- Kafka, Le procès
- Kafka, Le Château (il manque des pages à mon poche)
- John Cooper Powys, Autobiographie, parce que c'est un auteur favorie de Patrick
- Esprit, décembre 1962: mort de Louis Massignon, un article sur le mur de Berlin, un article d'Althusser, la crise de Cuba, la guerre d'Algérie, un article sur Char, un autre sur Godard
- Mercure de France, avril 1965, Michel Butor, Denis Roche, "le parti pris des mots" par Genette et et et… "Dix poèmes de Mao Tsö-tong"
- Petite Chronique d'Anna Magdalena Bach
- Albert Simonet, Touchez pas au grisbi (à cause des Tontons flingueurs)
- Limonov, Histoire de son serviteur, parce que cet auteur est étrange, mais pas désagréable.

Dernier domicile connu: Paris des années 70, rue des couronnes, Marlène Jobert qui court, qui volète, derrière Lino Ventura durant tout le film, le malaise d'une société toute entière face aux puissants (la police qui devrait protéger la société n'est elle-même pas à l'abri des puissants), la fin sans espoir, pas d'issue.

Petite digression à propos de la première mission de Marlène Jobert, appât à pervers dans les cinémas. La première fois que j'ai connu ça, c'était dans ces cinémas permanents des boulevards qui n'existent plus (1985?). C'était Il était une fois la Révolution. Je ne sais plus ce que j'ai fait, mais je sais que je n'ai jamais fui (quitté la salle) devant ce genre d'attitude.
Cela m'est arrivé à nouveau lors d'Essential Killing et deux films plus récents. Ça me fait rire, je n'ai plus l'âge, on voit bien que les salles sont obscures. C'est étrange, on comprend tout de suite que l'attitude de notre voisin n'est pas saine, mais cette compréhension est intuitive, instinctive, très difficile à étayer sur des faits matériels. Généralement c'est un homme qui s'assied dans le siège à côté de vous alors qu'il y a de la place ailleurs — en tout cas suffisamment pour laisser une place d'écart, comme il est coutume. Puis le coude prend trop de place. Mais est-ce qu'il prend vraiment trop de place, ou est-ce une illusion, de la paranoïa? Qu'est-ce qu'un coude normal? On ne se souvient plus, on n'a jamais fait attention.
Désormais je simplifie: soit je demande «Pourriez-vous me laisser un peu de place? votre coude me gêne», soit si mon sac le permet (sil est souple), je le mets sur l'accoudoir en tampon et je m'installe. L'homme met entre trente secondes et trois minutes à changer de place. Généralement il quitte la salle, me confortant dans mon diagnostic: je n'étais pas paranoïaque, le film ne l'intéressait pas.

Je récupère O.
Vélib. Choix de lunettes, d'un chapeau, de chaussures. Les deux premières emplettes prennent une heure chacune (confusion devant le choix), la dernière dix minutes (le magasin ferme).

Nous rentrons en restant sur la rive gauche de la Seine. Mon idée était de montrer à O les quartiers que j'aime tant, les friches industrielles que j'ai tant suivis durant les grèves de 2009 avec C. Mais tout s'est beaucoup construit. Pont du Port à l'anglais. Je dis à O: «Tu vois, il y a quelque part un idéal de vie qui consiste à habiter ces maisons [meulières minuscules] en allant prendre son café tous les matins au café», je songe à San-Antonio ou Auguste Pichenet, il répond «je comprends» et je sais que c'est vrai.

Dans les petites rues de Villeneuve-Saint-Georges je manque d'écraser un chat roux. Je pile, je cale. Un Arabe hilare me félicite pouce levé, un autre me dit «fallait l'écraser». A la maison, H est furieux, le camion est chargé, A n'avait pas préparé grand chose.

Rentrée

Accompagné A chez l'ORL (bouchon d'oreilles) puis allée au cinéma en attendant "ma" rentrée.

Razzia sur la schnouff. Paris vieux vieux vieux.

Déchiré ma robe en faisant du Vélib. Accroché le volant avec une épingle à nourrice. Personne n'a rien remarqué, j'en serai quitte pour faire du raccommodage.

Premier cours avec Yara Matta. Troisième année, plaisir et peur. C'est devenu une telle source de joie que je redoute l'événement qui m'obligerait à m'arrêter.

Débarras

Quatre allers-retours à la déchetterie, j'en ai fini pour ces vacances. Ce qui m'ennuie, c'est la perpective des petites araignées noires qui vont courir dans la voiture (elles étaient logées sous les pierres meulières du quatrième voyage).
Une ampoule a éclaté (je l'ai lavée dans mon whisky, pour faire cowboy). Je ne sais pas quoi faire. Je devrais me mettre devant un DVD en bricolant quelque chose; mais si je regarde un film que je ne connais pas, il faut que je tricote (pour suivre l'histoire), et j'ai les mains trop abîmées pour tricoter. (Il faut que je regarde les DVD que j'ai empruntés).

Demain c'est la rentrée. Je suis contente d'être en vacances pour ma rentrée.

Image du troisième aller-retour (la couleur des feuilles donnent une idée de l'époque où ces branchages auraient dû être évacués).







Les branches étaient moins gênantes que le carton de samedi que je devais soulever avec le dos de la main en même temps que je passais les vitesses.

Dimanche

Donc ramé ce matin à Melun. Joie d'un bassin large, d'une nature omniprésente. Pas de péniche ce mois-ci, l'écluse (de Bois-le-Roi) est en travaux. Je me demande si c'est valable pour les week-ends ou tous les jours: cela représenterait un sacré manque à gagner pour les mariniers.

Accueil spontané très chaleureux. Cela me touche toujours beaucoup, peut-être parce que je me souviens de ma première arrivée dans un club d'aviron.
Au niveau des bateaux, je ne peux que noter par contraste tout le travail que Vincent a accompli à Neuilly (jeux de pelles clairement identifiés pour chaque bateau, par exemple).

Le club va fêter ses cent ans.
— Pour les cent ans, la mairie pourrait nous offrir un ponton, un ponton extra-long comme à Lagny. (Conversation tandis que nous attendons pour mettre le bateau à l'eau.)
— On aurait dû en avoir un il y a quelques années. La mairie l'avait prévu, un ponton de vingt-cinq mille euros. Et puis le président de la piscine de l'époque, comment il s'appelle déjà, l'entraîneur de Manaudou…
— Lucas?
— oui, c'est ça, Lucas: il s'est fait des chèques pour vingt-cinq mille euros et la mairie n'avait plus d'argent pour notre ponton.



HVCAO

Résumé

Journée déchetterie. Gravats et pots de peinture. Et cartons d'emballage. Chic, de la place pour ranger.
Ce soir tout me gratte. Encore deux ou trois allers-retours à prévoir lundi (demain j'essaie de ramer, je l'écris ici dans l'espoir que ce ne soit pas un vœu pieux car je ne me fais pas beaucoup d'illusion sur moi-même).

Nous sommes à nouveau cinq pour quelques jours. C. a perdu cinq kilos en une semaine de camp scout. Chanson pour laver la vaisselle dans la joie.

J'ai fait quelques vérifications et retrouvé A l'ombre des jeunes filles en fleurs 1 et 2… en cassettes. 2000, 2001? A l'époque il n'y avait pas d'iPod, et j'avais un baladeur cassette. Un autre temps.
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