J'ai feuilleté
L'officiel des spectacles en me demandant ce que Marc serait allé voir. C'est fou le nombre de films que j'ai notés:
Annonces,
Dans un jardin je suis entré sur le Moyen-Orient,
Miele sur l'euthanasie,
The Way sur Compostelle,
Les Conquérants sur le Graal… Est-ce toujours comme ça et mon œil a changé (il voit ce qu'il ne remarquait pas), ou se passe-t-il quelque chose en ce moment?
Annonces d'abord parce que j'ai peur qu'il ne passe pas longtemps. Où trouve-t-on, et comment, des femmes comme celles-ci, avec un telle bagage? Quatre alphabets, grec, arabe, hébreu, latin. Trois langues, hébreu, arabe, français. Le Liban: pas d'anglais. Des souvenirs de filiation. Tout tourne autour de la maternité, mais une maternité sans les pères, ce qui me met mal à l'aise. J'aurais été très malheureuse de ne pas avoir de père.
Presque à la fin apparaît Barbara Cassin. Elle dit que Lyotard lui a dit qu'elle s'occupait des Grecs pour ne pas s'occuper des Juifs. Elle redit
cette phrase que j'aime tant: «En Grèce, vous pouvez croiser un dieu, c'est même assez courant». (Ou alors je viens de trouver par hasard le film qu'évoquait Marc?) Elle dit une chose qui ne m'avait jamais effleurée: que les dieux grecs mettaient les femmes enceintes tout le temps (voilà qui inscrit Marie dans une lignée, c'est bizarre de penser ça. Les dieux grecs pour moi sont tellement païens. Deux lignes qui ne se rencontrent pas). elle parle d'en-thou-siasme, être habité par un dieu, et cela me fait plaisir, parce que c'est le commentaire de mon chargé de TG l'année dernière me concernant: "enthousiaste".
Le film ne dure qu'une heure. En sortant j'étudie
L'officiel et m'aperçois que j'ai juste le temps de voir
Les Conquérants au Mk2 Hautefeuille.
Ce film m'a amusé, il m'a plu. Rien d'extraordinaire, il tourne autour une idée loufoque — retrouver et déplacer le graal porte malheur. De bons moments sur les terrains de foot (citation de Marcel Gauchet de l'entraîneur à son équipe, si si. Autre citation: «Vous êtes là pour créer du lien. Celui qui n'a pas compris ça n'a rien à faire ici»), des paysages basques, un beau sein (pour les amateurs). br>
Une chose un peu étonnante, c'est que le graal est totalement déconnecté de sa dimension chrétienne. A côté du collier africain porte-bonheur, ce n'est qu'un talisman de plus, sans histoire (je veux dire sans récit). C'est étonnant d'évacuer ainsi la foi pour ne garder que la magie, comme si la magie était moins dangereuse (à évoquer) que la foi. J'y vois un retour aux superstitions, mais je suppose que la plupart des gens y voient un progrès.
Problème de RER. Je lis
L'interprétation de la Bible dans l'Eglise en souriant (de surprise) d'y découvrir un exposé des différentes méthodes de lectures, dont la sémiotique greimassienne, que ma professeur d'hypokhâgne refusait de nous expliquer comme "trop compliquée". (J'ai encore dans ma bibliothèque une étude par le
Groupe d'Entrevernes — jamais lu.)