Par Alice,
mercredi 21 juin 2017 à 22:04 :: 2017
Il continue de faire très chaud.
Je continue à classer mes livres. J'ai fini
Le troisième homme et commencé
Une visite à Klagenfurt autour d'Ingeborg Bachmann. Une impulsion soudaine pendant mes classements m'a fait chercher s'il y avait une maison Musil en Allemagne: il y a un musée Robert Musil à Klagenfurt.
Par ailleurs, j'apprends que
Leo Perutz a travaillé dans la même compagnie d'assurance que Kafka («Comme le monde est petit», Proust).
Je ne comprends rien à la façon d'utiliser le portail onegate de l'ACPR (un peu paniquant, j'ai six à sept semaines de retard dans la remise des documents).
Par Alice,
mercredi 17 octobre 1973 à 22:35 :: CE1
J'écris cela tandis que je lis Une visite à Klagenfurt d'Uwe Johnson.
1973. J'avais six ans. Je ne sais pas en quelle classe j'étais, je suis toujours obligée de repartir de mon bac : 1984.
sept 83 : terminale
sept 82 : première
sept 81 : seconde. Lycée (fin des horribles années de collège)
sept 80 : troisième.
sept 79 : quatrième
sept 78 : cinquième
sept 77 : sixième
sept 76 : CM2
sept 75 : CM1. Rentrée en France
sept 74 : CE2
sept 73 : CE1
sept 72 : deuxième CP école Paul Gauguin
sept 71 : premier CP école juive
sept 70 : entrée à l'école, première année de maternelle.
Ingeborg Bachmann est morte alors que je venais d'entrer en CE1, l'un de mes très bons souvenirs d'école. Nous faisions des "auto-dictées", «Si j'avais quatre dromadaires», «à l'enterrement d'une feuille morte».
Question :«l'avion se promène dans le ciel… : pourquoi le poète dit ça alors que nous savons que l'avion va très vite?
— Parce qu'il est très loin?
— Oui, bravo, c'est ça.»
Et j'étais heureuse, si heureuse que je m'en souviens encore.
Mon livre de lecture racontait des histoires. La première était celle d'une petite fille malade, Claire, que ses parents ne pouvaient envoyer au soleil par manque d'argent. Alors les hirondelles ne partaient pas, les arbres retenaient leur souffle pour ne pas perdre leurs feuilles, le soleil brillait plus fort pour que l'hiver ne vienne pas et que Claire guérisse.
Il y avait l'histoire d'un oisillon coucou prisonnier de son nid en grandissant et qui me faisait pleurer, l'histoire du sucre d'orge inventé à partir d'une stalactite…
Des années plus tard j'ai essayé de retrouver ce livre en écrivant à mon instituteur rentré en France mais il ne souvenait pas du titre. Si j'avais une piste je pourrais sans doute le retrouver sur Abebooks ou priceminister.
Cette année-là nous avons lu Le Petit Prince. La rose, le baobab, le jardin, le mouton, le serpent, tout cela date de cette année-là .
Je me souviens que je n'avais pas compris la fin: comment avait-il pu rejoindre le ciel en étant mordu par un serpent? Je ne comprenais pas. J'avais le soupçon que cela voulait peut-être dire qu'il était mort mais ça n'avait pas de sens parce que d'abord il n'y a pas de mort dans les livres qu'on donne aux enfants (je ne l'exprimais pas aussi consciemment, mais je le ressentais instinctivement) et qu'ensuite, quand on mourait, on ne rejoignait pas "sa" planète précisément. Les risques d'erreur de planètes étaient trop grands. Etre mordu par un serpent me paraissait un moyen de transport trop alléatoire.