Retour de Marseille
Par Alice, lundi 5 mars 2018 à 21:43 :: 2018
Marseille, Neuf-Port
Nous sortons du métro à la Joliette. Le premier bâtiment qui attire le regard est celui de Kengo Kuma pour le FRAC, nouvelle variation sur le motif de la résille, cette fois faite de carrés. L’étroitesse de la parcelle confine quelque peu l’édifice.
Le quai de la Joliette passe entre une série de docks côté ville et ce qui fut le grand port industriel et commercial de Marseille côté mer. Les docks, d’un dessin tout anglais, datent du Second Empire. La longue enfilade alterne façades à pignons de six étages et façades aux toits plats de cinq, le tout en pierre et non en brique comme on pourrait s’y attendre. L’intérieur vient d’être rénové par l’architecte Eric Castaldi ; on traverse entre des boutiques sans grand intérêt (mais non sans prétention), une succession de hautes cours traitées en puits de lumière, très réussies. Une des façades d’entrée dans ce centre commercial fort calme le lundi matin affiche de nombreuses citations littéraires sur Marseille. Il semble que le vachard Suarès, si spirituel pourtant, ait été écarté de cette anthologie métallique (encore une résille). Son « Marsiho » a pourtant fait ces jours-ci les délices de notre petit groupe.
De l’autre côté du quai, face aux anciens docks, donc, se trouve un autre centre commercial, Les Terrasses du port, beaucoup plus fréquenté, cinquante fois plus banal et attendu que son voisin, et dont le seul attrait est la terrasse, justement. On s’y trouve à peu près à mi-hauteur des grand ferries prêts à appareiller pour la Corse, la Sardaigne ou l’Algérie, on y voit fort bien le Pharo, l’archipel du Frioul, l’immanquable château d’If, l’Estaque et la côte Bleue.
Après les docks, le quai aligne du côté de la ville de beaux immeubles haussmanniens qui viennent de retrouver leur cachet. On remarque que leurs portes de bois traditionnelles ont été remplacées par de modernes vantaux ajourés en bronze, d’un assez bel effet, et que leurs combles sont plats ; le modèle parisien a t-il ici été adapté dès le début à des contingences locales, ou bien faut-il voir dans ces attiques étranges un reflet des vicissitudes des temps successifs dans ce quartier on ne peut plus populaire naguère encore ?
La cathédrale de Marseille, la Major, n’est pas ravalée, elle. Retrouverait-elle par la grâce d’un nettoyage extérieur un charme perdu ? J’en doute un peu. C’est pour le coup que la comparaison avec un éléphant, venue à l’esprit de Huysmans devant Fourvière, peut resservir. Et l’intérieur, cette fois, ne fait pas beaucoup pour la sauver. On a l’impression que les entrepôts au-dessus desquels elle fut construite, et qui ont disparu depuis pour faire place à des boutiques pour bobos, lui ont communiqué irrémédiablement quelque chose de leur pénombre, de leur poussière, de leur humidité, de leur trivialité. Car à la fin c’est un monument aussi bête que triste. Pour comble, ce qui reste de l’ancienne Major, la romane, la vénérable, n’est pas (ou plus accessible) et ne peut faire signe que de loin, derrière les grilles d’un chantier peut-être éternel.
Pour retrouver le Vieux port, nous traversons une seconde fois le quartier du Panier, pour un adieu à la coupole de Puget et un salut à sa maison natale, presque en face. Le passage de Lorette nous mène à la rue de la République, anciennement rue Impériale, à travers l’impressionnante cours d’un immeuble de rapport haussmannien, très-longue, très-haute et très-étroite. Le modèle parisien d’adapte-t-il ici aux chaleurs des étés provençaux ?
Un dernier regard au port, à la Canebière, aux grands escaliers de la gare Saint-Charles, qui célèbrent avec faste les colonies, et nous rentrons chez nous.
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Seul dieu est sujet de bara (création). dans la Bible. Berechit barah Elohim.
mâle et femelle (et non homme et femme)
Dieu dit : dix fois : un décalogue
Trois bénédictions (bénédiction : dire du bien)
les animaux
l'humain mâle et femelle (donc animaux)
le septième jour (repos). le temps.
Dieu sépare, dieu organise
Dieu donne. pas n'importe quoi : Ã manger, ce qui permet de vivre.
Pour les hommes : une nourriture distinguée : graines et fruits.
berechit : pas seulement comme du temps, mais unique principe.
Origène : le principe : c'est le X. unique principe : pas une allusion philosophique mais une allusion christologique.
Col 1 12-23
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Le soir quand je consulte mes mails, j'apprends que la femme d'Antoine est morte. Enterrement jeudi.
Nous sortons du métro à la Joliette. Le premier bâtiment qui attire le regard est celui de Kengo Kuma pour le FRAC, nouvelle variation sur le motif de la résille, cette fois faite de carrés. L’étroitesse de la parcelle confine quelque peu l’édifice.
Le quai de la Joliette passe entre une série de docks côté ville et ce qui fut le grand port industriel et commercial de Marseille côté mer. Les docks, d’un dessin tout anglais, datent du Second Empire. La longue enfilade alterne façades à pignons de six étages et façades aux toits plats de cinq, le tout en pierre et non en brique comme on pourrait s’y attendre. L’intérieur vient d’être rénové par l’architecte Eric Castaldi ; on traverse entre des boutiques sans grand intérêt (mais non sans prétention), une succession de hautes cours traitées en puits de lumière, très réussies. Une des façades d’entrée dans ce centre commercial fort calme le lundi matin affiche de nombreuses citations littéraires sur Marseille. Il semble que le vachard Suarès, si spirituel pourtant, ait été écarté de cette anthologie métallique (encore une résille). Son « Marsiho » a pourtant fait ces jours-ci les délices de notre petit groupe.
De l’autre côté du quai, face aux anciens docks, donc, se trouve un autre centre commercial, Les Terrasses du port, beaucoup plus fréquenté, cinquante fois plus banal et attendu que son voisin, et dont le seul attrait est la terrasse, justement. On s’y trouve à peu près à mi-hauteur des grand ferries prêts à appareiller pour la Corse, la Sardaigne ou l’Algérie, on y voit fort bien le Pharo, l’archipel du Frioul, l’immanquable château d’If, l’Estaque et la côte Bleue.
Après les docks, le quai aligne du côté de la ville de beaux immeubles haussmanniens qui viennent de retrouver leur cachet. On remarque que leurs portes de bois traditionnelles ont été remplacées par de modernes vantaux ajourés en bronze, d’un assez bel effet, et que leurs combles sont plats ; le modèle parisien a t-il ici été adapté dès le début à des contingences locales, ou bien faut-il voir dans ces attiques étranges un reflet des vicissitudes des temps successifs dans ce quartier on ne peut plus populaire naguère encore ?
La cathédrale de Marseille, la Major, n’est pas ravalée, elle. Retrouverait-elle par la grâce d’un nettoyage extérieur un charme perdu ? J’en doute un peu. C’est pour le coup que la comparaison avec un éléphant, venue à l’esprit de Huysmans devant Fourvière, peut resservir. Et l’intérieur, cette fois, ne fait pas beaucoup pour la sauver. On a l’impression que les entrepôts au-dessus desquels elle fut construite, et qui ont disparu depuis pour faire place à des boutiques pour bobos, lui ont communiqué irrémédiablement quelque chose de leur pénombre, de leur poussière, de leur humidité, de leur trivialité. Car à la fin c’est un monument aussi bête que triste. Pour comble, ce qui reste de l’ancienne Major, la romane, la vénérable, n’est pas (ou plus accessible) et ne peut faire signe que de loin, derrière les grilles d’un chantier peut-être éternel.
Pour retrouver le Vieux port, nous traversons une seconde fois le quartier du Panier, pour un adieu à la coupole de Puget et un salut à sa maison natale, presque en face. Le passage de Lorette nous mène à la rue de la République, anciennement rue Impériale, à travers l’impressionnante cours d’un immeuble de rapport haussmannien, très-longue, très-haute et très-étroite. Le modèle parisien d’adapte-t-il ici aux chaleurs des étés provençaux ?
Un dernier regard au port, à la Canebière, aux grands escaliers de la gare Saint-Charles, qui célèbrent avec faste les colonies, et nous rentrons chez nous.
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Seul dieu est sujet de bara (création). dans la Bible. Berechit barah Elohim.
mâle et femelle (et non homme et femme)
Dieu dit : dix fois : un décalogue
Trois bénédictions (bénédiction : dire du bien)
les animaux
l'humain mâle et femelle (donc animaux)
le septième jour (repos). le temps.
Dieu sépare, dieu organise
Dieu donne. pas n'importe quoi : Ã manger, ce qui permet de vivre.
Pour les hommes : une nourriture distinguée : graines et fruits.
berechit : pas seulement comme du temps, mais unique principe.
Origène : le principe : c'est le X. unique principe : pas une allusion philosophique mais une allusion christologique.
Col 1 12-23
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Le soir quand je consulte mes mails, j'apprends que la femme d'Antoine est morte. Enterrement jeudi.