J'étais en cours de géographie quand les lumières se sont éteintes. 8h27, il faisait encore nuit. C'était une professeur que je n'aimais pas beaucoup. (L'année de cinquième n'est pas un bon souvenir: beaucoup de professeurs que je n'aimais pas beaucoup). Je ne sais plus comment elle a réagi. Je ne sais plus ce que nous avons fait pendant quatre heures. Y avait-il du chauffage? Avons-nous mangé chaud? Je ne sais plus.

Je me souviens de ma surprise le soir à apprendre que tout le monde en France avait connu la même panne. J'avais aimé cette communion dans les problèmes: pour moi, jusqu'à ce jour, une panne d'électrécité était toujours locale. Peut-être parce que j'avais grandi au Maroc, c'était pour moi quelque chose d'assez courant, moyennement exceptionnel: manquer d'électricité deux ou trois heures le soir, s'éclairer à la lampe de camping, j'avais déjà vécu cela, de temps en temps.
Mais soudain cela devenait un événement dont on parlait à la télé.


En regardant Poivre d'Arvor sur l'INA, j'apprends que la plus forte consommation de l'année intervient le troisième mercredi de décembre (en 1978. Est-ce encore vrai en 2019? Et qu'en sera-t-il quand nous serons à l'énergie solaire ou éolienne?)

Je retrouve «On n'a pas de pétrole, mais on a des idées.»