Billets qui ont 'Rockström, Johan' comme nom propre.

Automne

C'est la fin de l'été. Une vague de froid et de pluie est prévue en Pologne, Autriche et république tchèque ce week-end. La semaine dernière, il y a eu des torrents de boue en vallée d'Aspe.

Je rappelle cette présentation simplifiée des travaux de Rockström, Steffen et al.: au-delà de certains dérèglements planétaires, il n'est plus possible de prévoir ce qu'il va se passer.

Je pense à cette phrase de Fulrad Chompard (blogueur Bon pour ton poil) au moment de jours exceptionnellement agréables fin février: «on va peut-être tous mourir, mais on aura pris l'apéro en terrasse».

Nous avons rentré le citronnier.

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H. était convoqué au tribunal de Melun pour ne pas avoir déposé son bilan à temps. Il a attendu une ou deux heures pour qu'on lui explique qu'on lui avait envoyé une lettre d'annulation et qu'il était inutile qu'il se déplace. La convocation avait été envoyée à notre adresse et la lettre d'annulation à notre adresse d'il y a quatre ans.
Bel écho au film d'hier.

Inquiétude impuissante

Température de l'Atlantique Nord, jour par jour, depuis le début de l'année.

températures de l'Atlantique Nord au premier semestre 2023


On pourrait se dire qu'un degré, ce n'est pas beaucoup.
Cela devient plus impressionnant quand on sait que six à sept degrés nous séparent de la dernière ère glaciaire.

Je rappelle les travaux de Rockström et son équipe en 2009: ils ont démontré un effet cliquet sur neuf critères. Nous sommes aujourd'hui incapables de modéliser ce qui se passera quand nous aurons dépassé les frontières connues sur ces critères.

Dix ans plus tard, l'article s'est répandu et on en trouve une version allégée en français ici. On notera que le texte préfère mettre en avant les conditions d'une stabilité plutôt qu'expliquer qu'on ne sait pas très bien ce qui va se passer.

En tant qu'individu, je ne vois pas ce que nous pouvons y faire (si : éviter de me mettre à faire du planeur justement maintenant. C'est le moment où on se trouve des excuses, du type «c'est moins polluant qu'aller à Bali». Mais à vrai dire, je n'en sais rien.)

Pour les anglophones, cet article volontariste explique qu'on peut encore stopper la tendance.

Corvée annuelle

Le temps de vacance (singulier) à la maison sera court cette année : trois jours, peut-être cinq.

Je reprends mes chères corvées toujours remises "aux vacances", avant que je ne remplisse celles-ci d'une foultitude d'autres idées. Après le lessivage des murs l'année dernière, nettoyage des placards de la cuisine cette année (tout vider, tout remettre — ou presque) en écoutant deux spécialistes présenter Kierkegaard (comment vivre en homme? comment vivre en chrétien? (vivre en chrétien est quasi impossible tant c'est difficile)). Et puis Gilles Boeuf de nouveau: «Nous on se bat pour sauver le vrac, comme je dis. — Comment, même les puces? — Mais oui! On ne va pas sauver que ce qui nous arrange! La nature n'a pas créé les puces pour nous embêter» et ma préférée: «si Dieu existe, il aime les coléoptères» (ce n'est pas de lui, il cite quelqu'un, je ne sais plus qui). «Alors qu'est-ce qu'on fait? On fait des conférences; l'humain est excellent pour faire des conférences».

Un article de fond de Rockström, Steffen, Noone, Persson, Chapin III : Planetary Boundaries: Exploring the Safe Operating Space for Humanity, dédié à lecteur qui m'a fait découvrir (ou prendre conscience de) le mot "anthropocène". (Il faudrait que je traduise cet article, mais je ne suis pas sûre de savoir traduire déjà le titre: Des limites à l'échelle de la planète: une étude de l'extension maximale possible de l'activité humaine sans danger pour l'humanité?)

Le soir, la moitié de Blues Brothers.
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