Journée encore folle au boulot, non pas au sens «beaucoup de travail», mais au sens «les gens sont fous» — ou tout au moins incompréhensibles — ou incompréhensibles par moi.

Je continue à aller à la Cinémathèque le jeudi quand je n'ai pas cours de grec.

Ce soir, Bo Widerberg, Quartier du corbeau. La salle (Georges Franju, la petite) est pleine.

Premières minutes. Noir et blanc lumineux, enfants, cour, couples. Famille, repas.
Lot de serviettes, blanches, pliées, bourgeoises, volées dans divers hôtels.
«La serviette est ce qui sépare l'homme du charognard. Les deux mangent des cadavres, seul l'homme s'essuie la bouche avec une serviette.»

Le père rêve et boit, la mère travaille et se réjouit d'aller au cirque, le fils écrit et espère. Scènes narratives coupées d'intermèdes. Le premier escalator, le cercueil blanc, le bureau de vote.
Le film donne des indices, des explications, le spectateur reconstitue le sens et tisse les liens. C'est un puzzle plutôt qu'un récit et c'est magnifique.