Billets qui ont 'Field (The)' comme autre lieu.

Résumé

Dans les vestiaire, une jeune Américaine enfile une jolie robe bleu ciel à la jupe évasée, neud à la taille.

— C'est rare qu'on voit autant de tissu ici! s'exclame une autre.

Les nouveaux codes de la pudeur

Cours de barre au sol. A vrai dire, je ne sais pas exactement ce que c'est. Je pensais que nous aurions à manipuler une sorte de manche à balai pour faire des assouplissements, mais en fait non. Cela ne m'a pas paru si différent du cours de pilates, sauf que le prof utilise des expressions de danse («les bras en seconde position») sans rien expliquer, comme s'il était évident que tout le monde sache ce que c'est (non).
Toujours les mêmes mouvements diaboliques qui n'ont l'air de rien et finissent par devenir insoutenables.

Le plus inattendu, ce sont les vestiaires. La plupart des cours sont des cours de danse aux noms étranges («Sexy chocolat» ou «Bachata Fusion»: mais qu'est-ce que c'est?) Il y a de nombreux cours de Pole dance, et aussi des cours de «Heels», danse sur talons très hauts, talons de drag queen. Je regrette de ne pas entendre le rythme, car «Heels», ça m'aurait plu, ça m'aurait fait rire.
Pour ces cours, les filles revêtent des tenues dont quelqu'un avec mon éducation et mes complexes n'aurait jamais rêvé: des trucs en dentelle, des machins transparents ou à trous ou en filet, découvrant un maximum de lingerie minimaliste.

Mais le plus surprenant, pour moi habituée des vestiaires de filles où l'on se met à poil et se douche et se change sans en faire un sujet, c'est qu'alors qu'elles se promènent avec un souffle de tissu sur elles, elles s'enferment dans les toilettes pour s'habiller et se déshabiller. Jamais elles ne se montrent nues, jamais elles ne changent de soutifs dans le vestiaire-même. Je découvre avec stupeur qu'elles portent deux slips: sous le slip ajouré en dentelle, elles portent un slip couleur chair destiné à donner l'illusion de la nudité.
Ce sont donc des jeunes femmes qui ne supportent pas d'être nues, même entre elles dans un lieu clos; mais qui jouent à le paraître en public.
Je ne comprends pas du tout.

Eclaircies

Encore une de ces journées où mon seul sujet serait le boulot. Il me faut donc être sibylline.
C'est assez amusant, passera, passera pas, serons-nous encore là dans quatre ans? Après trois ans de déboires systématiques (décrets après accords interministériels, la législation nous condamnait en nous retirant notre clientèle), le vent semble tourner, et c'est si inattendu que je n'y crois pas vraiment. On dirait une illustration d'«Aide-toi et le ciel t'aidera».
Il est beaucoup trop tôt pour savoir comment cela va finir. Ce sera plus clair en février prochain.

Courbatures aux abdominaux. Dans ma salle de sport (majoritairement destinée à la danse), j'ai récupéré le numéro gratuit de Neon magazine. Dans un sens ce n'est pas mon style; dans un autre, j'adore leur merveilleuse liberté, leur façon de concevoir le bonheur comme quelque chose qu'on va conquérir.
Bien évidemment j'ai aussitôt consulté mon horoscope queer pour l'été: «réfléchissez moins, foncez plus».

Sommeil.
Je continue Poliakov, Bréviaire de la haine.

Infrarouge

A midi, j'ai testé le sauna de la salle de sport, directement en venant du boulot, sans avoir fait de sport (c'est-à-dire à froid, sans rytme cardiaque élevé et processus de transpiration amorcé). C'est un sauna sans eau, sans pierre, sans vapeur, entièrement électrique. «Infrarouge», me dit la jeune fille qui me montre les installations. Cela ressemble plutôt aux résistances d'un grille-pain.

Vingt minutes environ. Je somnole sans parvenir à m'endormir, la banquette est trop étroite. J'aurai chaud toute l'après-midi.

C'est amusant, je recommencerai.
Ce soir je suis épuisée. Je ne sais pas si cela a un rapport.

Sport fusion

Cours de pilates aujourd'hui. A un moment le prof commente avec embarras, sous son souffle: «ce n'est pas vraiment du pilates, c'est du Pilates-Mézières». Je suis fière de moi car dès la première fois, j'avais reconnu les exercices avec la balle de tennis, popularisés par Thérèse Bertherat.
Plus tard, en réponse à une question concernant un autre exercice, des squats avec front et genoux touchant le miroir, il explique que c'est un exercice de médecine chinoise.
Donc si je comprends bien, l'inventivité des exercices est le fruit d'un mélange de traditions corporelles et de connaissances médicales contemporaines. C'est sans doute pour cela que c'est aussi fun et aussi douloureux à partir de mouvements en apparence inoffensifs.

La salle

Sans doute parce que j'ai fait quelques recherches sur google, j'ai vu passer sur FB la semaine dernière des pubs pour une salle de sport. Les cours collectifs ont lieu en effectif réduit, sur réservation en ligne, sur site ou appli téléphonique. C'est moderne, c'est joli, c'est sur mon chemin entre le bureau et gare de Lyon. C'est cher.

Je suis passée ce soir. Grande salle, genre ancien atelier ou garage ou usine. On se déchausse à l'entrée car le sol après l'accueil est un immense tatami. Il y a un tapis persan à dominante rouge dans le minuscule vestiaire. J'ai suivi un cours, celui qui passait à ce moment-là: «Front split», ce qui veut dire, ai-je compris à l'usage, grand écart latéral.
Les mouvements sans amplitude jouent sur la répétition. C'est à la fois non violent et douloureux. Je suis épuisée.

Les autres élèves ont vingt ans de moins que moi et ont des profils de danseuses. Les cours tournent d'ailleurs autour de la danse, des danses très spécialisées: danse sur hauts-talons, pole dance, sensual workfloor (mais qu'est-ce que c'est?)
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