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Week-end musical

Samedi, une après-midi à écouter Philippe Bernold donner des conseils aux élèves du conservatoire.

Je retiens l'idée d'énergie:
— Quand tu joues, il ne faut pas qu'on ait l'impression que tu t'ennuies, qu'on se dise "Oh la pauvre, il faut qu'elle joue". Ce que tu dois transmettre, c'est de l'énergie.
In petto, je me dis que c'est toujours vrai dès qu'on est face à un public.

Et à propos de la sonate à 2 flûtes en sol majeur de Wilhem Friedemann Bach : «ce n'était pas destiné à être joué en concert, encore moins en concervatoire et encore moins en conservatoire supérieur! C'était destiné à être joué par deux amis le soir, près de la cheminée. Alors regardez-vous, échangez des coups d'œil, ayez l'air de continuer une discussion.»

De la musique de chambre comme «conversation», il aura beaucoup insisté. Autre piste: «si vous voulez comprendre la forme sonate, choisissez un compositeur mineur, les grands la transforment aussitôt, elle n'est jamais pure chez eux.»



Ce matin, Si vous voulez vivre longtemps, vivez vieux, à Montreuil. Beaucoup de monde pour un dimanche à 11 heures.
Nous avons beaucoup ri, voir ici pour un vrai compte rendu.
Beaucoup aimé le logo en forme de poire. Il me plaît.

Le début de l'exposé sur la vie d'Erik Satie commence à peu près ainsi:
«Erik Satie est né à Honfleur le 17 mai 1866, comme Alphonse Allais. Enfin, Alphonse Allais n'est pas né en 1866, mais à Honfleur, le 20 octobre 1854, comme Rimbaud, mais lui, à Charleville-Mézières. Oui, Rimbaud et Alphonse Allais sont nés le même jour la même année, alors qu'Erik Satie et Arthur Rimbaud ne sont nés ni la même année, ni dans la même ville, ce qui leur fait au moins deux points communs.»

Première Gymnopédie. Je la connais très bien, sans que je parvienne à retrouver l'origine de cette connaissance. Image de photos noir et blanc, de neige, où ai-je entendu, souvent, cette première gymnopédie? Servait-elle de thème dans une lecture de Modiano? Je ne sais plus.
Mais quelle douceur de commencer dimanche avec elle.

La panne

J'étais en cours de géographie quand les lumières se sont éteintes. 8h27, il faisait encore nuit. C'était une professeur que je n'aimais pas beaucoup. (L'année de cinquième n'est pas un bon souvenir: beaucoup de professeurs que je n'aimais pas beaucoup). Je ne sais plus comment elle a réagi. Je ne sais plus ce que nous avons fait pendant quatre heures. Y avait-il du chauffage? Avons-nous mangé chaud? Je ne sais plus.

Je me souviens de ma surprise le soir à apprendre que tout le monde en France avait connu la même panne. J'avais aimé cette communion dans les problèmes: pour moi, jusqu'à ce jour, une panne d'électrécité était toujours locale. Peut-être parce que j'avais grandi au Maroc, c'était pour moi quelque chose d'assez courant, moyennement exceptionnel: manquer d'électricité deux ou trois heures le soir, s'éclairer à la lampe de camping, j'avais déjà vécu cela, de temps en temps.
Mais soudain cela devenait un événement dont on parlait à la télé.


En regardant Poivre d'Arvor sur l'INA, j'apprends que la plus forte consommation de l'année intervient le troisième mercredi de décembre (en 1978. Est-ce encore vrai en 2019? Et qu'en sera-t-il quand nous serons à l'énergie solaire ou éolienne?)

Je retrouve «On n'a pas de pétrole, mais on a des idées.»
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