Billets qui ont 'épidémie' comme mot-cl.

Quelques variants

Dernier communiqué d'Olivier Veran il y a 10mn sur France Info : Plusieurs variants ont été détectés simultanément; il faut s'y préparer.

- Le variant Travolta donne toujours de la fièvre, mais seulement le samedi soir.
- Le variant Suisse reste neutre, quel que soit le test PCR, antigénique ou sérologique.
- Pour le variant Bordelais, pas de souci on a les Médoc.
- Le variant Normand est difficile à prévoir : "P'têt ben qu'oui, p'têt ben qu'non".
- Le variant Belge serait redoutable, ça finit généralement par une mise en bière.
- Ne craignez plus le variant Chinois, il est cantonné.
- Par contre, le variant SNCF arrivera plus tard que prévu.
- Contrairement aux apparences, le variant du Bénin serait grave voire dangereux.
- En ce qui concerne le variant Italien, vous en prenez pour Milan.
- De son côté, le variant Ecossais se tient à carreau.
- Apparemment, avec le variant Japonais, il y a du sushi à se faire.
- On parle de l'émergence d'un variant Colombien, mais il semblerait que ce soit de la poudre aux yeux.
- S'agissant du variant Moscovite, c'est un méchant virusse.
- Pour sa part, le variant Corse s'attaque au bouleau puisqu’il est transmis par l'écorce.
- Le premier symptôme du variant Breton, c'est quand on commence à entendre le loup, le renard et la belette chanter.

Air du temps

Mon téléphone transforme zenitude en «zébu rude».

Une vidéo d'éléphant à regarder jusqu'au bout.

Sur Twitter, les gens se déchirent au sujet du popcorn.
Ça peut paraître étrange, ça paraîtra étrange dans vingt ans. Castex a annoncé que le popcorn sera interdit au cinéma1; il y a ceux qui hurlent à la privation de liberté (une habitude), ceux qui paniquent en disant que ce n'est pas cette mesurette qui va leur permettre de prendre soin des malades (les médecins, infirmers, etc) et ceux qui se réjouissent de ne plus avoir de mangeurs de popcorn au cinéma.

Les estimations mondiales sont de 17 millions de morts, soit environ 2 morts pour 1000 (17 000000 pour 7000 000000, 17 pour 7000).

Pendant ce temps, ma machine à laver continue à se faire la malle à chaque fois qu'elle tourne. Cela n'a l'air de rien, mais elle est ensuite très difficile à repousser contre le mur.



Une bûche au Grand Marnier m'attendait à la maison.

J'ai eu la confirmation qu'il me faudrait une troisième dose (je ne savais pas si pour Janssen la dose de rappel était la deuxième). Tard le soir, somnolente, je découvre un mail qui me propose de participer à une autre étude, cette fois-ci pour le vaccin Pasteur-Sanofi. J'ai posé ma candidature, ce qui fait que je ne sais plus si je prends rendez-vous pour me faire vacciner en janvier. (En tout logique non. Mais avec ce qui se passe au boulot… Mais pourquoi ai-je répondu à ce mail ?)


Note
1 : il s'agit de ne plus manger dans les endroits publics comme le cinéma et les trains, plus exactement de ne plus prendre le prétexte de la nourriture pour enlever son masque.

Prédiction

« Une pandémie, ça dure cinq ans ».

Tombée du piédestal

Je suis déçue, mais déçue.

Il y a dans mes souvenirs et mes idoles les grandes icônes de la mode des années 80: Claudia Schiffer (mais pas tant que ça parce qu'elle est blonde), Cindy Crawford (mais quand même pourquoi a-t-elle quitté Richard Gere, mais aussi pourquoi s'est-elle macquée avec ce type?), Naomie Campbell, Linda Evangelista, mais surtout, surtout, Elle McPherson, the Body, la belle des belles, et quel prénom!

Et aujourd'hui, patatras, j'apprends qu'elle vit avec un escroc planétaire.
(voir à 1h04 après avoir regardé à partir de 9 minutes).

Il y a dans ce film cette phrase d'un lycéen: «les gens préfèrent les histoires aux chiffres», phrase évidente et cruelle pour la vérité.

*****


Soleil hivernal sur la seine


Barré le huit.
Nous avons trouvé du papier rocher, le sapin est enfin décoré.
Cela fait un an que nous avons signé l'achat de ce loft.

Branle-bas

Une salariée positive au Covid, une des deux mères de jeunes enfants que nous avons dans l'entreprise. Tous les présents (cas contacts) se sont fait tester à la pharmacie du coin dans la demi-journée. J'ai prévenu ceux en télétravail pour qu'ils y aillent de leur côté. Tout le monde est négatif pour l'instant.

Je découvre les protocoles officiels. C'est compliqué.

En résumé, si vous êtes vacciné et négatif, vous continuez votre vie normalement.

Négatif

H. était cas contact après le salon des maires.
Nous étions à peu près sûrs qu'il était négatif, mais c'est confirmé officiellement (après deux tests, un le 22 et un aujourd'hui).


Journée sans histoire. J'ai fini La paix des ménages qui est une variation sur le même thème que Madame de….

5e vague, 3e dose

Il y a longtemps que j'ai perdu le compte, depuis que j'ai changé de boulot (1er mars) et que ma nouvelle boîte considère que je dois être là tous les jours (à priori je prends une journée de télétravail hebdomadaire pour les habituer, mais celle-ci disparaît souvent devant les contraintes de calendrier).

Je me souviens vaguement:
  • 20 mars 2020 - 8 mai 2020 (le jour précis est de mémoire, donc à vérifier): 1er confiement
  • fin oct - ?? (libres d'aller en famille à Noël avec couvre-feu 18 ou 19 heures - 6 personnes au plus): 2e confinement
  • avril 2021: 3e confinement, toujours avec couvre-feu
  • fin mai ou mi-juin : lever du couvre-feu.

  • J'ai perdu le compte des vagues. Je me souviens que le pass sanitaire a été mis en place le 12 juillet 2021 (ou le discours l'annonçant a eu lieu à cette date. Nous mangions un kebab à Dordives).

    Ce sera une troisième dose de vaccin.
    Entre ceux qui grommellent que ça enrichit Big Pharma et ceux qui protestent qu'on aurait pu le dire/le faire plus tôt, peu considèrent que ces vaccinations coûtent une fortune et qu'à chaque fois, justement pour ne pas enrichir Big Pharma pour le plaisir, les gouvernements (pas que la France) attendent de vérifier que c'est utile, voire indispensable.
    Et pour vérifier cela il faut des statistiques, donc du temps. Heureusement, on bénéficie aussi des résultats de nos voisins. (La mutualisation de la recherche médicale est l'un des aspects encourageant de cette pandémie. Ça fonctionne extrêmement bien.)

    Un lien qui répond à un bon nombre de questions , même si je ne comprends pas du tout les graphiques.
    Je cite : «Donc ceux qui pensent qu’on leur a menti se trompent : il est ultra classique (et normal) de modifier la posologie / le schéma de prise d’un médicament après sa commercialisation, parfois même plusieurs années plus tard. Ca s’appelle la science : nouveau data, nouvelle recommandation.»

    La vengeance du vacciné masqué

    En attendant de prendre le temps et de reprendre l'habitude d'écrire (car moins on écrit moins on écrit), voici un autre thread (fil) Twitter d'un médecin.
    Il s'agit cette fois-ci d'une explication possible ou plausible de l'explosion actuelle des cas de covid.
    C'est un angle que je n'avais jamais envisagé, d'une forte logique interne.

    Le Twittos est médecin et le thread ici. Je ne prends pas la peine de copier les GIFs.
    Les non vaccinés covid vont prendre cher... à cause des vaccinés. Et c'est très logique. Je vous explique.

    Le vaccin contre le covid ce n'est pas comme le vaccin contre la rougeole par exemple. Contre la rougeole, vous n'avez plus la maladie une fois vacciné.

    Les non vaccinés de la rougeole sont donc protégés par les vaccinés. C'était d'ailleurs l'argument très égoïste des antivaxx de la rougeole pour ne pas vacciner leurs enfants quand ce n'était pas obligatoire.

    Mais pour le covid, les vaccinés peuvent encore avoir la maladie.

    Il y a bien une baisse du risque de contagion, mais pas assez pour empêcher le virus de circuler. C'est d'ailleurs l'argument des antivaxx pour pas se vacciner. Sauf qu'ils oublient que le vaccin, s'il n'empêche pas d'être malade, réduit considérablement les cas de forme grave.

    D'ailleurs on le voit en ce moment à l'hôpital : pour 1.7 vaccinés, il y a 6 non vaccinés. C'est à dire que 13% des gens (les non vaccinés) représentent 78% des hospitalisations en soins critiques (source data.gouv.fr, au 28/10)

    Ça c'est la preuve que le vaccin protège, en réduisant drastiquement les chances (non nulles, mais très faibles) de finir à l'hôpital.

    Bilan : quand les vaccinés ont le nez qui coule, une anosmie, de la toux, bref, des symptômes, bha ils s'en foutent.

    Et ils ont pas tort. Ils ont un pass, le nez qui coule, pourquoi aller se faire tester? Pour protéger les non vaccinés? Mais c'est une grosse blague. Ils en en rien à carrer des non vaccinés, au contraire même.

    Je vois moultes cas depuis 2 sem et aucun vacciné ne se teste.

    Bilan : le virus est en train de circuler à une vitesse qu'on n'a jamais vue, et on n'a que très peu d'infos car plus de tests systématiques. Ajoutez à cela les enfants, c'est explosif ! Quand la classe de ma fille a fermé, on s'est demandé qui était malade. Le cas. Le vilain.

    Ils étaient au final 8 sur 26. La classe d'à côté 15 sur 28. Du délire. Et vous savez quoi? Les gens devant travailler ont envoyé leur enfant en quarantaine (dans l'attente du test) chez les grands-parents! Olé! Et la directrice dépitée de me dire /...

    .../ que les familles n'annulent pas les goûters d'anniv pdt la quarantaine !

    Voilà pquoi les non vaccinés, qui avaient 3 options pour l'instant : vaccin, covid ou passer entre les gouttes, n'ont plus cette dernière option. La fenêtre entre le vaccin ou le covid se ferme.

    Les 13% de non vaccinés, entourés de 87% de gens qui n'en ont plus rien à foutre du covid ET de ces 13%, n'auront le choix qu'à soit le vaccin, soit le covid. C'est pas pour rien que le ministre allemand a dit ce jour que d'ici la fin 2022 chaque Allemand sera /...

    .../ soit vacciné, soit guéri du covid, soit mort du covid.

    Après les non vaccinés, n'oubliez pas un truc : 10% des covid font un covid long. Cela va d'une fatigue de qq semaines à une anosmie de plusieurs mois (et probablement définitive), à des fibroses pulmonaires.

    Je vous ai déjà raconté ce cas d'un ami de 35 ans, sportif, le mec qui fait des iron man tous les mois, qui depuis son covid ne peut plus monter deux étages sans être essoufflé. Et qui terminera probablement sous oxygène à vie dans 20, 30 ou 40 ans. Qui sait.

    Bref, les non vaccinés, je vous le dis : vous allez subir de plein fouet l'égoïsme des gens qui n'en auront rien à foutre de vous, c'est à dire les vaccinés. Et vous ne passerez plus entre les mailles du filet, qui se resserent chaque jour un peu plus.


    Attention, je ne copie pas ça parce que ce serait d'une exactitude absolue, mais parce qu'il me semble que cela donne à réfléchir.

    Les antivax: crétins ou négationistes? ou les deux?

    Je découvre avec stupéfaction que les antivax comparent leur sort à celui des juifs sous le nazisme.
    Je n'ai pas de mots.

    Portail d'Auschwitz avec «le travail vous rendra libre
    source: Sarah Benichou.


    *****


    Avant d'exposer leur abjection, ils exposaient leur crétinisme.

    Je reprends le dessin et le commentaire d'Hervérifie, parce que comme lui, j'aime bien le hamster doré (et je déteste Dupont-Aignan):

    comparaison entre les tests sur le vaccin et les tests sur l'ivermectine, l'ivermectine étant préféré au vaccin par Nicolas Dupont-Aignan

    🌴 Aloha 🥥
    🧠 Je citerai ici Thomas C Durand, de la fabuleuse La Tronche en Biais, qui par sa prose mythique m’a inspiré cette infographie : 💬 « (…) Les mêmes personnes qui veulent se fier à un papier sur 18 hamsters sorti avant hier sont promptes à juger que les milliards d'injections et la stricte pharmacovigilance des 7 derniers mois sont insuffisantes pour recommander la vaccination. Leur manque de logique est visible depuis l'espace (…) »

    🐹 Et puis ça m’a surtout vachement donné envie de dessiner un hamster, à défaut d’un mouton 🤗
    _________________________________________

    🧠 Ici, je ne parle même pas des multiples études « en vie réelle » (sur des centaines de milliers de personnes, dans de nombreux pays, vs contrôles) qui ont sans aucune ambiguïté démontré la redoutable efficacité et le rapport bénéfice/risque écrasant de ces vaccins, et notamment des deux vaccins à ARNm, contre :
    ✔︎ Les symptômes (comme l’étude de Pasteur)
    ✔︎ Les hospitalisations
    ✔︎ Les formes graves
    ✔︎ Les admissions en réa
    ✔︎ Les décès
    ____________________________________

    🧠 Pourquoi ne pas avoir parlé de cela?
    ❶ Parce que la première citation de M. Dupont-Aignan remonte au mois de décembre et concernait le vaccin Pfizer, alors qu’il n’avait à disposition « que » l’essai de phase 3 dont je parle ici.
    ❷ Parce que nos pauvres petits rongeurs sont à peine visibles ici, imaginez si j’avais dû les comparer à plusieurs centaines de milliers d’humains…
    ❸ Parce que mon logiciel de dessin vectoriel, chose incroyable, plante lamentablement et systématiquement quand je dépasse les 40 000 petits bonhommes verts… Alors en coller des centaines de millier, ou même des milliards… Bref, j’ai dû exporter un PNG aplati pour finaliser l’image.

    ⚠️ Le « raisonnement » de M. Dupont-Aignan (et Philippot, et Asselineau, et toute cette clique de charlots) fait donc planter un iPad 12.9’’ 😳
    ➜ C’est dire la magnitude de WTF qui anime ces gougnafiers.

    Variant delta

    Le "variant delta" (variant indien qu'il ne faut plus appeler indien) fait rage (très contagieux), même s'il fait moins de morts du fait de la vaccination.

    Hier, pendant notre virée à Dordives, Macron a annoncé de nouvelles mesures. Au bureau, fatalistes, ils se voient tous reconfinés à l'automne.

    Je copie-colle les mesures annoncées car j'ai perdu les dates des étapes précédentes, le déconfinement progressif, les terrasses puis le couvre-feu en deux temps puis l'intérieur des restaurants, les cinémas, puis le masque en extérieur...

    La vaccination sera ainsi rendue obligatoire pour les personnels soignants et non-soignants des hôpitaux, des cliniques, des maisons de retraite, des établissements pour personnes en situation de handicap, pour tous les professionnels ou bénévoles qui travaillent au contact des personnes âgées ou fragiles, y compris à domicile.

    À partir du 15 septembre, des contrôles seront opérés, et des sanctions seront prises.

    En complément de la vaccination, de nouvelles mesures vont être mises en place pour freiner le virus :

    ➜ Depuis le 12 juillet, les contrôles aux frontières sont renforcés.

    ➜ Dès le 21 juillet, le pass sanitaire sera étendu aux lieux de loisirs et de culture.

    ➜ À partir du mois d'août, le pass sanitaire s'appliquera dans les cafés, les restaurants, les centres commerciaux, ainsi que dans les hôpitaux, les maisons de retraites, les établissements médico-sociaux et dans les transports de longue distance.

    ➜ À l'automne, les tests PCR seront rendus payants, sauf prescription médicale et ceci afin d'encourager la vaccination plutôt que la multiplication des tests.
    Le pass sanitaire était déjà en place à la philharmonie. Je serai considérée immunisée le 21 juillet.

    Je perds complètement la notion du temps. J'ai trouvé ce récapitulatif du confinement et couvre-feu département par département.
    Seine et Marne (en Essonne jusqu'à Noël, mais c'est identique)
    Au 20 juin 2021, dans le département de Seine-et-Marne, vous avez passé 4 mois et 25 jours sous confinement. Il y a d’abord eu un premier confinement très strict au printemps 2020, puis un deuxième plus allégé à l’automne et enfin un troisième confinement avec davantage de dérogations au printemps 2021. Ce n’est pas tout : vous avez aussi dû respecter, hors période de confinement, un couvre-feu pendant 5 mois et 7 jours. Durant cette période, l’horaire du couvre-feu a changé à de nombreuses reprises. Il est passé à 21 heures à partir du 19 mai, puis à 23 heures le 9 juin, pour être complètement supprimé au 20 juin.

    Journée pleine

    Matinée de réflexion sur l'évolution des garanties.

    Fin de journée (16h30-18h30 un vendredi, qu'on ne me dise plus que les fonctionnaires partent en week-end le midi) en grand O avec le service achat du ministère ***.

    Puis RER C jusqu'à Bouray (interminable et plein), D. m'attend à la gare en MX5 décapotable: nous l'avons convaincue.
    Elle qui ne va pas très bien me confie: «cette voiture est un véritable antidépresseur».

    Soirée agréable durant laquelle je m'ennuie vaguement. Nous rentrons dans la nuit. Ce doit être la première fois que nous violons réellement le couvre-feu, en partant après l'heure sans réelle justification. C'est ballot si l'on songe qu'il se termine dimanche.

    Eau salée

    J'avais rendez-vous à St Antoine pour la levée d'aveugle, et comme je le pensais, j'ai reçu une dose de placebo.

    J'ai maintenant le choix entre me faire vacciner de mon côté ou attendre fin juin pour recevoir une dose de Janssen.

    — Fin juin? Mais je croyais que la vaccination avec le Janssen était à nouveau autorisée?
    — Pour le grand public, oui. Vous pouvez aller vous faire vacciner avec du Janssen. Mais pas dans le cadre de cette étude: il faut d'abord mettre à jour l'avenant qui décrit les risques pour y ajouter la thrombose. Ça ne nous arrange pas, mais c'est comme ça. L'avenant sera sans doute prêt en juin, il faut qu'il soit voté. On pourra vous vacciner fin juin début juillet. Vous savez si vous voulez rester dans l'étude?
    — Par flemme et par curiosité je préfèrerais, oui. Mais comme je vais sans doute être assesseur pour les régionales, mon mari va sans doute faire pression pour que je me fasse vacciner avant.

    (Je vais essayer de résister aux pressions.)

    *********

    Midi: rascasse et vin rouge en terrasse à côté de l'hôpital. (Note pour l'avenir : nous sommes déconfinés depuis mercredi, couvre-feu jusqu'à neuf heures, mais je n'ai pas encore eu l'occasion d'en profiter.)
    Soir: salade et vin rouge en terrasse à Moret. Nous apprenons qu'il y a deux fêtes dans la ville, qui ouvrent et ferment la saison touristique: une fin mai dite «fête du printemps» devenue «fête de la nature» et une fin septembre, la fête 1900.

    Nous ne nous en sommes pas encore aperçus, mais nous vivons dans une ville touristique. J'espère que ce ne se sera pas insupportable. Je l'apréhende un peu.

    Aérer

    La promenade inattendue le long de la Seine a été l'occasion de lire longuement Twitter. J'ai trouvé au passage cette explication du Pr Logos sur l'aération et la concentration en CO2 que je vais recopier pour la conserver (toujours cette peur de la destruction des sources).
    Il est entendu comme d'habitude que je supprimerai ce billet s'il en fait la demande.

    1/ Peut-on établir une mesure des risques de contamination de sorte à libérer toutes les activités qui ne causent pas de risque significatif et à éliminer celles qui causent le gros des contaminations?

    2/ Commençons simple par la base. La probabilité d'être infecté dépend de la dose virale que l'on reçoit, c'est-à-dire du nombre de particules virales que l'on inhale, de manière cumulée. Plus l'air est concentré en virus, plus la dose est forte. Plus on en inhale longtemps aussi

    3/ La dose moyenne à laquelle on atteint une probabilité significative d'être contaminé (63% par convention) s'appelle un quantum d'infection. Il dépend pour chaque individu de son système immunitaire (qualité de la réponse interféron) et donc de l'âge, des comorbidités, etc.

    4/ L'idée la plus simple sur laquelle appuyer un calcul de risque suppose que la probabilité d'être infecté est proportionnelle à la dose à faible dose. Ce n'est pas forcément évident, ni totalement vrai, mais cela permet de tirer d'avancer vers des conclusions importantes.

    5/ Première conclusion sur les masques.

    Si vous faites une activité avec un masque en coton, vous divisez la concentration inhalée par 3 mais l'émetteur en exhale aussi 3 fois moins.

    Cela fait donc 9 fois moins de risque.

    6/ Vous mettez correctement le masque chirurgical, sans qu'il baille et voilà que c'est 10 fois moins, donc 100 fois moins de risque. Au besoin, vous le plaquez sur le nez et les joues avec un joli masque en coton.

    100 fois moins de risque que sans masque.

    7/ Vous mettez un FFP2 bien ajusté à votre tête et c'est 50 fois moins de dose inhalée. L'un a un FFP2 et l'autre un masque chirurgical, le risque est divisé par 500.

    Deux FFP2 non-médicaux, le risque est divisé par 2500…

    8/ Ces facteurs sont non seulement déterminés scientifiquement par les facteurs de filtration, mais aussi validés par les études de ce type, sur les contaminations en milieu hospitalier, stoppées par les FFP2 mais pas les masques chirurgicaux.
    L'étude.

    9/ Deuxième facteur qui détermine les doses de particules virales inhalées: le niveau de ventilation par personne présente autour de vous, c'est-à-dire le remplacement de l'air vicié par de l'air frais. La ventilation conditionne la dilution des particules virales.

    10/ Coup de chance, nous disposons d'un moyen de mesure du niveau de ventilation, donc du risque: le taux de CO2. En effet, les particules virales et le CO2 se diluent au même rythme. En Allemagne, les enseignes de bricolage, les supermarchés en vendent et en font la pub…

    Nous?

    11/ Le niveau de ventilation, de remplacement de l'air vicié par de l'air frais, détermine le risque de transmission aéroportée à longue distance. On peut déterminer ce risque, en moyenne sur la population, qui est est proportionnel au taux de CO2 relatif à l'extérieur.

    12/ Pourquoi faut-il que les commerces, les transports, les écoles, et vous chez vous, vous ayez un capteur de CO2 de qualité, et appreniez à vous en servir? Parce que c'est une mesure du risque.
    Vous pouvez faire plein de choses en risque contrôlé, en aérant, en purifiant l'air.

    13/ Troisième point. Les doses émises dépendent de l'activité. Parler émet plus de particules virales que respirer au repos. Courir aussi. Le pire du pire, c'est chanter.

    D'où, je peux vous dire comment faire un beau cluster à vous.

    14/ Pour l'anniversaire d'un super bon copain, vous faites une teuf dans un salon de 13 m^2, avec les fenêtres fermées à cause de la maréchaussée, et surtout, vous braillez en cœur avec une voix avinée, par dessus les paroles de la bonne vibe qui passe — une tuerie.

    Topissime.

    15/ Je vous connais, vous voulez des nombres. Du quantitatif.

    Prenez un type comme Trump, ou sa compagne. Ils émettent typiquement du 40 quanta par heure. 40 fois de quoi contaminer une personne moyenne en une heure.

    L'article.

    16/ Vous prenez l'apéro avec Trump (ou n'importe quelle personne moyenne comme lui) et sa femme, tous deux contaminés, sans masque, pendant une heure, dans votre salon à 1500 ppm de CO2 parce qu'il fait froid dehors.

    La probabilité que vous le choppiez: 67%.

    17/ Vous voyez Trump et sa femme, tous deux contaminés, mais vous aérez deux fois trois minutes pendant la demi-heure où ils sont chez-vous et vous discutez tous avec des masques chirurgicaux bien mis. Résultat 650 ppm.

    La probabilité que vous le choppiez: 0,2%.

    18/ Pour aujourd'hui, je ne vais pas développer le calcul de risque ni ses incertitudes, mais juste pointer qu'il existe, et qu'on connait le cumul des facteurs de risque, avec précision.

    19/ Ce qu'on vient de voir (filtration par les masques, type d'activité, degré de ventilation) détermine la dose de particules virales inhalée à longue distance. A courte distance du visage d'une personne infectée, il y a un sur-risque que l'on peut éviter simplement.
    20/ La dilution liée au mélange turbulent dans le sillage d'un émetteur de virus a été traité par Taylor en 1921. C'est dire si c'est une science bien connue…

    21/ Un article récent, que j'aime bien (au premier degré) vous explique comment optimiser par la recherche olfactive, le fait de vous mettre dans le sillage de particules virales de quelqu'un.

    Vous, il faut faire le contraire, hein…

    22/ Et puisqu'on y est, un autre article décrivant la loi de mélange dans le sillage de la bouche d'un contaminé, mais à une distance plus petite que sa distance au dessus du sol (1m50-1m80 en gros).

    Mais revenons aux conseils pratiques.

    23/ Quand vous promenez côte à côte avec quelqu'un, en plein air, le risque est négligeable. Si vous suivez quelqu'un avec qui vous vous promenez, laissez lui 2m50 d'avance ou dégagez vous du sillage. En vélo sur piste cyclable, laissez un peu plus encore.

    24/ Evitez autant que possible d'être dans le sillage de quelqu'un pendant longtemps: ré-apprenez à sentir d'où vient le vent. Typiquement, un pic-nic au canal Saint-Martin, à 20 cm de votre voisin, dans le vent, c'est une mauvaise idée.

    La dose croit avec le temps de résidence.

    25/ Les files statiques sont des mauvaises idées. En mettre devant les magasins pour respecter la jauge dedans aussi. On a pourtant inventé les tickets de boucherie, pour ça, ou leur version moderne avec une réservation de créneau horaire en QR code…

    Starteupe naillechoune.

    26/ Si vous vous baladez dans une foule un peu dense, en plein air, (les quais de la Seine ou une manifs) gardez le masque et ne vous mettez pas longtemps dans le sillage de la même personne: doublez un peu, ralentissez un peu, pour éviter de sniffer le super-spreader du coin.

    27/ Vous allez dire: mais c'est délirant, oppressif, la méthode analytique conditionnant ce qu'on fait à un degré de risque.

    Je ne crois pas parce qu'on gagne beaucoup à mettre en œuvre la mesure (CO2)/le calcul de risque. On peut reprendre les activités.

    28/ Ouvrir les universités? On peut. Ca demande de l'argent, pour ventiler, mettre les capteurs CO2, distribuer des FFP2, mettre des décontaminateurs de FFP2 dans les halls, mais on peut. Pas beaucoup d'argent, en plus.

    29/ Ouvrir les musées, les cinoches, on peut. Le théâtre, la musique, le chant, c'est un peu plus chaud, car on doit penser des aspirateurs à Covid silencieux pour les scènes. Mais je suis sûr qu'on peut. On a la techno pour le faire.

    30/ Sécuriser les cantines, les lieux de restauration collective, c'est chaud chaud chaud. Mais on peut. Là c'est un peu plus d'argent. Mais on a la techno là aussi. Il faut lâcher de l'argent public pour sécuriser, mais on revit et surtout, on maîtrise à nouveau nos vies.

    31/ Danser en plein air, pendant une durée permettant un risque mesuré, on peut. Sécuriser des parquets par un soufflage vertical d'air pur aussi. Ce n'est pas difficile: il faut du temps d'ingéniéerie et de l'argent pour fabriquer.



    Du même Twittos, Comment sécurisez les écoles et par ailleurs Des guides et des fiches d'une association dédiée à l'aération.

    Caramba encore raté

    J'ai reçu ça aujourd'hui :
    Suite à la survenue de 6 cas de thromboses veineuses cérébrales chez des femmes de moins de 60 ans dans un délai de 14 jours après la vaccination, le laboratoire américain Johnson and Johnson a suspendu la distribution de son vaccin contre le covid-19 en Europe et aux Etats Unis. Ces cas sont survenus aux Etats Unis où 6,9 millions de doses de ce vaccin ont été administrées. Les conclusions des autorités sanitaires (américaines et européennes) devraient être rendues dans les jours qui viennent.

    Dans ce contexte, les vaccinations des participants aux essais Janssen (filiale de Johnson and Johnson) sont suspendues et les participants à l’essai vont bénéficier d’un suivi renforcé.

    Les centres d’investigation participant à l'étude restent mobilisés et vous informeront des nouvelles dispositions dans les plus brefs délais. N’hésitez pas à les contacter si vous avez d’autres interrogations.

    Bien cordialement,

    Les investigateurs principaux et l’équipe de Covireivac
    Zut alors. Je devais recevoir ma deuxième injection le 22 avril. Je suis persuadée d'avoir reçu un placebo (je n'ai rien ressenti, même pas une rougeur à l'endroit de la piqûre), mais quand même.

    Si j'avais reçu le vaccin, j'étais vaccinée, si je ne l'avais pas reçu, il était prévu avec l'autorisation de mise sur le marché que le secret soit levé et que ceux qui avaient reçu le placebo soient vaccinés en mai : il y aurait eu alors une comparaison «deux injections» versus une.

    Je pense souvent à Chondre en ce moment. Quelles responsabilités.

    Fascinant

    Ce tweet date d'un an.

    (Pour le coup, Matoo, ça ça me fait rire un max. Enfin ça me fait rire aujourd'hui, ça ne m'aurait pas fait rire il y a un an).

    Chic

    Le club d'aviron est pile-poil à dix kilomètres de la maison et les dirigeants ont décidé de ne pas fermer en attendant les recommandations de la fédération.

    carte Waze montrant 10km


    Pour les lecteurs du futur : depuis hier soir, seize départements sont reconfinés. Cette fois-ci, sortie sans limitation de durée, à dix kilomètres de chez soi.

    Dernier conseil d'administration

    J'ai dû en faire une quarantaine en huit ans et demie.

    L'étrangeté de l'époque m'apparaît brutalement comme si je la découvrais seulement. J'avais des gens à inviter, des pots à offrir, des collègues à qui dire au revoir… Plus tard, peut-être, plus tard. Mais aurai-je le temps, l'occasion, l'envie, de revenir à Nanterre plus tard?

    L'ambiance ici s'allège, H. a été appelé pour un nouveau projet, il est à nouveau orienté vers le futur, il oublie le passé. Il était temps.

    Vingt minutes de corde à sauter. C'est fun.

    Fini Le Mépris. J'aime Godard. Quand il n'est pas ironique jusqu'à l'absurde, il est incisif.

    Couscous

    A Yerres, d'une part pour déposer des objets à la ressourcerie de Montgeron (nous avons une recyclerie plus proche de nous, mais elle nous paraît plus élitiste), d'autre part pour récupérer du bois: des années que nous stockons des bûches au fur à mesure des arbres coupés; cette fois-ci nous allons vider l'appentis.

    Nous avons ramené un couscous de la Table marocaine pour déjeuner avec O. et Y.

    Y. avait pour projet d'aller acheter une télé l'après-midi: nous l'avons prévenue qu'en ce dernier jour d'ouverture des très grandes surfaces (covid oblige), il y aurait beaucoup de monde. Le matin, en passant dans l'autre sens, nous avions contemplé incrédules la file de voitures s'engageant pour Carré Sénart déborder sur l'autoroute.

    Des nouvelles du Covid

    Nous avons fait quatre allers-retours à la déchetterie, trois pour jeter les cartons de déménagement, un pour donner les trois meubles minces destinés aux CD. C'était une erreur de les acheter, c'est un remords de les donner quasi neufs.

    Le rez-de-chaussée paraît immense maintenant.

    Pas d'aviron ce week-end : trop de courant. J'ai eu raison d'y aller jeudi.
    Les culs gelés, Bruges, un an maintenant. Les dernières sorties libres.

    Le variant anglais (sud africain, brésilien — mais l'anglais est le plus proche, évidemment) du virus suscite beaucoup d'inquiétude car il est très contagieux. On évoque un reconfinement en février, c'est une question de jours (nous somme déjà en couvre-feu à 18 heures depuis une semaine, ce qui complique singulièrement la vie quotidienne) — d'où les voyages immédiats à la déchetterie, pendant que c'est possible, d'où notre réponse à des amis qui voulaient voir le loft: «venez dimanche, pendant que c'est possible». Plus d'écart entre la décision et le passage à l'acte, car qui sait ce qui demain sera possible.

    Une amie rapporte les paroles de son député rencontré lors d'une réunion de parti : pas de réouverture des cafés et restaurants avant juin — avant une vaccination à 60%, en fait. Je ne sais pas si c'est vrai, mais ça m'a fichu un coup au moral. Les restaurants me manquent, les cafés, la liberté de s'assoir pour perdre quarante minutes à ne rien faire d'utile, la liberté de ne rien planifier, de ne pas prévoir ses déplacements au chronomètre.
    Et la peur, aussi, la peur pour tous les lieux qu'on aimait qu'on n'est pas bien sûr de revoir.



    Humour du Gamm vert d'Ecuelles: le panier Covid



    La méthode Parmentier

    Le gouvernement est en train de vacciner les gens si lentement, avec tant de contraintes (prendre un rendez-vous chez son médecin, se faire expliquer, signer un consentement, respecter un délai de rétractation) que tous ceux qui veulent se faire vacciner (il y en a encore quelques-uns en France, malgré tout) commencent à piétiner d'impatience.

    Je songe à Parmentier qui entoura de soldats son champ de patates pour en attiser le désir.

    Sur FB toujours, Jean-Louis Bailly a partagé cette fable qui résume bien la situation:

    poème de Jean-Louis Bailly sur le vaccin à la manière de La Fontaine



    ————————

    Tabata mardi et mercredi. J'ai des courbatures au point de gémir en descendant les escaliers. Je n'ai plus aucune condition physique, il faut que j'en récupère avant les Culs gelés prévus le 14 mars.

    Vaccination

    — Je ne comprends pas cette manière de vacciner. Puisqu'il y a tant de gens qui ne veulent pas du vaccin, il n'y a qu'à mettre en place l'équivalent d'un vaste Doodle national et vacciner les volontaires dans l'ordre d'inscription.
    — C'est de la poudre aux yeux. La vérité c'est qu'on n'a pas de vaccin. On l'a payé 20% moins cher, moralité nous passons les derniers.

    Je ne sais pas quelles sont les sources de H. et si ces 20% sont l'une de ses habituelles exagérations pour emporter l'adhésion (il y a longtemps que cela ne fait qu'attiser ma méfiance), mais j'entendais hier sur RTL qu'Israël, qui a l'intention de vacciner un quart de sa population avant fin janvier, a acheté ses doses 40% plus cher que le prix du marché.

    J'ai l'impression qu'il serait plus exact de dire que la France attend le vaccin de Sanofi.

    Manga

    Faire un régime strict en temps de confinement est plutôt déprimant. Pratique (on ne voit personne donc c'est plus facile), efficace, mais déprimant.

    Des graphiques sérieux et des analyses sur le covid et quelques sujets proches.
    Exemple:

    graphique de corrélation entre Covid et mesures gouvernementales- source qualitiso.com

    J'ai lu les deux premiers tomes de Death Note, un manga qu'O. m'avait recommandé. J'aime bien, le style est nerveux. Soit un carnet abandonné sur terre par un démon de la mort qui s'ennuie. Il suffit d'y écrire le nom de quelqu'un pour qu'il meurt. Il est trouvé par un lycéen qui décide d'éliminer le mal sur terre.

    Chacun cherche son chat

    Martin Hirsh, directeur de l'APHP, sur RTL :
    — …les gestes barrière… aérer… et son chat chez soi.
    — Pardon ?
    Silence
    — Son sha : solution hydroalcoolique. Pas son chat.



    —----------
    Il faut que je le note : première annonce d'un vaccin bientôt disponible.

    Les Français me fatiguent.
    Sondage en octobre par Ipsos.

    graphique présentant par pays les intentions de se faire vacciner


    Des nouvelles du monde

    Joe Biden a gagné, c'est officiel et définitif. Nous avons eu en visio un Nathan ravi et épuisé, incapable de plus rien ressentir. Trois mois qu'il fait du porte-à-porte en Géorgie pour convaincre la population d'aller voter.
    Kalama Haaris est également un beau symbole.

    Nathan nous a parlé de ses amis au Danemark, cloîtrés, dans la crainte d'une mutation du virus qui remettrait en cause les vaccins en cours d'expérimentation. La lumière tremblotante au bout du tunnel est en train de sérieusement vaciller.

    Trump tweete: j'ai gagné de beaucoup (a lot)

    Trump tweete qu'il a gagné puis finit par aller jouer au golf.
    Twitter contredit le président en faisant remarquer que le décompte des voix n'est pas terminé au moment où ce tweet est publié. Peu de temps avant, des télé américaines ont interrompu la retransmission de discours trumpistes tant ils étaient violents. Tout le monde redoute un déchaînement de violence (les commerçants se barricadent comme devant les gilets jaunes) et les personnes raisonnables tentent d'apaiser les esprits.

    Le covid vu par un recruteur du secteur médico-social

    — Je suis étonnée, il y a toujours des postes à pourvoir. Je ne pensais pas que ça tournait, j'aurais pensé qu'une fois qu'on était en poste, on y restait.
    — Vous savez, c'est mécanique. Il y a six mille établissements en France, il y a toujours des postes, il y en a plus qu'il n'y a de candidats… Et puis en ce moment, il y en a qui quittent. [Petit sourire de celui qui s'excuse de dire des choses tristes] Il y a des administratifs qui se sentent en danger, il y a même des médecins et des infirmières qui s'en vont. Ils sont malades, ils ont peur d'être malades. Là j'ai un poste… ça faisait cinq mois qu'elle l'avait pris… elle est décédée. Dans un EHPAD il y a eu cinquante morts. On a beau avoir l'habitude...

    Démoralisant

    J'ai trouvé ça sur FB :

    on sera resté enfermé plus longtemps que Balkany

    Le cinquième lit

    Je suis déprimée. C'est bizarre, ce second confinement est pourtant plus simple car je sais ce qu'il faut éviter (trop manger, ne pas travailler régulièrement mais par à-coups), mais il m'affecte. J'avais l'impression que nous nous étions tant appliqués, entre la distance conservée avec tous, enfants, parents, le masque, et la discipline de consommer local et français, pour aider les commerçants et les hôteliers. Tout bien du mieux de nos possibilités.

    «Ce n'est pas parce que vous êtes végétarien que le taureau ne vous chargera pas.»
    Rapporté par l'évêque d'Oran qui fut décapité.

    Hier nous avons acheté un lit — notre cinquième lit 1: le premier (d'un mètre vingt) en 1989, le deuxième en 1996 pour une largeur d'un mètre quarante, le troisième en 2017.
    Trois lits depuis 2017, c'est incroyable. Je ne me suis jamais habituée à celui à mémoire de forme; le suivant, l'actuel, est très bien — nous lui devons sans doute notre excellent confinement du printemps; le troisième, eh bien nous verrons, nous l'avons commandé hier: H. a décidé après cet été et quelques nuits à l'hôtel qu'il nous fallait un lit d'un mètre soixante de large. (Il y a longtemps que tous les lits de la maison mesurent deux mètres de long).

    Avec optimisme nous avons demandé une livraison en janvier à Moret (cela arrangeait la vendeuse que nous ne soyons pas pressés: il paraît qu'ils croûlent sous les commandes et les délais sont longs. Heureusement, si le magasin est fermé au public à partir de vendredi, cette fois-ci les livraisons restent autorisées durant le confinement).
    Ce pari sur l'avenir m'inquiète un peu: en mars dernier, cela ne nous a pas réussi d'essayer d'organiser notre anniversaire de mariage.
    Bast, nous verrons bien.
    Ce qui m'impressionne le plus, c'est notre opulence qui nous permet de commander deux lits la même année.



    Note
    1 : Soyons exact : le troisième et le quatrième n'étaient que des matelas. Pour le deuxième et le cinquième nous avons changé de sommier, évidemment.

    Courbes de mortalité sur cinquante ans

    Un twittos a tenté de comparer les chiffres de mortalité en tenant compte, par exemple, de la hausse de la population. Il explique sa méthode ici (déroulez le thread).



    Bleu pétrole le covid, violet la canicule de 2003, rouge la grippe de Hong-Kong de 1969.


    En regardant ces courbes, je me dis que ce serait une bonne façon d'introduire la notion d'intégrale en mathématique.


    Quant au podcast sur la grippe de Hong-Kong, il me rappelle la blague:
    — Comment va ta mère ?
    — Elle est morte.
    — Oh je suis désolé. Et de quoi?
    — De la grippe.
    — La grippe? Oh mais c'est pas grave!

    Le vent du boulet

    Vendredi, très négligemment, j'envoie un WhatsApp à Jérémy:
    — On pourrait prendre un pot avant ton départ si tu es dispo.
    — Essayons mercredi, pourquoi pas.

    J'ai appris ce soir qu'il partait demain. Quand je lui avais demandé de se voir avant son départ, c'était une demande générale, de principe, parce qu'il m'avait dit en juin qu'à la rentrée il retournerait à la Réunion pour un an. Je n'avais aucune idée de tomber si juste.

    ***

    Reconfinement pour un mois annoncé ce soir à vingt heures. Quatre semaines. Les fuites ont été si habilement orchestrées que tout le monde a agi aujourd'hui comme s'il vivait un dernier jour: queue pour acheter du café, queue devant le Loir dans la théière, queue au magasin Adidas.

    Reconfinement à partir de demain soir. Demain, distribuer le Canard d'Yerres, poster le cadeau d'anniversaire de A, renvoyer le bracelet montre pour l'échanger contre un plus petit, acheter des poudres protéinées pour cette fois-ci maigrir et non grossir, nous procurer des cartons pour préparer le déménagement (deux cartons chaque soir?).
    Des pièces remplies de cartons ça va être très moche. La perspective de vendre la maison s'éloigne. Je ne pensais pas si bien dire quand je disais que quoi qu'il arrive on la vendrait en avril, quand les roses fleuriraient.

    Que vais-je faire pendant quatre semaines? La dernière fois j'avais un mémoire de licence à écrire.
    Apprendre mon CV par cœur, finir la formation à Wordpress, migrer les trois mille billets de VS un par un?

    Une araignée au plafond

    Elle y est restée toute la journée, sur le pli entre le mur et le plafond (l'arête inversée: comment cela s'appelle-t-il?)
    Elle n'a pas bougé. Elle n'a pas fui la lumière, le bruit.


    Elle doit être affamée, il n'y a rien à manger dans cette maison une fois que les fenêtres sont fermées.



    ******
    ***
    ******



    Hier tandis que nous allions à la Philharmonie, je musais qu'il y avait sans doute un certain ridicule à continuer à vivre comme si de rien n'était, mais aussi une certaine dignité.
    Je me souviens d'une anecdote lue au hasard dans un livre peut-être sur Londres, peut-être sur le Blitz, peut-être sur l'humour anglais: un journaliste prend un taxi pour traverser Londres durant un bombardement. Les bombes tombent autour de la voiture, poussière, sirènes, explosions. Arrivé à destination, le journaliste se tourne vers le chauffeur:
    — Nous avons eu de la chance.
    — Tout à fait, Sir. Tous les feux au vert, c'est rare.

    Je pense souvent à cette histoire et à ceux qui pensent frivole de ne pas avoir l'air catastrophé et sérieux quand le monde se délite autour de nous.



    Peut-être cette référence au Blitz paraît-elle étrange : c'est que le couvre-feu m'évoque Londres, sans doute à cause de lectures enfantines, Le Lion et la sorcière blanche et L'apprentie sorcière en bibliothèque rose, qui sont deux livres qui commencent avec des enfants évacués à la campagne pendant la guerre.

    ******
    ***
    ******



    J'ai répondu à une annonce qui demandait de joindre au CV une vidéo de motivation d'une minute. Je me suis entraînée une semaine (une dizaine de vidéos), j'ai dû télécharger Chrome (ni Safari ni Firefox ne prenait en charge la vidéo) et finalement je me suis filmée, directement sur le site du recruteur comme requis.
    J'ai eu la satisfaction inattendue de recevoir un mail le soir-même.

    Pensée en vrille

    Je partage si bien l'opinion de Scholem : «Je m’efforce de profiter des vacances jusqu’au dernier moment pour terminer mon travail» que je me suis surprise aujourd'hui à penser qu’il fallait que je prenne des vacances pour avoir du temps pour rattraper mon retard au boulot.

    ————————

    Annonce d'un couvre-feu : plus personne dans les rues à partir de 21 heures en Ile-de-France et huit grandes villes.
    Et zut.

    Disparate

    Moins j'écris moins j'écris. Forme de flemme, mais aussi mauvaise habitude d'écrire en regardant ou écoutant des vidéos ou des séries. Je me suis entichée de La fabuleuse Mrs Maisel que je regarde en boucle (Amazon prime) depuis trois semaines, pour les toilettes (mais que c'est joli, que c'est charmant), la musique, la folie douce, l'anglais très rapide, le féminisme et la politique américaine et internationale entre 1958 et 1960.
    Enfin, en boucle; même pas : je lance un épisode, je regarde au hasard.

    A Nanterre pour récupérer un téléphone pro tout neuf (tout est bloqué sur ce nouveau téléphone, je n'ai même pas accès à WhatsApp, ce qui pose quelques problèmes pour les groupes pro) et ramener à la maison l'ordinateur pro tout pourri qu'on m'a prêté en attendant une nouvelle bécane.

    Ce soir, deuxième session sur le Notre Père, avec une intéressante réflexion sur la prière récitée (est-ce la disparition de la présence humaine au cœur du machinal ou la foi en quelque chose qui travaille?)
    La première session est ici : le Notre Père, une prière chrétienne ? ).

    Et puis, je ne résiste pas au plaisir de l'évoquer pour permettre à mon plus fidèle ennemi de m'insulter in petto avec force et sincérité, j'ai assisté par zoom à ma première assemblée territoriale EM!
    Ce qui me frappe, c'est la représentativité en âges, en couleurs, en origines politiques et très souvent l'engagement de longue date dans des associations locale.

    O. est retourné à Paris : sans doute un rhume, mais ni le médecin ni lui n'ont voulu prendre de risques : il faut protéger H.
    Je soupçonne que ça arrangeait bien O.

    Déception

    Mail reçu de la Philharmonie:
    Vous avez réservé une ou plusieurs place(s) pour le concert du Gewandhausorchester Leipzig dirigé par Andris Nelsons avec la participation d'Anne-Sophie Mutter programmé le vendredi 20 novembre 2020 à 20h30 en Grande salle Pierre Boulez – Philharmonie.

    Nous avons le regret de vous informer qu'en raison des difficultés que les orchestres connaissent actuellement pour circuler en Europe du fait de la crise sanitaire, nous sommes contraints de l’annuler.
    Je suis très déçue, je m'en faisais une telle joie.

    Vous pouvez écouter Anne-Sophie Mutter dans le concerto de Beethoven jusqu'au 13 décembre sur Arte.

    Caramba encore raté

    Une série de limitations annoncées ce soir : les bars fermés à partir de dix heures, pas de groupes de plus de dix personnes, plus de réunions publiques (qu'est-ce que c'est?), les clubs de sport fermés dans la petite couronne, les employeurs invités à favoriser le télétravail au maximum…

    Qu'est-ce qui va s'appliquer et comment ? le grec de demain soir, ça sera OK puisque les mesures prennent effet à partir de samedi ou dimanche, mais ensuite? les championnats de France d'aviron vétéran qui ont lieu ce week-end (pas pour moi!) auront-ils lieu? Et la coupe des dames à Angers le 18 octobre? Et ma salle de sport en Essonne, concernée ou pas? (normalement non). Et le témoignage sur la rédaction de mémoire que je devais apporter samedi devant une vingtaine d'élèves de huitième année pour dédramatiser, maintenu ou pas?

    Il est trop tôt pour avoir des réponses, mais cela va venir vite.

    Nous étions en train de réfléchir à la façon d'organiser nos trente ans de mariage éternellement remis. Nous aurions dû le faire en septembre, nous avons trop attendu.

    Ce soir c'était la rentrée de JRS France. Je n'y suis pas allée. Je n'ai plus envie d'avoir des contraintes. Je me sens égoïste. Et il faut vraiment que je me concentre sur le fait de changer de boulot.

    Foyer

    Apparemment des animateurs de centre aéré ont été testés positif deux jours avant la rentrée (ne pouvait-on penser à les tester plus tôt?), ce qui fait qu'une école sera ou ne sera pas fermée.

    Sur ordre de la mairie, quatre-vingt-onze enfants devaient être testés lundi, mais la mairie n'avait pas prévenu le labo… qui n'avait pas assez de tests.

    ******


    PS : le crépi est en train de sécher, il blanchit. Il paraît qu'il foncera à chaque pluie pendant quelques mois car le produit est hydrofuge.

    Retour dans le RER

    J'ai abandonné la voiture pour aller à Nanterre : trop loin, trop fatiguant, pas écolo.

    Quel bonheur ce déconfinement progressif : silence, distance, prise en compte de la présence corporelle des autres.
    Les gens sont calmes, disciplinés, même le soir à 34o degrés.

    RER A, dix heures du matin, huit personnes prévues sur la plate-forme (une sorte de rêve éveillé). Et il n'y en avait aucune.





    En entreprise, on déconfine lentement : ascenseur le 11 juin, ascenseur aujourd'hui (une personne par croix devant se tourner le dos).






    J'ai mangé au self pour la première fois (il y eut un blog qui s'appelait «la première fois» ou «le blog des premières fois». J'aimais bien.) Peu de monde, peu de choix, les fontaines à eau sont fermées, nous avons droit à une petite bouteille d'eau chacun. Les places sont condamnées en quinconce.

    Double déconfinement

    Retour sur l'eau. Pas plus de huit bateaux sur l'eau à la fois, pas de vestiaire, pas de WC (c'est le plus dur), une tente d'accueil avec gel et masques pour laisser nos sacs. Nous devons réserver notre créneau en ligne.

    Orage hier soir (cela a lavé les roses pleines de sciure). Ce matin il a plu tout le long du chemin pour le club mais cela s'est arrêté à onze heures, juste à temps.
    Deux boucles: j'ai cru que je terminerai pas la première (le souffle), j'ai ralenti, je me suis concentrée sur mon mouvement, je n'ai pas vu passer la deuxième. L'équilibre vient tout de suite dès que je prépare plus tôt.

    Au bureau. Seule. Seule sur tout l'étage, peut-être six personnes dans tout le bâtiment si j'en crois les voitures au parking. Je commence par manger ma boîte de sardines à l'huile et mes galettes de riz. Spartiate. Je n'ai pas le choix, je me suis aperçue que je n'avais ni monnaie ni carte bleue, impossible de m'arrêter quelque part en terrasse. J'ai dégoté trente-cinq centimes dans une coupelle sur mon bureau, juste de quoi prendre un café au distributeur (le moins cher. Le plus cher est à soixante centimes) mais ma pièce de deux centimes et mes trois de un n'étaient pas acceptées. J'erre pieds nus (mes chaussures sont trempées) sur le plateau (nom donné à la totalité de l'étage puisque c'est un open espace sans cloison. Il est lumineux car creusé d'une grande cour intérieur). Personne depuis mi-mars, des comptes rendus de réunion abandonnés sur les bureau rappellent cette date, c'est Pompéi saisi en pleine activité — moins la cendre.
    Je trouve une machine à café avec des capsules de café, je m'en sers un; je cherche une bouilloire pour me faire un thé car la fontaine d'eau bouillante de la salle de repos est condamnée. J'ai l'impression d'être Robinson à la recherche d'outils dans les débris du naufrage.

    Je dépouille dix ou onze semaines de courrier. J'ai mis la messe de Bernstein un peu fort. Quel morceau étonnant. Je trie par genre de demandes ou de réponses, je partage entre ma collaboratrice et moi-même. Je prépare un sac, ramette de papier, enveloppes, tampons, boîtier pour les virements bancaire, bordereaux de remise de chèques, chemise comptable.
    Je passe chez elle lui amener tout ça, ça lui évitera de venir au bureau un bon moment encore. De chez elle à chez moi, 64 km (42 km à vol d'oiseau, mais c'est trente minutes plus long). Il fait gris, presque froid. Je commence à être fatiguée.


    J'ai profité de la voiture pour ramener un peu plus de livres que d'habitude:
    - Arthur Rubinstein, Les jours de ma jeunesse
    - Robertson Davies, La lyre d'Orphée: lu en 1996. M'a marquée bien que ce ne soit pas un "grand" auteur. Foisonnant.
    - William Faulkner, Le Domaine (jamais entendu parler de ce titre)
    - E.M. Forster La route des Indes, référence camusienne
    - Alphonse Daudet, Numa Roumestan

    Le jour d'après, c'est aujourd'hui

    Il faut avouer que je ne crois pas à un "jour d'après": je crois que cela va continuer comme cela longtemps, puis que nous aurons une autre maladie, puis une autre. Je crois qu'il faut prendre des repères et commencer à nous habituer à vivre avec cette menace.
    Suis-je très pessimiste ?

    Voici la dernière vidéo du jeune homme qui nous avait raconté la pandémie chez WoW. Au passage nous apprenons qu'il a failli être thésard en biologie.

    Vidéo : les futures pandémies, avec des morceaux d'élevage, d'animaux sauvages et de déforestation dedans.
    PS : le village d'Eyam est une de mes histoires d'héroïsme préférées.

    Le livre du biologiste Serge Morand interviewé dans la vidéo: La prochaine peste, publié en 2016.


    ---------
    Premier apéro, apéro chez les voisins, dans le jardin, à distance.
    Et de quoi avons-nous parlé, à votre avis?

    J'ai repris Amicalement vôtre. Troisième épisode.

    Questionnaire du confinement

    J'avais repéré ce questionnaire à travers Gilda.
    J'y réponds maintenant que le confinement est officiellement terminé (officiellement, parce qu'en pratique je ne sais pas quand cela sera vrai).

    Qu’est-ce qui te manque le plus dans ce confinement (la première chose qui vient à l’esprit, spontanément) ?
    L'insouciance.
    Pouvoir agir sans planifier, sur un coup de tête.
    Je trouve ridicule l'épouvantable gravité donc certains se sentent obligés de se parer.

    Quelque chose de positif dans cette période ?
    Voir mon jardin changer tous les jours.

    La boisson du confinement ?
    Ginger beer + gin.



    Alors c’est comment le télétravail ?
    Normal. Par dérogation, j'avais beaucoup travaillé ainsi l'année dernière.
    Pour moi ça n'a pas changé grand chose; en revanche le niveau informatique de la boîte a beaucoup augmenté: plus fluide, plus stable.

    La chanson du confinement ?
    Messe en si et concerto de Bach.

    La série du confinement ?
    Better Call Saul

    Et ta coupe de cheveux ?
    Ça va. Déçue de ne pas avoir reçu à temps ma teinture irresponsable.

    Le livre du confinement ?
    Euh… De bono conjugali d'Augustin… (bon je plaisante, mais d'un autre côté c'est le seul que j'ai fini).
    Jared Diamond toujours en cours.

    Des stocks de bouffe ?
    Non.
    Découvert un marchand de légumes frais vraiment top.

    Des symptômes du Coronavirus ?
    Non.

    Sur-informé ou sous-informé sur l’épidémie ?
    Je n'écoute plus rien. Les gens sont dingues. J'attends d'apprendre qu'il existe un vaccin.
    Je regrette un certain manque d'élégance, l'élégance qui consisterait à parler d'autre chose.

    Optimiste ou pessimiste ?
    Fataliste et agacée.

    Une citation pour illustrer la pandémie ?
    Non. «L'éternité c'est long, surtout vers la fin.»

    Jour férié confiné

    L'une des règles de la procrastination est de trouver à s'occuper avec des tâches utiles mais non urgentes. C'est ainsi que j'ai redescendu mon ordinateur et remonté d'un étage l'ordinateur pro, rangé la chambre de A. et trié quatre cartons d'archives municipales, ajouté des cousins à mon compte FB ce qui m'a permis de voir les bébés de l'année (puisque la fête de famille n'aura pas lieu).

    Je n'avais pas suivi de près, je viens de découvrir, trois ou quatre jours après tout le monde, le résumé des règles du déconfinement.
    De toute façon, tant que je pourrais retourner ni en salle de sport ni à l'aviron, cela ne changera pas grand chose à ma situation. Mon employeur est du genre très prudent (il lui faut être exemplaire pour des questions d'image (mais reconnaissons qu'il va au-delà et se montre fair play voire élégant avec les salariés qui ont des enfants jeunes)), il est probable que je ne retourne au bureau qu'un jour toutes les deux semaines jusqu'en septembre.
    Je ne vais pas m'en plaindre.



    Suite (ou le début de la fin?)

    Et maintenant repassage en regardant Better call Saul S2.

    Pas le moral. Ça n'était pas arrivé jusque là. Le déconfinement ? La perspective de retourner à la vie normale?

    Reçu hier un mail de mon coiffeur: nous pouvons commencer à prendre rendez-vous. Zut alors, la teinture rose abricot genre manga (dans mon idée cela devrait ne donner que des reflets) que j'ai commandée va arriver trop tard, je n'aurai pas le temps de l'utiliser avant le 11 mai, ou alors il faudra que je me reteigne dans la semaine. Too bad.

    Il pleut et il fait froid.

    Le sens des priorités

    Note : c'était durant le premier confinement, quand tout le monde ne parlait QUE covid.

    D., tu as embelli ma journée :

    Mail : «Le pire c’est la sortie du Tome III en Pléiade de Nabokov qui est reportée du 16 avril au 9 juillet, c’est vraiment jouer avec les nerfs des lecteurs après 11 ans d'attente.»

    Des liens

    Se souvenir des temps incroyables que nous vivons : le pétrole distribué gratuitement parce qu'il n'est plus vendu, que les stocks débordent, qu'on ne peut pas arrêter l'extraction facilement.

    Des classiques à lire en ligne. Les éditions papier sont très jolies, dépouillées.

    Les cours de Foucault au collège de France.

    Si vous avez du temps et l'envie, vous pouvez écrire, un peu à l'aveugle certes, à une personne en ehpad.

    Un site à explorer, celui de l'univers du livre, éditions et libraires.

    Une visite d'appartement en temps de grand claquemurage1, sur l'air de "T'as voulu voir Vesoul".

    Visitez le tombeau de Ramsès VI ou les les chutes d’Iguazú.

    Les masques protègent dans 8% des cas : voir ici à 18 minutes 53 (l'ensemble de la vidéo porte sur l'adoption et la diffusion des nouvelles inventions dans une population).



    Note
    1 : ©Didier Goux

    Décompte malsain

    Liste des gens touchés que je connais personnellement

    23 mars : Bénédicte (en cours) et Marin. Marin à l'hôpital et sorti d'affaire.
    24 mars : les parents d'Anne F. malades le 6 mars. Sa mère un simple rhume, son père en réanimation à Dijon depuis le 12 mars.
    Marin pas sorti d'affaire. En réanimation.
    26 mars : RC en réa depuis hier.
    27 mars : RC sorti. Ce n'était pas cela.
    ?? avril : France l'a eu. Elle est retournée travailler.
    14 avril : de maman "Albert notre ami alsacien a été bien malade. La fille des A. a été à la limite de l’intubation et on lui dit qu’elle n’est peut-être pas immunisée".
    14 au 15 avril: mort de Laurent Chamontin.
    21 avril : Marin sorti de réanimation.
    22 avril. Michèle D. sortie de réanimation.

    Simulation pandémique

    Ma fille me signale une vidéo de DirtyBiology du 3 août 2014. C'est génial, regardez-la jusqu'au bout (même si l'aspect over-pédagogique peut vous agacer un instant).

    Teaser : Word of Warcraft avait développé pour les niveaux de jeu les plus avancés une nouvelle difficulté: une maladie. Ce que les concepteurs n'avaient pas prévu, c'est qu'il y aurait un bug dans le programme qui a permis à la maladie de s'échapper vers les autres niveaux de jeu. Et comme (spoiler alert) les joueurs sont des humains, ils ont joué en appliquant tous leurs travers humains de bêtise et de curiosité. (Evidemment, si les résultats sont aussi intéressants, c'est que les joueurs sont très nombreux et répartis sur toute la planète: donc ils représentent tous les modes de pensées, à la fois individuels et culturels.)

    Et si on relançait le jeu en simulant une fin de confinement, afin d'observer les comportements humains?


    Remarque : les youtubeurs ont joué un rôle important auprès des jeunes pour les convaincre de rester confinés. Ce sont des relayeurs sérieux de la pensée rationnelle. Je regarde de temps en temps une de leurs vidéos conseillée par les enfants: cela me rassure de savoir qu'il y a des anti-complotistes pour informer la jeune génération.

    Sortie de coma

    X. sort de coma artificiel au bout de trois semaines. Premières paroles à sa femme: qu'elle prévienne son travail qu'il était hospitalisé depuis hier et qu'il serait absent.

    Déconfinement déconfit

    De ce que je comprends en lisant à droite à gauche, il y a les gens accablés à l'idée que cela va durer encore un mois (mais comment ont-ils pu croire un seul instant que cela durerait moins de huit semaines? 76 jours pour les Chinois — il n'y avait aucune raison que nous fassions moins ou mieux) et ceux qui ne veulent pas retourner travailler (salauds de patrons capitalistes qui veulent nous rendre malades; comme si l'école était plus importante que nos vies; etc, etc).


    En résumé, il faudrait sortir du confinement mais ne pas retourner travailler.

    J'ai l'air d'en rire mais en réalité cela me pertube.
    Je pense au grand Bond en avant, quand l'Etat chinois a dit «Mangez, l'Etat vous nourrira», et que les paysans, mon dieu, les paysans, ceux qui savaient bien que la nourriture n'était pas magique, qu'elle poussait et se récoltait à force d'attention et de peine, l'avaient cru, mon dieu, l'avaient cru. Et ils ont mangé leurs réserves, c'était la fête, l'Etat veillait à tout, et ils sont morts de faim l'année suivante.
    What do you expect? ai-je envie de crier, vous pensez vraiment que c'est magique, que l'argent sort des murs, des poches des milliardaires-qui-ne-paient-pas-pas-leurs-impôts (syntagme figé, entrée flaubertienne du dictionnaire — millionnaire: ne paie pas ses impôts), que la finance suffirait à nous nourrir tous? Mais la finance, c'est du vent; vous le savez, vous qui demandez le retour de l'économie réelle contre la finance: l'économie réelle, c'est votre travail.
    Ô cette façon d'avoir oublié le lien entre son salaire et le travail accompli.
    Il faut être à son compte en ce moment pour le mesurer.

    ————————

    Pour les netfliqueux : si vous aimez les polars (un peu gore) vous pouvez tester Headhunters.
    Vu American psycho (pas mon genre) et Wajda sur Arte (magnifique jeune actrice. A regarder en VO).
    Commencé The Intruder (Arte toujours).

    Chronologie des manques

    Un twittos anti-macroniste a reconstitué une chronologie à charge de la gestion de la crise qui présente l'intérêt d'être également une chronologie de l'épidémie. (Apparemment, François Bonnet l'a plagiée dans Médiapart).

    Les twitts sont appuyés sur des sources extérieures. Le gros bémol que j'apporterais, c'est l'ambiance de février, la bite à Griveaux, le 49-3, etc: je ne crois pas une seule seconde que les anti-macronistes auraient cru Macron avant le 16 mars, et ce pour une raison simple: quoi que dise Macron, ils sont contre. La preuve par l'absurde en a été apportée fin mars par la CGT qui a voulu… appeler à la grève. (Une amie a commenté: «c'est de la haute trahison».)

    Cela posé, j'avoue mon exaspération devant l'absence de tests de dépistage en amont (pour connaître les asymptômatiques et non vérifier que les malades sont malades, nom d'un petit bonhomme) et le discours "les masques sont inutiles" (plutôt qu'encourager les gens à faire ce qu'ils pouvaient — heureusement ils l'ont fait) et surtout devant l'absence de discours clair.
    Si l'on manquait de tests et de masques, il fallait dire: «nous manquons de tests et de masques. En attendant d'en obtenir, nous vous conseillons de…»
    Ce n'est pourtant pas difficile.
    Ça m'agace parce que j'ai les mêmes problèmes au boulot, cette incapacité à obtenir la vérité, l'obligation de la déduire lentement soi-même des faits parce que la hiérarchie, les prestataires, n'ont pas le courage de l'exprimer.
    Et pourtant connaître la vérité, l'état de la situation, c'est la meilleure façon d'y faire face. Même s'il n'y a rien à faire, s'il n'y a qu'à attendre, cela permet d'observer les modifications de la situation en comprenant ce qui se passe, parce que cela correspond à notre information. Cela permet de réagir vite dès qu'on peut intervenir.

    Cependant, je préfère avoir eu Macron au gouvernement pour gérer cette crise que MLP, Fillon ou Mélenchon. J'ai davantage confiance dans sa capacité de raisonnement et sa volonté d'agir pour la France (même si je comprends tout à fait qu'on puisse ne pas être d'accord avec la forme qu'il souhaite donner à la France).
    Ses adversaires l'appellent "le président des riches", mais justement, lui ne pique pas dans la caisse parce qu'il a tout ce qu'il lui faut — MLP pique dans la caisse en continu, Fillon rends-l-argent est devenu proverbial; je ne sais quel pot-de-vin ou montage foireux ces deux-là auraient accepté en ces temps de pénurie médicale.

    Quant à Mélenchon c'est un autre problème: la grosse tête, une tendance très yakafokon-X-est-un-incapable-moi-je. Se retrousse-t-il les manches parfois? A part prononcer des discours, a-t-il fait avancer des dossiers dans ses différentes fonctions au cours des trente ou quarante dernières années? Je ne sais pas s'il se serait occupé des gens. Être capable d'encenser le Vénézuela pétroliféraire dont les habitants affamés ont fini par manger les flamants roses ou les animaux des zoos m'en fait douter.
    Par exemple, j'aimerais bien savoir ce qu'il a fait concrètement, à part accuser la mairie et l'Etat, pour les immeubles de Marseille. Après tout il est député des Bouches-du-Rhône, il s'agit d'une situation de crise: comment se comporte-t-il en situation de crise?

    Un dessin pouvant (res)servir souvent :


    Décision

    Une décision c'est un choix parmi plusieurs possibilités d'action.

    Après coup, une décision paraîtra toujours mauvaise, au moins partiellement: parce qu'elle sera passée de la théorie à la pratique, elle aura mis en branle le réel, déployant autour d'elle ses effets secondaires inattendus ou pervers. Apparaîtra dans la réalité toutes ses conséquences auxquelles nous n'avions pas pensé.
    A l'usage, il semble parfois que plus une décision est radicale et plus ses effets pervers le seront (pervers signifiant ici: allant à l'encontre de la décision prise1).

    Donc prudence et mesure.

    Par ailleurs, avec le recul, toutes les autres possibilités restées à l'état abstrait paraîtront attrayantes: en effet, non mises à l'épreuve de la réalité, elles n'exposent pas leurs désavantages encore inconnus.

    Hier soir Macron a annoncé la sortie progressive du déconfinement à partir du 11 mai, avec reprise des écoles et collèges mais pas des universités.
    Les cafés et restaurants vont rester fermés. J'ai du mal à imaginer des villes mortes.
    On verra bien.



    Note
    1 : Mon exemple préféré d'effet collatéral opposé à la décision prise: VGE fermant les frontières à l'immigration, Simone Veil plaidant pour les familles que cela séparerait, loi de rapprochement familial, arrivée en France de familles nombreuses, parfois polygames, qui ne repartiront plus par peur de ne pas pouvoir revenir puisque les frontières sont fermées.
    Bref, si VGE n'avait pas fermé les frontières, les pères auraient continué à venir travailler seuls pour rentrer au pays pendant les vacances…

    Mon voisin travaille dans le BTP

    Il s'ennuie. Chaque fois que je sors pour bricoler, jardiner, il vient papoter (de loin).

    — Ils nous ont dit qu'on pouvait continuer à travailler… mais comment? Plus rien n'arrive, plus de ciment, plus de sable, plus de parpaings…
    — Et puis c'est pas facile… Y'a les noirs y se sentent pas concernés, y disent que c'est une maladie de blancs. Au réfectoire, les Pakistanais mangent tous dans le même plat en trempant une espèce de galette qui sert de cuillère… et les Tunisiens ils partagent toujours la gamelle… C'est pas facile… J'ai râlé, j'ai protesté, ça s'est un peu arrangé, mais être chez soi, c'est plus sûr.


    «Y'a les noirs y se sentent pas concernés, y disent que c'est une maladie de blancs…»
    Ça me paraît tout à fait possible comme phrase. Est-ce vrai uniquement sur les chantiers, ou le chantier de mon voisin, ou est-ce une opinion plus largement partagée?
    Parce que si c'est le cas, cela risque d'avoir des conséquences graves.



    Sinon, maintenant qu'il y a davantage de masques, il va devenir obligatoire d'en porter un. Bande de crétins.

    Bingo

    Journée sur les comptes et la liasse fiscale.

    Je n'écoute plus les informations mais elles me parviennent. J'ai cru comprendre que Trump considèrerait que deux cent mille morts seraient une victoire — sa victoire (plutôt que les deux millions possible). Au Brésil, c'est la pègre qui a instauré le confinement.

    Je n'écoute plus les informations. Une rameuse pense que la sortie de confinement (le déconfinement) sera progressive; elle n'envisage pas que le club soit rouvert avant septembre.

    Le bingo suivant résume les conversations sur les réseaux sociaux. Le bingo me fait rire et les conversations me lassent. J'en suis à la cinquième saison des Walking Dead depuis vendredi.



    Hier j'ai testé «l'échec d'une préparation culinaire»: un steak vegan aux lentilles et poivrons.
    Une imitation de Brassens.
    Une imitation de Queen.

    The Walking Dead

    Suis-je la seule à avoir remarqué que la fille du personnage principal reçoit le prénom de Judith, la coupeuse de tête?

    Par ailleurs, Carole recommande à Andrea de séduire "le gouverneur" et au matin de lui couper la tête, ce qui est exactement le récit biblique.





    C'était dans la saison 3. Nom d'un petit bonhomme, la saison 4 commence par un virus et une quarantaine.

    Uderzo est mort, la France continue de se disputer

    Ce qui est fatiguant, c'est que tout le monde a son avis, se dispute et les informations les plus contradictoires circulent. Les médias (papier, télé, réseaux sociaux) parlent en continu, au conditionnel, avec des peut-être et des sans doute. Le vacarme est assourdissant sans aucune information utile.
    D'un autre côté, cela n'a pas grande importance: comme je le disais hier ou avant-hier, un quidam lambda ne peut qu'attendre donc cela n'a pas grande importance. Mais c'est fatiguant.

    Les deux grands sujets du moment: la chloroquine et les masques.

    La chloroquine est un médicament qui traite le paludisme et le lupus. On songe (la Chine avait déjà songé) qu'il pourrait peut-être être efficace contre la maladie. Rien n'est sûr, des tests sont en cours. Cependant, un professeur de Marseille, lui, est convaincu. Trump aussi.

    Un Twittos résume ainsi la situation:
    Les vaccins : testés pendant de décennies. Des maladies éradiquées.
    Les Français : c'est dangereux il ya de l'amiante dedans selon mon cousin.
    La chloroquine pour le covid : pas sûr que ça fonctionne. En attente d'autres essais.
    Les Français : se l'injectent par voie rectale

    L'autre sujet ce sont les masques. Le masque efficace est le FFP2 (une certitude dans cette cacophonie). Mais il n'y en a pas. Ou pas assez. Ou ils sont volés. Ou il y a un trafic au marché noir, ou… ou… ou… (j'essaie de comprendre, je ne comprends pas: comment un pays comme la France peut ne pas avoir de masques? Pas de masques du tout? Je veux dire: depuis le début de la crise, disons mi-février, il y avait le temps d'en commander, d'en fabriquer, au moins quelques-uns, non?)
    Alors certains se sont mis à en fabriquer. Le CHU de Grenoble a lancé un appel. Ils les fabriquent avec du molleton, des sacs d'aspirateur, des filtres à café… C'est triste, c'est courageux, c'est solidaire. Est-ce utile? Je peux comprendre qu'on dise que ça ne sert à rien. Je ne comprends pas qu'on dise que ce soit pire que pas de masque! Hier je suis tombé sur ça (signé Laurent Lefeuvre):


    Moui… une capote dans une chaussette, puisque le sperme colle, s'il n'y a pas pénétration, s'il n'y a pas de plaie, si… si… si…, ça peut peut-être être utile. Comment savoir? Et si cela a protégé une seule personne, une fois, cela n'a pas été inutile. Si vous n'avez pas de bunker et que la bombe vous tombe dessus, la cabane en bois ne sert à rien. Mais si la bombe tombe à dix mètres, ça vous protègera peut-être des projectiles lancés par l'impact. Comment savoir? Ce ne sont pas des masques pour les chirurgiens, pour les plus exposés. Mais pour les femmes de ménage, pour les caissiers, pour les… (faux sentiment de sécurité? Quel sentiment de sécurité?)
    Et puis ça occupe. Non ce n'est pas à négliger. Shackleton le savait, il faut occuper les hommes. Sinon ils gambergent.

    Dans la série des bizarreries, soulignons que les comparaisons internationales n'ont pas beaucoup de sens et ajoutent à la confusion car les mêmes mots ne recouvrent pas les mêmes réalités. Il y a les pays qui testent intensivement tout le monde (Corée du Sud, Islande) et dont les chiffres montrent un nombre de porteurs impressionnants, dont un tiers à la moitié ne sont pas malades (pour l'instant du moins) mais contagieux, ceux qui ne testent les malades qu'une fois qu'ils sont en réanimation (plus ou moins la France) et donc tous ceux qui ont guéri spontanément chez eux (après deux ou trois jours d'intense fatigue) n'entrent pas dans les statistiques, ceux qui ne testent pas les morts et ne savent pas s'ils sont morts du virus (l'Allemagne). Chaque fois qu'on voit passer une comparaison internationale, on peut être sûr que ce ne sont pas les mêmes définitions derrière les mots, que ce ne sont pas les mêmes numérateurs et dénominateurs.
    Point rassurant: le nombre de malades et de porteurs étant minimisé, la létalité (morts/malades) est plus basse qu'il n'y paraît. Aujourd'hui, ce qui est donné le plus souvent, c'est le nombre de morts sur le nombre de personnes hospitalisées, ce qui est forcément élevé puisque ce sont les cas les plus graves qui sont à l'hôpital.
    Tous les pays utilisent-ils les mêmes tests, où sont fabriqués ces tests, sont-ils longs à produire, pourquoi semblent-ils si rares en France? Encore un truc que je ne comprends pas.

    Bien sûr il y aura une enquête dans six mois. Il y en a eu une en 2003. Après.


    Quelle étrange période à vivre. Pendant ce temps-là les récoltes d'asperges pourrissent sur place par manque de saisonniers trans-frontaliers, les maraîchers font appel aux volontaires, les anti-macronistes crient au capitalisme (si on ne récolte plus rien que diront-ils? que fait le gouvernement?, je suppose), les confinés ne comprennent pas la logique, les instituteurs font remarquer que le travail à distance creuse les inégalités (qui a une chambre, un ordinateur, une connexion internet, etc, etc), les infirmières et les caissières sont sur le devant de la scène, les femmes de ménage et les aides-soignantes se plaignent de ne pas l'être, un prêtre se sacrifie en Italie, des salariés d'une epad font savoir qu'ils vont rester avec les vieillards contaminés pour ne pas risquer de répandre la maladie dehors; les epad, justement, pleurent leurs morts par dizaines. Vous attendez des nouvelles d'un proche hospitalisé que vous n'avez pas le droit d'aller voir et personne ne vous en donne. Pas le temps.


    Je songe à l'introduction de Todorov dans Face à l'extrême: les situations extrêmes présentent les mêmes choix que les situations quotidiennes (donner, garder pour soi, partager, stocker, nourrir le SDF, accompagner un malade), ce qui diffère, c'est la conséquence de ces choix.

    -------------------

    J'attends. Nettoyé les framboisiers, remonté la chaîne hifi. Testé la corde à sauter, je suis nulle mais c'était prévu (pas de coordination). Cinquante jours pour progresser. J'ai la faiblesse de croire que si je progresse en coordination, une partie de mon cerveau évoluera dans le même temps.

    Premier samedi à l'isolement

    Matinée de lecture et d'écriture. J'aime bien. Ça me fait du bien.
    J'en viens à fuir l'agitation, la surexcitation des réseaux sociaux. En temps normal c'est pénible mais amusant; en ce moment c'est fatiguant. J'aspire à une certaine sérénité, une retraite dans la retraite, un repos dans le repos forcé.

    Je recommence à lire, timidement (je veux dire lire en dehors des lectures obligatoires). J'ai commencé hier De l'inégalité parmi les sociétés, une lecture longtemps remise.

    Nous avons remonté mon bureau du dernier étage (démonté en décembre… 2018 pour les travaux).
    Je me dis que je dois saisir ma chance: plus rien ne va entrer dans la maison pendant sept semaines1, si je secoue ma flemme je devrais pouvoir vider des cartons, des armoires, trier, redispatcher, donner…
    Il manquera les passages à la déchetterie.


    Nouvelles du front : j'ai commandé une corde à sauter, lui paraît bien.

    J'ai un rhume (un simple rhume, le nez qui coule, pas de fièvre). Sans doute un peu d'allergie aussi. Aujourd'hui il a fait gris et froid. S'il avait fait ce temps depuis une semaine, les gens seraient moins sortis.
    Je mets ça là au cas où ce soit utile :






    Note
    1: en me fondant sur la Chine et l'Italie, j'ai fixé arbitrairement la durée du confinement à huit semaines. Ce sera peut-être plus, sûrement pas moins. Le pic en France est attendu dans dix jours, avec, si j'ai bien compris, une deuxième onde de choc dix jours plus tard.

    Quarantaine

    Hier soir à 22h57 j'ai reçu le sms suivant de gouv.fr :
    («—Ah bon, ils savent faire ça ? —Ils ont peut-être récupéré mon numéro quand j'ai refait mon passeport»1):
    Alerte COVID-19
    Le Président de la République a annoncé des règles strictes que vous devez impérativement respecter pour lutter contre la propagation du virus et sauver des vies. Les sorties sont autorisées avec attestation et uniquement pour votre travail, si vous ne pouvez pas télétravailler, votre santé ou vos courses essentielles.
    Toutes les informations sur https://www.gouvernement.fr.


    Le lien envoie vers ceci:




    Donc quarantaine de quinze jours (smiley). Mais personne ne croit à cette durée, nous tablons tous sur trente à soixante jours.
    Ce n'est pas différent de ce que j'ai vécu l'année dernière pendant six semaines avec mon pied opéré, au télétravail près. Encore faudrait-il que j'arrive à me connecter. Ce sera le combat du jour. Je n'ai pas essayé hier en espérant que le problème serait résolu dans la journée et qu'après les passages des batchs cette nuit tout irait mieux.
    Concernant l'informatique d'entreprise, je crois beaucoup à la nuit réparatrice.

    Ma filleule a vingt ans aujourd'hui.



    Note
    1 : En fait ça ne fonctionne pas comme ça. L'Etat contacte les opérateurs et ce sont les opérateurs qui envoient le sms à leurs clients. Ils envoient les sms par vague, c'est pour cela que nous ne l'avons pas tous reçu au même moment.

    Hier soir

    Hier soir, à partir de neuf heures, une dizaine de colistiers s'est retrouvée à la maison après le résultat des municipales. FG était très déçue, normal, c'était sa première campagne, moi ma troisième. C'est dur d'y croire à fond, de tout mettre en jeu, et de se retrouver avec rien ou pas grand chose.

    J'ai essayé de la convaincre (moi je suis convaincue) que c'était une victoire: l'opposition avait un siège de plus (quatre au lieu de trois), Clodong avait cinq points de moins que Dupont-Aignan en 2014 (17,7%). A chaque municipale nous grignotons.
    C'est difficile parce que les anti-fachos et ceux qui ne supportent pas la pression fiscale déménagent, et les pro-fachos emménagent. Donc structurellement ça devient de plus en plus difficile.

    Très bonne soirée, nous avons un peu bu et beaucoup ri.
    Je culpabilise : peut-être n'aurions-nous pas dû. Pourvu que personne ne soit malade. Un bol par personne, pour mettre les chips et les cacahuètes et ne pas mettre les mains dans le même plat. Du gel hydro-alcoolique (qui pue. — Mais pourquoi pue-t-il autant? Ça sentait bon d'habitude. — Peut-être pour donner l'impression d'être plus efficace?) dont une ou deux personnes ont dû se servir. Bières, ginger beer, vodka (pour moi: je me suis fait deux Moscow Mule) et deux bouteilles de la cuvée Assemblée Nationale. Ce fut une bonne soirée.

    Comme promis, une photo de la table avant (la table effrayante) et la table après.




    Pourvu que cela n'ait pas été une bêtise. C'était la dernière soirée avant six ou huit semaines.
    J'ai le moral dans les chaussettes aujourd'hui. Gv me fait peur: «Vous allez morfler». Lui est loin d'ici. Il doit penser impuissant à sa famille.
    J'ai peur de ne pas revoir tout le monde à la fin de cette période. Hier, quand les enfants sont partis sans être embrassés, avec les plaisanteries habituelles pour conjurer l'émotion de se quitter (ne jamais oublier que même en temps ordinaire je suis tracqueuse. Je pense que c'est dû à l'imagination — trop d'imagination: accident de la route, accident de toute sorte, tout ce qui peut faire que ce soit la dernière fois qu'on se voit. Déjà en temps normal. J'y pensais même le matin en les quittant à l'école), oui, hier j'avais le cœur gros.

    J'envoie un mot aux infirmières de la famille. Il y en a cinq ou six, entre les cousines et les tantes.
    Nous avons décalé l'invitation du 9 mai au 13 juin.

    Accélération

    Et ce soir une amie (une rameuse — vous vous souvenez, tout mon réseau passe par les vestiaires) nous envoie ça. C'est un message d'une amie à elle qui lui fait suivre le sms reçu par un professeur de Necker.1
    Voici Les dernières infos du chef de clinique à Necker en médecine interne.
    Paris sera en confinement absolu demain soir.
    Les trains vont être progressivement réduits.

    Voici un mail qu’il a reçu en interne de l’hôpital (sms suivant)

    Bonjour à tous,

    Comme vous le savez l’évolution de l’épidémie de COVID est particulièrement inquiétante.
    Les nouvelles données de modélisation sont très robustes et les projections sont parfaitement cohérentes et bien pires encore que nos scénarios pessimistes.
    Il est devenu déraisonnable de prendre les transports publics et nos déplacements doivent être réduits au strict minimum. Le télétravail et l'annulation de toute réunion est obligatoire. Le confinement est donc la règle sauf pour ceux dont la présence physique au travail est indispensable (ce qui est exceptionnel au sein du CRESS).

    L'hypothèse actuelle est qu’en l’absence de confinement, 30 millions de personnes seront atteintes en France avec un pic dans 50 jours. Seule une mobilisation citoyenne massive (avec au moins 50 % de l’ensemble de la population française en confinement strict à trés court terme) permettra de réduire le pic de l’épidémie. Les chinois ont réussi ce confinement drastique mais leurs décisions ont été plus précoces et plus autoritaires.

    Il est de notre responsabilité d’acteurs de santé Publique de :
    1) respecter ce confinement,
    2) de faire prendre conscience à nos proches de cette impérieuse nécessité,
    3) de porter ce message au quotidien (distance de sécurité , etc) car nos compatriotes n’ont pas encore compris la gravité de la situation.

    Le système de santé sera bien sur extrêmement sollicité et ne peut qu'être très largement débordé ce qui est déjà le cas dans le grand Est. Les messages selon lesquels seules les personnes agées et ou ayant des comorbidités sévères ont des syndromes de détresse respiratoire sont faux. Nous partons sur une durée de crise en mois et d'une gravité sans précédent. Vous devez bien sur rester en contact avec vos responsables d’équipes et avec xx ou moi-même si nécéssaire.

    signature xxxx
    Centre de Recherche Épidémiologie et Statistique Sorbonne Paris Cité (CRESS-UMR1153)
    Inserm / Université Paris Descartes
    Centre d'épidémiologie clinique

    Par ailleurs, je songe à cet échange avec Gv lundi très tôt. Gv habite Hong-Kong:
    Ça va être une cata en Europe.
    Les gouvernements sont trop faibles plus pas de masques plus pas de discipline.
    Les services de santé vont s'écrouler.




    Note
    1: certains me disent que c'est un hoax. Tant pis. Je ne peux pas le vérifier et ce ne sera sans doute jamais vérifié. Le message est le bon.

    ————————————

    Il fait magnifiquement beau. En venant voter, O. m'a apporté un cadeau d'anniversaire de la part de C.: des Calvin et Hobbes. J'ai passé ma journée à me promener entre trois bureaux de vote. Nous avons perdu, pas de second tour, mais grignoté encore : 72% contre 77% la dernière fois.
    Si le deuxième tour est reporté comme il est quasi certain, tout le monde devrait revoter, et non pas seulement les villes où il y a un second tour.
    Allons, il y a, il y aura, encore du travail.

    Mon horloger est sceptique

    La comtoise va mal, elle ne conserve plus l'inertie donnée au balancier et s'arrête, au bout de cinq minutes ou une heure. Je l'ai donc emmenée chez l'horloger. Verdict: elle est très sale, poussière et toiles d'araignée. (Je ne vois pas comment empêcher cela car le mécanisme est hors d'atteinte en temps normal).

    Il va la nettoyer mais ça va prendre un moment: il a beaucoup de travail. Derrière lui, un calendrier Johnny Hallyday, devant lui un cendrier Johnny Hallyday, sur le côté une affiche pour un grand prix de F1. La conversation s'engage.

    — Non mais, vous croyez pas qu'y zegzagèrent? Ma fille a une copine infirmière à Villeneuve-St-Georges [hôpital], elle dit qu'il n'y a personne.
    — Mais c'est normal. Une doctoresse italienne a expliqué comment ça s'est passé en Italie: on a vidé les hôpitaux, reporté les opérations non urgentes. C'est pour ça que les hôpitaux sont vides. Les malades vont arriver comme une vague.
    Il me regarde d'un air sceptique.
    — Mais en Angleterre ils ont décidé de ne rien faire, de laisser les défenses immunitaires se renforcer.
    — Mouis. C'est ce qu'on faisait au XVIIIe siècle contre la peste et le choléra.
    Il me regarde sans rien dire. Je suis calme, très factuelle. Quelque chose me paraît vaciller dans ses yeux.
    — Mais quand même… la grippe c'est huit mille morts. Personne ne fait rien pour ça.
    — Oui, mais des gens qu'on a soignés. Ici on va tomber dans la médecine de catastrophe: quand il n'y aura plus assez de lits à l'hôpital, il faudra choisir qui on sauve. Evidemment, si ça tombe sur le voisin, on est triste mais ça va. Mais si c'est votre mère ou votre fils?

    Il m'a regardée… C'est marrant, je suis persuadée que discuter ne sert à rien, que les gens ont leurs opinions à eux, bien arrêtées, et qu'on a simplement le devoir d'exprimer ce qu'on pense, de ne pas se taire si on pense que ce qui est dit ou fait ne devrait pas l'être, ou pas comme ça. Un devoir éthique, une obligation, mais sans espoir, inutile.
    Là, j'ai eu la satisfaction d'avoir l'impression de l'avoir fait douter. Peut-être même l'ai-je convaincu.


    ———————

    Ma fille arrive du Perche. Elle vient voter pour sa mère. Je pensais que nous aurions droit à un long sermon sur ce qu'il ne faut pas faire (elle est volontaire à la Croix-Rouge). A ma grande surprise elle prend cela à la légère et accepte avec dépit de ne pas nous embrasser.
    Est-ce qu'elle vit dans une tour? Est-ce que la Croix Rouge n'est pas mobilisée?

    Elle nous fait rire en déclarant que ce qui avait manqué, ce n'était pas le gel hydo-alcoolique, mais les flacons, fabriqués en Chine. (Comme quoi elle est quand même au courant… je ne comprends pas bien la cohérence de tout cela).

    Grec

    Les élèves sont en majorité âgés, les deux tiers à la retraite. Je me disais que quelques-uns prudents resteraient chez eux, surtout que la salle qui nous est attribuée est petite (le cours était en danger cette année, l'ICP a failli l'annuler. Par conséquent, devant faire front, nous avons battu le record d'inscrits, donc nous sommes serrés).
    Mais tout le monde était là, enjoués et heureux comme chaque fois que nous nous retrouvons pour ce cours hors du temps.

    Découverte de la soirée: si vous allez à Orlando, n'allez pas chez Mickey, c'est si mainstream. Tentez l'expérience de la Terre Sainte. Garantie évangéliste et littérale.


    Un pot avec Laura et je rentre. Macron a annoncé la fermeture des écoles, de la maternelle aux universités. C'était inévitable, souhaitable, mais quelle galère. Je suis bien contente de ne pas avoir d'enfants en bas âge. Il reste à chaque étudiant désœuvré à s'occuper des enfants de ses voisins.
    Ah tiens. Ça veut dire que je vais pouvoir garder les livres de la bibliothèque un temps indéterminé. Chic.

    Municipales et coronavirus

    Quand vous irez voter, prenez un stylo avec vous (pour la signature du registre).

    Faites passer la consigne.

    -----------------

    Sinon, la gestion de l'épidémie est vraiment étrange. Hier un ancien blogueur qui travaille pour l'éducation nationale racontait que le mari de sa secrétaire était confiné, mais pas sa secrétaire; aujourd'hui j'apprends que le même cas existe dans mon entreprise: une salariée dont le mari également salarié est malade n'a pas été autorisée à rester chez elle au prétexte qu'elle ne travaille pas dans le même immeuble que lui! (WTF? Le groupe souhaite-t-il contaminer davantage d'immeubles? Ou l'histoire est-elle fausse?)

    Je mets en ligne une capture d'écran de Twitter car le compte est protégé.


    -----------------

    Bibliophore (livres en provenance des bibliothèques du groupe, je le rappelle):
    Duras, Les petits chevaux de Tarquinia collection blanche NRF
    Perec, «53 jours» en grand format P.O.L
    Henry James, Ce que savait Maisie en grand format Robert Laffont
    Je suis heureuse de récupérer des livres qui ne sont pas des poches: je peine moins.

    Symptômes

    — Mais concrètement, qu'est-ce qu'il faut faire? J'ai un peu mal à la gorge: normalement j'achète un truc en pharmacie, mais là, je fais quoi?
    — Tu as mal aux poumons?
    — Non, pas du tout. J'ai juste pris froid ce week-end.
    — Parce que c'est quand même une maladie pulmonaire.
    — Tu sais, pour moi, une maladie pulmonaire, c'est avant tout un signe littéraire. Les maladies sont des catégories littéraires: si on te dit que le personnage a une pneumonie, une pleureusie ou une phtisie, l'auteur veut te dire que c'est grave; si c'est l'épilepsie, c'est que le personnage est fou et imprévisible. Je n'ai aucune idée de ce que ça veut dire en réalité.

    --------------

    Bibliophore :
    - Charles Rosen, Schœnberg
    - Eric Chevillard, Du hérisson
    - Eric Chevillard, Le caoutchouc décidément

    Coronavirus

    Tentative de se souvenir de la première fois que le sujet a été abordé en France: vers le 20 janvier?

    C'est en train de devenir LE sujet de toutes les conversation. Cela attise ma curiosité et provoque un sourire sardonique. Je n'y crois pas vraiment — et quoi qu'il en soit on ne peut pas y faire grand chose. Les rayons de pâtes sont dévalisés. Des réactions étranges et choquantes sont rapportées (sur twitter), comme cette prof appelée à faire un test, mais sans que les parents des élèves ne soient prévenus (pour éviter la panique?) H. constate: «Maintenant tout le monde se lave les mains aux WC. Ça change.»

    Ce week-end à Bruges se trouvait un équipage de Milanaises. Réaction exaspérée d'Anne: «Je ne comprends pas qu'on les ait laissé venir.» (Elle n'a pas tort.) Anne travaille dans l'industrie automobile: «Nous allons bientôt être en rupture de batteries [pour les voitures électriques], les chaînes vont s'arrêter.»
    H. confirme: «Apple a annoncé une baisse de 20% dans le nombre de commandes qu'ils pourront satisfaire.»
    C'est vraiment très intéressant. A quel point dépendons-nous de la Chine, pour les décorations de Noël ou... les masques de protection? Anne toujours (je ne sais pas si c'est vrai): «Maintenant qu'on sait que les masques sont fabriqués à Wuhan…» Quelles conclusions (et décisions) les autorités chinoises tireront-elles du fait que durant ces quelques semaines l'air est devenu respirable en Chine? Quelle bonne nouvelle, nous pouvons effectivement agir, et une action de fond produit des effets rapides.

    Chez Engie, il faut déclarer au médecin du travail tout voyage hors des frontières. Dans ma boîte, nous avons appris hier qu'il y a un cas positif (porteur sain habitant l'Oise) au cinquième étage de l'immeuble d'en face. Ça se rapproche. (J'ai l'air de prendre cela à la légère, mais en fait il ne faudrait pas que H. l'attrappe. Il a les poumons délicats, encore fragilisés par le séjour en montagne à Noël.)

    Je me souviens de quelqu'un (qui? un anticlérical ou un moine?) mimant la propagation des épidémies de peste ou de choléra (c'était avant le coronavirus, une simple discussion sur Dieu nous sauve): «Alors on allait à l'église prier pour que l'épidémie s'arrête. On était bien serré sur les bancs, on toussait dans le visage de son voisin…» (Ça m'avait fait un choc: P***, mais il avait raison!)

    Je me souviens que lorsque nous avions vu Contagion (mauvais film), H. avait commenté: «il suffit que tout le monde reste chez lui quinze jours et ça s'arrête.» Quand je lui ai rappelé cela, il a répondu: «Vu le temps d'incubation, plutôt trois semaines.»

    En bonus, quelques dessins de Boulet à propos du ciel qui nous tombe sur la tête. J'aime beaucoup la dernière photo.

    Contagion et quarantaine

    Un virus très contagieux (Coronavirus) est apparu en Chine (enfin, "apparu": ou en est à sa x-ième mutation, qui lui permet désormais de se transmettre d'homme à homme). La ville de Wuhan a été mise en quarantaine, ce qui est le moyen le plus sage d'endiguer la propagation du virus.

    Cependant, différents pays dont la France ont annoncé qu'ils allaient rapatrier leurs ressortissants (il y a de nombreux étrangers à Wuhan car c'est le Détroit chinois: la ville des usines de voitures). Ils voudraient propager le virus sur le reste de la planète qu'ils ne s'y prendraient pas autrement.



    Remarque pour plus tard (quand nous aurons oublié): à priori c'est très contagieux, mais pas plus (ou autant) dangereux que la grippe. En meurent les personnes les plus faibles (ma surprise en apprenant que ce dont mourraient les malades de la grippe, c'était d'épuisement).
    Les billets et commentaires du blog Alice du fromage sont utilisables sous licence Creatives Commons : citation de la source, pas d'utilisation commerciale ni de modification.