Deux paires de gants.
Par Alice, lundi 23 janvier 2012 à 23:52 :: 2012
. Il y a deux semaines, je suis arrivée aux Halles à 22h48 (à peu près), je suis descendue sur le quai du RER D pour m'apercevoir qu'il était désert et en déduire qu'il fallait que j'aille gare de Lyon, j'ai aperçu une rame de RER A sur un autre quai (tous les quais sont parallèles, tous les trains sont visibles d'un quai à l'autre) et j'ai couru à perdre haleine pour avoir cette rame — le RER D part à 23h08 de gare de Lyon.
J'ai réussi à monter dans la rame du RER A. Quand elle a démarré, j'ai compris qu'elle allait dans le mauvais sens. A Auber j'ai aperçu (de nouveau) une rame qui arrivait dans l'autre sens, j'ai couru, je l'ai eue (c'était beaucoup plus facile). L'enjeu était toujours 23h08.
Gare de Lyon, je suis montée d'un étage pour prendre le RER D. Quai désert. Un panneau expliquait que suite à des travaux sur la ligne D, les trains partaient des grandes lignes ("gare de surface").
J'ai couru, remonté un étage, traversé la gare, monté un escalier, un deuxième, tenté de déchiffrer le panneau central (sans mes lunettes, et avec, c'est en train de devenir compliqué).
Je suis arrivée sur le quai pour voir s'éloigner les phares arrières de la dernière rame.
J'ai attendu une demi-heure et je suis rentrée à minuit passé.
Le même soir, j'ai laissé une paire de gants dans une salle. J'y suis retourné le lendemain, le samedi et lundi suivant, et encore aujourd'hui: rien. Je suppose que comme j'ai perdu les deux à la fois, ils ont fait l'objet d'une adoption...
Je suis triste car c'était un cadeau de Paul Rivière.
. Il y a une semaine je me suis appliquée. J'ai pris le RER A aux Halles dans le bon sens, je suis directement montée en gare de surface et je me suis installée à 23h03 dans un RER direction Melun, après avoir profondément vexé un employé de la SNCF parce que je me suis mise à rire quand il a qualifié d'exceptionnelles les perturbations actuelles (ce fut ainsi d'octobre en décembre, déjà , avec une interruption à Noël, d'où ma naïve confiance le lundi précédent).
J'attendais que le train parte à 23h08. Il n'est pas parti. J'attendais et j'attendais — jusqu'à ce que j'entende des passagers discuter et que je me précipite hors de la rame au moment où les portes se fermaient (des passagers m'ont aidée en retenant les portes): je m'étais trompée, c'était un direct Melun. Je n'étais pas montée dans le bon train.
J'ai attendu une demi-heure et je suis rentrée à minuit passé.
. Ce soir je me suis appliquée mieux. J'ai eu le train de 23h08.
Et ma collègue m'a offert une paire de gants, un peu plus beurre un peu moins crème. C'est vraiment gentil.
J'espère que c'est la fin d'un cycle. Depuis trois jours je ne fais que des mauvais choix et il me faut m'y reprendre à plusieurs fois pour tout.
***
Deux heures pour commenter Ac, 2, en reprenant les sources vétérotestamentaires et en effleurant la tradition juive — le soupçon (la certitude) vient qu'une vie à plein temps n'y suffirait pas et que c'est folie de tenter l'aventure à coup de deux heures par semaine. Dans ces moments-là , je mets vite des œillères à mon âme: surtout ne pas penser.
J'ai réussi à monter dans la rame du RER A. Quand elle a démarré, j'ai compris qu'elle allait dans le mauvais sens. A Auber j'ai aperçu (de nouveau) une rame qui arrivait dans l'autre sens, j'ai couru, je l'ai eue (c'était beaucoup plus facile). L'enjeu était toujours 23h08.
Gare de Lyon, je suis montée d'un étage pour prendre le RER D. Quai désert. Un panneau expliquait que suite à des travaux sur la ligne D, les trains partaient des grandes lignes ("gare de surface").
J'ai couru, remonté un étage, traversé la gare, monté un escalier, un deuxième, tenté de déchiffrer le panneau central (sans mes lunettes, et avec, c'est en train de devenir compliqué).
Je suis arrivée sur le quai pour voir s'éloigner les phares arrières de la dernière rame.
J'ai attendu une demi-heure et je suis rentrée à minuit passé.
Le même soir, j'ai laissé une paire de gants dans une salle. J'y suis retourné le lendemain, le samedi et lundi suivant, et encore aujourd'hui: rien. Je suppose que comme j'ai perdu les deux à la fois, ils ont fait l'objet d'une adoption...
Je suis triste car c'était un cadeau de Paul Rivière.
. Il y a une semaine je me suis appliquée. J'ai pris le RER A aux Halles dans le bon sens, je suis directement montée en gare de surface et je me suis installée à 23h03 dans un RER direction Melun, après avoir profondément vexé un employé de la SNCF parce que je me suis mise à rire quand il a qualifié d'exceptionnelles les perturbations actuelles (ce fut ainsi d'octobre en décembre, déjà , avec une interruption à Noël, d'où ma naïve confiance le lundi précédent).
J'attendais que le train parte à 23h08. Il n'est pas parti. J'attendais et j'attendais — jusqu'à ce que j'entende des passagers discuter et que je me précipite hors de la rame au moment où les portes se fermaient (des passagers m'ont aidée en retenant les portes): je m'étais trompée, c'était un direct Melun. Je n'étais pas montée dans le bon train.
J'ai attendu une demi-heure et je suis rentrée à minuit passé.
. Ce soir je me suis appliquée mieux. J'ai eu le train de 23h08.
Et ma collègue m'a offert une paire de gants, un peu plus beurre un peu moins crème. C'est vraiment gentil.
J'espère que c'est la fin d'un cycle. Depuis trois jours je ne fais que des mauvais choix et il me faut m'y reprendre à plusieurs fois pour tout.
Deux heures pour commenter Ac, 2, en reprenant les sources vétérotestamentaires et en effleurant la tradition juive — le soupçon (la certitude) vient qu'une vie à plein temps n'y suffirait pas et que c'est folie de tenter l'aventure à coup de deux heures par semaine. Dans ces moments-là , je mets vite des œillères à mon âme: surtout ne pas penser.