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Logique

Je connaissais la version :
«Un ami rencontre un logicien qui vient d'être papa:
— Alors? C'est un garçon ou une fille?
— Oui. »

Il existe désormais la version publicitaire métropolitaine (ligne 8, Reuilly). Je me demande combien de personnes la comprennent.

publicité logique pour the fork

Les tisanes ne sont pas ce que vous croyez

Je suis fan des tisanes Les 2 Marmottes, le fenouil, le thym et leurs noms délirants, 7e Ciel ou Peace Mémé.


Mais tout de même, avoir pour slogan d'un coffret de tisanes «Eveillez votre instinct aventurier !»… Tu pousses le bouchon un peu trop loin, Maurice.

Beau comme l'antique

Ce soir-là, j'ai dit à un moment donné que notre époque me rappelait de plus en plus l'antiquité, déclenchant un échange de regards entre mes compagnons de table et un commentaire moqueur.
J'ai alors pris conscience que "l'antiquité" était chargée d'une telle aura positive que tout le négatif était oublié. J'ai renoncé à m'expliquer, "ce que je voulais dire, c'est que", renoncé à parler d'une société où seule une petite partie de la population avait la parole (commentaire goguenard en face de moi: «j'ai plutôt l'impression qu'aujourd'hui n'importe qui parle et qu'on n'y a pas gagné») — mais évidemment je parlais de la parole légitime, celle qui avait le pouvoir, celle du citoyen masculin par opposition aux femmes1, aux esclaves, aux étrangers —, une société qui noyait les problèmes dans les jeux et abêtissait la population plutôt que l'éduquer.

Cette semaine, j'en trouve une sorte d'illustration sur les murs du métro.
Photo station esplanade de la Défense, à travers les vitres destinées à empêcher les suicides:

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Note
1 : Bien sûr, les femmes (en Occident) n'ont jamais eu autant accès aux postes de pouvoir et à la parole. Mais je songe aux programmes et discours lepéniste, trumpien ou trumpiste, à l'avertissement de Houellebecq dans Soumission, à la difficulté pour la mouvance de type zemmourien à vivre dans un monde qui n'est plus taillé sur mesure pour elle.

La blague du mardi

Si Hitler s'était appelé Pepito, on aurait dit "Hi, Pepito".

Tu veux pas une pipe, pendant qu' tu y es ?

Ce matin, un tweet m'a fait rire de bon cœur.

Faisant référence à cette photo,



il écrivait « Ça donne plutôt envie de fumer ».



Eh oui, il faudrait choisir, à la fin : la fellation, pratique dégradante ou jeu (et plaisir) partagé ?

C'est toute l'ambiguïté du discours masculin (je ne précise pas hétéro, puisque c'est le discours de référence.)
Qui se livrerait de son plein gré à une activité qui, bien que procurant du plaisir, ne lui obtiendrait pas de la reconnaissance mais du mépris, ne serait pas considérée comme un don mais comme de la soumission? (Le même schéma se répète au niveau de la séduction: désirée la veille, méprisée le lendemain1. Mais ça va pas la tête? Tu peux t'mett'e la bite sous l'bras! (Bon, je m'égare)).

Et c'est ainsi qu'en tant que fille, femme, bref, élément féminin de l'histoire, je me suis toujours sentie perdante dans ces histoires de sexe. Quasiment toute la littérature érotique est organisée ainsi : une place dégradante pour la femme, ou plus généralement une place dégradante pour le partenaire pénétré.
Passons sur la bêtise du présupposé (nous ne savons rien de la jouissance de la pénétration, mais vous ne savez rien de l'inverse, héhé (ou alors si, vous savez, bande d'hypocrites!!))2

A une lointaine époque, j'ai eu une nourrice noire pour s'occuper des enfants. Il était impossible de lui faire la moindre remarque; toute remarque prouvait que nous étions racistes. Ou comme dirait un ami, «elle avait intensément conscience de sa négritude».

De même, j'ai eu longtemps « intensément conscience» de cette place de perdante, cette place de femme. Cela conduit à des interprétations perverties, à une paranoïa constante. On ne considère plus qu'un élément particulier de la gent masculine est con (si je peux employer ce terme dans ce billet), mais que tous les hommes en général mentent afin d'obtenir des gestes pour lesquels ils nous méprisent au fond d'eux-mêmes. Ici avoir beaucoup lu est plutôt un handicap, car 90% des récits tournent autour de ce thème (et le reste est souvent sirupeux).

Ce n'est qu'en lisant Tricks et Notes sur les manières du temps, quand RC note que de nombreux amants de passage sont incapables de le saluer amicalement le lendemain et l'ignorent, que je me suis rendue à l'évidence : non, les hommes ne méprisaient pas particulièrement les femmes. Simplement, un certain nombre d'entre eux était de sombres malappris, ou plus simplement des êtres pas tout à fait finis, à qui il manquait une fibre fraternelle (de la fraternité entre les hommes et les femmes, si, si, entre les hommes et les femmes comme appartenant à une commune humanité), défaut discernable le lendemain seulement (dommage).

Mais là, les concepteurs de cette campagne ont clairement affiché leur opinion3 et je lance ma malédiction : qu'il leur soit refusé à jamais toute pipe, tout jeu, tout rire, dans le plaisir partagé.




1 : Parfois cela prend des chemins plus retors, comme lorsque Matoo raconte que la mariée a mauvaise réputation pour avoir accepté de coucher le premier soir — avec son futur mari (couple très libre visiblement, mais inégalité dans le jugement de l'un et de l'autre…))

2 : Dire qu'on me demande ce que je trouve aux pdblogueurs ! Eh bien j'y trouve — au moins chez Matoo, je ne sais pas si je peux généraliser — une liberté de ton qui correspond à mon appréhension du réel, et c'est rassurant, une fois de temps en temps.

3 : Passons sur ce qu'il faudra expliquer aux plus jeunes enfants qui poseront des questions. Derrière son horreur affichée de la pornographie enfantine, notre époque considère que tous les enfants savent tout sur le sexe, ses pratiques et autres, dès l'école primaire (estomaquée d'apprendre que mon fils avait eu un cours sur le sida et la façon de mettre un préservatif… en CM2 (dix ans).

Combien de temps met le fût du canon pour refoidir ?



J'espère que vous arrivez à lire: "Davantage de trains à tout moment de la journée".

Train immobilisé en gare de banlieue.

Cinq minute se passent. Le conducteur annonce :
— Nous sommes arrêtés en gare.

Dix minutes encore, ou plus. Il fait nuit, le wagon est silencieux. Dehors la neige ne tombe plus. Je lis (assise!). Le conducteur reprend avec énergie :
— Le train va repartir dans... euh... incessamment sous peu.

A votre avis ?

Et soudain, ce week-end, la question a surgi : la femme de Monsieur Propre est-elle une MILF ?

Pourquoi moi ?

Mais pourquoi je reçois ça ?




(Mise à jour en 2015 en remplaçant le lien brisé par un lien équivalent).

Musée haut musée bas

Je n'y serais pas allée spontanément, mais je n'ai pas regretté. Curieusement le film m'a bien plu, présentant à peu près tous les clichés sur l'art et les musées, de la part aussi bien des détracteurs de l'art moderne que de ses adorateurs.
Tous les acteurs vivants français de plus de quarante ans sont présents dans ce film. C'est impressionnant.
Belles photos de bites.
Emouvantes Vierges.
C'est reposant de voir la nature présentée comme une menace à une époque où elle est plutôt considérée comme menacée. «Ça change», comme dirait un ami.

Le jeune homme qui est sorti derrière moi n'a pas du tout aimé. Il préfère la pièce, dit-il. Le principe des sketchs fonctionne au théâtre, pas au cinéma, soutient-il. Et il ne supporte plus Dussolier, «Pitié!»

Je ne peux voir la publicité pour l'Armée de terre en début de séance sans penser qu'il y manque la «cellule de soutien psychologique» qui aidera la famille quand le beau jeune homme aux yeux clairs aura explosé sur une mine anti-personnelle (qu'on ne me prenne pas pour une anti-militarisme primaire: j'apprécie un minimum de cohérence et je déteste que nous soyons pris pour des cons).

Bêtes à manger du foin

Slogan imprimé sur des gâteaux 1er prix dans la famille des Prince et des BN: «Riche en fourrage».

Iron Man

En regardant ce film, je pensais à cette pub devenue célèbre (la définition sur Youtube est pourrie, mais le chargement est rapide).

Iron Man est le film qu'il faut monter aux enfants (10-15 ans) pour les convaincre de devenir ingénieurs ou chercheurs.

Pour le reste… c'est bien fait, Pepper est très jolie, c'est simpliste comme un Comics mais pas trop manichéen… Enfin bon, il y a d'autres urgences malgré tout.

(On va encore m'engu*** parce que je vais voir n'importe quoi. Ça m'amuse, en fait. On a les provocations qu'on peut (parce qu'après tout, je pourrais ne pas en parler).)

Nouvel an suite : les résolutions

Traditionnellement, ce sont plutôt les horoscopes annuels que je lis en début d'année : je lis tous ceux qui me tombent sous la main; par-delà la langue de bois (quoi qu'il arrive tout va bien se passer) il s'en dégage normalement une impression : calme plat, tempête, morosité ou énergie.


Cette année semble davantage placée sous le signe des résolutions que des horoscopes (qui deviennent vraiment trop bizarres: horoscope breton, horoscope des fées, horoscope de la cuisine… Comment voulez-vous faire une synthèse de trucs aussi kitsch? (Et ce n'est pas Matoo qui me fera mentir.))
Vendredi matin, je tombe coup sur coup sur une publicité et un article sur le sujet.

L'article est paru dans l'Express style, supplément de l'Express, du 3 janvier. Le chapeau annonce : «Elles sont à la nouvelle année ce que la dinde est à Noël. Les résolutions sont toujours bonnes à prendre, que l'on s'y tienne ou pas…»
La publicité, c'est un petit dépliant (plié) orange de JPMorgan Asset Management collé — avec cette gomme qui se détache quand on la roule sur les doigts — dans l'Agefi hebdo du 10 janvier. Ce dépliant comporte douze "bons points" détachables selon des pointillés.
Il s'intitule Recueil de bonnes résolutions à partager, sous-titré "Quelles que soient vos résolutions, JPMorgan Asset Management vous aide à garder le cap."

Donc voilà, je partage :
  • Penser à ne pas trop penser au travail
  • Dormir plus de 8 heures par semaine
  • Poser des week-ends de plus de 2 jours
  • Arrêter de fumer plus d'une semaine
  • Arrêter les régimes
  • Ne plus prendre de bonnes résolutions
  • Changer de sonnerie de portable
  • Garder au moins 1 point sur mon permis
  • Suivre les conseils que je donne
  • Penser à envoyer mes vÅ“ux avant le 31 juillet
  • M'acheter des chaussures de sport
  • Me servir de mes chaussures de sport

(Bon je sais, c'est affreusement bobo, mais c'est surtout que cela vienne de JP Morgan AM qui me fait rire, et que ce soit publié dans l'Agefi Actifs ou l'Agefi hebdo)).

Et puis tout de même, « suivre les conseils que je donne », c'est une résolution qui a beaucoup de classe.


PS: Finalement, j'ai trouvé deux dépliants. J'en donne un au premier qui le demande.

Gestion du temps, toujours

Drink coffee : do stupid things faster with more energy !

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Cela demande réflexion

Vendredi matin, je contemplais mélancoliquement quelques mots de la pub pour le combi volkswagen «[...] on change de femme, on change pour un homme, [...]», en me disant que décidément cette pub avait bien saisi l'air du temps, quand miraculeusement j'ai reçu un mail qui contenait quatre photos réconfortantes.









La série que j'attends en DVD

Il y a quelques jours j'expliquais à C. qui s'étonnait de je ne sais plus quelle information à la radio, qu'on passait sa vie à essayer de retrouver les impressions et les sensations de l'enfance. (Je lui ai épargné Proust).

Un peu plus tard dans la voiture, nous écoutions l'horoscope déjanté de RFM: chaque jour l'horoscope est construit sur un thème, et ce jour-là, le thème était la Hollande, nous avons donc eu droit à douze clichés sur la Hollande (un par signe astrologique): les tulipes, les canaux, etc, et l'Ajax d'Amsterdam. Durant les quelques secondes où a été évoqué l'Ajax, le bruit de fond était un étrange grincement.
Une fois l'horoscope fini, j'ai demandé à C:
— Tu sais ce que c'était, le bruit sur l'Ajax?
— Non.
— C'est une référence à une vieille pub pour Ajax crème: la pub t'expliquait que sans Ajax crème, tu rayais l'émail («Ça raye l'émail», je l'ai encore dans l'oreille), et on voyait un patin à glace en train de pirouetter en rayant l'émail: c'est ce bruit que tu entendais.

J'en ai profité pour lui expliquer l'autre bruit célèbre de ces années-là: une assiette propre lavée avec Paic citron, Peeeeurrrrrkkkkkkk (un post fétiche sur un produit fétiche).

C. est très bien préparé pour vivre dans les années 80, de même que j'étais parfaitement préparée à vivre dans les années 50. Comme dirait Rémi, l'important, c'est de ne pas transmettre ses névroses.

La série que j'attends, c'est celle-ci. Elle n'existe pour l'instant qu'en zone 1.


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