Billets qui ont 'Coulommiers' comme ville.

Encore des voeux

Cette fois il s'agissait de vœux partisans, des vœux du parti. Cela se passait à Coulommiers. Nous avons fait du covoiturage, avec beaucoup d'ambiance.
J'ai eu la surprise de voir une colonie de vanneaux huppés dans un champ, je ne savais pas qu'ils vivaient en groupe et au sol. C'est très joli.

Discours devant une assemblée plutôt âgée, composée sans doute d'un quart ou un tiers d'agriculteurs ou d'anciens agriculteurs (nous sommes dans la Brie), ce qui a donné dans le contexte du blocage des routes par les tracteurs un discours quelque peu démagogique: «mangez français! si on vous sert de la viande argentine, sortez du restaurant!»
What? Mais si on me sert de la viande argentine, c'est sans doute que j'ai choisi le restaurant pour cela.

Discours d'Hadrien qui comme jeudi alerte sur la désinformation russe: «une fausse information se diffuse sept fois plus vite qu'une vraie. Je rencontre beaucoup d'élèves; il est plus facile d'écouter une minute de Louis Boyard sur Tiktok que dix minutes de discours nuancés.»

Un long moment est consacré aux questions et celles-ci sont franches. En particulier, je ris intérieurement quand un adhérent fait remarquer: «qu'allons-nous devenir en 2026? Vous allez vous déchirer et le mouvement va disparaître».

Très bonnes galettes des rois.

Tard le soir nous regardons sur AppleTV une série sur les modèles des années 80. Toute notre jeunesse, elles sont si belles et si vigoureuses (aujourd'hui encore, c'est bluffant), c'est un bonheur.

Linda Evangelista, Cindy Crawford, Nomie Campbell et Christy Turlington

Course contre la nuit

Des exercices aéronautiques interdisent de décoller de Moret: finalement nous partirons de Coulommiers.
Comme nous devons arriver avant la nuit aéronautique (à 21h11, une demi-heure après le coucher du soleil à 20h41), DB passe me chercher à Créteil Université à 16h30 (lieu choisi comme croisement de nos trajectoires, entre lui sur la A86 et moi sur la ligne 8).

DB est inquiet, il a pris du retard à cause d'un accident sur la route.
Nous arrivons au terrain de Coulommiers, nous prenons du retard une deuxième fois à sortir un avion garé devant le Piper, puis le Piper, puis nous rentrons le premier avion, puis nous faisons le plein des réservoirs dans les ailes.

Piper à Coulommiers


Bref, tout cela prend davantage de temps que prévu et DB est inquiet, il faut arriver avant la nuit, c'est sa licence de pilote qui est en jeu. Nous partons, les villes et les cours d'eau défilent. C'est un véritable cours de géographie. Sens, Migennes, Auxerre, Avallon, Le Creusot, Mâcon,… Au fur à mesure que nous descendons, DB contacte la tour de contrôle locale qui nous donne un numéro qu'il entre dans le transpondeur pour être identifié au radar. Message radio pour dire au revoir au contrôleur de la zone que nous quittons; message radio pour signaler notre position à la tour suivante. Nous passons ainsi de main en main, tel un furet entre les tours de contrôle.

Au départ, DB m'a emprunté un criterium et a noté l'heure: à un moment donné (j'ai oublié quand), il faudra changer de réservoir pour équilibrer le poids des ailes.
C'est à ce moment-là que DB me fait le coup de la panne.
Il passe sur le second réservoir… et l'hélice s'arrête, le silence se fait. Silence impressionnant. Je regarde rapidement DB puis bien droit pour le laisser réfléchir, intérieurement incrédule: ce n'est pas vrai, ce n'est pas possible, il va forcément se passer quelque chose.
Je n'ai pas peur, je suis plutôt curieuse, j'ai confiance en DB et j'ai vu trop de films: il va trouver une solution, mais laquelle? va-t-il planer, se poser sur une prairie moteur éteint, ou dans un cours d'eau genre Sully?
Il repasse sur le premier réservoir, relance le moteur (bruit rassurant), fait balancer les ailes et descend à nouveau l'interrupteur pour passer sur le second réservoir. Le moteur continue sans heurt. DB explique calmement: «je pense qu'il y avait une bulle d'air dans le tuyau».

Le soleil commence à descendre nettement. Nous atteignons Lyon que DB avait prévu de le contourner pour ne pas déranger les contrôleurs de l'aéroport de Saint-Exupéry, mais il obtient l'autorisation de survoler la ville à plus haute altitude qu'il ne l'espérait, c'est-à-dire en volant plus vite dans un air plus rare.
DB est ravi, il fait des calculs sur son genou avec une feuille et mon critérium et relève la tête: «nous devrions arriver à 9h04, avant la nuit aéronautique.»
Il m'avait déjà avertie que si nous étions en retard, nous serions obligés de passer la nuit à Valence.

Nous passons le long du Vercors, il est 20h15, le soleil est bas.

coucher de soleil en altitude


Nous arriverons quatre minutes en retard par rapport aux prévisions de DB.

Omelette et bière au Zinc (le restaurant de l'aérodrome). Je parle de la Cordillère des Andes, DB me raconte qu'Adrienne Bolland, face à une montagne qu'elle ne pouvait franchir avec un moteur trop faible, continua vers la paroi au lieu de faire demi-tour: «ça lui a sauvé la vie. Le vent a soulevé son aéronef et elle est passée davantage en planant qu'en volant. Si elle avait fait demi-tour, le vent l'aurait écrasée contre la paroi.»

Puis arrivera le moment le plus embarrassant: le montage d'une tente que je n'ai pas montée depuis cinq ans, dans la nuit noire, éclairée par une lampe frontale détendue, entourée de trois hommes qui me donnent des conseils, avec l'angoisse d'entendre le crac d'énormes escargots qui envahissent la pelouse la nuit. Mes compagnons sont par ailleurs très inquiets que j'ai froid la nuit.

Je finirai par m'en débarrasser en emmenant la toile dans les sanitaires du camping, en allumant la lumière et en faisant le point (je l'avais tout simplement mise à l'envers sur le sol), puis en revenant sur mon emplacement monter ma tente à la lumière d'un stylo lumineux offert par un consultant (stylo que je ne savais même pas que j'avais emporté).

C'est à ce moment-là que je me suis rendu compte que j'avais oublié mon tapis de sol.
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