Billets qui ont 'lumbago' comme mot-clé.

Kiné

Première séance de kiné des dix prescrites le 13 avril pour ma lombalgie (j'ai tardé à téléphoner, puis le kiné était surbooké). Ce n'est pas plus mal que ce soit si longtemps après, j'appréhendais de travailler sur une zone encore sensible.
C'est "mon" kiné, celui qui avait travaillé sur mon doigt cassé en juillet 2012 et à qui j'avais dit en riant que j'espérais ne pas le revoir.

Je m'attendais à des abdominaux ("profonds", m'avait-on dit).
Eh bien pas du tout. Il m'a fait pencher la tête, baisser les épaules, il a appuyé sur mes chevilles en faisant ouvrir les yeux, fermer les yeux, tirer la langue, serrer les dents, mettre la langue vers le palais. Il a toujours son toucher impressionnant, trouvant (cherchant?) les points d'acupuncture, révélant des points douloureux dont je ne savais pas qu'ils existaient avant qu'il ne les découvre.

Prescription : marcher une demi-heure chaque jour durant les trois jours à venir «pour que le corps assimile les informations qu'il vient de recevoir». Pas de sport durant ces trois jours, peu après. Pourquoi? Je ne suis pas sûre d'avoir compris la réponse: «parce que le sport masque les informations, il en donne trop ou il en écrase».

Folie : la reprise

Je continue à prendre des notes pour le futur, quand nous ne comprendrons plus ce qui s'est passé (si tant est que nous le comprenions maintenant, mais au moins nous le vivons).

Trump est à deux doigts de déclarer la guerre à la Corée du Nord.
D'après "Rogue Potus", un compte twitter de "résistants" qui twitte de l'intérieur de la Maison blanche, les félicitations remportées par son bombardement en Syrie en réponse à un gazage de la population (et notamment des enfants) sont montées à la tête de Trump qui souhaiterait obtenir à nouveau le même type de louanges:
Rogue POTUS
Precisely. All the praise for being "Presidential" when he bombed Syria went to his head. Now he's looking for his next fix.


En France, l'hystérie s'est emparée du pays. Nous sommes loin de la réaction spontanée et solidaire de 2002 contre le Front National. S'est-on habitué à l'idée, ou la fille fait-elle moins peur que le père?

Mélenchon n'a pas appelé à faire barrage contre le FN, les évêques de France ne se sont pas encore prononcés, LaManifpourtous (devenue l'association Sens commun), sans (grande) surprise, se rallie à Le Pen.
Des gauchistes déclarent qu'ils s'abstiendront, comme si Macron était pire que Chirac, comme si Macron n'avait pas été un ministre de Hollande. (Faut-il que Macron soit brillant pour déclencher autant de haine. En tout cas, moi qui n'en pensais pas grand chose, je vais finir par le croire.)
Certains déclarent que voter Macron en 2017, c'est faire le lit du FN pour 2022 (cherchez la logique de favoriser celui-ci dès aujourd'hui).
Bien mieux, la nouvelle tendance semble de déclarer qu'on s'abtiendra (genre "je ne mange pas de ce pain-là") mais de pousser les autres à voter contre Le Pen "parce que le FN, c'est terrible".
Plus Tartuffe tu meurs.

Voici un fil twitter d'une femme de gauche détestant Macron mais appelant à voter pour lui. Ce qu'elle pense ne représente pas mon opinion, mais je trouve intéressant sa récapitulation de ce qui se passe aujourd'hui dans les mairies FN: ce qui se passe au présent, pas dans le futur.
Les tweets datent du 25 avril. Depuis, la tweeteuse L'étagère (c'est son nom) s'est déconnectée pour ne pas trop s'énerver.
Donc voici la suite des tweets, pour les lire aujourd'hui, les conserver demain.
Ce lundi j'ai lu plusieurs threads d'abstentionnistes de gauche expliquant pourquoi ils refusaient de voter, et avant de couper twitter 10j

j'aimerais répondre -sans agresser les gens- que je. ne. comprends pas. Vraiment pas. J'entends le "on lutte déjà", "on luttera autrement",

de nbrx militants associatifs de terrain, de gens dans l'opposition à l'échelle locale etc. Qui oui, s'engagent tous lrs jours, vote ou pas

Mais puisqu'on a le *pouvoir* de bloquer le FN *pourquoi* ne pas l'utiliser pour avoir à lutter contre le moins violent des 2 ?

Je ne comprends pas qu'on puisse prendre un risque aussi dingue. Macron c'est l'ubérisation de la France le libéralisme taré, totalement.

Mais putain l'autre c'est le fascisme. Le genre qui arrive au pouvoir par les urnes mais n'en repart pas forcément de la même façon.

Bordel même Fillon a appelé en 30 s à leur faire barrage. Même Alliance ! Tandis ce matin JMLP (Jean-Marie Le Pen) soulignait la dignité de Mélenchon :-(

Je rejoins totalement l'idée que le "vote utile" et les stratégies font toujours décaler un peu plus la "gauche" vers le centre / la droite

Que tous les 5 ans le candidat "de gauche" l'est moins que le précédent qui l'était moins que le précédent. Et d'ailleurs, convaincue depuis

bien *2 mois* que j'allais voter Macron en me bouchant le nez j'ai changé d'avis au dernier moment. Compris les potes qui votaient blanc

(Tout en agonisant jusqu'aux résultats et en remerciant ceux qui nous auront évité un 2d tour Fillon / Le Pen)

Mais on est au 2d tour. Avec un FN sur une base solide d'électeurs (qui ne s'abstiendront pas, eux) & une sacrée réserve de voix potentielle

mais surtout, surtout, avec un gouvernement actuel qui leur a mis en place tous les outils pour bien nous niquer dès leur arrivée.

La loi renseignement, l'état d'urgence. Evidemment que ça me débecte de voter pour ces gens là et que je me sens prise au piège

Ms est-ce qu'on peut pas juste bloquer l'autre & décider qu'on luttera de ttes nos forces contre celui qui ne tirera pas à balles réelles?

En fait ce qui me terrifie le *plus* quand j'écoute les amis de gauche abstentionnistes, c'est de réaliser qu'ils pensent vraiment Macron

aussi dangereux que Lepen. Ou plutôt, Lepen pas plus dangereuse que Macron. Alors sans nier une seconde le danger du candidat non-fasciste

Je vais tenter un petit rappel de ce que font les candidats facistes. Et nan je vous insulterai pas avec une comparaison France / CdN (Corée du Nord, je suppose)

Et préfère m'en tenir purement à ce que font les élus FN avec un mandat, ici, en France.
Genre, ficher les élèves musulmans (Béziers)

Ou confisquer les locaux de la Ligue des Droits de l'Homme (Mantes-La-Ville)

Ou interdire tout enregistrement de leurs conseils municipaux (arrondissement Marseillais)

Ou encore bannir les journalistes des dits conseils (Fréjus)

Faire virer les adjoints qui repèrent le trucage des comptes de campagne (Hayange)

Faire interdire des conseils de rock, ou des spectacles de danse orientale, ou un film (Revoyez-le tiens, "Chez nous".)

Virer les subventions des clubs de foot parce que les jeunes y parlent trop en mode "banlieue"

Se réjouir de l'assassinat d'un homme par les terroristes car "bonne diversion !"

Annoncer l'armement de la police municipale avec une campagne délirante en mode "les armes sont nos amies"

Recruter des ex Générations Identitaires fichés par la DCRI (quoi c'pas fiché S ?) (Cogolin)

Repeindre ou censurer des oeuvres d'art (Hayange), retirer @libe de la bibliothèque municipale (Fréjus)

Faire construire un mur anti-roms, pardon, "anti cambriolage" et transformer des rues en impasse (Hénin-Beaumont)

Faire évacuer le stand du Parti de Gauche par la police sur un marché (Fréjus)

Interdire l'accès au spectacle de Noel aux gamins ne présentant pas de papiers d'identité français (Marseille)

Annuler la participation de la ville au Téléthon tout en cherchant à s'augmenter de + de 40 % (Pontet)

Donc oui, j'ai 50 alarmes rouges clignotantes avec sirènes qui gueulent dès que Macron parle travail, chômage, entreprise, start-up

Mais avec le FN plus rien ne sonne parce que ça a déjà explosé depuis longtemps. Le FN au pouvoir c'est ça : une censure de la presse, de la

*culture*, le blocage des associations militantes, des partis d'opposition, et des affiches et initiatives qui feraient rêver la NRA

Si vous vous abstenez parce que vous pensez que MLP ne passera pas, qu'on est large, demandez vous combien font ce calcul

Et si vous vous abstenez parce que merde et "on fera avec" je vous conseille de passer quelques jours à Hénin-Beaumont, ou de lire ceux qui

y vivent (je vous renvoie sur le FB ou twitter de @marinetondelier, entre autres), de voir un peu avec quoi "on fera avec" #Régime

Suis toute pr descendre dans la rue les 5 ans qui viennent mais allez savoir pourquoi j'ai l'espoir que la lutte sera un cran moins réprimée

Si on fait barrage au parti qui veut tuer nos assos et nos moyens de lutter, armer leurs milices & faire taire la presse qui les dénoncerait

Bon & très égoïstement j'aurais rien contre garder le peu de droits acquis ss Hollande ni voir ma binationale de mère

Ou ma pote reconduite à la frontière mais ça c'est encore autre chose

Vous vous rappelez la mobilisation dantesque contre la Loi Travail? Et ses résultats? Sa répression déjà ultra agressive?

Parce qu'a priori la répression sous le FN ça sera pas juste des matraques un peu plus longues et 10 volts de plus dans les tasers.

Voter contre Marine (et pas "pour Macron") c'est pas se trahir, c'est juste se foutre un gilet pare-balles avant de descendre dans la rue

C'est absolument pas incompatible, en ce qui me concerne, avec l'idée de lutter sur le terrain contre cette politique libérale de merde.

Alors que sous le FN, pas dit que "être en capacité de lutter tout court" devienne un privilège plus restreint que jamais.

J'en profite pour dire aux amis abstentionnistes-mais-qui-partent-vivre-au-Canada que pour le bien de notre amitié on se reparlera post 7mai

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Agenda
Charlotte chez le vétérinaire. Détartrage et arrachage de dents.
Acupunctrice. Très encourageante en regardant mon IRM. Elle a piqué des endroits très douloureux dans le pied.
Reprise du travail. Je suis reposée.

Emploi du temps

Je ne suis pas allée en cours d'allemand ni en cours de théologie (trois cours manqués d'affilé).

J'ai fait le point sur l'oral de mardi prochain. Je ne suis pas encore tout à fait sûre du sujet que je choisis.

L'analyse de sang reçue aujourd'hui ne fait rien paraître de particulier. Dommage, j'aurais aimé un manque de potassium ou de calcium, cela aurait été si simple.
Demain acupuncture, jeudi dentiste (on m'a dit que des dents mal jointives pouvaient jouer sur le dos), IRM (rendez-vous pris aujourd'hui!!), ostéopathe.
Dans l'ensemble ça va mieux: sciatique qui prend vers quatre heures du matin et passe vers dix heures (mais pourquoi?), point dans le dos qui est le même que celui que j'ai connu en janvier et février.

Vendredi je retourne au bureau; A. se charge gentiment d'emmener les chattes chez le vétérinaire. Elles vieillissent.

Dédramatisons

Le miracle fut de courte durée. Ce matin, les mollets, les os, brûlent, surtout assise.
Je me lève de ma chaise de petit déjeuner en gémissant, en expulsant l'air (après tout, c'est à cela que servent les cris): «ah, ah, ah, ah».
Et le plus jeune de fredonner: «stayin' alive, stayin' alive».

Reprise

9h acupunctrice. Il est un peu plus difficile de dormir alors qu'on vient de se lever…

10h30 La Défense. J'ouvre le courrier, je récupère les fichiers nécessaires au dossier pour l'ACPR (pour le 30 avril), je prends quelques documents, je fais attention à n'ouvrir aucun mail qui pourrait montrer que je suis là, je ne réponds à aucun coup de fil.

14h. Déjeuner à la brasserie en face avec H. qui me sert gentiment de chauffeur.
— J'ai eu OA au téléphone. Il me dit que si la boîte est à Paris, nous obtiendrons directement cinquante mille euros de la mairie de Paris. Avec ces cinquante mille, on prend des gens pour trouver des subventions à Bruxelles. On devrait obtenir un million et un prêt de la BPI.
(Je note ici pour avoir une trace de mon ahurissement. Ce projet n'aboutira peut-être jamais, mais s'il aboutit, j'aurai des dates, des lieux, sur sa progression concrèté.)

16h30 retour chez la doctoresse. Nouvel arrêt d'une semaine (pas plus : retour au travail vendredi prochain!). IRM, kiné (pour muscler le dos (je suis un peu surprise, je ne me considérais pas dans les peu musclées, mais après tout, va savoir, Charles. C'est toujours relatif)), prise de sang, anti-inflammatoire (ibuprofène 400 trois fois par jours): mais pourquoi avoir tant focalisé sur la douleur et ne pas s'être occupé plus tôt de soigner le fond? Je m'en fiche d'avoir mal, c'est juste fatigant et difficilement "exposable" en public.

Le soir, vers minuit, miracle : plus rien. Ni dos, ni jambes. L'ennui de devoir faire tous ces examens? L'ibuprofène? L'acupuncture?

«L'alcool nuit à votre santé, mais surtout à votre réputation.»

Pas d'amélioration. Limite de sciatique.
Fondue aux morilles et vin de paille au Petit Castel à Château Chalon. Excellent (un peu surprise que leur note ne soit pas meilleure dans les avis en ligne, mais le patron est du genre "bourru" décrit il y a quelques jours).
Sieste, à la fois digestive et pour fuir la douleur. Je commence Le Brave Soldat Chveïck. Il me fait penser au sapeur Camember (lui issu de la guerre de 1870, je viens de vérifier).

Orage

Ai-je trop dormi hier? Autant j'allais mieux, autant je pensais hier soir avoir passé le paroxysme et être sur la voie de la guérison, autant mon état avait empiré ce matin. J'ai mal même immobile, même dans mon sommeil, ce qui n'était pas le cas jusqu'ici. Je n'en vois plus la fin.

Départ des "voisins" dans la matinée après une ultime discussion politique, moi m'enflammant quand "le voisin" chante les louanges de Ségala (Ségala et Jacques Attali, mes deux bêtes noires).

Orage dans l'après-midi. Candycrush et quelques textes de théologie morale dans le salon au coin du feu. Je n'ai toujours pas choisi mon sujet pour le 25 avril. Je m'interroge: est-ce que mon lumbago est lié à ma lassitude de la mutuelle et à la peur de cet oral? Après tout, l'année dernière à la même époque c'est mon genou qui m'avait immobilisée (mais sans arrêt de travail), me permettant d'écrire ma dissertation de fin d'année plus ma dissertation en retard…
Est-ce que je psychote trop et raconte n'importe quoi?
C'est long.

Acupuncture

Je continue l'exploration des solutions possibles : après l'ostéopathie, la rélexologie plantaire et l'allopathie, l'acupuncture. Cela a apaisé, mais pas longtemps, et surtout beaucoup détendu le reste du corps, y compris les traits du visage. Je me suis endormie dès que l'acupunctrice m'a laissée seule avec les aiguilles.
Interdiction de porter des charges lourdes.
Elle voulait absolument trouver une raison précise, un mouvement précis, à l'origine de ce lumbago. Mais rien, sinon le fait d'avoir continué à ramer alors que je sentais une gêne (c'est à ce moment-là que j'aurais dû aller chez l'osthéopathe), ne pas m'être suffisamment étirée, avoir porté des yolettes en serrant les dents alors que cela devenait insupportable, avoir poussé à l'ergo, avoir allongé mon coup d'aviron sur l'arrière, augmentant la bascule avant-arrière du corps1… et finalement avoir mis cinq minutes à sortir de la coccinelle. Je n'ai pas fait attention aux signes: «c'est comme ça chez les yang, ils encaissent, et quand arrive quelque chose, c'est souvent brutal».

Je continue l'exploration de ce qu'il ne faut pas faire. Ce soir, le long trajet en voiture. Invitation d'une amie en Franche-Comté, le voyage était prévu depuis longtemps et difficilement décommandable car déjà remis une fois. Cela fait un moment que j'insinue que je préfèrerais prendre le train (pour pouvoir me lever, marcher. Assis, c'est vraiment le pire), mais notre destination est loin de tout. Nous avons décidé de faire une étape afin de faire deux fois deux heures de voiture plutôt qu'une fois quatre.
Depuis deux jours, j'ai beaucoup plus mal que durant les trois semaines précédentes.

Nous arrivons à huit heures dans une belle propriété près d'Avallon, "la Cimentelle". La chambre est très jolie, la propriétaire ne fait aucun effort d'amabilité. Nous rions d'imaginer des Américains accueillis par une telle personne. Ça doit leur faire un choc. Il faut que nous leur apprenions le terme "bourru" comme une caractéristique française. Le Suisse lent, l'Américain jovial, le Français bourru. Pour une anthologie des clichés destinés à l'indulgence.
Quatre Porsches et une Picasso dans la cour, toutes suisses.


Note
1 en août dernier, je n'ai pas pu me servir de mon pouce gauche pendant un mois (imposible de saisir ou porter) après avoir modifié ma prise sur la pelle.

Rechute

Matin en forme.
Puis j'ai fait l'erreur d'aller jeter le verre dans le container à cinq cents mètres de la maison.
Ou l'erreur de faire des étirements.
A midi, douloureux. Pris un rendez-vous chez un acupuncteur dans un moment de "après tout essayons", mouvement aussitôt regretté mais pas le courage d'annuler.

Il est possible que ce soit en train d'évoluer vers une sciatique. Difficile de s'appuyer sur mon pied droit, je sens le bassin appuyer sur la tête du fémur, à droite. Quel dommage de ne pas mieux comprendre son corps, c'est intéressant, curieux: tout ce qui habituellement n'existe pas, n'envoie pas de signaux, devient sensible, mystérieux: que se passe-t-il, qu'est-ce qui a mal, pourquoi? Enflé, pincé, contracté, déplacé? Quel dommage de ne pas avoir une sensation assez fine de son propre corps pour comprendre se qui se passe.

Découragée ce soir. Si je m'arrête, tout le travail va retomber sur J. Si je m'arrête, ce sera uniquement pour éviter les transports. Etrange raison.

Oui, découragée. J'arrête les médicaments (je n'ai pris qu'un doliprane codéiné à midi (au lieu des trois prescrits)), ils ne soulagent rien mais me sapent le moral.

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Podcast sur la vie de Malcom X. Début de celui sur Aimé Césaire.
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Aujourd'hui Pascale a cinquante ans. Où est-elle ?

Le débat

Trois jours seule à la maison. Je travaille lentement. J'envoie le rapport de gestion et le rapport sur la délégation de gestion. Je dors une partie de l'après-midi, assommée par les médicaments. Sont-ils destinés à me soigner (décontracter les muscles, si j'ai bien compris) ou à atténuer la douleur? Parce que si c'est la seconde réponse, je peux arrêter: ils n'atténuent rien du tout et m'endorment. Je n'ai pas si mal que ça si je ne bouge pas, c'est pa transition debout assise ou n'importe quel mouvement vers l'avant qui sont insupportables.

Donc je dors, de façon anarchique, de dix heures à midi, de trois heures à cinq heures, de sept heures à neuf heures. C'est à ce moment-là que je m'aperçois que le CAC (commissaire aux comptes) a envoyé des corrections sur l'annexe et qu'il remet en cause le classement des titres entre revenus fixes et non fixes… C'est bien le moment, je ne peux rien vérifier loin du bureau.

Avec toutes ces siestes je n'ai pas sommeil, je travaille jusque tard dans la nuit et termine quasi en transe les deux derniers rapports sur le contrôle interne et la solvabilité. Un reste de décence me fait ne pas les envoyer (trois heures du matin…), je me lèverai demain pour cela.

De loin en loin je suis sur FB les réactions suscitées par le débat entre les onze candidats à la présidentielle. (Quelle drôle d'idée, onze. Quand passera-t-on le nombre de parrainages à mille au lieu de cinq cents?) Cela me paraît très long, quatre heures, cinq heures… Je ne peux pas regarder ce genre de choses: comme je ne les crois pas, aucun d'entres eux, je m'ennuie très vite. Les discours en entreprise me font le même effet: ils mentent, nous savons qu'ils mentent, ils savent que nous le savons, et nous continuons comme si de rien n'était.

Arrêt maladie

J'avais posé une journée de congé aujourd'hui pour mon stage d'aviron. J'ai annulé le stage mais pas la journée et j'en ai profité pour aller chez le médecin demander un arrêt de travail. Je suis épuisée. Ce n'est pas tant la douleur mais l'attention qu'elle nécessite: c'est très gênant de laisser échapper un cri de douleur en public lors d'un mouvement incontrôlé parce qu'on a oublié qu'on avait mal, en réunion ou dans le RER. Imposible de se pencher en avant pour attrapper une feuille un peu loin, impossible de se pencher par dessus une épaule pour expliquer un chiffre dans un tableau, difficile de se lever de sa chaise…
C'est humiliant de devoir demander un arrêt de travail: après tout, si le médecin ne le propose pas, est-ce que ça ne veut pas dire que cela n'en vaut pas la peine et que je me plains pour rien? (pourtant je suis résistante à la douleur, elle ne me fait pas peur, je rappelle que j'ai accouché à la maison. Je n'en tiens pas compte, peut-être pas assez, d'ailleurs).

Bref, je suis arrêtée une semaine et je me sens infiniment soulagée, même en sachant que le conseil d'administration d'approbation des comptes se tient dans une semaine. Etre aussi soulagée alors que je sais cela prouve sans doute que j'ai vraiment besoin de m'arrêter. (Cette auto-justification traduit mon besoin de me rassurer. Je ne préviens pas J. de cet arrêt. Qu'elle parte en congé tranquille. La Mutuelle va être fermée dix jours; dans deux semaines, ce sera le dawa, les reproches des adhérents: «on n'arrive jamais à vous joindre» (sachant que nous décrochons si bien (selon l'expression consacrée "taux de décroché") que le standard nous transmet n'importe quel appel juste parce qu'il sait que nous répondons; sachant aussi que dans ces cas-là les gens trouvent une solution, appellent ailleurs. C'est rarement aussi urgent qu'ils veulent se le faire croire)).

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Levée tôt pour emmener O. à la gare: il part en stage BAFA une semaine.
Cela signifie que nous sommes sans enfant une semaine \o/

Réflexologie et réunion interminable

A midi, une place c'est libéré de façon impromptue pour de la réflexologie plantaire (activité proposée dans le cadre de l'association culturelle et sportive). C'est une salariée qui pratique cela, ce qui me paraît très étrange (masser les pieds de ses collègues…) Elle pose des demi-journées de congé pour cela. Je n'ose lui demander si c'est rentable par rapport à son salaire horaire.
Je tente un ton dégagé: — Faites ce que vous voulez du moment que ça soulage!
Elle me regarde dans les yeux: — Je vais plutôt vous achever. Il est possible que ça empire dans les deux jours qui viennent.
Je suis très impressionnée par la façon dont elle identifie les points douloureux sur le pied une fois que je lui ai dit que j'avais un lumbago. La douleur est nette, précise, reportée exactement sur le pied. Si j'avais eu un doute (en fait je n'avais ni doute ni certitude, juste "pourquoi pas, on ne sait jamais") sur la véracité de l'affirmation "tout le corps se reflète dans le pied", il aurait été levé.

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Le soir, réunion du comité d'audit à 17h45. Une telle heure prouve que tout le monde l'avait oublié, il a été casé où c'était possible, en catastrophe. Le président est nouveau, la réunion dure, interminable, prend fin après neuf heures et l'exposé par la commissaire aux comptes de la réforme de l'audit. Ne nous concerne que le fait que nous devrons changer de CAC tous les dix ans. Malgré cela, elle nous expose consciensement l'ensemble de la réforme. Il fait très chaud, j'ai envie de me lever, j'ai besoin de bouger.
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