Billets pour la catégorie 2024 :

Insomnies

Réveillée à trois heures du matin. Est-ce le trop grand silence du lieu, l'angoisse de savoir que mon boss est rentré et va être seul une semaine avec mon équipe (que va-t-il inventer? Envie de tout plaquer et rentrer, tant je ne lui fais pas confiance), l'excitation des bons résultats du club au championnat de France?

Quatre heures que je lis ça et là, que je prends des notes sur la semaine passée. Il faudrait sans doute écrire au lieu de prendre des notes sur ce qu'il faut écrire, mais à force de ne plus écrire je ne sais plus écrire — comme à force de ne plus lire je ne sais plus lire: je m'embourbe dans le dernier quart du Collier de la reine, je ne comprends plus les allusions, j'ai peur de la fin puisque je sais que la reine va mourir — pas dans ce livre, mais dans l'Histoire. Dumas est complotiste, il fait de la Révolution le résultat d'un complot de Cagliostro. Je n'arrive plus réellement à lire cela.

Sept heures. Le jour se lève. Je vais me recoucher.



PS : j'ai trouvé l'origine de l'insomnie. Hier soir j'ai pris en dessert un affogato al café. Avec ça je suis sûre de ne pas dormir 24 heures.

De Pau à Ay***s

Nous n'avons rien vu à Pau.

Hier, pendant le dîner, j'ai réservé deux places au Gueuleton. Ce matin nous avons pris tout notre temps, puis nous sommes allés déjeuner dans ce restaurant. J'avais ensuite pris un rendez-vous indispensable pendant les vacances: un rendez-vous chez le coiffeur pour «faire les racines», car je déteste autant les racines que j'aime avoir les orteils à l'air.
Ayant ainsi décidé de perdre allégrement le temps précieux des vacances, j'ai lu deux ou trois Paris-Match, avec des photos de Léon Marchand et Charlène de Monaco (c'est décidé, à Noël je demande un abonnement à Paris-Match, c'est toute mon enfant, mon amour des robes sans manche (d'où l'importance du bronzage sans tee-shirt) est directement issu de Jackie Kennedy-Onassis dans Paris-Match); j'ai posé des questions sur les palmiers de la place et la neige paloise (quelques centimètres deux heures dans l'année. Les palmiers résistent.)

Pendant ce temps, H. a expérimenté le funiculaire entre l'esplanade et la gare et a tourné dans la ville.

Nous sommes repartis pour Ay***s (dans la vallée d'Aspe), but de notre voyage. Je me suis invitée chez une amie de collège pas revue depuis trente ans. Elle poste si souvent des photos de la montagne devant ses fenêtres que je voulais voir. Elle habite l'ancien presbytère accroché à la paroi. On entre au niveau de la cuisine, les chambres d'hôte et la terrasse sont un niveau au-dessous, sa chambre un niveau au-dessus: «il y avait les pièces du curé, en dessous la jument et au-dessus le fenil.» Ici la brume s'accroche aux montagne et on peut être trois jours sans voir le soleil.

Nous prenons l'apéro en terrasse. Sonnailles des cloches et cris des hirondelles, fort bruit d'eau: un torrent alimente une centrale qui permet aux villages de la vallée d'être autonomes en éléctricité. «C'était pareil en eau, on avait la source; mais maintenant on va avoir un compteur et payer plus cher.»
Elle raconte ses aventures de propriétaire de gîte. On est loin des anecdotes attendrissantes et des récits «les gens sont merveilleux». Il en ressort le portrait d'une vie précaire, dépendante du moindre incident économique, la douche en panne ou la télécommande de la télé cassée. A côté de cette précarité il y a des avantages en nature inestimables, comme son compagnon logé sur les terres d'un vignoble bordelais ou son fils dans les vergers des puneaux d'Agen.
Le gîte semble tout juste à l'équilibre financier; l'hiver, c'est un gouffre à chauffer. Elle complète ses revenus (un tiers de retraite pour un départ de fonctionnaire très anticipé suite à un «accident de la vie») en salant des fromages. «— Tu as les mains dans quel état? Tu mets des gants? — Non, ça va. On nous donne des gants mais je fais ça à mains nus.»

Nous avons joué à retrouver la dernière fois que nous nous sommes vues; peut-être pour les 65 ans de René, en 1996. Elle venait de se marier, n'avait pas encore son troisième. Elle a passé quatre ou huit ans à Mayotte (je ne sais plus); en revenant elle s'est installée huit ans comme sage-femme libérale, elle ne supportait plus l'hôpital. «J'attends 67 ans pour toucher la retraite de cette période. Ça va faire combien? Cinquante euros par mois?» Elle nous raconte les visites à domicile, le nombre de kilomètres parcourus. «—Je n'imagine pas ce que tu fais, il y a beaucoup de travail? — Ça n'arrête pas. Les visites avant pour rassurer, après pour le suivi de couches, les monitorings… A Mayotte, les routes étaient tellement mauvaises qu'elles accouchaient toutes dans le camion.»
Elle nous prépare une mixture dans un Thermomix: myrtilles congelées et un peu de crème ou d'eau, je ne sais. Cela produit une pâte assez lisse et délicieuse.

Je ne sais plus ce que nous avons raconté. La lune était pleine ou presque. Dans la boîte à livre j'ai récupéré un Glauser.

De Bergerac à Pau

Promenade au bord de la Dordogne avant de partir pour Pau. La ville n'en finit plus de célébrer Cyrano qui apparaît à tous les coins de rue.

Hésitation sur la route à suivre. Je choisis Duras, simplement pour le nom.

Visite du château. Il a ceci d'émouvant que son état actuel est le fruit de la persévérance du village entier, d'abord pour l'acheter, ensuite pour le rénover, enfin pour le faire connaître; tant et si bien qu'il y a cinq ou six ans le prince de Monaco a visité le lieu en lien avec ses ancêtres.
C'est une bâtisse qui par son plan carré et ses quatre niveaux est plus grande qu'il n'y paraît et nous terminons la visite vers une heure de l'après-midi, ce qui est tard pour un diabétique. Repas léger sous les arcades (du type smoothie bio et légumes lait de coco — je me moque, mais aussi du snobisme qui consiste à se moquer, car en réalité ce genre de plats est souvent délicieux et digeste) et achat de tongs de compétition en vente en face — les dernières achetées à Sisteron étant devenues importables à force d'être détendues (mes deux obsessions de l'été: avoir les orteils à l'air et bronzer — des jambes et des bras, sans marque de tee-shirt).

Nous repartons. Traversée des landes dans leur extrémité orientale, déviation et détour, nous sommes seuls, il fait beau. Nous avons recapoté pour nous protéger de la chaleur.
Soudain coup de volant. Je me réveille, H. vient de redresser la voiture qui traversait la route, je me suis endormie en conduisant.
C'est toujours le même phénomène, le glissement de la réalité au rêve avec une puissance du rêve telle qu'il me semble être éveillée. Sommeil profond, je ne me suis rendue compte de rien, je n'ai même pas lutté. H. sera très élégant, il n'en reparlera pas.

Nous voyageons au jugé, attirés par les noms: Casteljaloux, Cazaubon, un diabolo-menthe à Aire-sur-l'Adour. Arènes, publicité pour des courses de taureaux ou de vachettes — est-ce de la vraie corrida? Ici comme à Bergerac, parcours sur la libération de la ville. J'aurais bien visité Nérac, je serais bien passée à l'abbaye de Flaran que j'ai aperçue à l'ouest sur une carte, mais nous avons rendez-vous demain soir dans la vallée d'Aspe et ne sommes pas très sûr des difficultés devant nous: ce n'est pas si loin, mais si cela devient vraiment montagneux, nous n'irons pas vite.

Pau. J'imaginais cette ville dans les premières contreforts des Pyrénées, je suis surprise de la trouver presque dans la plaine. Le Béarn. D'Artagnan et Henri IV. Ça me fait plaisir.
Quality hotel Centre Bosquet. Les deux hôtesses de l'accueil sont charmantes et nous recommandent sans hésiter deux restaurants quand nous leur demandons une adresse.
Nous sortons. Rues piétonnes animées, moustiques voraces, palmiers nombreux. Lundi soir: première adresse (le Gueuleton) fermée, deuxième adresse (Ô petit Pau) fermée. Il est vingt heures, nous reprenons notre ronde. Les terrasses sont pleines, les touristes en déroute (dont nous) se font éconduire, un, deux, trois restaurants, tout est réservé, il n'y a plus de places, ou pas assez de serveurs ou pas assez de cuisiniers: il manque du personnel partout.

Nous finirons par échouer dans un restaurant indien, d'abord à l'extérieur puis à l'intérieur quand la nuit deviendra trop fraîche. A la table d'à côté, un homme entre militaire et garde du corps raconte à sa compagne (est-ce un premier rendez-vous?) le faux attentat organisé par Mitterrand contre lui-même. Il explique que l'attentat contre Trump est tout à fait invraisemblable: «un tireur d'élite atteint sa cible à deux kilomètres, alors à cent cinquante mètres, c'était impossible de le rater».

Quand nous rentrons, j'allume la télé. Delon est mort hier. Nous voyons les dernières minutes de Plein soleil. J'ai lu le livre (Monsieur Ripley) mais jamais vu le film.

De La Roche Posay à Bergerac

Nous faisons un tour dans la Roche-Posay. C'est une ville de cure et deux maisons sur trois, sur quatre, sont des locations. «Vins et charbon», commente H. au dixième panneau (référence au bouclier Arvenne d'Astérix) — et au onzième, et au douzième, etc.
Cela a pour conséquence qu'il y a peu d'hôtels. Le nôtre est l'hôtel de l'Europe, à peine à l'écart, suffisamment pour être calme.

Confluence de la Creuse et de la Gartempe. Canards blancs ou oies? Du haut du parapet ce n'est pas clair.

Bellac. Nous arrachons de haute lutte une place dans un pub à Guinness (chic, une Guinness): le couple suivant est refusé. Manque de personnel en cuisine, donc le nombre de tables a été restreint.

La maison natale de Giraudoux (il y a passé un an environ) accueille un musée intelligent à base de numérique qui permet de découvrir rapidement la vie et l'œuvre de Giraudoux. C'est amusant et bien fait, parfois impressionnant, comme la mise en scène de photos et vidéos des tranchées.

H. souhaitait visiter Oradour-sur-Glane. Ce fut donc l'étape suivante.
Les parkings étaient pleins. L'entrée est souterraine et passe sous la chaussée. Un travail de collation de photos pour donner des visages aux vicitmes est en cours. Les portraits nous accompagnent dans notre accès au village entouré de murs. A ma surprise, c'est peu surveillé, ou alors très discrètement: ni gardien ni caméra visible. Ils ne craignent pas les grafittis, les dégradations ou les vols?
Le site est très bien entretenu; l'herbe est rasée même à l'intérieur des ruines, les briques sont scellées pour tenir. Cependant, je ne comprends pas bien ce que je vois. Je ne comprends pas comment les murs ont pu être détruits ainsi (réponse trouvée plus tard: non par bombardement mais par incendie).
Nous déambulons, les anciennes boutiques sont identifiées, garagiste, bar, coiffeur,…; ici et là, une plaque pour indiquer qu'un groupe d'hommes a été isolé. Nous allons jusqu'à l'église, puis jusqu'au cimetière. Retour. H. est très affecté. Je me dis une fois de plus qu'il a beaucoup moins lu que moi; je suis toujours surprise de ce qu'il paraît découvrir.

Ce n'est que le soir que je réalise que ce que je viens de voir, si organisé, si efficace (les hommes fusillés par groupe, les femmes rassemblées dans l'église), reprend la destruction des villages de Pologne ou Lithuanie. Un tour sur Wikipédia permet de confirmer cette hypothèse. La stupeur de la France devant Oradour marque aussi son incapacité à reconnaître les massacres à l'Est, par indifférence ou par ignorance.

Le responsable est Heinz Lammerding, que l'Allemagne a refusé d'extrader et qui a fini tranquillement sa vie comme entrepreneur.
Il y a à Oradour des appels aux dons pour entretenir le site. Il me semble que l'Allemagne devrait participer, ne serait-ce que pour avoir protégé ce général.

Hôtel près de la gare, promenade dans Bergerac, difficulté à trouver un restaurant sans foie gras ou confit de canard, ce qui par trente degrés ne fait pas envie.

De Moret à La Roche-Posay

Comme chaque année, anniversaire de papa avec les enfants.
Maman a préparé un magnifique pavlova, avec le seul défaut de ne pas supporter (ne pas pouvoir porter) de bougie. Je suis interloquée d'être la seule à avoir apporté un cadeau. Que se passe-t-il, après Noël sans paquet ni sapin, un anniversaire sans bougie ni cadeau? Ce manque de respect des rites, qui permettent de fabriquer des souvenirs, finit par m'inquiéter. Nous avons encore oublié de faire une photo.

Nous sommes décidément trop bruyants; nous nous disputons trop vite pour rien; je crois que nous fatiguons mes parents. Peut-être qu'il ne faudra pas revenir tous ensemble, perspective triste, ou alors que nous fassions des progrès en zénitude — très improbable, mais il faudrait essayer, il y aurait obligation à essayer.

Nous avons fait nos calculs d'itinéraire et prévu d'avancer le plus possible dès ce soir. Nous partons avant vingt heures pour La Roche Posay. La route est droite, belle, elle passe par le zoo de Beauval que j'imaginais je ne sais pourquoi en bord de Loire.

Le réveil contrariant

Dimanche 4 août, nous avons acheté un réveil, au prétexte qu'il était beau: une sorte de boîte en bois, sans trace, où s'inscrit magiquement l'heure en gros chiffres lumineux style années 70.

Le mardi suivant (latence habituelle), H. l'a branché dans la chambre. Insupportable, trop lumineux. Le mercredi, il a donc réinstallé le vieux radio-réveil (trente-cinq ans qu'il est chez nous, le plus vieil appareil électro-ménager de la maison) et descendu le réveil au rez-de-chaussée. Cependant, du fait que nous n'avons pas de mur, le réveil éclaire le plafond à travers l'escalier: chaque soir il accomplit donc un quart de tour afin que sa face lumineuse soit contre l'étagère, et chaque matin dans l'autre sens.

Il indique l'heure, mais sans être branché sur l'horloge internationale, il faudra donc le régler deux fois par an — il indique la date, mais à la mode américaine, 08:12 — il indique la température : aujourd'hui en fin de journée la température atteignait 27° au rez-de-chaussée, pièce que nous réussissons habituellement à conserver à 23°.

En semaine je suis à Paris, et ces derniers jours, comme je partais bientôt en vacances, je suis rentrée tard tous les soirs; le week-end, un jour sur deux, je suis au planeur. Ce n'est donc que la deuxième fois qu'à 20h40, j'entends sonner le réveil.
Lorsqu'il l'a réglé, H. n'a jamais réussi à l'empêcher de sonner.

Farniente

Trop chaud pour faire du canoë (il aurait fallu être sur l'eau à l'heure où nous nous sommes levés). Marché à Fontainebleau. Préparation de notre semaine de vadrouille en tentant d'établir les grandes étapes, suffisamment larges pour ne pas être stressés et se permettre des écarts.

Terminator I et II. Le II est vraiment très bon.

Cérémonie de fin de JO sans grand intérêt.


L'armée ukrainienne est entrée en Russie depuis cinq jours.
Un site d'information russe ou ukrainien;
un projet qui envisage le démentellement de la Russie et organise le futur. Je ne savais pas qu'un tel projet existait.

Zen

Il fait chaud aujourd'hui. Pas de vent.
Une heure vingt en l'air, en s'étant éloignés un peu trop du terrain (en s'étant éloignés davantage que je n'en aurai le droit lorsque je serai lâchée solo):
— On est à quelle distance du terrain?
— Euh je ne sais pas, environ huit kilomètres…
— Prend ta carte. Trouve des points remarquables sur ta carte, puis regarde le terrain.

Je déplie la carte. Je transpire tellement que mes mains détrempent le papier qui se déchire aux plis.
— Euh, ça doit être Souppes, on est à 13 km.
— Ça fait combien en finesse 10?
— Euh, 1300 m, plus 400 m pour le tour de piste, ça fait 1700.
— Donc il nous manque 600 mètres pour rentrer. (Nous sommes à 1100 mètres d'altitude.) Et en finesse 201?
— 13 km, ça fait 1300 divisés par 2; 650 mètres plus 400 pour le tour de piste, 1050 mètres.
— Donc c'est bon. Mets cap sur le terrain, on prendra des ascendances si on en trouve sur le chemin.

Nous en avons trouvé.
— Mais pourquoi tu penches la tête? On n'est pas en moto.
Je ris. — C'est pour aider le planeur.
Alors je me suis souvenu qu'il fallait arrêter de gigoter. J'ai inspiré, expiré, j'ai arrêté de bouger (je bouge tout le temps un morceau de corps, les doigts, les pieds, les fesses; je suis tout le temps sous tension), je me suis concentrée pour me détendre, je me suis fait sac de farine. Le planeur s'est stabilisé.
Je vais pouvoir m'entraîner au sol: me détendre, ne pas bouger, rester en alerte: bref, méditer.
Tout ça pour ça.

J'ai atterri en arrivant trop haut («tu as sorti les AF puis tu n'as plus rien fait»), l'instructeur a fait un rattrapage de plan brutal en piquant vers le sol; il paraît que j'ai fait un bel arrondi.

Le soir, à nouveau restaurant à Montigny. J'ai un coup de soleil multiple sur les épaules et le dos. H. a testé la pavolva. Je sens que cela va devenir un rituel d'après planeur.



Note
1: la finesse représente la capacité à planer. Finesse 10, un planeur parcourt 1000 mètres en descendant de 100 mètres. C'est la finesse que l'on nous demande d'utiliser lors de nos premiers vols solo. Cela permet de prendre en compte nos erreurs de pilotage.
Là, l'instructeur prend sur lui de nous ramener en finesse 20.

Paralympique

Je pensais que la flamme restait jusqu'en septembre, jusqu'à la fin des jeux paralympiques.
Eh bien non, pas du tout.

Explication trouvée sur Twitter :
Normalement dimanche à la cérémonie de clôture on l'éteint.
Ce n'est pas le même comité qui organise les jeux paralympiques.
C'est d'ailleurs pour ça que ça s'appelle "jeux paralympiques" et non pas "J.O. para" le terme "JO" étant une marque déposée par le CIO.

Dernier jour avant les vacances. Je termine tard. J'ai l'ambition de travailler en cachette (c'est-à-dire sans envoyer de mail) pendant deux semaines : je suis trop dérangée au bureau pendant l'année pour faire du travail de fond.
Reste à voir si j'aurai le courage de mes ambitions.

Une pavolva

Ciel voilé, les ascendances sont faibles : deux vols, de vingt et quinze minutes. Nous réussissons à rester en l'air, mais pas à monter. Je commence à comprendre que je gigote beaucoup trop: je pertube le plané.

Deux atterrissages soit deux occasions d'expérimenter de nouvelles erreurs: sortie d'AF trop tardive, sortie d'AF trop complète (d'où descente trop rapide. Sentiment d'impuissance quand je me retrouve trop près du sol: en planeur, ce n'est pas rattrapable, il est trop tard), pente trop forte («il est comment, ton plan?» Mais comment oser avouer que je ne suis pas tout à fait certaine de ce qu'est le plan?)

Discussion avec un vélivole de passage entre la Guyane et la Réunion où il retourne s'installer:
— Et il y a du planeur, à la Réunion?
— Non, c'est beaucoup trop petit. Ça fait 70 km, on ne peut pas se vacher, la lave est coupante comme du silex.
— 70 km? Tu veux dire que ce n'est pas plus grand que la Seine-et-Marne?

Je n'avais jamais réalisé que c'était si petit.

Le soir, H. passe me chercher. Je suis très fatiguée. Après une bière au club nous aboutissons dans un restaurant à Montigny (le restaurant de Montigny) où je déguste une fantastique pavlova.
En rentrant je titube de fatigue.
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