Billets pour la catégorie 2024 :

Rhume

Je me suis levée, j'ai pris mon petit déjeuner, j'ai enfilé mes chaussures, j'ai envoyé un sms pour dire que j'étais malade et que je posais une journée et je me suis recouchée.

Dimanche

Planeur annulé à cause de la météo (ciel couvert et froidure).
Marché.
Restaurant mexicain.
After party, saisons 1 et presque 2 sur AppleTV.
Repassage.
Bref, pas grand chose.

Remerciements

Lors de la dernièe campagne, nous avons proposé au député LR sortant de soutenir sa candidature, pour éviter un RN ou un LFI (85 ans plus tard, nous sommes à nouveau en train de choisir entre les deux extrêmes, je n'arrive pas à y croire. Le piège se referme).
Il a gagné et a invité tous ceux qui avaient mené campagne pour lui à un buffet de remerciements en septembre.

C'était aujourd'hui. Il avait été nommé ministre délégué en charge des anciens combattants la veille.
La chance fait partie de la vie politique.

L'ambiance était très agréable, très old fashion, le discours très années 50 dans son rythme et son vocabulaire. Il a commencé par une grande vérité: «je crois que personne n'a compris pourquoi nous avons été dissous. Cela devait nous sortir d'une crise et nous a plongé ds une crise plus grave encore»; a continué par une remarque de bon sens: «sans majorité, nous devrons gouverner en-dessous du seuil législatif en utilisant le réglementaire»; avec une fin de cavalier: «En avant, calme, droit». J'avais l'impression d'être dans un Langelot (plus tard, je lui ai demandé s'il était un cavalier: réponse, non, il a été le seul de tous ses frères à choisir la Marine, «ce qui fait que ma grand-mère a payé leur épée à tous ses petits-fils, sauf à moi, parce que j'avais failli à la tradition familiale»).
C'était très agréable, mais je vise 2050 plutôt que 1950.



Par ailleurs, j'ai découvert que ce que je prenais pour un Kentia (palmes d'une île du Pacifique) était en réalité un Chamae dorea, un palmier nain d'Amérique du sud vivant à l'ombre des grands arbres (une fougère, quoi). Pas étonnant qu'il ait attrapé un coup de soleil quand je l'ai sorti en plein soleil en me trompant sur son origine. Certaines de ses feuilles ont brûlé comme du papier.
Pleine de remors, je l'ai donc déplacé dans la salle de bain, plus sombre et plus humide.

Et nous avons acheté un Kentia d'un mètre cinquante (je me demandais pourquoi mon palmier ne grandissait pas).

Acheté un vélo dans un vide-grenier. (Neuf: le vélo d'une ex, visiblement la nouvelle épouse ne voulait pas en entendre parler.) Cependant il faudra changer les chambres à air car il n'a pas servi depuis trop longtemps.

Il fait froid. Nous avons rentré le ficus. Il a pris trente centimètres pendant l'été.

UTF8 ou le Suédois m'emmerde

Hier je me connecte : signes cabalistiques partout (plus exactement, signes diacritiques remplacés par des signes cabalistiques).

Apparemment il s'agit d'un problème de mise à jour de MySQL par OVH ou quelque chose du genre. Ce sera réparé dans quelques jours.

En attendant, pour ceux qui savent et se souviennent, vous pouvez aller lire Gvgvsse.

Effroi

Je rentre dans la maison.

— Tu as vu ce qui s'est passé aujourd'hui?
— Euh non. Où ça, quoi?
— Israël a fait exploser les pagers du Hezbollahs. Tu sais, les boitiers qui bipent. On leur avait dit qu'ils pouvaient être repérés par leur téléphone, donc ils étaient revenus aux bipeurs, tu te souviens, ce truc des infirmières.

Il a l'air réjoui. Je sais que c'est le choc de la surprise et de l'admiration et de l'incompréhension devant un tel exploit: on dirait un film de science-fiction; comment les Israëliens ont-ils fait pour cibler spécifiquement ces pagers? Et pour les faire sauter? C'est extraordinaire.

Je suis pétrifiée. Quelle terreur absolue, un objet de tous les jours qui vous éclate soudain dans les mains, quel que soit l'endroit où vous êtes, les personnes qui vous entourent… C'est terrifiant.

Il me semble que c'est un point de non-retour. A ce point de soif de vengeance, quel espoir de paix est-il concevable?

Parkour

Il y a quelques jours était annoncée pour aujourd'hui la première séance de l'année à La Défense.
Je me suis inscrite.

Je me suis changée au bureau (leggings, tee-shirt, baskets), j'ai pris le métro en essayant de ne pas trop penser (trop vieille, trop lente, est-ce bien raisonnable, va-t-on me regarder de haut, me mépriser?), j'ai trouvé aussitôt le lieu de rendez-vous. Une quarantaine de jeunes filles sont là. Nous faisons un tour des prénoms, une jeune fille réclame qu'on y ajoute son âge (je n'ai pas dit le mien) et … son signe astrologique (ces jeunes du XXIe m'étonneront toujours).

On nous montre le passage de base. Ce n'est pas si difficile et très efficace pour passer par dessus les barrières. Je m'érafle les tibias à travers les leggins. J'ai peur de m'élancer pour les sauts. Elles sont toutes adorables, menues, bienveillantes. Je les aime.

Je me ridiculise peut-être, mais ce n'est même pas sûr, car elles sont encourageantes, ne portent pas de jugement — ou n'en laissent rien paraître.
Métro, train, je ne bouge plus qu'avec difficulté, j'ai mal absolument partout. Ce truc est diabolique. J'ai mal à des muscles dont j'ignorais l'existence jusqu'à aujourd'hui. Quel dommage de commencer aussi tard.

Mini-séries

Passage au manoir Bel Ebat pour préparer le week-end prochain.

J'ai fini la mini-série A Perfect Couple. C'est une série policière dans le pur Agatha Christie où tout le monde tour à tour a des raisons d'avoir tué la victime. Dans le dernier épisode, Nicole Kidman déclame un monologue à la Maria Pacôme dans La crise, mais en moins développé: pauvres Américains qui ne connaîtront jamais l'originale.

Eve Hewson (le personnage d'Amelia) a le même sourire que ma (quasi) belle-fille.

Regardé Chère petite (Dear Child). Glauque. A rapprocher je suppose des affaires Elisabeth Fritzl ou Natascha Kampusch.

Parole de vélivole

«Ça me fait plus chier de rater un cumulus que de rater un train.»

Automne

C'est la fin de l'été. Une vague de froid et de pluie est prévue en Pologne, Autriche et république tchèque ce week-end. La semaine dernière, il y a eu des torrents de boue en vallée d'Aspe.

Je rappelle cette présentation simplifiée des travaux de Rockström, Steffen et al.: au-delà de certains dérèglements planétaires, il n'est plus possible de prévoir ce qu'il va se passer.

Je pense à cette phrase de Fulrad Chompard (blogueur Bon pour ton poil) au moment de jours exceptionnellement agréables fin février: «on va peut-être tous mourir, mais on aura pris l'apéro en terrasse».

Nous avons rentré le citronnier.

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H. était convoqué au tribunal de Melun pour ne pas avoir déposé son bilan à temps. Il a attendu une ou deux heures pour qu'on lui explique qu'on lui avait envoyé une lettre d'annulation et qu'il était inutile qu'il se déplace. La convocation avait été envoyée à notre adresse et la lettre d'annulation à notre adresse d'il y a quatre ans.
Bel écho au film d'hier.

Bonne année, chers administrés

Toujours au Forum des images, dans le cadre du Festival de l'étrange, Bonne année, chers administrés: une émission de télé diffusée sur FR3 le vendredi 31 décembre 1976. C'est la première fois que cela passe au cinéma.

L'image n'est pas d'une grande netteté puisqu'elle était destinée à un écran de télé des années 70, mais ça n'a aucune importance: c'est gai (très coloré, en partie parce que la moitié des postes de télé étaient en noir et blanc), c'est entraînant, c'est loufoque. Un grand moment de n'importe quoi plein de sens.

En arrière plan, les rues de Paris des années 70, une gare de banlieue, les guichets de la sécurité sociale de l'époque, un évier, une cuisine, le papier peint. Le député, le maire, le député-maire, le ministre, «tout ne va pas si mal», «vous exagérez».

Je vais offrir cela à une ou deux connaissances fonctionnaires.

Riverboom

La salle 100 du Forum des images était remplie. Je me suis demandé combien de spectateurs étaient nés le 11 septembre 2001. La moitié?

Je ne suis pas totalement d'accord avec cette présentation:
Un an après les attentats du 11 septembre, le photographe Claude Baechtold se laisse embarquer par deux reporters risque-tout dans un périple à travers l’Afghanistan en guerre. Avec sa caméra vidéo achetée sur place, il va capturer en images ce road trip…

Imaginez un peu Very Bad Trip filmé en zone de guerre, ou une comédie noire found footage et vous aurez probablement une petite idée du résultat, sauf que… tout est vrai. Anti-militariste affirmé, Baechtold utilise des contrepoints provocateurs, commente ironiquement l’horreur, met de la musique rock sur des attentats, ou opte pour un montage pop. Ce ne sera probablement pas du goût de tout le monde. Tant mieux: car au-delà de l’humour ravageur, cette dimension ludique apparaît comme un véritable outil de subversion.
Ce n'est pas Very Bad Trip; si c'est quelque chose, ce serait plutôt Le grand incendie de Londres: le récit d'une trajectoire de deuil, d'un deuil sans lequel ce film n'aurait pas eu lieu puisque le cameraman ne serait pas parti. Riverboom, c'est le lieu où le deuil est finalement accepté au cours d'une nuit d'orage.
Montage pop, c'est vrai; dimension ludique, c'est vrai. Grande beauté des images; couleurs, paysages jaunes, verts, roses; explications historiques et géographiques; portraits, portraits, portraits, portraits de ses deux amis et portraits d'Afghans, portraits de chefs de guerre, portraits d'enfants. Ce n'est pas subversif dans le sens «menace l'ordre établi», c'est simplement la réalité. Connaître le futur de l'Afghanistan dans les vingt ans à venir tandis qu'on regarde ces sourires, cette beauté, cette violence omniprésente absente de l'écran, serre le cœur.

Je retiens que mon groupe sanguin est le meilleur: B+, be positive!.

Pour trajet les trois journalistes ont choisi de retracer le voyage d'Ella Maillart. Lorsqu'il s'est agi de différencier un chef de guerre d'un bandit (l'un vous tue, l'autre vous vole —, mais on ne peut faire la différence qu'après), j'ai pensé à Kapuściński traversant l'Afrique en guerre le long d'une route d'où l'on ne revient pas. Je me suis dit qu'il était temps que je lise Les cercueils de zinc.


J'ai oublié mon livre sur Moret au cinéma. Heureusement je reviens jeudi. Je ne pourrai plus quitter ce village: Thomas Becket est réputé en avoir consacré l'église (il était alors réfugié à Sens). Thomas Becket et Marina Tsvetaïeva. Quel endroit.

Emilia Perez

Nous avons déposé notre réponse à l'appel d'offre du *** en santé. Puis faute de contenu pour alimenter la réponse à l'appel d'offres en prévoyance, je suis rentrée relativement tôt. (vers 18h30)

— Tu veux aller au ciné à Fontainebleau ?
— Pourquoi pas. Qu'est-ce qui passe ?
— La belle affaire à 19H50 et Emilia Perez à 19h40.

C'est ainsi que nous sommes allés voir Emilia Perez, qui fait partie des scénarios que j'appelle oxymores: on a l'impression que le scénariste a essayé de répondre à la question: «que pourrais-je mettre ensemble qui ne va pas du tout ensemble, que pourrais-je trouver de plus improbable?».
Je vous spoile la réponse car elle apparaît dans la bande-annonce: un chef de gang mexicain qui veut devenir femme.

C'est réalisé par Jacques Audiard avec une bande-son en espagnol; c'est chanté; c'est lent et cadencé, sans pathos, relativement crédible. Je n'en dis pas plus pour ne pas gâcher la découverte.

Le plus surprenant est sans doute que H. a beaucoup aimé.
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