Alice du fromage

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Billets qui ont 'Bâle' comme ville.

vendredi 12 août 2011

Rapporté

(Mulhouse) des leggings à trous ("découpe au laser"); Que sais-je? Histoire de la Pologne; Que sais-je? Les guerres de religion; Stevenson, Othon; Romain Gary, Ode à l'homme qui fut la France; de l'encre Mont-Blanc bordeaux; (Bâle) un mobile; (Zurich) Fritz Senn, Joycean Murmoirs; des chaussures de tennis camouflées en chaussures de ville (streetwear?); (Saint Gall) La bibliothèque abbatiale de Saint-Gall; un tapis de souris; (Appenzell) du fromage (à consommer tout de suite et sous vide, pour emporter); du miel; des fruits secs dans du miel (mon vice); (Vadouze) des bâtons de marche en fibre de carbone; (col du Julier) de la viande des Grisons; du pain des voyageurs (pain extrêmement nourrissant fourrés aux fruits secs (nous ne le savions pas, nous l'avons découvert en le découpant. C'est l'équivalent du lembas elfique (en plus lourd))); (Soglio) du shampoing (par besoin, si, si (et il est très bien)); de la crème de marron; (Rarogne) de l'eau de la fontaine sous l'église dans une bouteille d'Appfelshorle; Rilke, Das Studenbuch; (Sierre) Rilke, Poésie aux éditions du Seuil; Rilke - Tsvetaïeva - Pasternak. Une amitié russe / Russische Freundschaften; (le long de la route valaisienne) des abricots; de la confiture de cerises; de la confiture d'abricots; (Neuchâtel) des chocolats dans la pâtisserie Suchard; François Mauriac, Blaise Pascal et sa sœur Jacqueline (parce que je n'arrive pas à lire la biographie que je possède); André Maurois, À la recherche de Marcel Proust (parce que Pascal dit toujours que c'est le meilleur livre sur le sujet); Václav Havel, Interrogatoire à distance; Pouchkine, La dame de pique et La fille du capitaine; (Mulhouse) un manteau rouge; un sweat Chaperon rouge; une robe sorcière; un maillot de bain; (Colmar) un tirage des cochons de Schongauer, un jeu de cinq aiguilles n°3.

PS: J'avais emmené un assortiment de livres correspondant aux différents auteurs que nous devions croiser durant le voyage; la prochaine fois j'emmènerai vide le sac dédié aux livres.

samedi 30 juillet 2011

Cirey et Bâle

En route pour Mulhouse. Potentiellement j'avais prévu trois arrêts en fonction des Demeures de l'esprit, mais nous sommes partis si tard que j'ai choisi le plus lointain, Cirey, partant du principe que nous aurions toujours le temps de voir les plus proches de chez nous.

Nous avons joué à notre jeu habituel, qui consiste à choisir les plus petites routes possibles sur la carte Michelin («Tu veux une jaune ou une blanche?»), nous enfonçant dans le paysage, dans les labours, dans la forêt, refusant d'écouter les panneaux voulant nous ramener sur des routes plus importantes («J'ai peur, qu'est-ce qu'on va faire si on croise une voiture? — Ne t'inquiète pas, il n'y a personne.» (Et non, il n'y a pas grand monde).

Visite de Cirey, visite obligatoirement guidée, il faut en attendre le départ une demi-heure. Les billets sont vendus par une femme rogue, devant qui nous émettons l'idée d'attendre au café du village: «Au café? mais il est fermé depuis trente-sept ans!»

Nous nous promenons dans le parc en attendant:
— Dis donc, qu'est-ce qu'elle est mal aimable!
— Normal, elle était amoureuse du cafetier, il est parti, elle est restée vieille fille.
— C'est vrai?

Le château est beau, émouvant. J'aime le décor des chambres, le théâtre me rappelle celui de Nohant. Ce château a eu de la chance, il a été très peu abîmé pendant la guerre car l'officier allemand qui l'occupait espérer le recevoir pour reconnaissance des services rendues. Dans la cuisine où pendent les jambons et trônent les confitures, je reconnais une maquette du château de Fénelon. J'interroge la guide: les deux châteaux ont le même propriétaire, les Salignac-Fénelon.
Je suis un peu déçue de ne trouver aucune œuvre de Voltaire en vente dans la pièce qui sert de billetterie.

Nous rejoignons l'autoroute, toujours par des petites routes. En voyant le manque d'intérêt de A., je comprends que cela ne représente rien pour elle, n'évoque aucune sensation: ni la fraîcheur sous les arbres, ni le vent sur le visage, ni le bruit des insectes ou des oiseaux et leur soudain silence quand on fait craquer une branche, ni les odeurs, chaudes ou fraîches, animales et végétales et terreuses, si variées. Je regarde à travers la vitre et je sens tout cela, et remontent Genevois et Alain Fournier et Marcelle Vérité et L.N. Lavolle…
Est-ce réellement perdu, cela va-t-il disparaître avec nous, nous, la dernière génération à avoir eu des grands-parents à la ferme, à avoir promené les chiens plutôt que joué à la Gameboy?

Nous quittons l'autoroute pour prendre la N.19; à Port-sur-Saône, H. veut nous faire découvrir son marchand de khebab favori, j'ai l'impression de jouer une "présentation de la famille". Mais la Saône est jolie, je ne savais pas qu'elle passait par ici.
Il est trop tard pour s'arrêter à Vesoul, ville bizarre construite autour d'une colline intacte: est-ce un espace protégé? ou privé?

Nous arrivons à Mulhouse à la nuit noire.

Le lendemain, lèche-vitrine dans Mulhouse, nous achetons quelques livres d'occasion. Au musée historique de la ville, grosse pierre de douze kilos qu'on attache au cou des calomniateurs. Hélas, je n'ai pas le temps d'acheter la carte postale correspondante, le musée ferme, l'heure c'est l'heure.

Bâle, le musée de Bâle, merveilleux, sans doute le plus beau que j'ai vu, et la cathédrale: une plaque pour la tombe d'Erasme, dans une cathédrale désormais protestante, j'en suis retournée pour lui.
Et le Rhin.
Bâle vue trop vite, mais nous reviendrons un jour, c'est si près de Mulhouse.

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