lundi 24 septembre 2018
Dion et le mont Olympe
Par Alice, lundi 24 septembre 2018 à 22:57 :: 2018
F.Dosse deux heures. Fin de la première partie. Remarque de Dosse à propos de l'accident de voiture qui a tué la mère de Michel de Certeau en 1967: il est possible que cette mort, source d'une profonde culpabilité (le père conduisait trop vite car Michel avait mis la famille en retard), ait par ailleurs libéré la parole, la pensée, la plume de Michel de Certeau qui n'aurait peut-être pas écrit de la même façon du vivant de sa mère.
J'ai pensé à Proust.
Matinée en chambre un peu patraque, ce qui nous a amenés à choisir une excursion proche: le site archéologique de Dion, totalement inconnu de nous.
Les panneaux indiquent "parc" archéologique et c'est vraiment cela: plusieurs hectares de fouilles dans un endroit serein dont la douceur m'a rappelé Olympie. Il s'agit d'un lieu riche en sources au pied du mont Olympe qui a connu successivement un culte à Demeter puis Zeus puis une ville romaine et les débuts du christianisme: mille ans d'histoire (-600 à 400 après JC) sont exposés là (à vrai dire on ne sait pas toujours ce qu'on regarde) parmi les joncs sous le soleil à l'ombre des platanes.
Fin septembre, nous sommes quasi seuls. Les fondations des bâtiments et les voies romaines ont été dégagées, quelques colonnes et statues ont été redressées; le tout est intime, proche, émouvant parce qu'il est compréhensible: on voit les murs, les routes, les bains, il est possible de se représenter la vie ici, vie détruite comme souvent dans la région par des tremblements de terre — aubaine des archéologues puisque tout est conservé par strates.
Une grande mosaïque a été déplacée dans un bâtiment tout neuf derrière l'église, à côté du musée archéologique qui lui contient les statues et poteries trouvées là ainsi que le contenu de tombeaux de Katerini (c'est l'autoroute qui est à l'origine de ces découvertes relativement récentes). Je découvre un ancêtre de l'orgue fonctionnant grâce à la force hydraulique.
Les Grecs ne sont pas des gens intéressés: au lieu d'essayer de nous vendre quelques "souvenirs", ils ferment le gift shop l'après-midi… Ce n'est pas comme ça qu'ils vont devenir riches! (De même, hier, pas de boucliers en carton et de pilum en plastique à côté des Termopiles… bande d'orthodoxes, vous n'avez rien compris au capitalisme et au tourisme.)
Dion est à quelques kilomètres de Lichotoron, et sans même nous en apercevoir, nous nous engageons sur une route de montagne qui serpente vers le mont Olympe (en fait c'est un massif plutôt qu'un mont, ou plutôt une montagne à deux sommets). Nous montons assez vite à mille mètres et prenons un thé (thé de l'Olympe, une tisane qui ressemble à du tilleul) dans un café-refuge, le "Stavros". Toute la plaine est devant nous à vingt kilomètres à la ronde, avec la mer pour horizon.
Pas de carte postale (denrée rare) mais du miel.
Nous rentrons. Je ne sais pas pourquoi je suis si fatiguée le soir. Le vent, le soleil, l'iode?
Le vent se lève pendant le dîner. A l'heure actuelle il souffle suffisamment fort pour que le bruit des vagues ne s'en distingue plus. Demain la température devrait perdre dix degrés.
J'ai pensé à Proust.
Matinée en chambre un peu patraque, ce qui nous a amenés à choisir une excursion proche: le site archéologique de Dion, totalement inconnu de nous.
Les panneaux indiquent "parc" archéologique et c'est vraiment cela: plusieurs hectares de fouilles dans un endroit serein dont la douceur m'a rappelé Olympie. Il s'agit d'un lieu riche en sources au pied du mont Olympe qui a connu successivement un culte à Demeter puis Zeus puis une ville romaine et les débuts du christianisme: mille ans d'histoire (-600 à 400 après JC) sont exposés là (à vrai dire on ne sait pas toujours ce qu'on regarde) parmi les joncs sous le soleil à l'ombre des platanes.
Fin septembre, nous sommes quasi seuls. Les fondations des bâtiments et les voies romaines ont été dégagées, quelques colonnes et statues ont été redressées; le tout est intime, proche, émouvant parce qu'il est compréhensible: on voit les murs, les routes, les bains, il est possible de se représenter la vie ici, vie détruite comme souvent dans la région par des tremblements de terre — aubaine des archéologues puisque tout est conservé par strates.
Une grande mosaïque a été déplacée dans un bâtiment tout neuf derrière l'église, à côté du musée archéologique qui lui contient les statues et poteries trouvées là ainsi que le contenu de tombeaux de Katerini (c'est l'autoroute qui est à l'origine de ces découvertes relativement récentes). Je découvre un ancêtre de l'orgue fonctionnant grâce à la force hydraulique.
Les Grecs ne sont pas des gens intéressés: au lieu d'essayer de nous vendre quelques "souvenirs", ils ferment le gift shop l'après-midi… Ce n'est pas comme ça qu'ils vont devenir riches! (De même, hier, pas de boucliers en carton et de pilum en plastique à côté des Termopiles… bande d'orthodoxes, vous n'avez rien compris au capitalisme et au tourisme.)
Dion est à quelques kilomètres de Lichotoron, et sans même nous en apercevoir, nous nous engageons sur une route de montagne qui serpente vers le mont Olympe (en fait c'est un massif plutôt qu'un mont, ou plutôt une montagne à deux sommets). Nous montons assez vite à mille mètres et prenons un thé (thé de l'Olympe, une tisane qui ressemble à du tilleul) dans un café-refuge, le "Stavros". Toute la plaine est devant nous à vingt kilomètres à la ronde, avec la mer pour horizon.
Pas de carte postale (denrée rare) mais du miel.
Nous rentrons. Je ne sais pas pourquoi je suis si fatiguée le soir. Le vent, le soleil, l'iode?
Le vent se lève pendant le dîner. A l'heure actuelle il souffle suffisamment fort pour que le bruit des vagues ne s'en distingue plus. Demain la température devrait perdre dix degrés.