Alice du fromage

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Billets qui ont 'Lisieux' comme ville.

dimanche 21 juin 2015

Dissection

Après les fractals et les cafards. Conversation entre nanas acte III.

— Et il t’a parlé de la dissection ?
— Non. Vous avez disséqué un cheval ?
— Oui, à Brighton.
— Pourquoi, c’est interdit en France ?
— Non, mais ils ont un refuge pour vieux chevaux, et quand ils meurent, ils les congèlent.
Moi, incrédule: — On vous a amené un morceau, un cuisseau ?
— On a eu un cœur, un rein… il tenait juste dans ma main. J’ai eu plus de mal avec la tête. Elle était coupée en deux, une moitié pour chaque groupe. La prof a eu besoin de sortir, normalement elle ne peut pas laisser les élèves tout seuls, mais elle les a laissés en leur recommandant de ne pas toucher à la seconde moitié. Ils ont coupé la cervelle en quatre, il y a de l’eau qui coulait pour que ce soit toujours propre, ça s’effilochait dans l’eau, ils ont posé l’œil au milieu des quatre morceaux comme une fleur. C’était beurk (dit-elle réjouie au dessus de ses rognons de veau).
— Attends, j’ai pas suivi… tu faisais partie du groupe ?
— Oui, mais j’ai juste regardé. L’intérieur, c’est super, mais si on voit que c’est un cheval, j’ai du mal. La cervelle était remontée par l’orbite…
— Ah, ça avait fait dépression… Tu devrais vraiment regarder Big Bang Theory, Amy, l’amie de Sheldon, est neurobiologiste, elle est tout le temps en train de découper de la cervelle.
— On devait chercher le nerf optique, et c’est pas facile. Ils ont crevé l’œil… (Changeant de sujet) On a vu un diaphragme, aussi. C’est vachement plus facile à comprendre quand on le voit. C’est très élastique et super solide; si t’as un problème au diaphragme, c’est vraiment un problème. C’est d’un seul tenant, il n’y a que trois hiatus.
— Trois tubes.
— Oui. Veine cave, aorte, œsophage.

Etc. Le hamburger normand (camembert) était très bon.

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Agenda
Le matin concours hippique (6e sur 27, elle a une belle position, une bonne assiette, je ne l’avais pas vue monter depuis six ou sept ans).
L’après-midi Vice-versa (le film).

mercredi 19 novembre 2014

Flegme lexovien

Ce soir en rentrant, mail de mes parents:
«Super ! on vient de recevoir une carte de Claude qui nous dit qu'elle a son permis. On est vraiment très contents. […]»

Aussitôt j'entreprends deux actions simultanées: d'une part je leur réponds: «Hein? Quoi?!! Elle ne nous a rien dit!! Bon, nous dînons, je me renseigne et je vous récris!!» et d'autre part je hurle dans l'escalier: «Vite, une cordée de secours à la boîte aux lettres, c'est urgent».

Clément sort, revient avec un paquet de lettres:
— Qu'est-ce qu'il y avait de si urgent?
— Regarde s'il y a une lettre de Claude.

Oui. Une carte postale: «Le 17/11/14 - Coucou les parents! cette carte postale pour vous dire que je me porte bien et Rosalie [sa chatte] aussi. Pour vous dire également que j'ai passé le permis le vendredi 14 et que j'ai reçu aujourd'hui la lettre disant que je l'ai réussi avec 26 points sur 30. L'auto-école m'a donné mon A, je recevrai le permis définitif sous 4 mois. Bisous Claude»

Ça n'a sans doute l'air de rien pour toi, ô lecteur, mais c'est un véritable coup de théâtre. Lors de notre passage à Lisieux, l'auto-école nous avait laissé entendre que Claude hiérarchisait mal les dangers, qu'elle argumentait et que cela allait être difficile… Le directeur avait décidé de lui faire passer l'épreuve pour qu'elle se rende compte de ce qu'on attendait d'elle en nous disant qu'on avait parfois de bonnes surprises (et Hervé m'avait remonté le morale (antiphrase) en me racontant que sa mère l'avait passé… sept fois).
Claude ne nous avait pas prévenus qu'elle le passait, sans doute par crainte de l'échec. Mais qu'elle n'ait trouvé aucun moyen plus direct de nous prévenir de son succès! (ne serait-ce qu'un mot sur son mur FB).


Dans cet usage furtif de la carte postale, il y a au moins un précédent familial. Me trompé-je en y voyant la marque d'une certaine timidité, l'incapacité à faire part de l'important pour n'aborder que les futilités?

dimanche 9 novembre 2014

Deauville - Honfleur

Week-end à Lisieux pour l'anniversaire Claude. Le studio est envahi par les origamis, c'est impressionnant. Elle est douée.

Dimanche sur la côte, temps splendide, pluie au crépuscule. Je regrette de ne pas y être allé en décapotable, mais nous étions trop chargés.
Peut-être un peu trop de cidre.
Pas trouvé de camembert (à ramener, veux-je dire) (levés un peu tard).

Dans une vitrine au bord de la plage, un tee-shirt proclamait (en anglais): «Tout ce qui m'intéresse dans le prince charmant, c'est son cheval».

dimanche 3 novembre 2013

Retour

Fin des vacances. A. rentre à Lisieux.

Elle téléphone au milieu du dîner. Elle a branché son téléphone déchargé dans le couloir. Il n'y a plus d'électricité dans son appartement. H. se frappe le front:
— J'ai oublié! J'ai oublié de contacter EDF! Je les ai appelés, ça ne répondait pas, et j'ai oublié de rappeler.

L'électricité a donc été coupée pendant les vacances. Plus de chauffage, plus de lumière.

Elle va dormir chez une copine en attendant.

jeudi 5 septembre 2013

Lisieux

Installation de A à Lisieux. Mis deux heures à faire Yerres - Anthony, sans comprendre l'origine du bouchon.

Rien de notable par ailleurs. La France est toujours aussi belle.

Vidé la camionnette assez vite, fait quelques achats: deux poubelles (une grande,une petite), deux tabourets (Batman et Superman), deux vinaigres (vin ordinaire et balsamique, quel luxe pour une étudiante), de l'huile, du savon, du produit vaisselle, une balayette, une pelle, un balai, une bassine pour elle, une bassine pour moi (pour baigner mes plantes au bureau), un pot (idem), des graines de fleurs à planter sous les arbres (de la folie: il faut bêcher à dix centimètres de profondeur, quand aurai-je le temps de faire cela?) et des graines de fleurs à planter au printemps, du miel de fenouil (pour moi), de la noix de muscade et un steak.

Pris des photos —avant, après. Le studio est bien, j'ai peur qu'elle est froid, qu'elle se sente seule. Elle vaque à ses affaires en faisant des listes de projets qui font sourire quand on a connu sa nonchalance à la maison. Mais après tout, pourquoi pas?
Le jardin donne presque sur les jardins de l'évêché. Vue de la fenêtre:



Rentrés en passant par l'Aigle pour dîner au restaurant Le Dauphin (enfin, la brasserie accolée au restaurant, qui bénéficie de ce fait de la même recherche culinaire).

Retour infernal en se rapprochant de Paris, toutes les routes paraissent se fermer devant nous (avec évidemment formation de bouchons). Nous sommes soulagés d'arriver.

Et voilà. Moins une.

mercredi 31 juillet 2013

Deux jours

-mardi : repris mes habitudes d'été en prenant une carte au club de sport de Yerres. Mais cette année je n'ai pas l'intention de faire de muscu, juste d'aller me faire cuire à l'étouffé le soir au sauna (j'aime beaucoup cela). Le club d'aviron de Neuilly est fermé l'été, je vais essayer d'aller à Melun.
Passé beaucoup de temps sur le site du centre Sèvres à rêver sur ce que je pourrais suivre en plus discrètement (17-19h, ça ne se verrait pas, non?)

- mercredi : vu Fraternellement: y a-t-il une "esthétique hispanique", j'ai l'impression de toujours retrouver cette tension extrême entre des personnages prêts à s'entretuer (Mes chers voisins) ou tout au moins à profiter des faibles (Les vieux chats). Bref, un film intéressant, dont on découvre sans surprise au générique de fin qu'il s'agissait à l'origine d'une pièce de théâtre.
J'ai trouvé le Memento de grammaire allemande de Jean-Nicolas Wagner à la BNF. 40 euros pour un pdf, ça me paraît beaucoup. Pourrais-je le consulter sur place, réaliser ce vieux rêve d'obtenir enfin un accès à la BNF? (Chaque fois jusqu'ici j'ai été refoulée vers d'autres bibliothèques; c'est ainsi que j'avais obtenu une carte de la bilbiothèque historique de Paris à une époque où il fallait justifier de ses recherches pour pouvoir y entrer (aujourd'hui c'est plus facile, ils ont dû s'apercevoir qu'il n'y a pas de horde déferlante prête à investir la-dite bibliothèque: l'heure est à la séduction plutôt qu'à la répulsion)).


Note pour les amis IRL : studio loué à Lisieux.

jeudi 18 avril 2013

Lisieux

Traversée de la région parisienne entre six et neuf heures du matin. Pas une bonne idée. Des champs autour de Massy, toujours étranges. En retard, déplacement du rendez-vous, café au lait à Evreux, je dors dix minutes.

Proust, Sodome et Gomorrhe deuxième partie, La Raspelière, toponymie, la visite des Cambremer. Que c'est drôle et méchant et finement observé. Je note une citation sur le tricot à ajouter à mon billet sur Ryan Gosling et une citation de Leibniz qui me fait penser à mon année à l'ICP (beaucoup de raison, peu de foi): «Un philosophe qui n'était pas assez moderne pour elle, Leibnitz, a dit que le trajet est long de l'intelligence au coeur.»

Crêperie, blagues Carambar (— Pourquoi ta sœur est toujours au téléphone? — Parce qu'elle veut garder la ligne).

— Ça veut dire quoi, aliénation?

Je prépare mon oral de demain pendant que A. passe son entretien.

Puis basilique de Lisieux, histoire de France, verveine, tilleul, miel, confiture de tomates vertes, Histoire d'une âme en MP3. Je fais l'erreur de ne pas acheter de cartes postales parce que je pense avoir le temps de m'arrêter ailleurs. Ce ne sera pas le cas.

Au lieu de rentrer directement, je passe par Deauville et Trouville1 puis Honfleur. Je veux montrer ces villes à A. mais aussi je veux passer par le pont de Normandie.

Nous rentrons. Je redors dix minutes sur une aire d'autoroute. Même Proust ne réussit plus à me tenir éveillée. La voiture tient vaillamment le coup, ce n'était pas évident, elle doit avoir trois cent mille kilomètres.



Note
1 : A. est la plus innocente du monde. A des camarades de classe qui annonçaient fièrement qu'elles allaient à Trouville, elle avait répondu: «c'est quoi cette ville si perdue qu'elle s'appelle Trou?»
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