Alice du fromage

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Billets qui ont 'Mulhouse' comme ville.

samedi 9 février 2013

Mulhouse

Restaurant La Fourchette[1] (des ours en peluche à foison et des fourchettes pendues au plafond, épées de Damoclès pour de faux un peu effrayantes malgré tout — excellente cuisine), collection d'Anne Sclumberger actuellement exposée à la fondation Fernet-Branca à Saint-Louis, il y a de la neige dans les champs, un passage dans un "magasin de livres" à Mulhouse (un magnifique tout petit Lettres de mon moulin relié de cuir noir et Léonie d'Aunet, Voyage d'une femme au Spitzberg (je feuillette au passage deux tomes de souvenirs de d'Orgeix datant des années 50)).

Nous sortons trop tard de la librairie, trop tard pour acheter des œufs, samedi soir 18h30, tout est fermé.

Lincoln : être obligé de faire voter un amendement sur l'esclavage avant de négocier la fin de la guerre, car la déclaration d'émancipation des esclaves de 1863 ne faisait qu'opérer une sorte d'expropriation des "rebelles" — et donc n'ôtait pas leur qualification de "biens" aux esclaves, qui le seraient redevenus avec la fin de la guerre. Emanciper les esclaves avant de terminer la guerre, terminer la guerre pour éviter des morts inutiles, deux exigences contradictoires (car si la paix était signée, l'urgence de reconnaître l'égalité des droits des Noirs s'évaporait, ne serait-ce que par peur de l'inconnu, de cette société à construire — voter la fin de l'esclavage, c'était aussi espérer mettre fin à la guerre) mises en tension par le film.

Notes

[1] 1 rue de Landser à Schlierbach

vendredi 12 août 2011

Rapporté

(Mulhouse) des leggings à trous ("découpe au laser"); Que sais-je? Histoire de la Pologne; Que sais-je? Les guerres de religion; Stevenson, Othon; Romain Gary, Ode à l'homme qui fut la France; de l'encre Mont-Blanc bordeaux; (Bâle) un mobile; (Zurich) Fritz Senn, Joycean Murmoirs; des chaussures de tennis camouflées en chaussures de ville (streetwear?); (Saint Gall) La bibliothèque abbatiale de Saint-Gall; un tapis de souris; (Appenzell) du fromage (à consommer tout de suite et sous vide, pour emporter); du miel; des fruits secs dans du miel (mon vice); (Vadouze) des bâtons de marche en fibre de carbone; (col du Julier) de la viande des Grisons; du pain des voyageurs (pain extrêmement nourrissant fourrés aux fruits secs (nous ne le savions pas, nous l'avons découvert en le découpant. C'est l'équivalent du lembas elfique (en plus lourd))); (Soglio) du shampoing (par besoin, si, si (et il est très bien)); de la crème de marron; (Rarogne) de l'eau de la fontaine sous l'église dans une bouteille d'Appfelshorle; Rilke, Das Studenbuch; (Sierre) Rilke, Poésie aux éditions du Seuil; Rilke - Tsvetaïeva - Pasternak. Une amitié russe / Russische Freundschaften; (le long de la route valaisienne) des abricots; de la confiture de cerises; de la confiture d'abricots; (Neuchâtel) des chocolats dans la pâtisserie Suchard; François Mauriac, Blaise Pascal et sa sœur Jacqueline (parce que je n'arrive pas à lire la biographie que je possède); André Maurois, À la recherche de Marcel Proust (parce que Pascal dit toujours que c'est le meilleur livre sur le sujet); Václav Havel, Interrogatoire à distance; Pouchkine, La dame de pique et La fille du capitaine; (Mulhouse) un manteau rouge; un sweat Chaperon rouge; une robe sorcière; un maillot de bain; (Colmar) un tirage des cochons de Schongauer, un jeu de cinq aiguilles n°3.

PS: J'avais emmené un assortiment de livres correspondant aux différents auteurs que nous devions croiser durant le voyage; la prochaine fois j'emmènerai vide le sac dédié aux livres.

samedi 30 juillet 2011

Cirey et Bâle

En route pour Mulhouse. Potentiellement j'avais prévu trois arrêts en fonction des Demeures de l'esprit, mais nous sommes partis si tard que j'ai choisi le plus lointain, Cirey, partant du principe que nous aurions toujours le temps de voir les plus proches de chez nous.

Nous avons joué à notre jeu habituel, qui consiste à choisir les plus petites routes possibles sur la carte Michelin («Tu veux une jaune ou une blanche?»), nous enfonçant dans le paysage, dans les labours, dans la forêt, refusant d'écouter les panneaux voulant nous ramener sur des routes plus importantes («J'ai peur, qu'est-ce qu'on va faire si on croise une voiture? — Ne t'inquiète pas, il n'y a personne.» (Et non, il n'y a pas grand monde).

Visite de Cirey, visite obligatoirement guidée, il faut en attendre le départ une demi-heure. Les billets sont vendus par une femme rogue, devant qui nous émettons l'idée d'attendre au café du village: «Au café? mais il est fermé depuis trente-sept ans!»

Nous nous promenons dans le parc en attendant:
— Dis donc, qu'est-ce qu'elle est mal aimable!
— Normal, elle était amoureuse du cafetier, il est parti, elle est restée vieille fille.
— C'est vrai?

Le château est beau, émouvant. J'aime le décor des chambres, le théâtre me rappelle celui de Nohant. Ce château a eu de la chance, il a été très peu abîmé pendant la guerre car l'officier allemand qui l'occupait espérer le recevoir pour reconnaissance des services rendues. Dans la cuisine où pendent les jambons et trônent les confitures, je reconnais une maquette du château de Fénelon. J'interroge la guide: les deux châteaux ont le même propriétaire, les Salignac-Fénelon.
Je suis un peu déçue de ne trouver aucune œuvre de Voltaire en vente dans la pièce qui sert de billetterie.

Nous rejoignons l'autoroute, toujours par des petites routes. En voyant le manque d'intérêt de A., je comprends que cela ne représente rien pour elle, n'évoque aucune sensation: ni la fraîcheur sous les arbres, ni le vent sur le visage, ni le bruit des insectes ou des oiseaux et leur soudain silence quand on fait craquer une branche, ni les odeurs, chaudes ou fraîches, animales et végétales et terreuses, si variées. Je regarde à travers la vitre et je sens tout cela, et remontent Genevois et Alain Fournier et Marcelle Vérité et L.N. Lavolle…
Est-ce réellement perdu, cela va-t-il disparaître avec nous, nous, la dernière génération à avoir eu des grands-parents à la ferme, à avoir promené les chiens plutôt que joué à la Gameboy?

Nous quittons l'autoroute pour prendre la N.19; à Port-sur-Saône, H. veut nous faire découvrir son marchand de khebab favori, j'ai l'impression de jouer une "présentation de la famille". Mais la Saône est jolie, je ne savais pas qu'elle passait par ici.
Il est trop tard pour s'arrêter à Vesoul, ville bizarre construite autour d'une colline intacte: est-ce un espace protégé? ou privé?

Nous arrivons à Mulhouse à la nuit noire.

Le lendemain, lèche-vitrine dans Mulhouse, nous achetons quelques livres d'occasion. Au musée historique de la ville, grosse pierre de douze kilos qu'on attache au cou des calomniateurs. Hélas, je n'ai pas le temps d'acheter la carte postale correspondante, le musée ferme, l'heure c'est l'heure.

Bâle, le musée de Bâle, merveilleux, sans doute le plus beau que j'ai vu, et la cathédrale: une plaque pour la tombe d'Erasme, dans une cathédrale désormais protestante, j'en suis retournée pour lui.
Et le Rhin.
Bâle vue trop vite, mais nous reviendrons un jour, c'est si près de Mulhouse.

vendredi 19 novembre 2010

Miss Chou Rouge

Un live sms (comme il y a des live twitts) en direct de Mulhouse. Ce qu'écrase ce billet, honorable lecteur, c'est la perception des minutes qui s'écoulent entre chaque sms.

20h25
Je suis en train de manger au restaurant de l'hôtel et dans la salle d'à côté il y a une teuf (bien bourgeoise) qui s'encanaille (y'a des miss et leurs dauphines) des membres de la confrérie du... Chou rouge!! Si si, et ce n'est même pas du San Antonio... Il y a 5mn, l'orateur loquace et décomplexé a conclu sa présentation par ces mots: «chou rouge après chou rouge, notre confrérie a grandi»! Ils sont au moins cent!

20h41
...la première dauphine de Miss Chou Rouge est en train de parler. Dommage, je ne peux pas la voir...

20h57
Pas de pb... J'en suis au dessert et ça continue de causer, et ça applaudit, ça se congratule et ça rigole. Beaucoup de femmes bien habillées (même pas en rouge!)... Même ma jeune et jolie serveuse attitrée a l'air concernée!

20h58
Je voulais dire consternée! (what a lapsus!)

21h02
Y'a des élus!! Jamais je ne pourrais sérieusement faire de la politique!

21h16
Ouahhh! Je viens de voir miss chou rouge, elle est super canon! On dirait Audrey Hepburn...[1]

21h27
Et la dauphine est une pouffe blonde. Décidément, je préfère les brunes.

21h28
Le spectacle va se terminer, je vais aller me coucher!

21h29
Au secours... Ils chantent... savez vous planter vos choux!



Notes

[1] Quelques recherches plus tard, je peux vous apprendre que Miss Chou rouge (en réalité Miss Roug'Chou) est également (en 2010) Reine du trèfle royal, Reine du carnaval de Buhl, Reine du vin nouveau, 2e dauphine de Miss Lentilles, 2e dauphine de Miss Muguet et 2e dauphine de la Reine de la bière de Baldersheim.

dimanche 29 août 2010

L'effet Toy Story

Trois jouets perdus ce matin :
- un Winnie l'ourson assis sous un abri-bus ;
- un canard écartelé sur le trottoir ;
- un petit lapin gisant sur la chaussée (j'ai ouvert la portière et profitant du feu rouge je l'ai ramassé. Il est brodé "Mathias" sur son tablier. Qu'est-ce que je vais en faire?)


Ce soir, impromptu, train pour Mulhouse.

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