jeudi 6 juillet 2017
Transit
Par Alice, jeudi 6 juillet 2017 à 21:17 :: Eté 2017
Je reprends (ou tente de reprendre, le futur dira si c’est concluant) l’écriture des billets en voiture, car j’espérais me réveiller assez tôt pour bloguer et ce ne fut pas le cas. Or j’ai prévu de rattraper mon retard pendant les vacances — je prévois toujours de rattraper mon retard en vacances, comme si soudain le temps allait prendre une qualité enveloppante, élastique, et s’adapter mollement aux contours des actes, actions, activités rêvés ou réels et non s’égrener avec son impassibilité habituelle.)
Départ 8h 50. Sortie de Dijon. Les voitures se pressent — dans l’autre sens : tout le monde n’est pas en vacances et c’est à la fois une surprise et une satisfaction (sadique).
Des tracteurs, une moissonneuse, des camions. Nous remontons vers le nord, vers Montbéliard. Vézelay était un détour, la ligne droite nous aurait fait passer par Bâle. Il fait déjà chaud. Je lis un peu d’histoire suisse. La conclusion serait qu’il manque à l’Europe un Nicolas de Flüe, ermite qui au XVe siècle permit de réconcilier les villes et les campagnes suisses.
Avant d’arriver à Noidans-lès-Vesoul, nous passons sur un pont qui surplombe la caravane du tour du France Nous reprenons la N19. Quatre voies. C’est sans intérêt, mais il faut atteindre la frontière, nous verrons après à reprendre des petites routes. O. fatigue, je prends le volant.
Récit poursuivi le lendemain tôt. Le serveur du blog est inaccessible, je ne sais quand cela sera mis en ligne.
La journée sera sous le signe des erreurs et des changements de décisions. La N19 évite Montbéliard et Belfort, tant pis, je ne montrerai pas le lion à O. C’est « l’Européenne » 27 (E27) et elle continue en Suisse, droit devant. Nous passons la douane sur un coup de tête (contre l’avis de Waze), achetons le macaron pour l’autoroute (quarante-deux francs suisses puisés dans le pot à confiture qui contient notre fortune dans cette monnaie: soixante francs en billets, un peu plus de quarante en pièces, dont la minuscule et trompeuse pièce d’un demi franc), nous garons pour évaluer le chemin à prendre. Rien à faire, Waze est catégorique, pour aller à Oberiberg, il faut sortir de Suisse et passer par la France. Aller à Vézelay constituait un détour, le chemin le plus droit passait par Mulhouse. O. me montre la carte, Oberiberg est à peine plus bas que Dijon, comme d’habitude je voyais la Suisse plus au sud, bien plus bas, et je pensais passer par Bern. Eh bien pas du tout, le chemin consiste à aller vers l’est à hauteur de Bâle puis à plonger ver le sud.
Nous obtempérons, retour en France, routes de campagne, camions courts locaux ou polonais. Nous passons le Rhin à St Louis, postes frontières abandonnés, Allemagne, Suisse, Allemagne, tout le monde est à vélo et traverse sur les passages cloutés comme s’ils étaient seuls au monde, dans une exquise confiance dans l’attention des automobilistes.
J’ai vu le nom de Rheinfelden dans le parcours proposé par Waze, je me souviens des chutes du Rhin, je propose à O. de manger au bord, heure d’arrivée prévu à 13h30. Ça ira, pas trop faim?
Il fait trop chaud, nous recapotons. 31°. Rheinfelden, nous dépassons la ville, Waze nous emmène sur un chemin de terre, impasse, O. refuse de se garer ici et de marcher jusqu’au Rhin.
C’est bizarre, cela ne ressemble pas à mon souvenir.
Demi-tour, nous entrons en ville, je me gare à la diable devant des pavillons, tape « chutes du Rhin » sur mon téléphone. En fait les chutes du Rhin ne sont pas ici mais beaucoup plus loin, vers Schaffhausen, nous avons perdu du temps pour rien.
Tant pis, mangeons, cela devient urgent.
Sandwich au bord du Rhin (malgré tout!), supérette à la gare, Appfelschorle et Volvic. Il fait beaucoup trop chaud dans la voiture pour acheter quoi que ce soit d’autre. Le moral remonte.
Nous décidons de suivre les conseils de Waze. La Suisse du nord est plutôt laide, commerciale et industrielle (non la Suisse ce n’est pas que des banques et des vaches). O. découvre l’une des spécialités suisses : la tonte des prairies comme si c’était de la pelouse, le pays entier est tondu, rasé, ce qui donne un air extrêmement net à tout1.) Le revêtement des autoroutes est gris, des éclats de mica brillent au soleil, c’est ce revêtement magique sur lequel ne tient pas la neige. Un béton enrichi au sodium, suppose O.
Au loin les Alpes et les neiges éternelles.
34°, 35°, vitres ouvertes à chaque ralentissement, fermées dès que nous accélérons — relativement. La conduite suisse est reposante, peu rapide, avec des distances de sécurité respectées.
Direction Zürich que nous évitons. Je m’endors au volant, à vingt kilomètres de Zug nous quittons la route, montons un chemin de terre. Je gare la voiture à l’ombre d’un noyer (peut-être). Drap de bain au sol, je dors dix minutes. Quand nous repartons les Alpes semblent s’être beaucoup rapprochées — elles disparaîtront brutalement peu après pour laisser la place à un piton gris et proche.
Il fait toujours aussi chaud mais ça va mieux. Carte en main (au diable Waze et son efficacité), O. nous fait longer le Zugersee (lac de Zug) puis le Lauerzersee. Schwyz, la ville qui a donné son nom à la Suisse. C’est magnifique. J’espérais qu’il ferait moins chaud près de l’eau, mais las. Nous baissons la capote, nous sommes toujours entre 32° et 34°, de kilomètre en kilomètre. Je prends de l’essence: non seulement ma carte bleue est acceptée (je n’en était pas très sûre, elle n’est pas internationale) mais l’appareil passe aussitôt en français. Cela a vraiment fait des progrès en six ans.
Direction l’est. Route d’Ibergeregg. Montagne et sapins. Route étroite en à pic, avec de virages en virages des saillies pour permettre à une voiture de se serrer et autoriser les croisements. Nez nez avec un tracteur, je recule une trentaine de mètres vers le précédent encorbellement en aval pour le laisser passer. O. est heureux, c’est enfin la Suisse qu’il imaginait.
Oberiberg. J’ai réservé deux nuits via booking, dans la semaine j’ai reçu un mail nous demandant à quelle heure nous arrivions car « je n’habite pas sur place, il me faut le temps de venir », me disait le propriétaire. Cela m’avait paru bizarre: ce ne serait pas un hôtel? Aurait-il autre chose que des hôtels sur booking?
Bast, on verra bien. Cela nous laisse le temps d’acheter des victuailles pour demain à la supérette du coin. Toast, pâté en boîte, fruits secs, eau, bananes, abricots. Nous n’osons rien acheter de frais car nous ne savons pas si nous aurons un frigo.
Nous étudions la carte d’état-major pour demain : j’ai prévu quinze kilomètres de marche demain, sur les crêtes. O. est sceptique, il a peur que nous nous épuisions — surtout moi. Et la météo annonce de l’orage. Nous allons à l’arrêt de bus, nous étudions les horaires : l’idée est d’aller en bus à Iberberegg et de revenir à pied. L’idée m’est venue en lisant ici « le trajet en bus est impressionnant » : à l’origine, j’avais songé à une journée de bateau sur les lacs. Mais l’appel du bus suisse est le plus fort.
Nous nous perdons une fois, deux fois, en cherchant l’adresse de la chambre. Nous nous garons sur un parking devant un ensemble immobilier plutôt laid, ce que serait à la montagne les immeubles du front de mer à La Baule. Cela devrait être là, mais le nom de la rue ne correspond pas. Au bout de dix minutes d’étude (les numéros des immeubles, les affiches du camping proche) je m’apprête à téléphoner quand une très jolie jeune fille dans le genre blonde sportif nous aborde: elle est la fille du propriétaire.
Deuxième étage. Ouverture de la porte. Appartement immense, trois chambres, deux salles de bain. Elle nous abandonne ici, après nous avoir fait réglé par CB (elle a l’appareil nécessaire qui m’envoie un compte rendu par mail) et fait remplir mon nom et mon adresse (mais sans demander de pièce d’identité), sans dépôt de caution, en nous disant de laisser les clés dans la boîte aux lettres quand nous partirons: what ? Elle n’a pas peur que nous volions les petites cuillères ou l’écran plat ?
Il y a des cintres en quantité, une buanderie, des skis, des chaussettes de laine… Nous vidons la voiture. Phénomène étrange, l’intérieur des valises (des sacs de sport) est brûlant et humide, comme s’il sortait d’une étuve. Nous sortons les vêtements, nous les pendons pour les faire sécher. Le moral est remonté au zénith. Nous dînons (pique-niquons) sur la terrasse sans trop savoir ce que nous mangerons au petit déjeuner demain: des toasts et des bananes, nous rachèterons de la nourriture à Iberberegg.
Depuis qu’O. a vu une carte en 3D des sentiers de randonnée dans l’ascenseur il est enthousiaste. Depuis qu’il est entré dans l’appartement il est enthousiaste. Il fait frais, j’ai presque froid. Nous étudions longuement la douche et la baignoire: le tableau de bord semble indiquer un sauna et une radio, plus quelques boutons incompris, jets d’eau en tous genres dans la douche. Comme il n’y a pas de thé je me fais une camomille (achetée à Vézelay : non, je n’ai pas emporté de la camomille de la maison! Mais c’est si difficile à trouver (de la romaine, pas de la matricaire) que je n’ai pas hésité en en voyant à Vézelay. Maintenant je regrette de ne pas avoir pris aussi du miel (du miel dans la voiture pendant trois mille kilomètres : j’ai préféré éviter)).
Il y a du wifi mais j’ai besoin de dormir.
Seize kilomètres sur les crêtes demain en espérant qu’il n’y ait pas d’orage. O. n’a pas de k-way et veut emmener l’un des parapluies de l’appartement : un parapluie sous l’orage en montagne? Je croyais les scouts plus avisés !
Note
1 : Astérix et Lucky Luke sont constamment utilisés dans nos conversations. Ici il s’agit d’une déformation d’une parole de l’Anglaise dans Astérix chez les Belges : « j’utilise de la bouillante eau, cela donne un exquis goût à tout ». Astérix en Helvétie est bien sûr mis fortement à contribution: « C’est comment l’Helvétie? — Plat.»
Départ 8h 50. Sortie de Dijon. Les voitures se pressent — dans l’autre sens : tout le monde n’est pas en vacances et c’est à la fois une surprise et une satisfaction (sadique).
Des tracteurs, une moissonneuse, des camions. Nous remontons vers le nord, vers Montbéliard. Vézelay était un détour, la ligne droite nous aurait fait passer par Bâle. Il fait déjà chaud. Je lis un peu d’histoire suisse. La conclusion serait qu’il manque à l’Europe un Nicolas de Flüe, ermite qui au XVe siècle permit de réconcilier les villes et les campagnes suisses.
Avant d’arriver à Noidans-lès-Vesoul, nous passons sur un pont qui surplombe la caravane du tour du France Nous reprenons la N19. Quatre voies. C’est sans intérêt, mais il faut atteindre la frontière, nous verrons après à reprendre des petites routes. O. fatigue, je prends le volant.
Récit poursuivi le lendemain tôt. Le serveur du blog est inaccessible, je ne sais quand cela sera mis en ligne.
La journée sera sous le signe des erreurs et des changements de décisions. La N19 évite Montbéliard et Belfort, tant pis, je ne montrerai pas le lion à O. C’est « l’Européenne » 27 (E27) et elle continue en Suisse, droit devant. Nous passons la douane sur un coup de tête (contre l’avis de Waze), achetons le macaron pour l’autoroute (quarante-deux francs suisses puisés dans le pot à confiture qui contient notre fortune dans cette monnaie: soixante francs en billets, un peu plus de quarante en pièces, dont la minuscule et trompeuse pièce d’un demi franc), nous garons pour évaluer le chemin à prendre. Rien à faire, Waze est catégorique, pour aller à Oberiberg, il faut sortir de Suisse et passer par la France. Aller à Vézelay constituait un détour, le chemin le plus droit passait par Mulhouse. O. me montre la carte, Oberiberg est à peine plus bas que Dijon, comme d’habitude je voyais la Suisse plus au sud, bien plus bas, et je pensais passer par Bern. Eh bien pas du tout, le chemin consiste à aller vers l’est à hauteur de Bâle puis à plonger ver le sud.
Nous obtempérons, retour en France, routes de campagne, camions courts locaux ou polonais. Nous passons le Rhin à St Louis, postes frontières abandonnés, Allemagne, Suisse, Allemagne, tout le monde est à vélo et traverse sur les passages cloutés comme s’ils étaient seuls au monde, dans une exquise confiance dans l’attention des automobilistes.
J’ai vu le nom de Rheinfelden dans le parcours proposé par Waze, je me souviens des chutes du Rhin, je propose à O. de manger au bord, heure d’arrivée prévu à 13h30. Ça ira, pas trop faim?
Il fait trop chaud, nous recapotons. 31°. Rheinfelden, nous dépassons la ville, Waze nous emmène sur un chemin de terre, impasse, O. refuse de se garer ici et de marcher jusqu’au Rhin.
C’est bizarre, cela ne ressemble pas à mon souvenir.
Demi-tour, nous entrons en ville, je me gare à la diable devant des pavillons, tape « chutes du Rhin » sur mon téléphone. En fait les chutes du Rhin ne sont pas ici mais beaucoup plus loin, vers Schaffhausen, nous avons perdu du temps pour rien.
Tant pis, mangeons, cela devient urgent.
Sandwich au bord du Rhin (malgré tout!), supérette à la gare, Appfelschorle et Volvic. Il fait beaucoup trop chaud dans la voiture pour acheter quoi que ce soit d’autre. Le moral remonte.
Nous décidons de suivre les conseils de Waze. La Suisse du nord est plutôt laide, commerciale et industrielle (non la Suisse ce n’est pas que des banques et des vaches). O. découvre l’une des spécialités suisses : la tonte des prairies comme si c’était de la pelouse, le pays entier est tondu, rasé, ce qui donne un air extrêmement net à tout1.) Le revêtement des autoroutes est gris, des éclats de mica brillent au soleil, c’est ce revêtement magique sur lequel ne tient pas la neige. Un béton enrichi au sodium, suppose O.
Au loin les Alpes et les neiges éternelles.
34°, 35°, vitres ouvertes à chaque ralentissement, fermées dès que nous accélérons — relativement. La conduite suisse est reposante, peu rapide, avec des distances de sécurité respectées.
Direction Zürich que nous évitons. Je m’endors au volant, à vingt kilomètres de Zug nous quittons la route, montons un chemin de terre. Je gare la voiture à l’ombre d’un noyer (peut-être). Drap de bain au sol, je dors dix minutes. Quand nous repartons les Alpes semblent s’être beaucoup rapprochées — elles disparaîtront brutalement peu après pour laisser la place à un piton gris et proche.
Il fait toujours aussi chaud mais ça va mieux. Carte en main (au diable Waze et son efficacité), O. nous fait longer le Zugersee (lac de Zug) puis le Lauerzersee. Schwyz, la ville qui a donné son nom à la Suisse. C’est magnifique. J’espérais qu’il ferait moins chaud près de l’eau, mais las. Nous baissons la capote, nous sommes toujours entre 32° et 34°, de kilomètre en kilomètre. Je prends de l’essence: non seulement ma carte bleue est acceptée (je n’en était pas très sûre, elle n’est pas internationale) mais l’appareil passe aussitôt en français. Cela a vraiment fait des progrès en six ans.
Direction l’est. Route d’Ibergeregg. Montagne et sapins. Route étroite en à pic, avec de virages en virages des saillies pour permettre à une voiture de se serrer et autoriser les croisements. Nez nez avec un tracteur, je recule une trentaine de mètres vers le précédent encorbellement en aval pour le laisser passer. O. est heureux, c’est enfin la Suisse qu’il imaginait.
Oberiberg. J’ai réservé deux nuits via booking, dans la semaine j’ai reçu un mail nous demandant à quelle heure nous arrivions car « je n’habite pas sur place, il me faut le temps de venir », me disait le propriétaire. Cela m’avait paru bizarre: ce ne serait pas un hôtel? Aurait-il autre chose que des hôtels sur booking?
Bast, on verra bien. Cela nous laisse le temps d’acheter des victuailles pour demain à la supérette du coin. Toast, pâté en boîte, fruits secs, eau, bananes, abricots. Nous n’osons rien acheter de frais car nous ne savons pas si nous aurons un frigo.
Nous étudions la carte d’état-major pour demain : j’ai prévu quinze kilomètres de marche demain, sur les crêtes. O. est sceptique, il a peur que nous nous épuisions — surtout moi. Et la météo annonce de l’orage. Nous allons à l’arrêt de bus, nous étudions les horaires : l’idée est d’aller en bus à Iberberegg et de revenir à pied. L’idée m’est venue en lisant ici « le trajet en bus est impressionnant » : à l’origine, j’avais songé à une journée de bateau sur les lacs. Mais l’appel du bus suisse est le plus fort.
Nous nous perdons une fois, deux fois, en cherchant l’adresse de la chambre. Nous nous garons sur un parking devant un ensemble immobilier plutôt laid, ce que serait à la montagne les immeubles du front de mer à La Baule. Cela devrait être là, mais le nom de la rue ne correspond pas. Au bout de dix minutes d’étude (les numéros des immeubles, les affiches du camping proche) je m’apprête à téléphoner quand une très jolie jeune fille dans le genre blonde sportif nous aborde: elle est la fille du propriétaire.
Deuxième étage. Ouverture de la porte. Appartement immense, trois chambres, deux salles de bain. Elle nous abandonne ici, après nous avoir fait réglé par CB (elle a l’appareil nécessaire qui m’envoie un compte rendu par mail) et fait remplir mon nom et mon adresse (mais sans demander de pièce d’identité), sans dépôt de caution, en nous disant de laisser les clés dans la boîte aux lettres quand nous partirons: what ? Elle n’a pas peur que nous volions les petites cuillères ou l’écran plat ?
Il y a des cintres en quantité, une buanderie, des skis, des chaussettes de laine… Nous vidons la voiture. Phénomène étrange, l’intérieur des valises (des sacs de sport) est brûlant et humide, comme s’il sortait d’une étuve. Nous sortons les vêtements, nous les pendons pour les faire sécher. Le moral est remonté au zénith. Nous dînons (pique-niquons) sur la terrasse sans trop savoir ce que nous mangerons au petit déjeuner demain: des toasts et des bananes, nous rachèterons de la nourriture à Iberberegg.
Depuis qu’O. a vu une carte en 3D des sentiers de randonnée dans l’ascenseur il est enthousiaste. Depuis qu’il est entré dans l’appartement il est enthousiaste. Il fait frais, j’ai presque froid. Nous étudions longuement la douche et la baignoire: le tableau de bord semble indiquer un sauna et une radio, plus quelques boutons incompris, jets d’eau en tous genres dans la douche. Comme il n’y a pas de thé je me fais une camomille (achetée à Vézelay : non, je n’ai pas emporté de la camomille de la maison! Mais c’est si difficile à trouver (de la romaine, pas de la matricaire) que je n’ai pas hésité en en voyant à Vézelay. Maintenant je regrette de ne pas avoir pris aussi du miel (du miel dans la voiture pendant trois mille kilomètres : j’ai préféré éviter)).
Il y a du wifi mais j’ai besoin de dormir.
Seize kilomètres sur les crêtes demain en espérant qu’il n’y ait pas d’orage. O. n’a pas de k-way et veut emmener l’un des parapluies de l’appartement : un parapluie sous l’orage en montagne? Je croyais les scouts plus avisés !
Note
1 : Astérix et Lucky Luke sont constamment utilisés dans nos conversations. Ici il s’agit d’une déformation d’une parole de l’Anglaise dans Astérix chez les Belges : « j’utilise de la bouillante eau, cela donne un exquis goût à tout ». Astérix en Helvétie est bien sûr mis fortement à contribution: « C’est comment l’Helvétie? — Plat.»