Alice du fromage

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Billets qui ont '2009-01-20' comme date.

mercredi 4 février 2009

Random things (miscellanées)

Finalement, c'est facile :

32/ Ce matin, une jeune fille à vélo remontait le boulevard Malesherbes à gauche de la voie de gauche.

33/ J'ai vu un moineau. Ils sont en voie de disparition.

34/ La main sur un flanc comme sur une encolure.

35/ Je me souviens du ciel au-dessus de la Loire à l'automne.

36/ J'appartiens à la Loire.

37/ En quatre occasions au moins, j'ai vu des hommes se branler en public: sur un pont au-dessus d'une voie rapide, sur le quai du RER D, sur les bords de la Loire (moi étant sur la Loire), dans des toilettes de train porte ouverte.

38/ Dans ces cas-là je reste impassible.

39/ J'ai cassé la vitre permettant l'accès à la clé de l'aile condamnée du lycée. Je me suis souvent réfugiée dans cette aile contenant les lits en vrac de l'ancien internat.

40/ J'ai vu un caneton très jeune tomber du trottoir le long du jardin Jean XXIII sur le flanc de Notre-Dame. D'ou venait-il?

41/ Je ne sais pas ce que je veux.

42/ Etre lue est toujours une surprise.

43/ Hier j'ai rencontré un fantôme de mon passé, variété "Oscar-dans-les choux". On a parlé du bon vieux temps. Je connais les légendes de l'assurance, de 1945 à 1960, le temps des "boîtes à chaussures" et des aristocrates devenant agents d'assurance.

44/ Je n'ai pas encore abandonné l'espoir de croiser une fée ou un lutin.

45/ Les gens sont si sérieux pour des choses qui n'en valent pas la peine.

46/ Je ne comprends pas pourquoi on raconte tant de bobards sur la mort, sur le mort présent, la présence du mort: le vide est sidérant, l'absence absolue.

47/ J'ai appris que Louis XVI et Marie-Antoinette étaient en deuil quand ils ont été arrêtés: ils venaient de perdre un enfant.

48/ J'avais une ou deux choses à dire que j'oublie pour la deuxième fois.

49/ A huit ans, j'avais un plan pour rejoindre Agadir à pied à partir de Blois: suivre la Loire jusqu'à l'Atlantique, puis suivre l'Atlantique jusqu'à Agadir (Tanger posait un problème).

50/ A seize ans, c'était plutôt les rails de chemin de fer que j'envisageais de suivre lors d'une fugue (vers la Suisse. Pourquoi la Suisse? je ne sais plus.)

51/ Si je ne vais pas chercher mon café, il va être froid.

52/ Je n'ai pas envoyé deux cartes de vœux importantes. J'ai des remords. Il faut que j'écrive aujourd'hui.

53/ Si je ne reprends pas en main la paperasse, je cours à la catastrophe; j'ai déjà raté une échéance importante samedi dernier.

54/ Je pense que notre aîné est en train de nous rouler dans la farine (trop évasif): à quel sujet? (j'ai une idée).

55/ J'ai acheté les billets allers pour Venise, j'oublie depuis trois jours d'acheter les billets retour. Est-ce volontaire ?

56/ J'aime les gants, je pourrais dépenser des fortunes en gants.

57/ Mais aussi en vaisselle, porcelaine, voilage, linge de maison, tapisseries.

58/ Je n'aime pas l'odeur de la cigarette sur les gants.

59/ De toute façon, je suis censée ne plus fumer depuis deux ans.

60/ Je m'en fous.

61/ Je vais avoir 42 ans. C'est un bon chiffre, la réponse à toutes les questions.

62/ Je veux une serviette "Don't panic" pour mon anniversaire.

63/ Je ferais sans doute mieux de m'en occuper moi-même. D'un autre côté, ce serait bête de me retrouver avec deux serviettes "Don't panic".

64/ Je me laisse pousser les cheveux pour le plaisir littéraire de pouvoir utiliser l'expression "en cheveux".

mardi 20 janvier 2009

FB IRL

Dimanche. Nous avons rendez-vous avec Patrick au Chat noir (rue Jean-Pierre Timbaud), mais finalement nous nous installons en face, dans un café vide.

Cette journée sera l'occasion d'apprendre bien des choses sur Patrick, en particulier qu'il est le traducteur-réviseur d'une biographie de Melville1 et le webmaster du site consacré à Claude Mauriac.
Nous discutons agréablement; nous faisons connaissance: après tout, je ne le connais que comme commentateur de mon blog et participant des lectures de L'Amour l'Automne chez Rémi, nous n'avons jamais eu l'occasion de nous parler plus de cinq minutes d'affilé.

Nous assistons à La Légende du grand Inquisiteur.

A la fin de la représentation, moment d'hésitation. Avec mon célèbre sens des relations sociales, j'hésite à aller me présenter, je sais (via FB) qu'une amie de Benoît est dans la salle, j'ai peur de déranger, de m'imposer. Seul le fait de savoir qu'il me sera impossible d'expliquer ensuite pourquoi je ne suis pas allée me présenter me décide à y aller. Je balbutie quelques mots à genou en aidant à éteindre les bougies.

On s'est bien amusé.

Nous avons évoqué la mémoire comme muscle, le costume d'inquisiteur taillé sur mesure (et le nombre de boutons), la tricherie au niveau du chapeau (les deux pompons remplacés par une ganse 2, la possibilité que Benoît prenne feu (le bûcher grandeur nature, la vengeance de Jésus, «Il revient et il n'est pas content»); le théâtre aujourd'hui qui ne «ne sent plus assez le cul», Cécile Sorel qui jouait au Français puis terminait sa soirée en descendant les marches des Folies Bergères, les danseuses des Folies Bergères (danseuses ou pas? (Sajani, danseuse, faisait la moue)), la possibilité de jouer la suite du Grand inquisiteur ou une adaptation des Discussions obstinées 3 dans un filet façon Théâtre des deux boules 4, l'organisation d'un happening à Bruxelles pour surprendre Jean-Yves en tee-shirt "Pranchère lovers" (j'ai songé confier cette organisation à Naoki),…

Benoît était le premier contact "pur FB" que je rencontrais.

Patrick, C. et moi déambulons aux Halles afin de s'acquitter d'une vieille promesse: boire une Guinness ensemble. Cela prend un peu de temps et nous finissons par échouer au Hall's Beer que je vais de ce pas ajouter à ma liste.


Note
1 : Herman Melville par Lewis Mumford, première biographie écrite lors de la redécouverte de Melville dans les années 20.

2 : Mais finalement, peut-être n'avions-nous pas les idées mal placées: Paul m'a appris hier que l'une des questions qu'on pose au pape lors de son intronisation est à peu près: "en avez-vous deux bien descendues?" (mais en latin, c'est tout de suite plus classe.) Est-ce une conséquence de la papesse Jeanne ?

3 : C.: — C'est quoi "Discussions obstinées"? Moi: — Un débat sur la pornographie. C.: — Ça ne m'étonne pas.

4 : C.: — C'est quoi le théâtre des deux boules? Moi: — Un cabaret porno où les ébats avaient lieu dans un filet au-dessus des spectateurs. On recevait de la sueur et autres… Benoît, mort de rire: — Ah tu connais?
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