jeudi 4 août 2016
Les grandes familles
Par Alice, jeudi 4 août 2016 à 22:44 :: 2016
Journée à Saint-Brieuc. Plage. Pointe du Roselier. Cours sur itunes et Pokemon Go.
J'écoute les récits de cousinades, de fêtes de famille quasi permanentes (il y a toujours un anniversaire à fêter et la plupart habitent dans un rayon de cent kilomètres — sauf ceux qui habitent à dix mille). Cela me fascine, j'admire et je redoute, imaginer l'organisation me fatigue, je suis décidément très flemmarde. Et puis cela paraît absorber tant de temps, que reste-t-il pour soi? (également égoïste, sans doute, ou tout au moins ressentant un fort besoin (croissant avec l'âge) de se centrer sur soi).
Mais cela représente aussi une foultitude de souvenirs communs, de conflits à gérer, d'amitié et d'entraide. C'est une école de la vie: tous les cas qui peuvent se présenter au dehors ont déjà été vécu dans la famille.
A-C. se plaint beaucoup du temps. Elle est là depuis quinze ans. Conversation avec ses sœurs et belles-sœurs: «— Où iras-tu quand tu seras vieille? — Dans un endroit où il fait chaud.» Mais il faut s'y faire nous sommes désormais déjà vieux (non dans nos corps ou dans nos esprits, mais dans le regard des autres; le plus amusant étant notre capacité à décrire quelqu'un de cinquante ans comme quelqu'un de très différent de nous, appartenant à un autre monde, sans prendre conscience que nous appartenons à ce groupe). Il faudrait peut-être partir tout de suite, ce serait plus sûr; ce serait toujours cela de gagné.
Moi j'aime ce ciel changeant, j'aime les toits gris et le ciel gris et les oiseaux. Si je restais ici suffisamment longtemps, j'apprendrais la voile. Il fait doux. Longue conversation sur la terrasse à la nuit tombée en partageant un cigare.
J'écoute les récits de cousinades, de fêtes de famille quasi permanentes (il y a toujours un anniversaire à fêter et la plupart habitent dans un rayon de cent kilomètres — sauf ceux qui habitent à dix mille). Cela me fascine, j'admire et je redoute, imaginer l'organisation me fatigue, je suis décidément très flemmarde. Et puis cela paraît absorber tant de temps, que reste-t-il pour soi? (également égoïste, sans doute, ou tout au moins ressentant un fort besoin (croissant avec l'âge) de se centrer sur soi).
Mais cela représente aussi une foultitude de souvenirs communs, de conflits à gérer, d'amitié et d'entraide. C'est une école de la vie: tous les cas qui peuvent se présenter au dehors ont déjà été vécu dans la famille.
A-C. se plaint beaucoup du temps. Elle est là depuis quinze ans. Conversation avec ses sœurs et belles-sœurs: «— Où iras-tu quand tu seras vieille? — Dans un endroit où il fait chaud.» Mais il faut s'y faire nous sommes désormais déjà vieux (non dans nos corps ou dans nos esprits, mais dans le regard des autres; le plus amusant étant notre capacité à décrire quelqu'un de cinquante ans comme quelqu'un de très différent de nous, appartenant à un autre monde, sans prendre conscience que nous appartenons à ce groupe). Il faudrait peut-être partir tout de suite, ce serait plus sûr; ce serait toujours cela de gagné.
Moi j'aime ce ciel changeant, j'aime les toits gris et le ciel gris et les oiseaux. Si je restais ici suffisamment longtemps, j'apprendrais la voile. Il fait doux. Longue conversation sur la terrasse à la nuit tombée en partageant un cigare.