Alice du fromage

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Billets qui ont '2017-01-11' comme date.

lundi 9 janvier 2017

87/365 Suppression le matin, signal d'alarme le soir

O. a une semaine "intensive" sur l'architecture des ordinateurs : moralité il commence à midi tous les jours, sauf aujourd'hui où il commence à 9h30.
Nous quittons donc la maison à 8h30. Nous avions oublié que c'est la pire heure à cause des voitures arrêtées devant l'école qui bloquent la circulation, mais ça n'a eu aucune importance: nous n'avons pas raté le train puisque celui-ci était supprimé.
Un quart d'heure d'attente dans la voiture garée (plutôt que sur le quai), train à 9h12, très plein. Voyage debout.
H. qui était parti un peu plus tôt en voiture est dans le même train, ailleurs. Il avait pourtant prévu large, il a été bloqué par un bus scolaire, il aura vingt minutes de retard à son rendez-vous.

Le soir train à 22h32 aux Halles. Il s'arrêtera quelques instants à Maisons-Alfort suite à un signal d'alarme tiré à cause d'un vol ("sans agression", précise le conducteur).

dimanche 8 janvier 2017

Dimanche

Messe d'abord, puis une heure de catéchisme après.
Messe "des familles" : un genre qui ne me correspond pas, du bruit en permanence, un fond de chuchotement et de papiers froissés. J'aime le silence et le recueillement. Tant pis.

Le plus gênant dans cette histoire de caté, ce sont les parents qui restent: non seulement je ne peux pas dire ce que je veux (enfin, dans la forme!) mais c'est agaçant cette mère qui reste auprès de sa fille pour lui souffler les réponses. Comme si le problème était d'avoir des réponses. Moi j'aime les questions, surtout avec les enfants : il arrive toujours qu'ils vous désarçonnent, qu'ils vous présentent un angle de vue inattendu.
Les enjeux: comment les marquer, comment leur donner quelques fondamentaux qui pourront leur servir pour vivre ? (Ou pour croire, mais je ne sépare pas véritablement les deux.) D'autre part, comment les détacher de cette obsession de la "bonne" réponse pour les pousser à réfléchir et dire ce qu'ils pensent, même si ce n'est pas "orthodoxe" ? : comment leur donner confiance dans ce qui se joue ici? Ce n'est pas l'école.

Notes pour la prochaine fois : mieux préparer le minutage, m'asseoir du côté du tableau, installer les tables en rectangle et non en carré et m'installer à un petit côté de façon à embrasser tout le monde d'un coup d'œil.

C'est petit, un CM1 (neuf ans). J'avais oublié.


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Agenda H. et O. passent deux heures à remettre le réseau d'équerre. Réadressage des différents appareils connectés.
Fou rire mémorable dans la cuisine quand nous faisons découvrir à H. la légendaire vidéo de Winnie l'Ourson.
Le soir, The OA 2 et 3.

samedi 7 janvier 2017

Ethique et marivaudage

Les deux ne sont pas liés.

Journée de TG.
Etant arrivée en retard, je ne sais exactement quel était le thème de la journée, mais le contenu fut le cours d'un théologien moraliste rédacteur en chef à La Croix sur l'éthique (en suivant Ricœur, les chapitres 6 à 8 de Soi-même comme un autre) et la morale (comme obéissance à la norme ou aux normes).
« Le chrétien est moral, il se réfère à des normes. C'est extrêmement mal vu aujourd'hui, de respecter des normes. Cependant, la norme ne doit jamais avoir le dernier mot. Selon St Thomas (entre autres), le plus grand péché est de ne pas respecter sa conscience. »
Je cite sa définition du libéralisme économique: « offrir le plus grand choix à chacun » et celle du christianime : « répondre à un appel (une vocation) ».

Greiner a beaucoup insisté, comme désormais tous nos professeurs ou presque depuis l'année d'ecclésiologie, sur l'aspect communautaire des pratiques et surtout sur le fait qu'il n'y avait pas de foi sans praxis (pratiques : il s'agit ici de pratiques religieuses, prière, rassemblement, participation aux sacrements, et non de "bonnes actions", qui ne sont pas proprement chrétiennes, évidemment).

Curieuse discussion — à deux doigts de la dispute — à propos du permis de tuer de façon "extra-judiciaire" (traduire: illégale) de futurs terroristes. Deux élèves défendent l'obligation de se défendre au nom de la Real Politik. Greiner fait remarquer qu'au nom du Décalogue il est tout de même permis de s'interroger. Les deux élèves paraissent le tenir pour un doux rêveur.
Pour ma part, je n'étais pas au courant de cette récente polémique. Il me semble d'une part que cette pratique est évidente depuis la prise d'otage de la maternelle de Neuilly et la traque du terroriste Khaled Kelkal. Je regrette que les terroristes soient abattus systématiquement car il me semble que nous nous privons de témoignages importants.
Par ailleurs, je suis persuadée depuis l'expérience des procès de Nuremberg que le procès a une valeur cathartique (écouter, faire parler) et historique (laisser une trace autre que journalistique) fondamentale.
Quoi qu'il en soit, si un chef d'Etat décide des exécutions "extra-judiciaires", il me semble que cela devient son fardeau personnel. Cela fait partie du poids du pouvoir. En aucun cas il ne doit en faire l'étalage: qu'est-ce qu'un chef d'Etat d'un Etat constitutionnel qui se vante de ne pas respecter la loi? Que cette histoire éclate maintenant me laisse soupçonner une manipulation des bas instincts de la population: «Voyez, la gauche n'est pas si molle que vous le pensez, regardez ce que nous faisons pour vous».


Le soir, nous assistons à Villebon/Yvette à trois pièces en un acte de Marivaux au bénéfice de l'association Rétina qui aide la recherche sur les maladies de la vue.
L'ensemble est très plaisant; je suis toujours aussi ébahie à l'idée que des auteurs du XVIIIe siècle faisaient jouer de telles satires devant la noblesse: quels portraits peu flatteurs! Quels penchants féministes! Et quel recul au XIXe siècle: Balzac, Hugo ou Flaubert n'ont jamais atteint ce niveau de mordant.

La dispute : les femmes sont spontanément coquettes et égocentriques, les hommes sont fraternels tant que les femmes ne les poussent pas à la querelle. Cependant l'un et l'autre sexe est volage et inconstant, sans que la responsabilité puisse être rejetée sur l'un ou sur l'autre.
Cette pièce tient de l'expérience de laboratoire, mi-Ecole des femmes, mi-Barjavel. Un très beau jeu de miroir, au sens propre et figuré. Les acteurs masculins jouaient à merveille les benêts sautillants.

La colonie : une sorte de Lysistrata. Les femmes d'un navire échoué décident de faire sécession si le pouvoir des assemblées n'est pas partagé. La meneuse souhaite même qu'il y ait des femmes avocates!
Malheureusement le camp des femmes se dispute beaucoup, et par-dessus tout, les femmes n'ont pas appris à se battre: il leur faut compter sur les hommes pour se défendre. (Finalement, sans doute n'est-ce pas pour rien qu'en France, ce sont les guerres mondiales qui ont fait avancer la cause des femmes.)

Les acteurs de bonne foi était moins intéressante: une pièce dans une pièce, classiquement, avec des acteurs ne sachant plus où s'arrêtent leur rôle et commencent la "vraie" vie.
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