lundi 30 novembre 2020
Les gens qu’on aime : #30 quelqu’un de très intelligent
Par Alice, lundi 30 novembre 2020 à 22:03 :: Les gens qu'on aime
Puisque je lis Matoo, j'ai découvert le défi du Dr CaSo: «quelqu'un qui…»
Aujourd'hui, quelqu'un qui est très intelligent : Gilles, GEF pour les intimes.
Je suis embarrassée de parler de lui parce qu'il n'est pas seulement très intelligent, mais aussi très modeste. Je pense que ça l'embarrasserait beaucoup d'apparaître ici et dans cette catégorie (parfois je me demande s'il sait qu'il est intelligent) et donc ça m'embarrasse de parler de lui.
Je vais donc le faire brièvement.
GEF fait partie des oulipiens avec qui je mange une pizza après les jeudis de l'Oulipo. Il a quelques défauts : il ne boit pas et n'aime pas la cuisine exotique, ce qui nous empêche de manger au très bon restaurant vietnamien proche de la TGB.
A part ça…
Je me souviens de la fois où il ne pouvait pas venir ou écrire ou je ne sais, «parce qu'il avait une urgence avec un trou noir».
Une urgence avec un trou noir? Mais comment un trou noir peut-il être urgent? Il est à des années-lumières, évolue sur des milliards d'années…
(Réponse : il s'agissait d'une communication à terminer pour un colloque.)
Je me souviens de la fois où il nous a expliqué comment les frères Bogdanoff avaient écrit leurs thèses de doctorat. C'était hilarant, je n'ai pas osé le raconter ici car cela frisait la diffamation (de ma part, dans la mesure où je rendais le récit public). En un mot, les scientifiques spécialistes de certains sujets recevaient des coups de fils et la conversation s'engageait sur le mode «prêcher le faux pour savoir le vrai». Le résultat de ces conversations se retrouvaient dans les thèses.
Je me souviens de lui parlant de son père médecin parcourant les rues d'Alger à vélo pendant la guerre: «Personne n'a jamais tiré sur lui».
Je me souviens de son désarroi quand il a dû disperser la bibliothèque de ses parents après leur mort: «Pas de place».
Cœur fendu.
Le truc qui m'épate : il connaît (ils échangent des mails amicaux) Douglas Hofstadter.
GEF et son ami Nicolas sont des oulipiens canal contraintes dures. Pour en avoir une idée, explorez ici. Qu'il soit aussi habile avec les mots qu'expert dans les étoiles tout en étant un mélomane accompli… ça fait beaucoup pour un seul homme.
Voici la copie d'écran d'un poème que l'on peut décaler vers le bas. L'original est ici.
(J'aurai pu parler de Nicolas. C'est encore pire d'une certaine façon (je veux dire plus impressionnant), ceux qui le connaissent savent pourquoi. Mais une pudeur me retient.)
Aujourd'hui, quelqu'un qui est très intelligent : Gilles, GEF pour les intimes.
Je suis embarrassée de parler de lui parce qu'il n'est pas seulement très intelligent, mais aussi très modeste. Je pense que ça l'embarrasserait beaucoup d'apparaître ici et dans cette catégorie (parfois je me demande s'il sait qu'il est intelligent) et donc ça m'embarrasse de parler de lui.
Je vais donc le faire brièvement.
GEF fait partie des oulipiens avec qui je mange une pizza après les jeudis de l'Oulipo. Il a quelques défauts : il ne boit pas et n'aime pas la cuisine exotique, ce qui nous empêche de manger au très bon restaurant vietnamien proche de la TGB.
A part ça…
Je me souviens de la fois où il ne pouvait pas venir ou écrire ou je ne sais, «parce qu'il avait une urgence avec un trou noir».
Une urgence avec un trou noir? Mais comment un trou noir peut-il être urgent? Il est à des années-lumières, évolue sur des milliards d'années…
(Réponse : il s'agissait d'une communication à terminer pour un colloque.)
Je me souviens de la fois où il nous a expliqué comment les frères Bogdanoff avaient écrit leurs thèses de doctorat. C'était hilarant, je n'ai pas osé le raconter ici car cela frisait la diffamation (de ma part, dans la mesure où je rendais le récit public). En un mot, les scientifiques spécialistes de certains sujets recevaient des coups de fils et la conversation s'engageait sur le mode «prêcher le faux pour savoir le vrai». Le résultat de ces conversations se retrouvaient dans les thèses.
Je me souviens de lui parlant de son père médecin parcourant les rues d'Alger à vélo pendant la guerre: «Personne n'a jamais tiré sur lui».
Je me souviens de son désarroi quand il a dû disperser la bibliothèque de ses parents après leur mort: «Pas de place».
Cœur fendu.
Le truc qui m'épate : il connaît (ils échangent des mails amicaux) Douglas Hofstadter.
GEF et son ami Nicolas sont des oulipiens canal contraintes dures. Pour en avoir une idée, explorez ici. Qu'il soit aussi habile avec les mots qu'expert dans les étoiles tout en étant un mélomane accompli… ça fait beaucoup pour un seul homme.
Voici la copie d'écran d'un poème que l'on peut décaler vers le bas. L'original est ici.
(J'aurai pu parler de Nicolas. C'est encore pire d'une certaine façon (je veux dire plus impressionnant), ceux qui le connaissent savent pourquoi. Mais une pudeur me retient.)