dimanche 1 juin 2008
L'anniversaire de Matoo
Par Alice, dimanche 1 juin 2008 à 16:36 :: 2008
— Je ne connais personne…
— Oui, il y a beaucoup moins de blogueurs que l'année dernière, la mode passe1… À part les coxxiens, c'est surtout la base historique, les copains d'avant le blogging…
— Tu n'aurais pas vu Jules… Julien… Il devait venir… mais il est peut-être reparti…
— Jules? Quel Jules? Je ne connais pas de Jules.
— Mais si, Jules, il avait un blog, avant, il y a longtemps… Je ne l'ai jamais vu, on ne se connaît que par internet, les commentaires… (J'hésite à dire qu'il est allé en Chine, je ne sais plus si c'est un détail public ou pas).
Un grand type en T-shirt orange passe, d'après les photos glanées ça et là, un descriptif qui parlait d'1m91 (ou 87 ? Je ne sais plus), il me semble que ça pourrait être lui:
— Lui… il ne s'appelle pas Jules?
— Ah, Jûûûûûûllleeeees!!! Mais oui, mais fallait dire Athaldir!
(Oui mais heu, j'avais totalement oublié ce pseudo venu du fond de la préhistoire blogosphérique).
Remarques désabusées sur l'entreprise (pourquoi est-il si inconcevable d'expliquer qu'on est prêt à travailler de notre mieux pour rendre service au plus grand nombre sans y mettre d'autre foi particulière que celle du travail bien fait ? Pourquoi devons-nous absolument être enthousiastes et ambitieux, avoir des plans de carrière à dix ans («Comment vous voyez-vous dans dix ans? ? Ben euh…»2), connaissance commune et inattendue des xavières, analyse comparée des scénarios américains et français… (nous avons tout si bien compris que nous aurions aussi vite fait d'écrire notre propre scénario).
Fumer sert à sortir dans la rue et à échapper à la musique insoutenable de l'intérieur. Nous sommes accostés sous je ne sais plus quel prétexte par un certain Cédric (non blogueur, ne cherchez pas) qui pose beaucoup de questions mais séclipse dès qu'on lui en pose deux. Beau sourire. Sous ses dehors libérés et provocateurs ce garçon est très conservateur, il paraît sidéré et vaguement choqué que je sois là. Au bout de quinze secondes, après m'avoir demandé mon âge, il me catalogue «décalée»:
«Tes enfants, ça les fait pas flipper que leur mère soit à une gay party? ? Je ne suis pas à une gay party, je suis venue à l'anniversaire de Matoo.» Il n'est pas convaincu.
— Et comment tu connais Matoo ?
— Par internet. Je le lis. Et Jules aussi. Je ne connais personne ici. Je lis. Il me regarde comme si jétais vraiment bizarre: «Ah. Moi je suis de la vieille école». J'ai envie de rire.
Au moment de partir, Grégoire me demande un autographe pour son coloc. Je signe « Pour Cédric, with love. Maurane »
1 : En fait, cette année, c'est plutôt des FB… Je vais monter un observatoire sociologique à partir des anniversaires de Matoo.
2 : Je devrais peut-être leur envoyer cela.
— Oui, il y a beaucoup moins de blogueurs que l'année dernière, la mode passe1… À part les coxxiens, c'est surtout la base historique, les copains d'avant le blogging…
— Tu n'aurais pas vu Jules… Julien… Il devait venir… mais il est peut-être reparti…
— Jules? Quel Jules? Je ne connais pas de Jules.
— Mais si, Jules, il avait un blog, avant, il y a longtemps… Je ne l'ai jamais vu, on ne se connaît que par internet, les commentaires… (J'hésite à dire qu'il est allé en Chine, je ne sais plus si c'est un détail public ou pas).
Un grand type en T-shirt orange passe, d'après les photos glanées ça et là, un descriptif qui parlait d'1m91 (ou 87 ? Je ne sais plus), il me semble que ça pourrait être lui:
— Lui… il ne s'appelle pas Jules?
— Ah, Jûûûûûûllleeeees!!! Mais oui, mais fallait dire Athaldir!
(Oui mais heu, j'avais totalement oublié ce pseudo venu du fond de la préhistoire blogosphérique).
Remarques désabusées sur l'entreprise (pourquoi est-il si inconcevable d'expliquer qu'on est prêt à travailler de notre mieux pour rendre service au plus grand nombre sans y mettre d'autre foi particulière que celle du travail bien fait ? Pourquoi devons-nous absolument être enthousiastes et ambitieux, avoir des plans de carrière à dix ans («Comment vous voyez-vous dans dix ans? ? Ben euh…»2), connaissance commune et inattendue des xavières, analyse comparée des scénarios américains et français… (nous avons tout si bien compris que nous aurions aussi vite fait d'écrire notre propre scénario).
Fumer sert à sortir dans la rue et à échapper à la musique insoutenable de l'intérieur. Nous sommes accostés sous je ne sais plus quel prétexte par un certain Cédric (non blogueur, ne cherchez pas) qui pose beaucoup de questions mais séclipse dès qu'on lui en pose deux. Beau sourire. Sous ses dehors libérés et provocateurs ce garçon est très conservateur, il paraît sidéré et vaguement choqué que je sois là. Au bout de quinze secondes, après m'avoir demandé mon âge, il me catalogue «décalée»:
«Tes enfants, ça les fait pas flipper que leur mère soit à une gay party? ? Je ne suis pas à une gay party, je suis venue à l'anniversaire de Matoo.» Il n'est pas convaincu.
— Et comment tu connais Matoo ?
— Par internet. Je le lis. Et Jules aussi. Je ne connais personne ici. Je lis. Il me regarde comme si jétais vraiment bizarre: «Ah. Moi je suis de la vieille école». J'ai envie de rire.
Au moment de partir, Grégoire me demande un autographe pour son coloc. Je signe « Pour Cédric, with love. Maurane »
1 : En fait, cette année, c'est plutôt des FB… Je vais monter un observatoire sociologique à partir des anniversaires de Matoo.
2 : Je devrais peut-être leur envoyer cela.