lundi 23 novembre 2015
La taupe creuse toujours
Par Alice, lundi 23 novembre 2015 à 23:29 :: 2015
Philo. Cours sur Hegel. Gramont brillantissime et malicieux (brillantissime car malicieux? Pas que.) Il faudra que je mette la suite de Cerisy en ligne un de ces jours.
Gramont, à qui j'expliquais (à Cerisy justement) que venir en cours à 20h30 après notre journée professionnelle demandait de l'énergie et que nous tendions à l'apathie m'avait répondu: «c'est drôle, moi je ne me réveille que quand je fais cours.»
Et c'est vrai. C'est la grâce de ce professeur et c'est pour cela que nous l'aimons. Il a l'air si naturellement à sa place devant nous en train de raconter — car il raconte.
— Pour devenir hégélien il n'y a qu'une méthode : prendre quelques années sabbatiques. (In petto je complète: «et lire couramment l'allemand», puisque Gunther m'a marquée en disant un jour que Hegel écrivait l'une des plus belles proses allemandes.)
L'exergue du cours correspondait tant à la situation actuelle que je suppose que ce n'était pas un hasard:«Comme la discorde entre amants, ainsi les dissonances du monde; la réconciliation est au cœur du combat, et tout ce qui s’est séparé se retrouve à la fin.» Höderlein
Nous présenter Hegel en commençant par les Esquimaux (première page du cours sur l'histoire des religions): cela l'amusait-il, était-ce un procédé pédagogique pour marquer nos mémoires, était-ce le plus adapté vu ce qu'il voulait nous démontrer? (cette page fut comparée à l'article "Esquimau" de l'Encyclopédie Universalis).
Hegel, Schelling, Höderlin : «vous imaginez? Ils ont le même âge, ils vont à l'université ensemble, ils discutent de la Grèce, des Ecritures et de Kant : les trois plus beaux sujets pour des étudiants allemands.»
L'abstraction et le concret: «si dans la marge de votre copie, vous voyez écrit "abstrait", ne vous réjouissez pas, c'est affreux».
«Une préface d’un livre, c’est le seul chapitre qu’il ne faut pas lire. C’est comme lire le menu sur la carte au restaurant et s’exclamer "Quelle belle carte!" et rentrer chez soi sans dîner.»
Saurai-je résumer le cours de ce soir? Il s'agissait de nous démontrer que Hegel a voulu mettre au jour et a mis au jour le principe même de la philosophie, la commune manière de penser ou de travailler de tous les philosophes depuis Anaxagore: la conviction que c'est l'intelligence (l'idée, la raison, le noûs (que d'autres appelleront le bien ou la vérité)) qui mène le monde, au moins en principe en en attendant la réalisation (l'effectuation?)
Gramont, à qui j'expliquais (à Cerisy justement) que venir en cours à 20h30 après notre journée professionnelle demandait de l'énergie et que nous tendions à l'apathie m'avait répondu: «c'est drôle, moi je ne me réveille que quand je fais cours.»
Et c'est vrai. C'est la grâce de ce professeur et c'est pour cela que nous l'aimons. Il a l'air si naturellement à sa place devant nous en train de raconter — car il raconte.
— Pour devenir hégélien il n'y a qu'une méthode : prendre quelques années sabbatiques. (In petto je complète: «et lire couramment l'allemand», puisque Gunther m'a marquée en disant un jour que Hegel écrivait l'une des plus belles proses allemandes.)
L'exergue du cours correspondait tant à la situation actuelle que je suppose que ce n'était pas un hasard:«Comme la discorde entre amants, ainsi les dissonances du monde; la réconciliation est au cœur du combat, et tout ce qui s’est séparé se retrouve à la fin.» Höderlein
Nous présenter Hegel en commençant par les Esquimaux (première page du cours sur l'histoire des religions): cela l'amusait-il, était-ce un procédé pédagogique pour marquer nos mémoires, était-ce le plus adapté vu ce qu'il voulait nous démontrer? (cette page fut comparée à l'article "Esquimau" de l'Encyclopédie Universalis).
Hegel, Schelling, Höderlin : «vous imaginez? Ils ont le même âge, ils vont à l'université ensemble, ils discutent de la Grèce, des Ecritures et de Kant : les trois plus beaux sujets pour des étudiants allemands.»
L'abstraction et le concret: «si dans la marge de votre copie, vous voyez écrit "abstrait", ne vous réjouissez pas, c'est affreux».
«Une préface d’un livre, c’est le seul chapitre qu’il ne faut pas lire. C’est comme lire le menu sur la carte au restaurant et s’exclamer "Quelle belle carte!" et rentrer chez soi sans dîner.»
Saurai-je résumer le cours de ce soir? Il s'agissait de nous démontrer que Hegel a voulu mettre au jour et a mis au jour le principe même de la philosophie, la commune manière de penser ou de travailler de tous les philosophes depuis Anaxagore: la conviction que c'est l'intelligence (l'idée, la raison, le noûs (que d'autres appelleront le bien ou la vérité)) qui mène le monde, au moins en principe en en attendant la réalisation (l'effectuation?)