Alice du fromage

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Billets qui ont 'Mallarmé, Stéphane' comme nom propre.

jeudi 26 août 2010

La maison de Mallarmé

Elle donne l'impression d'être avant tout destinée aux enfants, avec des panneaux didactiques et des propositions d'activité ("toi aussi écris un poème à propos d'un objet que tu aimes beaucoup"). Mais ce n'est pas très gênant si l'on évite de lire ce genre de fadaises.

Un éventail, une pendule, un secrétaire japonais, une lanterne magique.

Les meubles, les photos, le calme et le soin apporté à la reconstitution et à la conservation d'une atmosphère sont très agréables.
En cette fin d'été le jardin est avant tout un verger. L'envers de la feuille de cognassier est très doux. J'aurais dû ramasser quelques pommes. Les mirabelles pourissent au pied de l'arbre.

Dans le cimetière de Samoreau, Olivier Larronde ne dort plus seul.

mardi 18 mai 2010

Matin blême

Tout le monde est réuni autour de la table du petit déjeuner un jour de semaine, ce qui est exceptionnel.
Tout le monde est silencieux, ce qui est également exceptionnel (six personnes, pas un bruit, même pas celui de la mastication.)
Question de ma fille (d'un ton accusateur et moralisant, exactement celui des enfants de la pub Bob l'éponge qui passe au cinéma («Maintenant les parents vous allez vous amuser!» (Qu'on m'amène le réalisateur, que je l'écorche vif. Et tous les adultes qui ont accepté de tourner dans ce truc))): «Mais pourquoi on passe sa vie à la gagner?» Dans un sens je suis soulagée: enfin une question normale. Je lui dis tout de suite qu'il n'y a pas de raison et que vivre est un choix? Je réponds: «A cause d'Adam et Eve.» (Heureusement qu'elle n'écoutait pas sinon je me serais fait engueuler). Et j'ajoute, parce que c'est plus fort que moi et que je pense toujours à cette scène des Sept Mercenaires, quand l'un des héros morigène un petit garçon qui méprise son père paysan et admire les tueurs: «De toute façon la vie c'est très humble, pas très flashy.» (Heureusement elle est déjà partie. Phrase ridicule à prononcer, scène ridicule à raconter, je dois être un peu maso (plonger la tête la première dans sa peur, conversation inattendue dimanche par chat avec une personne rencontrée une unique fois en 2008… Igitur, la peur du noir dont on se souvient le jour. Ahlala la littérature…))

Travaux dans la rue, circulation sur une seule file, le bus slalome. RER en retard, incident mécanique décelé à la sortie des garages, dans l'autre sens une personne est tombée en montant dans une wagon, il a fallu une "intervention", un train est supprimé à cause du retard pris.
Trajet debout, je descends de mes chaussures et fais discrètement le trajet pieds nus (afin d'être stable, de lire sans me tenir ni abîmer le livre (ne pas en casser le dos — ne pas me casser la figure)).
Finnegans Wake. «All the world's in want and is writing a letters». Is There Anybody Out There? Hey! It looks like You're writing a letter! (C'est si facile désormais que nous avons le principe et l'autorisation).

Dernière épreuve, l'ascenseur. Un sur six en panne, comme d'hab. Qui s'arrête à presque autant d'étages que de personnes ascendantes. Portes poussives, qui hésitent à se fermer, prennent leur élan pour accomplir leur jonction en accélérant sur la fin, comme fières d'y parvenir.
J'arrive dans mon bureau en me disant qu'Indiana Jones n'est qu'un petit joueur.
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