Lundi
Par Alice, lundi 15 mai 2017 à 23:34 :: 2017
Se profile la première semaine entière de travail depuis longtemps (depuis la semaine du 20 mars, je pense).
Je continue à travailler lentement, une action après l'autre. Tout est très calme. Je n'ai aucun contact avec les administrateurs, les assurés n'appellent plus, personne ne s'inquiète des enveloppes T, du matériel de vote à envoyer. J'avance lentement, sans aucune pression.
A-C au téléphone. Nous parlons famille, enfants et mari. Ce qui ressort finalement, c'est à quel point l'irresponsabilité du conjoint finit par être insupportable. Ne pas pouvoir compter sur l'autre pour la protection du foyer et des enfants finit par dégoûter de la vie commune: à quoi bon? Soudain l'obsessionnel jusqu'au ridicule "il faut protéger ma famille" des films américains finit par trouver un sens.
Humanae Vitae. Dans ce qui suis je mélange réflexions personnelles et prise de notes. Je ne précise pas dans la mesure où le changement de style me paraît suffisant à marquer l'un et l'autre.
Ce texte est une invitation à la spiritualisation du désir.
Comment ne pas sourire ou soupirer ou avoir envie de pleurer en lisant ce texte qui imagine évident et partagé le désir de contrôle de soi et de soumission des instincts. Le problème (l'un des problèmes, mais je crois que c'est le principal) c'est que l'instinct génésique masculin est survalorisé, l'a sans doute toujours été, à la fois dans le temps et l'espace. Les maternités non désirées sont désignées comme mauvaises, non souhaitables, mais le manque d'appétit sexuel est toujours jugé une catastrophe. On lutte contre les maternités par une pilule, contre le défaut d'érection par une autre. Je n'ai jamais entendu personne insinuer que mis ensemble, ces deux "problèmes" n'en sont plus. La tendance du jour serait plutôt de toujours trouver de nouveaux moyens d'exciter et de satisfaire les instincts génésiques.
J'ai entendu un jour (dans le jardin de St-Serge, dans une allée, en passant) un prêtre orthodoxe parler de la gloutonnerie, englobant d'un même mouvement la luxure et la gourmandise en parlant des hommes ventripotents aux multiples enfants et de leur incapacité à contrôler leurs appétits — mais autant leur surpoids ne fait que punir le glouton, autant les multiples enfants punit la mère qui subit deux fois: l'insatiabilité de son mari et les enfants (grossesses et soins du ménage et éducation…) C'est cela qui provoque ce profond sentiment féministe d'injustice dans ces obligations: ce n'est pas celui qui est avide qui en subit les conséquences (eh oui: l'enfant comme malédiction et non bénédiction, c'est que l'Eglise est incapable d'imaginer.)
Ne pas écraser la vie spirituelle par le respect d'une loi extérieure.
L'idéal, le réel, le possible : triade posée par certains théologiens. Benoît XVI refusait de dissocier réalité et idéal, tandis que le pape François parle de l'attention à porter aux situations "non-pleines" (ie accepter les situations non parfaites (ce qui rejoint la loi de gradualité de Jean-Paul II)), dans l'espérance qu'elles sont une étape vers un amour plus grand.
De nombreux théologiens ont protesté (à l'époque de la parution d'Humanae Vitae, 1968), certains ont été interdits d'enseignement.
Je continue à travailler lentement, une action après l'autre. Tout est très calme. Je n'ai aucun contact avec les administrateurs, les assurés n'appellent plus, personne ne s'inquiète des enveloppes T, du matériel de vote à envoyer. J'avance lentement, sans aucune pression.
A-C au téléphone. Nous parlons famille, enfants et mari. Ce qui ressort finalement, c'est à quel point l'irresponsabilité du conjoint finit par être insupportable. Ne pas pouvoir compter sur l'autre pour la protection du foyer et des enfants finit par dégoûter de la vie commune: à quoi bon? Soudain l'obsessionnel jusqu'au ridicule "il faut protéger ma famille" des films américains finit par trouver un sens.
Humanae Vitae. Dans ce qui suis je mélange réflexions personnelles et prise de notes. Je ne précise pas dans la mesure où le changement de style me paraît suffisant à marquer l'un et l'autre.
Ce texte est une invitation à la spiritualisation du désir.
Comment ne pas sourire ou soupirer ou avoir envie de pleurer en lisant ce texte qui imagine évident et partagé le désir de contrôle de soi et de soumission des instincts. Le problème (l'un des problèmes, mais je crois que c'est le principal) c'est que l'instinct génésique masculin est survalorisé, l'a sans doute toujours été, à la fois dans le temps et l'espace. Les maternités non désirées sont désignées comme mauvaises, non souhaitables, mais le manque d'appétit sexuel est toujours jugé une catastrophe. On lutte contre les maternités par une pilule, contre le défaut d'érection par une autre. Je n'ai jamais entendu personne insinuer que mis ensemble, ces deux "problèmes" n'en sont plus. La tendance du jour serait plutôt de toujours trouver de nouveaux moyens d'exciter et de satisfaire les instincts génésiques.
J'ai entendu un jour (dans le jardin de St-Serge, dans une allée, en passant) un prêtre orthodoxe parler de la gloutonnerie, englobant d'un même mouvement la luxure et la gourmandise en parlant des hommes ventripotents aux multiples enfants et de leur incapacité à contrôler leurs appétits — mais autant leur surpoids ne fait que punir le glouton, autant les multiples enfants punit la mère qui subit deux fois: l'insatiabilité de son mari et les enfants (grossesses et soins du ménage et éducation…) C'est cela qui provoque ce profond sentiment féministe d'injustice dans ces obligations: ce n'est pas celui qui est avide qui en subit les conséquences (eh oui: l'enfant comme malédiction et non bénédiction, c'est que l'Eglise est incapable d'imaginer.)
Ne pas écraser la vie spirituelle par le respect d'une loi extérieure.
L'idéal, le réel, le possible : triade posée par certains théologiens. Benoît XVI refusait de dissocier réalité et idéal, tandis que le pape François parle de l'attention à porter aux situations "non-pleines" (ie accepter les situations non parfaites (ce qui rejoint la loi de gradualité de Jean-Paul II)), dans l'espérance qu'elles sont une étape vers un amour plus grand.
De nombreux théologiens ont protesté (à l'époque de la parution d'Humanae Vitae, 1968), certains ont été interdits d'enseignement.