Alice du fromage

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Billets qui ont 'Pratt, Hugo' comme nom propre.

dimanche 5 octobre 2025

Hugo Pratt

Réveillée vers quatre heures du matin (évidemment, vu notre heure de coucher). Grec, Jean 4, la Samaritaine. Préparation pour mardi prochain. (J'ai raté le premier cours de l'année à cause d'une réunion idiote.)

Petit déjeuner, piscine, puisque c'était l'un des critères de choix de l'hôtel.

De nouveau de la chance pour se garer, de nouveau il Vicolo. Puis exposition Hugo Pratt, puisque si nous sommes venus maintenant toute affaire cessante, c'est qu'elle se termine le 19 octobre (et le dévoilement du pavement de la cathédrale le 18, mais lui aurait pu attendre une année de plus).
Belle exposition, calme et claire. Nous faisons des photos avec les habituelles problèmes de paralaxe. J'enregistre quelques références inconnues, Milton Caniff, Kenneth Roberts et Le grand passage. Films, images, masques africains et du Pacifique, «Si je désire nul eau d’Europe, c’est la flache — Noire et froide où vers le crépuscule embaumé». Cush; Les Ethiopiques reste mon préféré.
Je découvre à quel point Hugo Pratt a été contemporain de mon arrivée à Paris: 1986, exposition au Grand Palais, quel regret, je ne devais pas le connaître, je l'ai ratée à quelques mois près.
Nous montons jusqu'à la terrasse du palais pour découvrir les toits. Le vent s'est levé et il fait froid.

Retour à la place; en terrasse nous visualisons la piste de la course il Palio qui passe exactement à l'endroit de notre table. Ce doit être réellement spectaculaire avec les angles entre la ligne droite et le demi-cercle de la place en amphithéâtre et les montée et descente autour de l'anneau, trop d'accélération dans la ligne droite et c'est le crash dans les panneaux au prochain virage — capuccino, cartes postales, timbres «pour boîtes aux lettres oranges ne pas jeter dans les boîtes rouges», c'est une erreur, circuit parallèle je n'aime pas cela, j'espère que les cartes arriveront.

Retour à l'hôtel, coup de fil de O. qui rit beaucoup en apprenant que nous nous sommes inscrits en cours de Tai Chi (mais pourquoi est-ce si drôle? c'est de notre âge). Lui va participer à un concours de poker live en Vendée offert par sa copine et son meilleur ami. Ah. Voilà qui me paraît exotique. Coup de fil à maman qui m'apprend qu'ils n'iront pas à Agadir cet hiver: le Maroc organise la Coupe d'Afrique des Nations.

Le soir nous avons une dispute dont nous avons le secret sur le thème du Pacifique. Cette après-midi j'ai appris ou réappris que Stevenson était enterré aux îles Samoa. Aussitôt je me suis dit que cela constitu(r)ait une étape supplémentaire dans le projet Japon Australie, mais un coup d'oeil sur le globe m'a fait soudain (il serait temps) prendre conscience que le Japon est à l'ouest de Sidney: il serait donc plus logique de faire Samoa, Sidney, Japon, ce qui m'amène, là encore "soudain", à me dire que par bateau cela aurait davantage de sens (d'où partir? de Lima? ou Panama, en profiter pour traverser le canal?)
— Tu ne te rends pas compte des distances, un mois à m'embêter sur un cargo, non merci, sans moi.
— Mais c'est justement pour me rendre compte des distances, pour savoir, mesurer à la mesure de mon corps le décalage des levers de soleil… [le temps qui glisse hors des horloges, continu et non découpé en minutes et en jours. Il y a aussi dans tout cela la poursuite de Bougainville ou La Pérouse ou même Amélia Earhart. Il faudrait pouvoir mettre des toiles de fond aux paroles, ajouter les décors des imaginaires transportés. Comment transmettre ce que l'on pense sans cela? Et toujours Nabokov, «le plus étonnant est que nous puissions nous comprendre».] Tu auras quoi d'autre à faire? Ce n'est pas comme si tu auras des obligations. Faire ça pendant que c'est possible, avant de terminer recroquevillé dans un fauteuil d'un établissement lugubre…
— Sans moi.

H. a émis le souhait de voir les Marquises (encore un coup de Brel). Faut-il dès lors envisager deux voyages? J'ai intérêt à planifier le ou les budgets dès aujourd'hui.
Enfin bon. Si nous sommes encore vivants, si les voyages sont encore possibles. Aujourd'hui les avions de l'Otan ont coupé leur transpondeur.

mercredi 22 mai 2019

Journée avachie

Je commence à avoir passé trop de jours chez moi, il est temps que cela se termine. Limoncello et chips à la truffe.

Lu WWII - Histoires de guerre d'Hugo Pratt, la réimpression de douze comics édités en Angleterre après la deuxième guerre. J'avais acheté ce livre à la Pinacothèque en 2011 lors de l'exposition Hugo Pratt. Cette lecture fait donc partie du projet "lire sa bibliothèque avant de mourir".

Reçu des ballerines très souples : le pied droit entre difficilement mais j'ai ainsi une allure humaine. Je pourrai reprendre le travail sans moon boot (soulagement, fierté sauvée).

Dans la soirée, vidé quatre ou cinq cartons de poches et réorganisé les étagères. Quelle chance réelle y a-t-il que je les lise tous? Beaucoup ne m'intéressent pas, je n'ai pas vraiment envie de les lire, je les garde par amitié, nous avons développé des liens réciproques depuis le temps que je les regarde (oui, je passe du temps à regarder mes livres comme d'autres regardent leurs fleurs, ça me détend). Et puis ils peuvent intéresser d'autres lecteurs.

Je découvre que j'en ai en double, le tome I de L'Homme qui rit en Garnier Flammarion, Rimbaud en Folio. D'où viennent-ils?
Quelqu'un veut-il un Malices de Plick et Plock? (en double aussi)

Non, je me suis trompée : je donne un Idée fixe du savant Cosinus.

mardi 30 août 2011

Helvétiques

Pendant des années, je n'ai pas acheté Les Helvétiques parce que je voulais le trouver en noir et blanc, pour ne pas déparer ma collection.

Aujourd'hui je me rends compte qu'il n'existe et n'a toujours existé qu'en couleur. Que j'ai été bête. Toutes ces années de perdues. Et je me dis qu'il faut que je retourne en Suisse, que je n'ai pas vu Grandvaux, ni la collection de papillons de Nabokov, ni la tombe de Borgès.

mercredi 24 novembre 2010

Vide

Je me suis rarement autant ennuyée qu'aujourd'hui. Journée de conférences, à tenir ma tête entre les mains tandis que mes yeux se ferment. Buffet le midi. Pas envie de parler à qui que ce soit. Pensé à Orimont et au temps perdu. Une journée comme celle-là me vaudra(it) un sermon. Mais une part de moi-même — comment dire, ce n'est pas qu'elle accepte le système, c'est qu'il lui est complétement indifférent, et déjà là, donc bien pratique.

Fini Kantorowicz.

Selon les légendes ultérieures, il aurait, en chassant, tourné l'anneau du Prêtre Jean qui rend invisible et aurait soudain disparu aux regard de ses amis. (p.616)

Les enfants lisent Le Seigneur des Anneaux et s'esbaudissent de ce qu'ils y découvrent qui n'est pas dans les films. Je songe à la dernière page de Fable de Venise:

Il y a Venise trois lieux magiques et secrets: l'un dans la «rue de l'amour des amis», le deuxième près du «pont des merveilles» et le troisième dans la «calle dei marrani» près de San Geremia dans le vieux ghetto. Quand les Vénitiens — parfois ce sont les Maltais — sont fatigués des autorités, ils vont dans ces lieux secrets et, ouvrant les portes au fond de ces cours, ils s'en vont pour toujours vers des pays merveilleux et vers d'autres histoires...

Maintenant un policier, puis Jacqueline de Romilly, puis Justine Lacroix puis Mauriac (Claude).
Je ne vois pas pourquoi je me fatigue à écrire, je n'aime que lire. Ces derniers mois je m'étonne de ne plus rien lire de décevant, comme si j'étais entré dans un nouveau cercle. Chaque soir on me propose la carte France Loisirs en bas de l'immeuble où je travaille. Et je me sens honteuse de la refuser avec un peu de dédain (c'est le dédain qui me fait honte).

Je photographie les panneaux de RER qui nous annoncent que la circulation est pertubée jusqu'à vendredi (un train sur deux) du fait de l'usure des essieux due aux conditions climatiques du début du mois.

jeudi 16 avril 2009

jeudi

Venise. Brume, pluie, pas désagréable. Je termine Les balades de Corto Maltese, mais j'en ai lu tant de passages dans le désordre que j'ai réussi à me perdre dans le livre avant de me perdre dans la ville. Les lignes de vaporettos (i?) traversant l'arsenal semblent fermées.
Longuement feuilleté Isolate abbandonnate della laguna venizia, illustré de photos noir et blanc de superbes bâtiments en ruine. Pas d'électricité (je suppose), pas d'eau courante, qui aurait le courage de relever ces murs aujourd'hui?

Question: existe-t-il un livre (même en italien) sur les immenses cartes décorant l'une des salles du palais des doges?
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