vendredi 6 mai 2011
Inconscience
Par Alice, vendredi 6 mai 2011 à 09:43 :: 2011
«Qu'est-ce que la théologie?» Ce matin dans le métro, j'ai été assez embarrassée de me souvenir que j'avais posé cette question (qui me travaillait depuis longtemps) tout à trac en mars 1997 au dominicain Hervé Legrand au cours d'un déjeuner durant un séminaire au centre jésuite des Fontaines.
Mon Dieu… (Et encore plus embarrassée, maintenant que je viens de faire une recherche google sur son nom. Heureux les simples d'esprit…)
(Il a répondu par une boutade et nous sommes passés à autre chose.)
——————————————————
J'ai rencontré Taubes sur le mur FB de Jean-Yves P., en novembre 2009, à l'occasion de la parution en français d'Escatologie occidentale je suppose. J'ai aussitôt su que c'était un homme pour moi (pourquoi? sans doute à cause des quelques mots d'accompagnement de Jean-Yves), de même qu'entre Benjamin, Strauss, Scholem, il m'a suffi de quelques lignes pour savoir que c'était Scholem qui serait le mien.
Je lis En divergent accord et une fois de plus je suis surprise de me rendre compte que tout aurait pu avoir lieu beaucoup plus tôt: Nolte ou Kosselleck, la querelle des historiens allemands, j'en avais eu connaissance en 1995, mais je n'avais pas compris que c'était là qu'il fallait creuser, que c'était le chemin que je cherchais. Je ne l'avais pas reconnu.
1996, inscription à une série de cours de Paul Corset sur Maïmonide, cours que je n'ai pas pu suivre, raisons familiales. J'aurais rencontré Brague, forcément, dans le parcours. (Il faudrait que je ressorte ce cours: le professeur me l'avait très gentiment envoyé quand je lui avais expliqué pourquoi je ne pouvais pas être présente. Je ne l'ai jamais lu.)
(Comme Hervé Legrand était drôle. J'aurais pu l'écouter des heures, il fait partie de ces gens qui vous emmènent en promenade quand ils parlent et vous font découvrir des paysages ou des contrées. Comme je lui avais fait une remarque quelconque sur son humour, il m'avait répondu que ce n'était pas toujours très bien compris autour de lui, qu'on le prenait parfois trop au sérieux, ce qui m'avait laissé interloquée.)
Je me souviens qu'au cours du même repas avaient été évoqués les problèmes posés par un jeune prêtre présent au colloque, et visiblement assez mal dans sa peau. «Manque de formation», avait diagnostiqué Hervé Legrand (ce prêtre avait interrompu des études). Cela rejoignait le jugement du prêtre sur le fils dans Mamma Roma, film que j'avais vu peu auparavant, et la coïncidence des opinions m'avait impressionnée: il n'y a pas de raccourci, tout le chemin est à parcourir (mais il est élastique ou en accordéon: parfois il s'allonge ou rétrécit brusquement. Cependant le phénomène est totalement imprévisible).
Quinze ans pour trouver une entrée possible du labyrinthe. Combien de temps me reste-t-il pour m'y perdre et cependant ne pas errer?
La lecture de ce tout petit livre me donne envie de rire et pleurer, parce qu'il rallume l'espoir.
Mon Dieu… (Et encore plus embarrassée, maintenant que je viens de faire une recherche google sur son nom. Heureux les simples d'esprit…)
(Il a répondu par une boutade et nous sommes passés à autre chose.)
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J'ai rencontré Taubes sur le mur FB de Jean-Yves P., en novembre 2009, à l'occasion de la parution en français d'Escatologie occidentale je suppose. J'ai aussitôt su que c'était un homme pour moi (pourquoi? sans doute à cause des quelques mots d'accompagnement de Jean-Yves), de même qu'entre Benjamin, Strauss, Scholem, il m'a suffi de quelques lignes pour savoir que c'était Scholem qui serait le mien.
Je lis En divergent accord et une fois de plus je suis surprise de me rendre compte que tout aurait pu avoir lieu beaucoup plus tôt: Nolte ou Kosselleck, la querelle des historiens allemands, j'en avais eu connaissance en 1995, mais je n'avais pas compris que c'était là qu'il fallait creuser, que c'était le chemin que je cherchais. Je ne l'avais pas reconnu.
1996, inscription à une série de cours de Paul Corset sur Maïmonide, cours que je n'ai pas pu suivre, raisons familiales. J'aurais rencontré Brague, forcément, dans le parcours. (Il faudrait que je ressorte ce cours: le professeur me l'avait très gentiment envoyé quand je lui avais expliqué pourquoi je ne pouvais pas être présente. Je ne l'ai jamais lu.)
(Comme Hervé Legrand était drôle. J'aurais pu l'écouter des heures, il fait partie de ces gens qui vous emmènent en promenade quand ils parlent et vous font découvrir des paysages ou des contrées. Comme je lui avais fait une remarque quelconque sur son humour, il m'avait répondu que ce n'était pas toujours très bien compris autour de lui, qu'on le prenait parfois trop au sérieux, ce qui m'avait laissé interloquée.)
Je me souviens qu'au cours du même repas avaient été évoqués les problèmes posés par un jeune prêtre présent au colloque, et visiblement assez mal dans sa peau. «Manque de formation», avait diagnostiqué Hervé Legrand (ce prêtre avait interrompu des études). Cela rejoignait le jugement du prêtre sur le fils dans Mamma Roma, film que j'avais vu peu auparavant, et la coïncidence des opinions m'avait impressionnée: il n'y a pas de raccourci, tout le chemin est à parcourir (mais il est élastique ou en accordéon: parfois il s'allonge ou rétrécit brusquement. Cependant le phénomène est totalement imprévisible).
Quinze ans pour trouver une entrée possible du labyrinthe. Combien de temps me reste-t-il pour m'y perdre et cependant ne pas errer?
La lecture de ce tout petit livre me donne envie de rire et pleurer, parce qu'il rallume l'espoir.