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Hommage

Tests Covid négatifs, c'était la condition pour aller au Père Lachaise.
Nous sommes remontés à pied de gare de Lyon à l'entrée rue des Rondeaux, seule accessible puisque les agents du Père Lachaise sont en grève. Nous avons poireauté sur le trottoir longtemps tandis qu'arrivaient les divers groupes, famille, Oulipiens, Pirouésiens, pataphysiciens. Les entrées se font un quart d'heure avant la cérémonie, impossible d'aller se promener entre les tombes en attendant. Un murmure parcourt l'assistance, certains reconnaissent des visages dans le groupe d'en face, dont Olivier Bezancenot: qui donc se fait enterrer là? (Eric Hazan, l'éditeur de La Fabrique. «Il a fait un très bon livre sur Paris», me glisse Alain, mais hélas il y a en a plusieurs, La traversée de Paris, peut-être?

Passage des barrières, indifférence brutale des agents de sécurité (mais pourquoi des agents de sécurité? Ils craignent une émeute lors d'un enterrement? Qui sont ces gens, n'ont-ils aucune common decency? Entendu la question posée à un jeune homme «— Et vous c'est pour quoi? — Je viens chercher les cendres de ma mère.» Plus tard je l'ai vu s'éloigner entre les tombes main dans la main avec une jeune fille, dans une atmosphère d'Italie, ces photos de voie romaine entre les arbres dans une lumière d'après-midi.)

C'est l'entrée des hommages aux soldats étrangers qui se sont battus pour la France, tchèques, belges, italiens, polonais, russes. Monuments.

Crématorium (j'ai enfin compris que le Père Lachaise était le crématorium de Paris. J'étais toujours surprise qu'il y ait tant de cérémonies au Père Lachaise). Fidèles à eux-mêmes, les Oulipiens m'indiquent d'un geste, sur le mur d'en face: «Perec est ici».

Salle de recueillement, auditorium. Le cercueil est en bas, un écran vidéo diffuse des images merveilleuses de Maurice. Mon Dieu, mais quelle touffe de cheveux, noirs, bouclés, entourant une tonsure, quelque chose comme le professeur Tournesol en hippie. Hirsute, magnifique, absurde.
Elisabeth prend la parole la première et nous apprend les derniers mots de Maurice sur son lit de mort, «quatre mots tout simples, une vérité première, une protestation véhémente et une description exacte de la situation dans laquelle il se trouvait, tant du point de vue psychologique que du point de vue pratique ou du point de vue géopolitique. Je dirais même du point de vue philosophique, et bien évidemment pataphysique. [...] : "C'est le bordel"».

Hommages successifs entrecoupés de chansons, populaires ou airs d'opéra, Maurice fredonnait toujours. Il était mathématicien, roi du tiramisu (ai-je goûté son tiramisu? Sans doute que oui, chez Nicolas). J'apprends son engagement aux côtés du FLN (j'aurais aimé qu'il me raconte), des anecdotes sur mai 68 (acheté 600 œufs pour les balancer sur les CRS? Mais voilà à quoi il faut revenir: des œufs, de la farine, des petits suisses. Mettez de la joie dans vos protestations, arrêtez de vous blesser, ce n'est pas un jeu).

C'est avec sa fille que je comprends soudain le point commun des trois derniers enterrements auxquels j'ai assistés: René, mon beau-père, Maurice. «Papa a servi de père à tous les copains copines qui passaient à la maison». Une générosité invisible, naturelle, rassurante. D'en bénéficier faisait découvrir à quel point on en avait besoin et on en manquait. Ils comblaient un manque inconnu, une errance de l'âme.

Un café proche a été réservé. Chacun prend un verre et papote. Patrick nous apprend qu'il s'est renseigné pour se faire enterrer avec ses parents: pas de problème, c'est une concession familiale payée jusqu'en 2041, il y a droit sans l'autorisation de ses frères. Il rit: «la dame de la mairie a été très gentille, elle m'a dit: "surtout, n'oubliez pas de venir la renouveler en septembre 41.» (Il est né en 1948.)

Nous aurons droit à un éclat de la part de policiers: notre attroupement les gêne pour passer, entre la porte du bistro et les tables de la terrasse: «Dégagez le passage, laissez un passage pour la circulation». Ils iront jusqu'à verbaliser un grand type au look gardien de chèvres qui, je suppose, s'abstiendra de faire un esclandre par respect pour la famille.
Mais qui les forme, n'ont-ils reçu aucune éducation à la maison? Le degré zéro de l'empathie. Je n'ose imaginer leur comportement en banlieue avec des moins blancs et moins âgés que nous. Honte sur eux.

Départ. Nous embrassons Babeth, qui nous apprend cette chose réconfortante: la dernière journée de Maurice a été heureuse, il était très heureux de sa journée à la campagne chez Nicolas.

Maurice

Maurice est mort hier après-midi.
Adieu son humour décalé et ses yeux qui pétillent. C'était le mari discret et inoubliable d'Elisabeth.
Cette deuxième mort (ou ce deuxième mort) m'anesthésie.

Il avait écrit un livre drôle et érudit, sans doute devenu introuvable.

Je ne sais que dire d'autre, il ne faudrait raconter que des anecdotes, peindre à touches rapides. Vous trouverez ici quelques conseils de lecture. Il avait l'art du grain de sel. Je me souviens de son récit concernant Roubaud, qui râlait parce qu'à chaque repas au restaurant tout le monde réclamait qu'il s'occupât de l'addition, au prétexte qu'il était mathématicien:
— Alors, me raconte Maurice, Roubaud finit par abandonner, et de guère lasse s'empare de l'addition pour faire la division. «Bon, combien sommes-nous?»
Maurice me regarde, les yeux pétillants, et conclut:
— On était dix.

De la farce aux larmes

Ça commence par du hard core, ça finit par du hard core, mais pas le même: davantage du Shakespeare que du Racine.

Nuit sous la tente, réveil vers 7h30. Une heure de blogage puis petit déjeuner: je toque à la caravane de Pat pour me préparer, comme l'année dernière, mon porridge et mon thé puis les manger au son d'AC/DC.
Je fais bouillir l'eau, ébouillante le sachet de thé, mets une mesure de céréales dans un bol, saisis la bouteille achetée la veille à une station service pour verser la même mesure de lait… Il est bizarre ce lait, il est jaune pâle, aurait-il tourné dans la voiture avec la chaleur et se serait-il décomposé?
Je renifle, ça sent l'urine, je regarde la bouteille posée sur le comptoir, l'étiquette en est froissée, abîmée: ce n'est pas ma bouteille de lait qui est au frigo.
Je ne dis rien, saisis la bouilloir, sors jeter ma mesure d'urine et ébouillante le contenant avec l'eau de la bouilloire.
Puis je rentre dans la caravane finir mon petit déjeuner.

Briefing, préparation des planeurs puis déjeuner au Pegasus.

Je pars la première avec Pat. Sortie calamiteuse: je suis mal installée; trop enfoncée dans la carlingue, j'ai l'horizon bloqué par le tableau de bord. Pour voir par-dessus, je pousse sur le manche, le planeur pique et donc accélère.
Par ailleurs il existe en planeur la notion de conjugaison: pour tourner, on incline les ailes (poussée sur le manche) et on oriente le nez dans la direction où on veut aller avec les palonniers (pédales aux pieds). Le dosage des deux est contrôlé par le fil de laine sur la verrière qui doit rester vertical.
Je ne maîtrise pas la conjugaison (c'est l'équivalent de débrayer en passant les vitesses), ce qui est un obstacle majeur à ma progression. En rentrant, Pat me fait faire des exercices, virages et contre-virages avec conjugaison («Surveille ton fil. Ta vitesse!»)

En descendant de planeur au milieu de l'après-midi (Adrien passe après moi) je lis deux sms de H., envoyés à 14h25.
Papa vient d'entrer en séjour court à l'hôpital car il a une nouvelle infection. Je l'ai eu au téléphone. Ça ne va pas bien du tout. J'espère que ça ira mieux demain. Ils on prévu de l'orienter vers un autre service après le traitement de l'infection. Pas sûr qu'il sorte de l'hôpital. Je ferai une version édulcorée sur WhatsApp ce soir.
Pour l'instant, ma mère m'a dit de maintenir ma venue mercredi. On verra comment ça avance.
Je le rappelle aussitôt, on papote, il me raconte comment il tente de gérer le défaitisme de son frère. Il coupe d'un «ma mère m'appelle, je te rappelle».
Une minute plus tard, ça sonne: «l'hôpital a appelé, papa est mort».

Dîner au gîte partagé entre les autres pilotes (j'ai choisi de rester en tente pour être tranquille, pour limiter les interactions sociales). Je bois du blanc, me bourre de chips. Je suis au téléphone par intermittence, nous sommes désorientés. Week-end de la Pentecôte, tous les trains sont complets. H. me dit que quoi qu'il en soit, il préfère aller voir sa mère à Châlons seul avec son frère. Bref, nous convenons que je remonte mardi prochain.

Elizabeth, Charles et les autres

J'avais l'intention de parler de mon irrépressible envie de citronnier, mais la nouvelle du jour, c'est la mort d'Elizabeth II.
A vrai dire je n'en pense rien. Je suis toujours effarée de ce que fait le temps à un corps, et je la remercie de l'avoir porté avec dignité, de nous l'avoir montré sans faiblir. Ça m'aide à vieillir. (Il y a des questions importantes, du genre: «A quel âge la reine a-t-elle arrêté de se teindre les cheveux?»

J'en profite pour faire de la pub pour ce billet sur les bijoux de la reine. C'est un fil Twitter à l'occasion d'une visite de Trump à la reine d'Angleterre.

quatre profils d'Elisabeth II


Passées ces réflexions purement anthropologiques, quelques appréhensions: que va-t-il se passer si l'Ecosse demande son adhésion à l'union européenne? Si c'est accepté, que fera la Catalogne? Verra-t-on l'Irlande réunifiée?

Le rouge ne va pas à Charles III.

Tibétain

J'avais prévu d'inviter A-C à la Table du Loup, mais le restaurant ferme: contrôle sanitaire, pas aux normes, il faut refaire toute la cuisine, trop d'investissements. Où vais-je acheter mon gin désormais?

J'ai donc changé pour le restaurant tibétain. Il s'avèrera qu'A-C n'aimera pas. (Mais comment aurait-elle fait au Tibet, son voyage annulé il y a deux ans pour cause de pandémie?)

Elle ne va pas bien, elle a perdu sa mère en octobre, elle est en deuil, à la limite des larmes à tout instant, sur tous les sujets. Je suis toujours effarée par la violence de la société qui s'imagine qu'il suffit d'un mois pour surmonter un deuil. Mon estimation, pour quelqu'un de très cher, est de deux à cinq ans. (J'appelle «surmonter» le moment où il reste le manque et le regret, mais plus la douleur. Pendant si longtemps (peut-être toujours?) on se dit: «ah tiens, il faudra que je lui raconte cela»).

Elle va prendre le train pour Romans, son fils aîné nous rejoint gare de Lyon. Il finit des études en montage vidéo et cinéma. Vingt-deux ans. Comme cela a passé vite.

Belmondo

100 000 dollars au soleil
Week-end à Zuidcoote
Le Voleur

Déçue et étonnée qu'on évoque surtout Le Magnifique, qui certes était très drôle, mais avant tout une bonne blague. Je l'aimais plus grave, réfléchi. Je trouvais qu'il avait un physique à être grave et non clown. Comme Ventura, en somme.

Dans A bout de souffle, une beauté candide, à peine sortie de l'enfance, quelque chose d'inoffensif dans sa force.

Belmondo dans à Bout de souffle


Mon enterrement est plus pourri que le tien

«C'est pas pire que ce qui est arrivé à une copine de ma fille. Cette copine avait organisé les obsèques de son oncle à Villeneuve-St-Georges, tout le monde arrive pour quatorze heures et là, y'avait eu un problème dans leur agenda, i'z avaient pas noté l'oncle et la fille du crématorium lui dit: "ça va être possible, faut revenir demain". Exactement comme si elle annulait un rendez-vous chez le dentiste.»

Vaccinée

contre la grippe.

Dans le même temps, j'apprends que la vaccination contre la rougeole est à son plus bas en Indonésie, suite à une rumeur de porc dans le vaccin. (Est-ce plus ou moins con que redouter l'alluminium?)


J'en profite pour saluer la cascadeuse Kitty O'Neil, morte le 2 novembre et sourde à cause d'une ou des maladies enfantiles.

Elle doublait Wonder Woman, ce qui m'amène à saluer également Stan Lee, mort aujourd'hui (davantage connu de H. que de moi (en fait je le connais surtout à travers The Big Bang Theory)).

PS: sur une suggestion d'Aymeric j'ajoute ce billet. J'aime beaucoup le nom du blog.

Dimanche de rentrée

Belle sortie en quatre à Neuilly pour préparer la traversée de Paris. La Seine comme un lac. Une sortie comme cela me redonne espoir.
Sieste, vacherin, lessives (profiter des derniers week-ends de beau temps pour faire sécher les draps en lin dehors (pas des draps domestiqués du commerce, des draps septuagénaires épais et lourds, brodés à la main)).

J'apprends la mort de Jacques Theillaud . Comme ils n'ont aucune idée de la réalité, ceux qui vous affirment péremptoires: «ce que je n'aime pas sur Facebook, c'est le mot "ami". Comment peut-on être amis sur FB?» Eh bien, ce serait trop long de vous expliquer, surtout si vous partez avec cette conviction (à quoi bon tenter de vous convaincre?). Mais ce soir j'ai envie de pleurer.

Nous dînons très tôt. Je m'installe devant le Mission impossible disponible sur Netflix — donc gratuit (le 3, très mauvais) et je trie, classe et jette les deux cents mails de ma boîte de réception. Je mets à jour mon emploi du temps dans Google agenda: il n'y a que trois ou quatre TG (travaux en groupe) cette année, dont deux sur des week-ends où je me suis engagée dans des randonnées d'aviron.

Puis quatre épisodes de la saison 2 des Mistfits. Qu'est-ce qui rend cette série si attractive? La beauté des jeunes gens, la véracité des dialogues, la logique déjantée de la fiction?

Les noms des morts

Ce matin un peu avant neuf heures, sur France Culture, j'ai entendu deux journalistes dire des noms, comme en fin de chaque émission. J'ai d'abord cru qu'il s'agissait des techniciens et animateurs de l'émission, comme d'habitude. Mais la liste était longue, les voix blanches, et j'ai compris que c'était les noms des morts du 13 novembre.

J'ai pensé à la liste que je croise souvent, pas tous les jours car cela dépend de l'endroit où je descends sur le quai gare de Lyon, qui dépend lui-même de l'endroit où je suis montée sur le quai à Yerres, qui lui dépend de notre retard et de notre panne d'oreiller, donc de notre fatigue générale. C'est la liste des morts de l'accident de la gare de Lyon en juin 1987, jamais oublié.

J'ai pensé aux morts de l'été 2003, aux morts sans sépulture, aux morts non réclamés, à ceux enterrés en fosse commune.
J'ai fait une recherche et je suis tombée sur cet article qui raconte comment Jean-Claude Roehrig et son fils Guillaume, généalogistes, avaient enquêté bénévolement sur ces hommes et ces femmes.

Doctrine de l'Eglise sur le suicide

L'enterrement du suicidé a lieu demain, près de B**.

— C'est à l'église, je me demande comment ils ont obtenu ça.
— Tu sais, l'Eglise a quand même évolué sur le sujet. Par contre, tout est possible concernant le prêtre: Pascal m'a raconté une horreur dans de telles circonstances, un sermon terrible qui avait anéanti les parents.
— Ah oui, genre Breaking the Waves… ?
— Si tu veux… Bref, tout est possible, comme d'habitude, le pire comme le meilleur.



Et comme j'écris cela plusieurs jours après, je peux dire que le prêtre a été "formidable" (sic).

Enquête

Les question sont ici.
Réponses apportées le 29 janvier 2015.

1/ Non, et c'est d'ailleurs pour moi une question récurrente (ni obsédante, ni angoissante, mais réccurente : de celle à laquelle j'aimerais trouver une réponse).
Dans Rome, la pluie, l'auteur dit qu'il faut se faire enterrer à côté des gens que l'on veut retrouver au jour de la résurrection pour vivre avec eux éternellement (je ne suis pas si sûre que ça de tenir à ressusciter, mais c'est une autre question). Cela m'a épouvantée: je ne m'imagine pas vivre avec qui que ce soit éternellement (je ne tiens à personne à ce point-là), et je ne voudrais certainement pas imposer ma présence à qui que ce soit aussi longtemps…
J'ai une vision plus pragmatique: se faire enterrer auprès d'autres personnes de la famille afin que les vivants ne soient pas obligés de parcourir la France quand ils veulent déposer un chrysanthème… auprès de ma grand-mère paternelle? mais le cimetière est laid. Auprès du grand-père paternel d'Hervé (ce qui me paraîtrait le plus logique)? mais Hervé ne répond pas quand je lui pose la question. S'il meure avant moi (le plus probable), il faudra que je choisisse pour lui; j'aimerais bien qu'il me donne une indication. (Et donc une règle malgré tout, pour des raisons de tradition — j'aime beaucoup les traditions: me faire enterrer auprès de mon mari).

2/ J'adore les études, je ne ferais que ça. Mais on ne gagne pas sa vie en faisant des études. Et puis mine de rien, sortir dans le monde réel permet de mieux comprendre ce qu'on apprend. Donc tant pis, pas d'études à vie. Mais presque.

3/ Sud est de Paris pour quitter facilement la région parisienne quand nous allons chez nos parents. C'est également une ville proche du village de F. où nous avons passé un été en 1992, et c'est la maison de notre ancien coiffeur parti dans le sud (— Tu ne connaîtrais pas une maison à vendre? — Si, la mienne.)

4/ Oui et non. J'ai des souvenirs très précis dont je m'aperçois parfois qu'ils sont très déformés. Je crois que nos rêves (oubliés par la conscience) interviennent puissamment dans nos souvenirs.

5/ Oui, je travaille avec des dates d'effet.

6/ Oui, des BD principalement, avant mon bac. Beaucoup de Yono Tsuno.

7/ Non. J'évite le noir, qui me semble la pente de la facilité. Mais j'en ai, il me reste ce que j'ai acheté après la mort de ma grand-mère.

8/ Oui, j'ajouterais bien «hélas», mais en fait c'est plus intriqué que cela.

9/ N'importe quoi qui ne soit pas immobile. Lire m'est difficile (blancheur de la page). Marcher. Je n'aime pas beaucoup la mer, je n'ai rien à y faire. J'apprendrais bien des rudiments de voile.

Vent léger dans le linge

Il fait beau. Je suis en train d'étendre le linge. Hervé vient me voir, me prend dans ses bras, me dit: «ta mère vient d'appeler, ta grand-mère est morte.»

Je ne sens rien, je ne pense rien. Le soleil continue de briller, le vent soulève un peu le linge et son odeur de frais.
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