Alice du fromage

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Billets qui ont 'anxiété' comme mot-clé.

vendredi 15 mars 2013

Anxiété

J'y suis confrontée quotidiennement. Evidemment, ce sont souvent les personnes à la retraite qui appellent, elles ont avant tout envie de parler à quelqu'un, et comme je suis bavarde, elles tombent bien.

Mais parfois les gens m'interloquent: est-il vraiment si important de prendre une mutuelle du 1er janvier au 1er septembre pour le fils de 22 ans afin de ne pas avoir de "trou dans la couverture" entre la fin du précédent contrat et la possibilité de revenir "chez nous"?
— Ecoutez, quelle est la différence entre payer cinq cents euros pour une mutuelle de façon certaine et payer cinq cents euros pour une hospitalisation qui n'aura sans doute pas lieu? Le reste, les six ou sept euros d'une consultation pour une grippe, vous coûtera beaucoup moins cher qu'une mutuelle.

On dirait que plus personne n'envisage de payer directement ses soins de santé (et que plus personne n'envisage de ne pas être malade).

Mais pourquoi les salariés sont-ils si inquiets? Pourquoi ne se réjouissent-ils pas de cette invention merveilleuse qui est la sécurité sociale, et de notre niveau de vie, notre alimentation, l'eau potable au robinet (quel luxe: laver la voiture à l'eau potable)?
Les dents, les lunettes, une chambre seule: une mutuelle sert à ça, essentiellement. Les dents, les lunettes : ça peut bien attendre quelques mois, ça peut bien attendre le 1er septembre.

Ou alors, ou alors… Peut-être que nous sommes dans la superstition: prendre une mutuelle pour ne pas être malade comme on prend un parapluie pour ne pas qu'il pleuve. Cela revient cher de la superstition.







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Ajout le 14 mars 2015 : l'anxiété comme mode de domination politique et sociale.

lundi 28 février 2011

Gris

Journée de réunions. Aquarium. Brume. L'horizon disparaît. Brume. Sieste de dix minutes sur la moquette. J'ai si mal aux yeux.
Mon moral remonte vers le soir après un bel exposé sur notre activité. Il y a si peu de hasard. Il y a des séries, des signes annonciateurs, des profils…

Qu'est-ce qui me rend si anxieuse, au point de tomber en léthargie? Est-ce d'avoir posté toutes ces lettres, d'avoir invité ma famille comme je ne l'ai jamais invitée? Je me souviens de la carte de ce cousin surpris qui disait, à propos d'une réunion de l'été 2003: «Alice nous a montré qu'elle savait sourire».
Qui peut comprendre cette phrase aujourd'hui? Même si je ne peux plus réellement comprendre qui j'étais enfant, comment j'étais, même si j'ai toujours l'impression d'exagérer, de déformer, ce genre de phrase me rappelle cependant que je n'ai pas rêvé.
Et inviter les témoins de cette enfance incompréhensible me terrorise.

Colère ce soir. Elle a bullé toute la semaine, à se faire péter les vaisseaux sanguins des yeux (sens littéral) sur sa Gameboy, et maintenant elle me présente à signer un bulletin lamentable qu'elle a conservé dans son sac durant les quinze jours de vacances.
J'ai l'impression d'être dans un téléfilm de TF1.
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